Grec : (d�apr�s le texte re�u) : �?Or, fr�res?�, (et selon une variante plus s�re) : �?car, fr�res�?�
Par cette particule, l�ap�tre lie ce chapitre � celui qui pr�c�de, et surtout � 1 Corinthiens 8 dont il est le d�veloppement. L� il a trait� des rapports des chr�tiens avec les idol�tres, relativement aux sacrifices et aux choses offertes sur les autels du paganisme.
� 1 Corinthiens 9 il a montr�, par divers traits de sa propre conduite, l�utilit� qu�il y a � savoir renoncer � ses droits, afin d��viter d�autant plus s�rement une libert� charnelle qui conduit au p�ch�. Poursuivant ici le cours des m�mes pens�es, qui �taient si importantes pour l��glise de Corinthe, entour�e de dangers au sein de cette ville opulente et voluptueuse, il va puiser dans l�histoire d�Isra�l d�effrayants exemples des p�ch�s auxquels ce peuple fut entra�n� par cette fausse libert� dont il nourrissait son orgueil.
Tour � tour, il se livra � l�idol�trie, (verset 7) � l�impuret� (verset 8); il tenta Dieu (verset 9); il murmura, (verset 10) malgr� les gr�ces et les merveilles dont il avait �t� l�objet de la part de Dieu, et que l�ap�tre rappelle d�abord. Apr�s quoi Paul applique � ses lecteurs ces exemples qu�il appelle des types, parce qu�il y voit un sens spirituel et symbolique.
La nu�e (Exode 13:21) �tait � la fois le signe et le moyen de la protection et de la direction de Dieu dont le peuple tout entier �tait l�objet; preuve visible de la pr�sence de l��ternel qui aurait d� retenir Isra�l dans l�ob�issance.
Paul voit ensuite dans le passage de la mer Rouge, comme Pierre dans le d�luge, (1 Pierre 3:20; 1 Pierre 3:21, note) une sorte de bapt�me par lequel le peuple fut consacr� � Dieu pour lui appartenir, apr�s avoir �prouv� sa merveilleuse d�livrance (comparer Exode 20:2).
Ce bapt�me eut lieu en Mo�se (litt�ral. �?envers, pour Mo�se?�), parce que c�est � lui et � la loi divine, dont il fut le m�diateur, (Galates 3:19) que le peuple devait ob�ir (comparer Exode 14:31).
De la manne. � l�occasion de cette nourriture, et de la parole que Mo�se pronon�a lorsqu�elle fut donn�e, (Exode 16:15) Paul, sachant que �?l�homme ne vit pas de pain seulement, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu?�, voit encore dans cet aliment mat�riel le symbole d�une nourriture et d�une vie sup�rieures.
Telle �tait aussi l�intention de Dieu en nourrissant d�une mani�re miraculeuse son peuple; c�est pourquoi l�ap�tre parle d�une nourriture spirituelle. Tous ces bienfaits miraculeux de Dieu envers son peuple devaient �lever les �mes jusqu�� lui, qui est la source de la vie (Psaumes 78:12 et suivants).
Bien que l�ap�tre semble, dans ces paroles, faire allusion au bapt�me et � la c�ne des chr�tiens, il faut se garder de presser ces all�gories, comme l�ont fait plusieurs interpr�tes, entre autres Calvin, d�ordinaire si sobre.
Exode 17:1-6. La signification spirituelle que l�ap�tre voit dans le fait historique, est ici la m�me que dans les paroles qui pr�c�dent; seulement, il est plus explicite encore, en nommant Christ comme renferm� sous le symbole dont il s�agit.
Ce t�moignage prouve, comme tant d�autres (1 Pierre 1:10; Jean 1:1, note) que l�auteur de toutes les r�v�lations et de toutes les �uvres divines de l�ancienne alliance, aussi bien que de la nouvelle, c�est le Logos de Dieu, la Parole �ternelle, J�sus-Christ. Lui seul a pu s��crier au milieu de son peuple, dans le d�sert comme sous les portiques du temple : �?Quiconque a soif qu�il vienne � moi et qu�il boive !?�
Les mots : qui les suivait sont �videmment une m�tonymie, dans laquelle le symbole est pris pour la chose symbolis�e, le rocher, pour Christ. Christ suivait son peuple pour d�salt�rer les corps par la puissance miraculeuse qu�il pr�tait � Mo�se, et les �mes fid�les par les eaux vives qui jaillissent en vie �ternelle.
La tradition rabbinique pr�tendait qu�un rocher mat�riel suivait le camp d�Isra�l � travers le d�sert.
Plusieurs interpr�tes (de Wette, Meyer dans ses premi�res �ditions), ont pens� que Paul s�appropriait cette fable et croyait que Christ s��tait incarn� dans ce rocher. M. Godet r�pond avec raison :
Comment se figurer un instant le plus spiritualiste des ap�tres admettant et enseignant aux �glises de pareilles pu�rilit�s ? En tous cas, si m�me il a voulu faire allusion � une fable aussi ridicule, ce dont nous doutons, il l�a fait de mani�re � rendre sensible la distance entre l�opinion rabbinique et la sienne propre
Tous les Isra�lites re�urent les m�mes bienfaits temporels et spirituels; ce mot tous, cinq fois r�p�t�, en t�te d�autant de phrases, (versets 1-4) forme un contraste tragique avec celui-ci : mais la plupart�
Et ce dernier terme lui-m�me implique un effrayant avertissement quand on songe que tous tomb�rent dans le d�sert, � l�exception de Caleb et de Josu�. Ils furent conduits � leur ruine par les m�mes dangers que Paul redoutait ici pour l��glise de Corinthe, et se montr�rent d�autant plus coupables qu�ils avaient �t� plus privil�gi�s (Nombres 14:23; comparez H�breux 3:16 et suivants; H�breux 4:1 et suivants).
Grec : �?Ces choses sont devenues nos types?�. Les gr�ces temporelles et spirituelles de Dieu, d�une part; de l�autre, l�ingratitude et l�orgueil du peuple; enfin, la ruine des coupables : c�est toute une r�v�lation, une pr�dication, dont la v�rit� subsiste.
Voil� le vrai rapport entre l�Ancien et le Nouveau Testament.
Grec : �?Afin que nous ne soyons point convoiteurs de choses mauvaises, comme eux convoit�rent?�. Par ces mots, l�ap�tre ne para�t pas avoir en vue quelque fait particulier de l�histoire d�Isra�l, mais il veut plut�t d�signer le penchant g�n�ral des c�urs dans ce peuple, la convoitise, les mauvais d�sirs.
Exode 32:6; Exode 32:17-19. Cette citation s�appliquait admirablement aux dangers auxquels les Corinthiens s�exposaient en prenant part aux f�tes idol�tres, par un orgueilleux abus de leur libert�.
Les repas des sacrifices pa�ens, comme celui que c�l�br�rent alors les Isra�lites en l�honneur du veau d�or �taient toujours accompagn�s de jeux et de danses, et il �tait impossible que l��me chr�tienne en ressort�t sans souillure, ce que l�ap�tre donne clairement � entendre dans les versets suivants.
Tenter Dieu, c�est abuser de ses bienfaits, de sa patience, de sa puissance, par une incr�dulit� charnelle qui exige des preuves mat�rielles de sa pr�sence ou de sa fid�lit�.
Que d�exemples de ce p�ch� dans l�histoire d�Isra�l ! Ici l�ap�tre �crit : tenter Christ (les variantes qui lisent le Seigneur ou Dieu ne sont que des corrections critiques).
L�Ancien Testament, non moins que le Nouveau, est tout rempli de la pr�sence et de l�Esprit de Christ (comparez Jean 1:1, note; 1 Pierre 1:10-12; cidessus verset 4); c�est Christ, l�ange de l�alliance, que les Isra�lites tent�rent au d�sert; c�est lui que l��ternel avait d�fendu � son peuple d�irriter (Exode 23:20; Exode 23:21). Et c�est lui que les Corinthiens tentaient par l�abus dangereux de leur libert�.
Voir surtout Nombres 14.
La menace qui s�y trouve (Nombres 14:22-23) fut accomplie � la lettre, et reste comme un effrayant exemple de la juste s�v�rit� de Dieu contre l�ingratitude.
Grec : �?Nous, � qui est parvenue la fin des si�cles?�. L��criture consid�re partout l��conomie pr�sente comme la derni�re, dans laquelle tout doit �tre accompli.
Menaces et promesses, tout est d�une r�alit� d�autant plus imposante que l�accomplissement en est spirituel, �ternel, d�finitif, et non plus symbolique et temporaire comme dans l��conomie ancienne.
verset 12 renferme la s�rieuse conclusion de tous les avertissements qui pr�c�dent; le verset 13 y ajoute un encouragement tir� d� l�exp�rience des Corinthiens et de la fid�lit� de Dieu.
Une tentation (ou �preuve) humaine est celle qui nous vient des hommes ou de notre propre c�ur, et que l�homme peut surmonter, qui n�est pas au-dessus de ses forces.
Quelques interpr�tes entendent ce mot en opposition � d�autres tentations qui nous assaillent par la puissance des t�n�bres, et qui s�attaquent aux racines m�mes de notre foi. Ce contraste se retrouve �ph�siens 6:12 (comparer le combat de l�ap�tre, 2 Corinthiens 12:7).
Cependant cette distinction, quoique r�elle, ne saurait �tre absolue, puisqu�en toute tentation se trouve � la fois la puissance de la chair et l�action de l�ennemi des �mes.
En relevant ce caract�re humain des tentations, Paul veut surtout en indiquer le degr�, et apprendre aux Corinthiens que jusqu�ici les leurs n�avaient point �t� des plus dangereuses.
Puis, afin de les encourager au combat pour les jours plus mauvais qui allaient para�tre, il �l�ve leur pens�e vers la source de la vraie force et de la vraie consolation : �?Dieu fera, avec la tentation, l�issue?�, (grec : afin que vous demeuriez �?plus que vainqueurs?�).
Tous les avertissements qui pr�c�dent viennent se r�sumer dans celui-l�, que les Corinthiens �taient le plus tent�s de n�gliger. Paul y insiste, et pour cela il va mettre (verset 16) en opposition la communion au corps de Christ et la communion des idoles, que plusieurs consid�raient comme un culte rendu aux d�mons, id�e fausse si l�on ne consid�re que l�idole, mais vraie si l�on p�n�tre jusqu�� l�esprit m�me du paganisme.
Plan
III. Il faut s�abstenir m�me des choses permises, par �gard pour les faibles
En principe, tout est permis � la libert� chr�tienne�; mais la charit� doit avoir �gard � l�avantage et � l��dification des autres. (23, 24)
En fait, la conscience n�interdit aucun aliment que Dieu a cr��, ni m�me d�accepter l�invitation d�un infid�le�; mais si l� on vous avertit qu�un aliment provient d�un sacrifice aux idoles, n�en mangez point, non � cause de votre conscience, dont la libert� subsiste, mais par �gard pour Ja conscience d�un autre. (25-30)
En un mot, quoi que vous fassiez, le d�sir d�agir pour la gloire de Dieu doit �tre votre motif, aussi bien que la charit� qui ne veut donner de scandale � personne�; telle est la r�gle de conduite de l�ap�tre lui-m�me. (31-33)
23 � 33 il faut s�abstenir m�me des choses permises par �gard pour les faibles
L�ap�tre insiste sur ce qu�il a d�j� dit (1 Corinthiens 6) quant � l�emploi de la libert� chr�tienne; mais, tandis qu�auparavant il a trait� ce sujet par rapport � celui-l� m�me qui profite de cette libert�, ici il a surtout en vue l��dification des autres.
Selon la libert� chr�tienne, toutes les choses o� il n�y a point de p�ch� sont permises (le texte re�u lit deux fois me sont permises); mais la charit� veut que l�on consulte ce qui est avantageux aux autres, ce qui les �difie.
Par l�, saint Paul revient � parler de l�usage des viandes qui ont servi aux sacrifices, (1 Corinthiens 8:1 et suivants) mais d�un usage priv� dans une famille, et non dans les repas religieux du paganisme : �?S�il ne s�agit que de vous, vous �tes libres (versets 25-27); mais si vous froissiez une conscience, abstenez-vous, car, par la, vous ne sacrifiez pas votre libert� (versets 28-30); faites donc tout pour la gloire de Dieu et par un principe de charit�?� (1 Corinthiens 10:31; 1 Corinthiens 11:1).
Par l�usage absolu de mon droit et de ma libert� chr�tienne sans �gard aux autres, je puis agir en parfait �go�ste (comparer Philippiens 2:4; Romains 15:1).
Sans vous enqu�rir, par motif de conscience, si telle viande qui se vend au march� n�a point fait partie d�une victime offerte en sacrifice.
La grande raison de cette libert� se trouve au verset suivant.
Le Seigneur a tout cr�� pour l�usage de l�homme. Psaumes 24:1; Psaumes 50:10.
Ainsi, d�une part, l�ap�tre ne d�fend pas au chr�tien d�accepter l�invitation d�un infid�le; mais comme, d�autre part, il se passait souvent dans ces repas, m�me priv�s, des choses propres � r�volter une conscience d�licate il ajoute, pour que chacun y r�fl�chisse : et que vous vouliez y aller.
Admirable temp�rament que la v�rit� apporte � la libert�, et qui est dans l�esprit de l��vangile Quand une telle question se pr�sente pour le chr�tien dans ses rapports avec le monde, qu�il la d�cide � la lumi�re du principe pos� au verset 31, et il ne sera pas longtemps en suspens.
Comme au verset 25.
Le texte re�u reproduit ici la citation du Psaumes 24:1 qui se trouve au verset 26. C�est �videmment une inadvertance de copiste qui a contre elle toutes les autorit�s du plus grand poids, et qui forme ici un vrai contre-sens.
En demandant aux chr�tiens, comme il l�a fait d�j� (1 Corinthiens 8; comparez Romains 14:14; Romains 14:15), de s�abstenir d�un aliment par �gard pour un fr�re faible et scrupuleux qui l�a averti, craignant une souillure, (verset 28) l�ap�tre affirme nettement que cette abstention n�est point dict�e par une conscience �clair�e mais uniquement par la conscience de l�autre, c�est-�-dire par la charit� (verset 29); la libert� chr�tienne reste intacte; la conscience d�un autre n�en fait pas la r�gle; et, en particulier dans le cas pr�sent, toute nourriture, m�me si elle avait servi aux sacrifices, serait sanctifi�e par l�action de gr�ce, par cette reconnaissance qui re�oit tout de Dieu et rapporte tout � sa gloire (verset 30).
En un mot, le chr�tien s�abstient par charit� pour son fr�re faible (1 Corinthiens 8:7-10); mais, quant � lui, sa libert� subsiste.
Quelques interpr�tes, Calvin, M. Godet entre autres, voient dans la seconde phrase des versets 29, 30 non pas l�intention de sauvegarder la libert�, mais un motif de s�abstenir : �?Pourquoi donnerais-je � un autre l�occasion de condamner ma libert� ? pourquoi m�exposerais-je � �tre bl�m� ??� Comparer Romains 14:16.
A l�occasion d�un simple devoir de charit�, l�ap�tre pose ici le principe le plus profond, le plus universel de la vie du chr�tien. Dieu a tout cr�� pour sa gloire; il ne pouvait se proposer de but plus �lev� que lui-m�me.
Or, toute vie d�homme et toute action de sa vie qui tend vers ce but, tend par l� m�me � sa vraie destination.
Toute �uvre, au contraire, qui n�est pas inspir�e par ce principe, ne porte jamais dans l��criture le titre d�une bonne �uvre quelle qu�en soit d�ailleurs l�excellence relative. Mais ce principe est trop grand pour n��tre pas tout spirituel; il ne se laisse point r�duire en des r�gles de casuistique.
Dans le cas actuel, le m�me homme peut s�abstenir pour la gloire de Dieu, (verset 28) ou manger et boire pour la gloire de Dieu, et il en est ainsi de tous les actes de notre vie.
versets 1-33
1 � 14 Danger d�une fauuse libert�, prouv� par l�histoire d�Isra�l
Grec : (d�apr�s le texte re�u) : �?Or, fr�res?�, (et selon une variante plus s�re) : �?car, fr�res�?�
Par cette particule, l�ap�tre lie ce chapitre � celui qui pr�c�de, et surtout � 1 Corinthiens 8 dont il est le d�veloppement. L� il a trait� des rapports des chr�tiens avec les idol�tres, relativement aux sacrifices et aux choses offertes sur les autels du paganisme.
� 1 Corinthiens 9 il a montr�, par divers traits de sa propre conduite, l�utilit� qu�il y a � savoir renoncer � ses droits, afin d��viter d�autant plus s�rement une libert� charnelle qui conduit au p�ch�. Poursuivant ici le cours des m�mes pens�es, qui �taient si importantes pour l��glise de Corinthe, entour�e de dangers au sein de cette ville opulente et voluptueuse, il va puiser dans l�histoire d�Isra�l d�effrayants exemples des p�ch�s auxquels ce peuple fut entra�n� par cette fausse libert� dont il nourrissait son orgueil.
Tour � tour, il se livra � l�idol�trie, (verset 7) � l�impuret� (verset 8); il tenta Dieu (verset 9); il murmura, (verset 10) malgr� les gr�ces et les merveilles dont il avait �t� l�objet de la part de Dieu, et que l�ap�tre rappelle d�abord. Apr�s quoi Paul applique � ses lecteurs ces exemples qu�il appelle des types, parce qu�il y voit un sens spirituel et symbolique.
La nu�e (Exode 13:21) �tait � la fois le signe et le moyen de la protection et de la direction de Dieu dont le peuple tout entier �tait l�objet; preuve visible de la pr�sence de l��ternel qui aurait d� retenir Isra�l dans l�ob�issance.
Paul voit ensuite dans le passage de la mer Rouge, comme Pierre dans le d�luge, (1 Pierre 3:20; 1 Pierre 3:21, note) une sorte de bapt�me par lequel le peuple fut consacr� � Dieu pour lui appartenir, apr�s avoir �prouv� sa merveilleuse d�livrance (comparer Exode 20:2).
Ce bapt�me eut lieu en Mo�se (litt�ral. �?envers, pour Mo�se?�), parce que c�est � lui et � la loi divine, dont il fut le m�diateur, (Galates 3:19) que le peuple devait ob�ir (comparer Exode 14:31).
De la manne. � l�occasion de cette nourriture, et de la parole que Mo�se pronon�a lorsqu�elle fut donn�e, (Exode 16:15) Paul, sachant que �?l�homme ne vit pas de pain seulement, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu?�, voit encore dans cet aliment mat�riel le symbole d�une nourriture et d�une vie sup�rieures.
Telle �tait aussi l�intention de Dieu en nourrissant d�une mani�re miraculeuse son peuple; c�est pourquoi l�ap�tre parle d�une nourriture spirituelle. Tous ces bienfaits miraculeux de Dieu envers son peuple devaient �lever les �mes jusqu�� lui, qui est la source de la vie (Psaumes 78:12 et suivants).
Bien que l�ap�tre semble, dans ces paroles, faire allusion au bapt�me et � la c�ne des chr�tiens, il faut se garder de presser ces all�gories, comme l�ont fait plusieurs interpr�tes, entre autres Calvin, d�ordinaire si sobre.
Exode 17:1-6. La signification spirituelle que l�ap�tre voit dans le fait historique, est ici la m�me que dans les paroles qui pr�c�dent; seulement, il est plus explicite encore, en nommant Christ comme renferm� sous le symbole dont il s�agit.
Ce t�moignage prouve, comme tant d�autres (1 Pierre 1:10; Jean 1:1, note) que l�auteur de toutes les r�v�lations et de toutes les �uvres divines de l�ancienne alliance, aussi bien que de la nouvelle, c�est le Logos de Dieu, la Parole �ternelle, J�sus-Christ. Lui seul a pu s��crier au milieu de son peuple, dans le d�sert comme sous les portiques du temple : �?Quiconque a soif qu�il vienne � moi et qu�il boive !?�
Les mots : qui les suivait sont �videmment une m�tonymie, dans laquelle le symbole est pris pour la chose symbolis�e, le rocher, pour Christ. Christ suivait son peuple pour d�salt�rer les corps par la puissance miraculeuse qu�il pr�tait � Mo�se, et les �mes fid�les par les eaux vives qui jaillissent en vie �ternelle.
La tradition rabbinique pr�tendait qu�un rocher mat�riel suivait le camp d�Isra�l � travers le d�sert.
Plusieurs interpr�tes (de Wette, Meyer dans ses premi�res �ditions), ont pens� que Paul s�appropriait cette fable et croyait que Christ s��tait incarn� dans ce rocher. M. Godet r�pond avec raison :
Tous les Isra�lites re�urent les m�mes bienfaits temporels et spirituels; ce mot tous, cinq fois r�p�t�, en t�te d�autant de phrases, (versets 1-4) forme un contraste tragique avec celui-ci : mais la plupart�
Et ce dernier terme lui-m�me implique un effrayant avertissement quand on songe que tous tomb�rent dans le d�sert, � l�exception de Caleb et de Josu�. Ils furent conduits � leur ruine par les m�mes dangers que Paul redoutait ici pour l��glise de Corinthe, et se montr�rent d�autant plus coupables qu�ils avaient �t� plus privil�gi�s (Nombres 14:23; comparez H�breux 3:16 et suivants; H�breux 4:1 et suivants).
Grec : �?Ces choses sont devenues nos types?�. Les gr�ces temporelles et spirituelles de Dieu, d�une part; de l�autre, l�ingratitude et l�orgueil du peuple; enfin, la ruine des coupables : c�est toute une r�v�lation, une pr�dication, dont la v�rit� subsiste.
Voil� le vrai rapport entre l�Ancien et le Nouveau Testament.
Grec : �?Afin que nous ne soyons point convoiteurs de choses mauvaises, comme eux convoit�rent?�. Par ces mots, l�ap�tre ne para�t pas avoir en vue quelque fait particulier de l�histoire d�Isra�l, mais il veut plut�t d�signer le penchant g�n�ral des c�urs dans ce peuple, la convoitise, les mauvais d�sirs.
Exode 32:6; Exode 32:17-19. Cette citation s�appliquait admirablement aux dangers auxquels les Corinthiens s�exposaient en prenant part aux f�tes idol�tres, par un orgueilleux abus de leur libert�.
Les repas des sacrifices pa�ens, comme celui que c�l�br�rent alors les Isra�lites en l�honneur du veau d�or �taient toujours accompagn�s de jeux et de danses, et il �tait impossible que l��me chr�tienne en ressort�t sans souillure, ce que l�ap�tre donne clairement � entendre dans les versets suivants.
voir Nombres 25:1; Psaumes 106:28; Psaumes 106:29.
Nombres 21:4 et suivants
Tenter Dieu, c�est abuser de ses bienfaits, de sa patience, de sa puissance, par une incr�dulit� charnelle qui exige des preuves mat�rielles de sa pr�sence ou de sa fid�lit�.
Que d�exemples de ce p�ch� dans l�histoire d�Isra�l ! Ici l�ap�tre �crit : tenter Christ (les variantes qui lisent le Seigneur ou Dieu ne sont que des corrections critiques).
L�Ancien Testament, non moins que le Nouveau, est tout rempli de la pr�sence et de l�Esprit de Christ (comparez Jean 1:1, note; 1 Pierre 1:10-12; cidessus verset 4); c�est Christ, l�ange de l�alliance, que les Isra�lites tent�rent au d�sert; c�est lui que l��ternel avait d�fendu � son peuple d�irriter (Exode 23:20; Exode 23:21). Et c�est lui que les Corinthiens tentaient par l�abus dangereux de leur libert�.
Voir surtout Nombres 14.
La menace qui s�y trouve (Nombres 14:22-23) fut accomplie � la lettre, et reste comme un effrayant exemple de la juste s�v�rit� de Dieu contre l�ingratitude.
Grec : �?Nous, � qui est parvenue la fin des si�cles?�. L��criture consid�re partout l��conomie pr�sente comme la derni�re, dans laquelle tout doit �tre accompli.
Menaces et promesses, tout est d�une r�alit� d�autant plus imposante que l�accomplissement en est spirituel, �ternel, d�finitif, et non plus symbolique et temporaire comme dans l��conomie ancienne.
verset 12 renferme la s�rieuse conclusion de tous les avertissements qui pr�c�dent; le verset 13 y ajoute un encouragement tir� d� l�exp�rience des Corinthiens et de la fid�lit� de Dieu.
Une tentation (ou �preuve) humaine est celle qui nous vient des hommes ou de notre propre c�ur, et que l�homme peut surmonter, qui n�est pas au-dessus de ses forces.
Quelques interpr�tes entendent ce mot en opposition � d�autres tentations qui nous assaillent par la puissance des t�n�bres, et qui s�attaquent aux racines m�mes de notre foi. Ce contraste se retrouve �ph�siens 6:12 (comparer le combat de l�ap�tre, 2 Corinthiens 12:7).
Cependant cette distinction, quoique r�elle, ne saurait �tre absolue, puisqu�en toute tentation se trouve � la fois la puissance de la chair et l�action de l�ennemi des �mes.
En relevant ce caract�re humain des tentations, Paul veut surtout en indiquer le degr�, et apprendre aux Corinthiens que jusqu�ici les leurs n�avaient point �t� des plus dangereuses.
Puis, afin de les encourager au combat pour les jours plus mauvais qui allaient para�tre, il �l�ve leur pens�e vers la source de la vraie force et de la vraie consolation : �?Dieu fera, avec la tentation, l�issue?�, (grec : afin que vous demeuriez �?plus que vainqueurs?�).
Tous les avertissements qui pr�c�dent viennent se r�sumer dans celui-l�, que les Corinthiens �taient le plus tent�s de n�gliger. Paul y insiste, et pour cela il va mettre (verset 16) en opposition la communion au corps de Christ et la communion des idoles, que plusieurs consid�raient comme un culte rendu aux d�mons, id�e fausse si l�on ne consid�re que l�idole, mais vraie si l�on p�n�tre jusqu�� l�esprit m�me du paganisme.
Plan
III. Il faut s�abstenir m�me des choses permises, par �gard pour les faibles
En principe, tout est permis � la libert� chr�tienne�; mais la charit� doit avoir �gard � l�avantage et � l��dification des autres. (23, 24)
En fait, la conscience n�interdit aucun aliment que Dieu a cr��, ni m�me d�accepter l�invitation d�un infid�le�; mais si l� on vous avertit qu�un aliment provient d�un sacrifice aux idoles, n�en mangez point, non � cause de votre conscience, dont la libert� subsiste, mais par �gard pour Ja conscience d�un autre. (25-30)
En un mot, quoi que vous fassiez, le d�sir d�agir pour la gloire de Dieu doit �tre votre motif, aussi bien que la charit� qui ne veut donner de scandale � personne�; telle est la r�gle de conduite de l�ap�tre lui-m�me. (31-33)
23 � 33 il faut s�abstenir m�me des choses permises par �gard pour les faibles
1 Corinthiens 10:6.12; comparez 1 Corinthiens 8:4, note.
L�ap�tre insiste sur ce qu�il a d�j� dit (1 Corinthiens 6) quant � l�emploi de la libert� chr�tienne; mais, tandis qu�auparavant il a trait� ce sujet par rapport � celui-l� m�me qui profite de cette libert�, ici il a surtout en vue l��dification des autres.
Selon la libert� chr�tienne, toutes les choses o� il n�y a point de p�ch� sont permises (le texte re�u lit deux fois me sont permises); mais la charit� veut que l�on consulte ce qui est avantageux aux autres, ce qui les �difie.
Par l�, saint Paul revient � parler de l�usage des viandes qui ont servi aux sacrifices, (1 Corinthiens 8:1 et suivants) mais d�un usage priv� dans une famille, et non dans les repas religieux du paganisme : �?S�il ne s�agit que de vous, vous �tes libres (versets 25-27); mais si vous froissiez une conscience, abstenez-vous, car, par la, vous ne sacrifiez pas votre libert� (versets 28-30); faites donc tout pour la gloire de Dieu et par un principe de charit�?� (1 Corinthiens 10:31; 1 Corinthiens 11:1).
Par l�usage absolu de mon droit et de ma libert� chr�tienne sans �gard aux autres, je puis agir en parfait �go�ste (comparer Philippiens 2:4; Romains 15:1).
Sans vous enqu�rir, par motif de conscience, si telle viande qui se vend au march� n�a point fait partie d�une victime offerte en sacrifice.
La grande raison de cette libert� se trouve au verset suivant.
Le Seigneur a tout cr�� pour l�usage de l�homme. Psaumes 24:1; Psaumes 50:10.
Ainsi, d�une part, l�ap�tre ne d�fend pas au chr�tien d�accepter l�invitation d�un infid�le; mais comme, d�autre part, il se passait souvent dans ces repas, m�me priv�s, des choses propres � r�volter une conscience d�licate il ajoute, pour que chacun y r�fl�chisse : et que vous vouliez y aller.
Admirable temp�rament que la v�rit� apporte � la libert�, et qui est dans l�esprit de l��vangile Quand une telle question se pr�sente pour le chr�tien dans ses rapports avec le monde, qu�il la d�cide � la lumi�re du principe pos� au verset 31, et il ne sera pas longtemps en suspens.
Comme au verset 25.
Le texte re�u reproduit ici la citation du Psaumes 24:1 qui se trouve au verset 26. C�est �videmment une inadvertance de copiste qui a contre elle toutes les autorit�s du plus grand poids, et qui forme ici un vrai contre-sens.
En demandant aux chr�tiens, comme il l�a fait d�j� (1 Corinthiens 8; comparez Romains 14:14; Romains 14:15), de s�abstenir d�un aliment par �gard pour un fr�re faible et scrupuleux qui l�a averti, craignant une souillure, (verset 28) l�ap�tre affirme nettement que cette abstention n�est point dict�e par une conscience �clair�e mais uniquement par la conscience de l�autre, c�est-�-dire par la charit� (verset 29); la libert� chr�tienne reste intacte; la conscience d�un autre n�en fait pas la r�gle; et, en particulier dans le cas pr�sent, toute nourriture, m�me si elle avait servi aux sacrifices, serait sanctifi�e par l�action de gr�ce, par cette reconnaissance qui re�oit tout de Dieu et rapporte tout � sa gloire (verset 30).
En un mot, le chr�tien s�abstient par charit� pour son fr�re faible (1 Corinthiens 8:7-10); mais, quant � lui, sa libert� subsiste.
Quelques interpr�tes, Calvin, M. Godet entre autres, voient dans la seconde phrase des versets 29, 30 non pas l�intention de sauvegarder la libert�, mais un motif de s�abstenir : �?Pourquoi donnerais-je � un autre l�occasion de condamner ma libert� ? pourquoi m�exposerais-je � �tre bl�m� ??� Comparer Romains 14:16.
A l�occasion d�un simple devoir de charit�, l�ap�tre pose ici le principe le plus profond, le plus universel de la vie du chr�tien. Dieu a tout cr�� pour sa gloire; il ne pouvait se proposer de but plus �lev� que lui-m�me.
Or, toute vie d�homme et toute action de sa vie qui tend vers ce but, tend par l� m�me � sa vraie destination.
Toute �uvre, au contraire, qui n�est pas inspir�e par ce principe, ne porte jamais dans l��criture le titre d�une bonne �uvre quelle qu�en soit d�ailleurs l�excellence relative. Mais ce principe est trop grand pour n��tre pas tout spirituel; il ne se laisse point r�duire en des r�gles de casuistique.
Dans le cas actuel, le m�me homme peut s�abstenir pour la gloire de Dieu, (verset 28) ou manger et boire pour la gloire de Dieu, et il en est ainsi de tous les actes de notre vie.