Bible Commentaries
1 Pierre 2

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versets 1-25

Cette particule conclusive montre que l�ap�tre veut fonder l�exhortation qui va suivre sur ce qu�il a dit pr�c�demment.

En effet, il a insist� (1 Pierre 1:22; 1 Pierre 1:23) sur l�amour fraternel, fruit de la r�g�n�ration par la Parole.

Il reprend ici cette double id�e pour demander aux chr�tiens :

  1. de renoncer � tout ce qui est contraire � cet amour (verset 1);
  2. de se nourrir de l�aliment qui a op�r� leur r�g�n�ration, afin de cro�tre dans la vie nouvelle (versets 2, 3).

Dissimulation : grec hypocrisie (B), hypocrisies (majuscules); l�envie : grec les envies.

Autant de vices incompatibles avec l�amour fraternel, (1 Pierre 1:22) et que tous les �?r�g�n�r�s?� ont rejet�s, (grec) d�pos�s, comme un v�tement sale (Zacharie 3:3-5; Romains 13:12, �ph�siens 4:22; Colossiens 3:8; Jacques 1:21) par le fait m�me qu�ils sont n�s de nouveau.

La malice, ou m�chancet�, qui consiste en toute sorte de sentiments contraires � la charit�, (1 Corinthiens 13:5-7) pousse � la fraude ou � la fausset� dans les proc�d�s dont nous usons envers nos fr�res; nous couvrons ceux-ci du masque de la bienveillance, c�est l�hypocrisie ou les hypocrisies, le pluriel marquant les diverses occasions de dissimuler.

L�envie, excit�e par la sup�riorit� ou les avantages que poss�de le prochain, nous porte � prof�rer sur son compte toute esp�ce de m�disance.

N�s par la r�g�n�ration (1 Pierre 1:23).

Cette expression n�implique pas que tous les lecteurs fussent de nouveaux convertis, en effet, quel est le chr�tien qui ne doive pas, � certains �gards, se consid�rer toute sa vie comme un faible enfant ? L��tat le plus avanc� auquel nous puissions atteindre ici-bas est beaucoup moins �loign� de la premi�re enfance spirituelle qu�il ne l�est de la perfection et de la gloire. D�ailleurs, l�image du petit enfant �voque un ensemble de dispositions qui sont l�oppos� des vices indiqu�s au verset 1 (Matthieu 18:3). Cette image convenait admirablement � l�exhortation de rechercher l�aliment spirituel n�cessaire � l��me, puisque le nouveau-n� n�a qu�un d�sir, qu�un instinct, qui est de prendre le lait maternel, dont la vie m�me lui fait un besoin toujours renaissant (voir la note suivante).

Pur signifie non falsifi�, (2 Corinthiens 2:17; 2 Corinthiens 4:2) comme le lait que le petit enfant prend au sein de sa m�re.

Quant aux mots : qui se trouvent dans la Parole, ils correspondent dans l�original � un adjectif d�riv� de logos, la parole. Par cette �pith�te, l�ap�tre veut probablement indiquer la source o� se puise le lait que ses lecteurs doivent d�sirer. Ce sens devient �vident si l�on fait attention que Pierre vient d�attribuer � la Parole la r�g�n�ration de ces nouveau-n�s (1 Pierre 1:23; 1 Pierre 1:25). Or, ce qui a produit en eux la vie peut seul l�entretenir, la faire grandir.

De plus, l�ap�tre continue : (verset 3) �?Si vous avez go�t� que le Seigneur est bon?�. J�sus, le Sauveur, que leurs �mes ont trouv� dans la Parole de l��vangile, est lui-m�me le lait qui les nourrit. La plupart traduisent cet adjectif par spirituel (�?le lait spirituel est celui que l�on boit avec l��me?�, Luther) ou par �?raisonnable?� (Calvin), d�apr�s le sens du mot en Romains 12:1. Mais cette interpr�tation convient beaucoup moins � l�ensemble de notre passage.

Le lait ne signifie point, comme chez Paul, (1 Corinthiens 3:1-2) les premiers �l�ments de la doctrine, destin�s � ceux qui ne peuvent encore supporter une nourriture solide. La Parole est l�aliment des forts comme des faibles. Aussi est-ce d�elle que l�ap�tre attend pour tous la croissance, et cela jusqu�au dernier terme, pens�e qu�il exprime par ce mot, omis � tort par le texte re�u : pour le salut (la plupart des majuscules).

Psaumes 34:9. Le si n�exprime pas pr�cis�ment un doute, mais plut�t la condition du d�sir.

C�est une premi�re exp�rience du salut, qui seule nous le fait d�sirer toujours de nouveau, comme l�allaitement r�veille, chez l�enfant, le d�sir de la nourriture qui est sa vie.

Plan

B. Conduite des domestiques dict�e par l�exemple de Christ

Soumission des esclaves � leurs ma�tres

Qu�ils ob�issent m�me � ceux qui sont m�chants. S�il n�y a nulle gloire � �tre puni pour une faute, souffrir injustement, quand on fait le bien, nous rend agr�ables � Dieu (18-20).

L�exemple de Christ

Telle est votre vocation, car Christ, en souffrant pour vous, vous a laiss� un exemple � suivre�; lui qui, �tant sans p�ch�, n�a pas r�pondu aux outrages, mais a remis sa cause au juste juge�; lui qui a subi la peine de vos p�ch�s, afin de vous faire mourir au p�ch� et vivre selon la justice�; lui dont les plaies vous ont gu�ris�; car, apr�s avoir �t� des brebis errantes, vous �tes revenus au berger et gardien de vos �mes (21-25).

18 � 25 conduite des domestiques dict�e par l�exemple de Christ

Domestiques, traduction litt�rale, ceux qui appartiennent � la maison, � la famille; d�signation plus douce et plus honorable que le terme �?d�esclave?�, qui se lit dans des exhortations analogues (�ph�siens 6:5; Colossiens 3:22)

En toute crainte de Dieu, comme verset 19 le montre.

Mauvais, grec courb�s, obliques, qui ne sont pas droits; au sens moral : pervers, m�chants. Le m�me mot se trouve Actes 2:40; Philippiens 2:15.

La traduction courante : d�un caract�re difficile, ne se justifie pas d�apr�s l�usage des �crivains grecs.

Dans ses rapports avec les hommes, le chr�tien ne mesure pas l�accomplissement de ses devoirs � la mani�re dont les autres s�acquittent des leurs envers lui. Il agit par des motifs infiniment sup�rieurs � cette r�ciprocit�, par des motifs invariables de leur nature (versets 13, 16, 19; voir surtout Colossiens 3:23).

Souffrir injustement, et pourtant l�endurer avec patience, par motif de conscience envers Dieu (grec : � cause de conscience de Dieu, ce que quelques-uns rendent ainsi : parce que Dieu en a conscience, qu�il le sait et vous approuve; mais Dieu est plut�t l�objet que le sujet de ce savoir; celui qui souffre regarde � Dieu et agit par ob�issance envers lui)., c�est l� une gr�ce devant Dieu.

Dans versets 19 et 20, la patience qui endure l�injustice n�est pas d�sign�e par le mot gr�ce comme un don de Dieu, comme une �uvre de sa gr�ce en nous. Ce terme correspond � celui de gloire, au verset 20.

Une gr�ce devant Dieu signifie donc : un moyen de nous rendre agr�ables � Dieu. Comme telle, l�injustice patiemment endur�e porte avec elle sa r�compense. Comparer Luc 6:32.

Appel�s � souffrir injustement, � souffrir en faisant le bien, c�est la condition naturelle du chr�tien dans ce monde, sans quoi il ne serait pas semblable au grand Mod�le que l�ap�tre nous remet ici sous les yeux (versets 21-24).

Pierre parle � de pauvres esclaves, (verset 18) c�est � eux surtout qu�il aime � retracer l�image des humiliations et des souffrances du Sauveur. de ces souffrances que J�sus a endur�es injustement avec patience, et en faisant le bien, puisqu�il les a endur�es non pour lui-m�me, mais pour ceux qu�il voulait racheter.

Quand l�ap�tre propose ce mod�le aux esclaves, sa pens�e s��tend � tous les croyants. Et il ne leur pr�sente pas seulement l�exemple de J�sus souffrant; il leur rappelle ce qui rend cet exemple si consolant et si encourageant : Christ a souffert pour vous (Codex Sinaiticus, B. A, C; d�autres manuscrits portent nous), leur dit-il � votre place et pour votre r�conciliation avec Dieu.

Par l� seulement l�exemple de Christ se rev�t de toute son efficace, parce que son �uvre nous met en communion avec lui, nous rend capables de suivre ses traces, nous transforme � sa ressemblance. Aussi apr�s avoir d�crit plus compl�tement ce Mod�le parfait de douceur et de charit�, en �num�rant les outrages que J�sus endura, (versets 22, 23) l�ap�tre revient � la valeur expiatoire des souffrances de Christ (verset 24).

�sa�e 53:9. Le Christ devait �tre parfaitement saint � la fois pour pouvoir servir de mod�le aux hommes et pour accomplir par sa mort leur salut (1 Pierre 1:19; 2 Corinthiens 5:21; H�breux 4:15; H�breux 7:26; H�breux 9:14).

J�sus remit sa cause � Dieu, � son jugement. Il ne rendit pas outrage pour outrage et ne r�pondit pas par des menaces aux affreux tourments qu�on lui infligeait (comparer Romains 12:17-21; 2 Thessaloniciens 3:5; H�breux 12:2).

Comparer 1 Pierre 1:19, note; H�breux 9:28 note.

Il a pris lui-m�me, spontan�ment, nos p�ch�s, et les a port�s en son corps sur le bois, sur la croix, instrument de supplice des esclaves. Il les a (grec) port�s en haut comme sur un autel (Jacques 2:21).

Luther traduit : �?Il les a offerts en sacrifice?�.

Dans les sacrifices de l�ancienne Alliance, les p�ch�s �taient mis sur la victime; ici la victime, c�est lui-m�me; et pour rendre l�id�e plus personnelle encore, l�ap�tre ajoute : en son corps.

Dans tout ce passage, Pierre s�inspire de �sa�e 53, surtout de �sa�e 53:4-6. Dans l�indication de la valeur expiatoire des souffrances du Christ (verset 24), il compl�te les paroles du proph�te en y ajoutant : en son corps sur le bois, deux traits emprunt�s � la pratique des sacrifices (comparer H�breux 10:10).

D�autres rel�vent plut�t dans l��l�vation de Christ sur le bois, l�id�e de l�opprobre, (Actes 5:30) du supplice infamant, (Actes 10:39) de la mal�diction (Galates 3:13).

Ces deux notions ne s�excluent pas, puisque la victime charg�e des p�ch�s du peuple �tait r�put�e impure (L�vitique 16). L�auteur de l��p�tre aux H�breux aussi, tout en pr�sentant la mort de Christ comme un sacrifice, fait ressortir son caract�re ignominieux (H�breux 11:26; H�breux 13:10-13, notes). Pierre de m�me rappellera (1 Pierre 4:14) ce caract�re pour encourager ses lecteurs � supporter les injures.

La mort de J�sus-Christ atteint dans les croyants un double but. D�une part, l�expiation de leurs p�ch�s et leur r�conciliation avec Dieu; d�autre part, et comme un effet naturel et n�cessaire de cette gr�ce, leur affranchissement personnel de l�esclavage de la chair, la mort au p�ch�, la libert� de vivre � la justice.

Cette derni�re �uvre est accomplie par la premi�re : rentr�s en communion avec Dieu, source de toute vie, de toute saintet�, de toute justice, les chr�tiens puisent en lui cette vie nouvelle qui les d�livre de la servitude int�rieure, et fait mourir par degr�s en eux le vieil homme, l�homme du p�ch�. C�est cette vue profonde de la mort et de la r�surrection de J�sus-Christ, dans son rapport vivant avec la mort et la r�surrection spirituelles de ses disciples, que l�ap�tre Paul d�veloppe dans Romains 6:1-11.

Par un dernier mot, emprunt� � �sa�e 53:5. l�ap�tre exprime tout ce que les croyants re�oivent de la mort de Christ : Vous avez �t� gu�ris. La gu�rison implique la cessation de la maladie et le r�tablissement de la sant�, ou, sans figure, la �?mort au p�ch�?� et la �?vie pour la justice?�.

�sa�e 53:6.

Le�on de Codex Sinaiticus, B. �; les autres majuscules portent : vous �tiez comme des brebis errantes.

Des brebis abandonn�es � elles-m�mes sont les plus faibles, les plus mis�rables cr�atures, expos�es � tous les dangers.

Tel est l�homme, (Matthieu 9:36; Luc 15:4; Jean 10:10-16) tant qu�il n�a pas �t� ramen� � Celui que Pierre nomme ici le berger ou pasteur et gardien (il emploie le mot qui a d�sign� plus tard l��v�que) des �mes, � celui qui les pa�t et les garde comme ses brebis. Ce sont l� des titres bien choisis pour exprimer les tendres soins que le Sauveur prend de ses rachet�s.

Vous �tes retourn�s, (grec) vous vous �tes retourn�s, convertis (1 Thessaloniciens 1:9). Cette conversion est la raison subjective (car) de la gu�rison que les croyants ont obtenue par la mort du R�dempteur (verset 24).

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