Bible Commentaries
1 Timothée 4

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versets 1-16

1 � 11 Avertissements contre les erreurs du temps

L�Esprit de Dieu, soit dans l�ap�tre m�me, soit dans les membres des �glises qui avaient le don de proph�tie. Les erreurs que l�Esprit annon�ait (voir l�introduction 4), �taient en opposition directe avec le �?grand myst�re de pi�t�?� dont l�ap�tre vient de parler (1 Timoth�e 3:16); c�est pourquoi il passe � la description de ces fausses doctrines par une particule adversative : mais

Grec : �?dans les temps post�rieurs?� (2 Timoth�e 3:1). Les erreurs que l�ap�tre combat n��taient alors qu�� leurs premiers commencements; plus tard, elle formeront tout un corps de doctrine dans les divers syst�mes gnostiques; enfin, plusieurs de ces fausses doctrines, celles par exemple que signalent les versets 1 Timoth�e 4:3; 1 Timoth�e 4:8, seront adopt�es par l��glise elle-m�me, en sorte que c�est � bon droit que nos r�formateurs virent dans l��glise romaine l�accomplissement de ce que l�Esprit avait annonc� d�s les temps apostoliques (1 Timoth�e 4:1).

Ces erreurs pourront rev�tir d�autres formes encore dans les temps post�rieurs qui ne sont pas tous accomplis (2 Thessaloniciens 2:3-12, note); mais, sous toutes leurs formes, dans tous les �ges, elles doivent �tre jug�es d�apr�s cette Parole divine qui les a signal�es � l�avance par l�Esprit de Dieu.

Grec : �?Apostasieront de la foi?�, s�en s�pareront.

Comme la v�rit� vient de Dieu, le mensonge vient de la puissance des t�n�bres. C�est ainsi que Paul appelle le culte des idoles, le culte des d�mons (1 Corinthiens 10:20; 1 Corinthiens 10:21, note).

Il faut remarquer que ces mots par l�hypocrisie indiquent la cause pour laquelle �?quelques-uns se d�tourneront de la foi, s�attachant, etc.?�, mais que cette hypocrisie est attribu�e, non � eux, mais aux docteurs de mensonge, auxquels s�applique aussi tout ce qui suit (1 Timoth�e 4:2; 1 Timoth�e 4:3); le jugement s�v�re de l�ap�tre tombe, non sur les s�duits, mais sur les s�ducteurs (1 Timoth�e 4:1).

La version d�Ostervald donne un sens tout oppos�.

Docteurs de mensonge est un terme qui ne se trouve qu�ici : il est l��quivalent de �?faux docteurs?� (2 Pierre 2:1) ou de faux proph�tes (1 Jean 4:1).

C�est � ceux que l�ap�tre attribue cette conscience caut�ris�e, c�est-�-dire br�l�e par un fer chaud, comme les criminels � qui l�on appliquait la marque de leur d�lit, afin qu�ils fussent reconnus de tout le monde.

Ainsi, veut dire l�ap�tre, ces hommes portent dans leur conscience le sceau indubitable du mensonge et de la condamnation. Quelques interpr�tes ont voulu voir dans ce mot l�image de l�insensibilit�, de l�endurcissement de la conscience. Ce sens est moins probable que le premier.

Apr�s avoir caract�ris� par quelques traits g�n�raux ces �?esprits s�ducteurs?� qui tenteront de substituer leurs propres doctrines � celles de l��vangile, Paul signale, en particulier, leur fausse tendance asc�tique poursuivant une saintet� imaginaire; on la reconna�t � ces deux traits, presque toujours r�unis : la proscription du mariage et l�interdiction de certains aliments.

� peu pr�s toutes les religions humaines ont plac� de tels pr�ceptes � la base de leur morale, et c�est par l� aussi que se distingu�rent plusieurs sectes chr�tiennes, imm�diatement apr�s le temps des ap�tres. S�duit par l�id�e fausse que le p�ch� a son si�ge surtout dans la chair, et non dans la disposition la plus intime de la volont�, l�homme en conclut que la saintet� doit consister � mortifier son corps, oubliant que toutes les mac�rations ext�rieures peuvent laisser intactes les convoitises qui le s�parent de Dieu, l�orgueil, l��go�sme.

Il se fait ainsi une loi arbitraire qui n�a rien de commun avec la loi de Dieu; et au lieu d�une humble ob�issance � la volont� du Seigneur r�v�l�e dans sa parole, il s�impose de pu�riles observances, qui, en nourrissant sa propre justice, l��loignent toujours plus du Sauveur et du salut par sa gr�ce.

On peut voir aujourd�hui encore, dans une grande partie la chr�tient�, les funestes effets de ces erreurs, qui ne justifient que trop la sollicitude avec laquelle l�ap�tre croyait devoir les combattre.

Les fid�les et ceux qui connaissent la v�rit� ne doivent nullement chercher un degr� sup�rieur de saintet� dans l�abstention des choses que Dieu a cr��es; l�ap�tre d�clare au contraire que Dieu les a cr��es afin qu�ils en usent; ils peuvent le faire en toute libert� pourvu que ce soit avec actions de gr�ces, dans sa crainte et dans son amour (voir la note suivante).

Ainsi, d�une part, Paul d�clare que, puisque tout ce que Dieu a cr�� (grec : �?toute cr�ature de Dieu?�) est bon, (Gen�se 1:31) c�est le nier et faire injure au Cr�ateur que d�en interdire � l�homme le l�gitime usage; mais, d�autre part, cet usage n�est l�gitime que lorsque les dons de Dieu sont sanctifi�s par la Parole de Dieu et par la pri�re.

Que signifient ces mots ? D�abord, la Parole de Dieu sanctifie pour nous ses dons, quand nous nous souvenons, avec reconnaissance et adoration, que Dieu les a tous cr��s par cette Parole (H�breux 11:3); elle les sanctifie plus encore, en tant qu�elle seule cr�e en nous la reconnaissance des enfants de Dieu; en purifiant et ne r�g�n�rant nos c�urs, (1 Pierre 1:23) elle nous apprend qu�aucun des bienfaits de Dieu ne nous est d�, que tout es gr�ce de sa part; elle nous arrache � ce grossier oubli du Cr�ateur dans lequel vit l�homme irr�g�n�r�, qui souille toutes ses jouissances par son ingratitude.

D�autres pensent que la Parole de Dieu est nomm�e ici avec la pri�re parce qu�elle inspire celle-ci et lui fournit dans l��criture sainte, dans les Psaumes en particulier les formules dans lesquelles elle s�exprime.

Quant � la pri�re, il est bien �vident qu�elle sanctifie pour nous les dons du Seigneur. J�sus lui-m�me, en nous apprenant � demander � Dieu notre pain quotidien, nous a rappel� que nous le recevons chaque jour de sa main; et ainsi il a pr�par� en nous cette reconnaissance qui s�exprime par l�action de gr�ce.

Paul applique � Timoth�e et � son minist�re les v�rit�s qu�il vient de rappeler (1 Timoth�e 4:4; 1 Timoth�e 4:5).

En exposant ces choses � ses fr�res, il fera l��uvre du bon serviteur de J�sus-Christ (grec : �?diaconos?�), � qui est confi�e la diaconie, le service (2 Timoth�e 4:5).

Timoth�e a �t� d�s son enfance nourri des paroles de la foi (2 Timoth�e 3:15; 2 Timoth�e 1:5); mais ici l�ap�tre met ce verbe au pr�sent; car son disciple puise continuellement � cette source, et par l�, il suit avec soin la bonne doctrine (1 Timoth�e 1:10; comparez 2 Timoth�e 1:5).

L�ap�tre emploie � dessein des termes de m�pris pour d�signer ces fables absurdes dont les faux docteurs s�occupaient avec pr�dilection. Quant � ce qu��taient proprement ces fables, voir 1 Timoth�e 1:4, note. Comparer 2 Timoth�e 2:16-23; 2 Timoth�e 4:4; 2 Timoth�e 1:14; 2 Timoth�e 3:9.

La vrai pi�t�, qui consiste dans la communion du c�ur avec Dieu, voil� o� tend pour nous le christianisme tout entier. Ce qui n�y contribue pas ne sert � rien, et toute doctrine, ou toute pratique, qui nous en d�tourne pour porter notre attention au dehors, doit �tre rejet�e (1 Timoth�e 4:8).

L�exercice corporel ce sont ces mac�rations du corps qu�enseignaient les faux docteurs (1 Timoth�e 4:3, note). Non seulement elles servent � peu de chose, parce qu�elles ne changent pas le c�ur, d�o� tout d�pend dans la vie chr�tienne, mais elles peuvent devenir tr�s pernicieuses d�s qu�elles nourrissent la propre justice et �loignent les �mes de la justification par la foi, du salut par gr�ce.

Il en est tout autrement de certains renoncements n�cessaires, dict�s par une vraie pi�t�. Paul lui-m�me nous enseigne, par son exemple, � �?traiter durement le corps?� (1 Corinthiens 9:27)

Mais ce ne sont l� que des moyens qui n�ont aucune valeur en eux-m�mes; le but est le d�veloppement de cette pi�t� (1 Timoth�e 4:7) qui renferme tout pour le chr�tien, puisqu�elle est pour lui, d�s cette vie, la source de la paix avec Dieu, et dans la vie � venir, d�un bonheur parfait (Comparer, sur l�ensemble de ce passage, Romains 14:17).

Cette parole certaine (1 Timoth�e 4:9; comparez 1 Timoth�e 1:15, note; 1 Timoth�e 3:1), c�est la v�rit� exprim�e � 1 Timoth�e 4:8 concernant la vrai pi�t�, et cette v�rit� est confirm�e par 1 Timoth�e 4:10.

En effet, si le fid�le endure ici-bas tant de travaux ou m�me d�outrages, c�est parce qu�il a mis sa confiance dans le Dieu vivant, en d�autres termes, parce qu�il est soutenu par une vraie pi�t� (1 Timoth�e 4:7; 1 Timoth�e 4:8).

Cette pi�t� est l��me de sa vie, l�esp�rance de sa d�livrance finale, sur laquelle Paul jette ici un regard, en appelant le Dieu vivant son Sauveur.

Dieu, dans un sens, est bien le Sauveur de tous les hommes, puisque Christ est mort pour tous, que Dieu veut le salut de tous (1 Timoth�e 2:4) et qu�il leur donne ici-bas le temps de sa patience pour se convertir. Mais il est, dans un sens tout sp�cial, le Sauveur des croyants, qui, par la foi, ont embrass� d�j� son salut, et attendent de lui leur enti�re r�demption.

Plan

II. Conseils � Timoth�e sur son minist�re

Malgr� sa jeunesse, Timoth�e doit �tre le mod�le des fid�les, s�appliquer � son �uvre, ne point n�gliger le don de Dieu qui est en lui (12-14).

�tre tout entier � ses devoirs, y faire des progr�s manifestes�; veiller � sa propre vie religieuse et � l�enseignement, afin de sauver et lui-m�me et les autres (15, 16).

12 � 16 conseils � Timoth�e sur son minist�re

C�est-�-dire : ne donne lieu � personne de la m�priser par ta faute; que la maturit� de ta vie chr�tienne suppl�e � ta jeunesse.

Timoth�e n��tait plus tr�s jeune; il avait, par de longues ann�es de travaux, rendu t�moignage � sa fid�lit� dans l��uvre du Seigneur (Actes 16:1). Toutefois, en comparaison de l�ap�tre Paul, qui aimait � l�appeler son fils; en comparaison des veuves et des anciens, aupr�s desquels il devait ex�cuter les recommandations de l�ap�tre; m�me en comparaison de tels faux docteurs auxquels il devait s�opposer �nergiquement, il �tait assez jeune encore pour que cet avertissement ne f�t point d�plac� (voir l�Introduction V, paragraphe 2).

Tous les conseils apostoliques qui remplissent la fin de ce chapitre s�adressent � lui; et c�est ainsi que Paul le pr�pare � remplir aupr�s des membres les plus consid�rables des �glises les saints et difficiles devoirs de son minist�re (1 Timoth�e 5).

Paul ne demande rien moins � un conducteur spirituel des �glises que d��tre le mod�le des fid�les dans ses discours, dans toute sa conduite, par son amour, par la fermet� d�une foi vivante, par la puret� de ses m�urs ! C�est beaucoup mais c�est indispensable dans une telle vocation.

Entre les termes de charit� et de foi, le texte re�u ajoute ces mots : �?en esprit?�, qui ne sont pas authentiques. Et aussi ne conviennent-ils point � cette exhortation toute morale, ne pouvant �tre un mod�le �?en esprit?�, � moins de prendre ce mot dans un sens peu usit�.

1 Timoth�e 3:14; 1 Timoth�e 3:15, note.

Les trois termes de cette recommandation s�appliquent aux fonctions publiques de Timoth�e; ainsi, par la lecture Paul entend �videmment la lecture des saintes �critures dans les assembl�es, comme source et fondement de l�exhortation et de l�enseignement (comparer Actes 13:15; 2 Corinthiens 3:14, o� se retrouve le m�me terme).

On voit par le livre des Actes aussi bien que par les �p�tres, que les ap�tres eux-m�mes fondaient leur pr�dication sur l�Ancien Testament, auquel ils en appellent sans cesse.

Comparer 1 Timoth�e 1:18, note.

Grec : �?du presbyt�re?� ou corps des presbytres, c�est-�-dire des anciens. Ce mot n�est employ� dans ce sens en aucun autre passage. Ailleurs il signifie le sanh�drin juif (Luc 22:66; Actes 22:5).

C��tait Paul lui-m�me qui avait choisi Timoth�e pour son compagnon d��uvre, qui l�avait introduit dans sa charge (Actes 16:1-3). Et cependant il avait voulu que cette charge f�t confirm�e par l�imposition des mains des anciens, probablement � Lystre m�me d�o� partit le jeune disciple.

La tradition d�signe toutefois �ph�se comme le lieu o� s�accomplit cette c�r�monie. Il faudrait la placer alors plus tard, quand Timoth�e, rempla�ant Paul, fut appel� � occuper une position plus ind�pendante. Les repr�sentants de l��glise, se joignant � l�ap�tre, (2 Timoth�e 1:6) consacr�rent Timoth�e au service du Seigneur et implor�rent sur lui, par ce m�me acte, la b�n�diction de Dieu.

Paul lui-m�me, appel� directement par le Seigneur, avait re�u � Antioche l�imposition des mains pour sa premi�re mission parmi les pa�ens (Actes 13:3).

D�o� il r�sulte clairement que, si l�institution du minist�re �vang�lique repose sur l�autorit� de J�sus-Christ qui l�a �tabli, (�ph�siens 4:11) et si les dons qui y rendent propre viennent de Dieu seul, la charge en est conf�r�e par l��glise. Le Nouveau Testament entier prouve jusqu�� l��vidence que tout gouvernement et toute autorit� au sein de l��glise sont dans les mains de l��glise elle-m�me.

Grec : �?donne ta sollicitude � ces choses, sois-y (tout entier)?�. Ce n�est que par un exercice constant, assidu, que les dons de la gr�ce s�augmentent.

� tous est la vraie le�on. Le texte re�u porte �?en toutes choses?�.

Les progr�s m�mes de Timoth�e devaient servir � l�avancement de tous, en leur devant �vidents.

La m�diation et l��tude d�un pasteur ne doivent pas �tre st�riles, ni le fruit en �tre cach�; son travail et son exemple sont � son troupeau, puisqu�il est l�homme de son troupeau.� Quesnel

Les travaux et les soins d�un fid�le serviteur de J�sus-Christ doivent le ramener sans cesse � lui-m�me; car les b�n�dictions accord�es � son minist�re sont toujours en proportion exacte avec ce qu�il est lui-m�me dans sa vie int�rieure.

Comment peut-on pr�tendre d��tablir le royaume de Dieu dans les autres si on n�glige de l��tablir en soi-m�me ? Et, au contraire, que ne doit point esp�rer pour son salut celui qui se sacrifie par la charit� pour le salut des autres ?� Quesnel

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Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur 1 Timothy 4". "Bible annotée". https://beta.studylight.org/commentaries/fre/ann/1-timothy-4.html.