Bible Commentaries
Actes 16

Bible annotéeBible annotée

versets 1-40

1 � 12 De Derbes � Philippes

Paul avait annonc� l��vangile et fond� des �glises � Derbe et � Lystre dans son premier voyage de mission (Actes 14).

Venant cette fois de la Cilicie (Actes 15:41), il arrive d�abord � Derbe (Actes 14:7, note).

Il retrouva � Lystre Timoth�e, qu�il avait pr�c�demment gagn� � la foi, comme on le conclut de 1 Corinthiens 4:17, o� il l�appelle son enfant bien-aim�, et qui allait devenir son fid�le compagnon d��uvre (Actes 14:20, note. Voir l�introduction aux �p�tres pastorales).

Timoth�e �tait bien de Lystre et non de Derbe, comme on a voulu le conclure de Actes 20:4 (voir la note).

Tout jeune qu�il �tait encore, les chr�tiens de ces contr�es lui rendaient un bon t�moignage. Cette circonstance contribua � la r�solution de l�ap�tre (verset 3).

La m�re de Timoth�e, qui s�appelait Eunice (2 Timoth�e 1:5), �tait une Juive devenue fid�le croyante, c�est-�-dire chr�tienne. Elle avait �lev� son fils, d�s sa tendre enfance, �?dans la connaissance des saintes lettres?� (2 Timoth�e 3:15).

Le p�re de Timoth�e �tait Grec, n� pa�en, peut-�tre devenu �?pros�lyte de la porte?�.

Toute la vie de Timoth�e prouva combien Paul l�avait bien jug� en d�sirant de l�emmener avec lui (grec qu�il part�t avec lui).

C��tait aussi un acte de sagesse et de charit� chr�tienne que de le circoncire, car, sans cette pr�caution, l�ap�tre n�aurait pas pu, selon son habitude, annoncer l��vangile aux Juifs, scandalis�s de le voir accompagn� d�un jeune homme n� d�une femme juive et d�un p�re pa�en et qui n�aurait pas re�u la circoncision.

On a dit que, si ce fait �tait vrai, l�ap�tre se serait mis en contradiction avec ses propres principes, avec sa conduite � Actes 15, et avec son refus �nergique de laisser circoncire Tite (Galates 2:3).

Mais Paul agit selon sa grande maxime : �?Se faire tout � tous, afin d�en sauver quelques-uns?� (1 Corinthiens 9:19-23).

Il faut bien remarquer, en effet, que c�est � cause des Juifs, et afin de ne pas se fermer les portes de leurs synagogues, qu�il circoncit Timoth�e; il ne l�aurait jamais fait pour c�der aux exigences de chr�tiens juda�sants qui auraient consid�r� la circoncision comme une condition de salut.

Ainsi sa conduite est en parfaite harmonie avec Actes 15:1-2 et avec Galates 2:3.

Ces ordonnances, ou d�cisions rendues � J�rusalem, �taient les prescriptions relatives aux choses dont les pa�ens convertis devaient s�abstenir, par �gard pour leurs fr�res d�origine juive (Actes 15:29).

Paul les transmettait fid�lement aux �glises (Actes 15:23, 2e note).

Les �glises grandissaient int�rieurement dans la foi et la vie chr�tienne, et ext�rieurement, quant au nombre de leurs membres. Double prosp�rit� bien rare.

Luc place ici cette remarque (Actes 9:31), sans doute pour faire sentir que l�accroissement des �glises avait pour cause la pr�sence et l�activit� de Paul au milieu d�elles.

Il faut suivre sur une carte de l�Asie Mineure cet itin�raire de nos �vang�listes (versets 6-8), pour s�en bien rendre compte.

Ils partent de Lystre en Lycaonie (verset 1) De l� ils all�rent s�rement � Antioche de Pisidie, o� ils avaient eu un si beau succ�s dans le premier voyage (Actes 13).

Apr�s cela, ils voulaient diriger leur course � l�ouest et aller dans l�Asie proconsulaire, situ�e vers la mer Eg�e, o� ils auraient annonc� l��vangile � �ph�se, ville principale de tout le pays. Mais le moment n��tait pas venu; ils en furent emp�ch�s par le Saint-Esprit.

Revenant donc vers le nord-est, ils travers�rent la Phrygie et le pays de Galatie (grec la contr�e galatique).

Luc d�signe par cette derni�re expression la r�gion qui avait �t� occup�e par des tribus gauloises ou celtes au troisi�me si�cle avant J�sus-Christ et dont les principales villes �taient alors Ancyre, Radium, Pessinonte. Son r�cit pr�sente ici une lacune.

Paul ne se contenta pas de traverser la Galatie; il y fut retenu par une maladie, et cet arr�t forc� lui donna l�occasion d��vang�liser cette contr�e (Galates 4:13), et d�y fonder des �glises importantes, auxquelles il adressa plus tard, peu apr�s une seconde visite qu�il leur fit (Actes 18:23), l��p�tre aux Galates (voir l�Introduction � cette �p�tre).

De nombreux historiens et interpr�tes (Mynster, Paulus, Thiersch, Weizs�cker, Renan, Sabatier, Ramsay, Zahn) estiment, il est vrai, que l��p�tre aux Galates est adress�e aux �glises que Paul avait fond�es, avec Barnabas, dans son premier voyage missionnaire : Antioche de Pisidie, Iconium, Lystre, Derbe (Actes 13 et Actes 14).

L�ap�tre entendrait par la Galatie la province romaine de ce nom, constitu�e l�an 25 avant J�sus-Christ, et qui comprenait, outre le pays primitif des Galates, les r�gions avoisinantes au midi, la Pisidie et la Lycaonie. Nous ne pouvons entrer ici dans cette discussion : les principaux arguments en faveur de la derni�re opinion sont expos�s dans le Saint Paul d�E. Renan (page 48 et suivantes) et dans l�article Galates de l�Encyclop�die de Lichtenberger, par M. Sabatier.

L�opinion traditionnelle est d�fendue par des savants tels que Grimm, Holsten, Hilgenfeld, Siefert, Lipsius, Wendt et Godet (Introduction au Nouveau Testament, I, page 219).

Elle nous para�t la plus probable. Seule elle s�accorde avec les brefs renseignements de Luc dans notre passage; celui-ci entend �videmment par le pays de Galatie une contr�e diff�rente de celle o� se trouvaient Derbe et Lystre, puisque les �vang�listes ne l�abordent qu�apr�s avoir quitte ces villes (verset 3) et pass� par d�autres lieux (verset 4), et notamment travers� la Phrygie (verset 6).

Pour tourner cette difficult� on a pr�sent� les premiers mots du verset 6 comme une r�capitulation des versets 1-5 et propos� de les traduire : Apr�s avoir travers� � comme il vient d��tre racont� � la Phrygie et le pays de Galatie.

Mais cette interpr�tation suppose le texte re�u (majuscules r�cents), et m�me avec ce texte, elle est peu naturelle. Or la le�on : ils travers�rent, est attest�e par Codex Sinaiticus, B, A, C, D, E.

Luc nous montre les missionnaires, qui �taient venus pr�s de la Mysie, � la fronti�re de cette province, se disposant � aller en Bithynie.

Ils se seraient avanc�s ainsi vers le nord-est et auraient �t� conduits au bord de la mer Noire.

Mais l�Esprit de J�sus ne le leur ayant pas non plus permis, ils pass�rent la Mysie, se dirigeant vers l�ouest, et ils descendirent � Troas, au bord de la mer Eg�e, pr�s des lieux o� avait �t� l�ancienne Troie.

L�, ils sont en face de la Mac�doine et de l�Europe, but vers lequel les conduisait l�Esprit de Dieu (verset 9).

C�est bien le Saint-Esprit (verset 6) qui dirigeait les serviteurs de Dieu dans ce voyage, et non leur propre esprit de sagesse et de prudence.

L�expression : l�Esprit de J�sus (Codex Sinaiticus, B, A, D), ne se trouve qu�ici dans le Nouveau Testament, qui dit toujours : l�Esprit de Christ, ou du Seigneur, ou de Dieu.

La vision que Paul eut durant la nuit, probablement pendant qu�il �tait en pri�res pour demander � Dieu des directions pour son voyage, ne lui laissa aucun doute � cet �gard (verset 10).

Cet homme qui se tenait l�, il le reconnut pour un Mac�donien, � la pri�re m�me qu�il lui adressait : Passe en Mac�doine et secours-nous.

Maintenant Paul comprend pourquoi l�Esprit divin l�avait emp�ch� de s�arr�ter davantage en Asie : l�Europe s�ouvrait devant lui !

L��vangile, la bonne nouvelle du salut, tel �tait le grand secours que demandait le Mac�donien. Les missionnaires le conclurent de sa pri�re.

Et comme Troas �tait le port de mer o� l�on s�embarquait d�ordinaire pour la Mac�doine et pour l�Europe, ils cherch�rent aussit�t � le faire, c�est-�-dire qu�ils se mirent en qu�te d�un navire qui f�t le trajet.

Ici Luc dit, pour la premi�re fois, d�apr�s la recension orientale, nous, indiquant modestement, par ce changement de personne, qu�il venait de rejoindre Paul � Troas. D�s ce moment et dans tous les morceaux o� il trahit ainsi sa pr�sence, son r�cit devient beaucoup plus clair plus pr�cis, plus d�taill�.

La Samothrace, grande �le de la mer Eg�e, entre l�Asie Mineure et la Mac�doine.

N�apolis, port de mer de Philippes, qui �tait � quelque distance dans l�int�rieur.

Voir, sur cette ville, l�introduction � l��p�tre aux Philippiens.

La premi�re ville ne signifie pas que ce f�t la capitale du district (La Mac�doine avait �t� divis�e par Paul Emile en quatre districts). La capitale de ce district �tait Amphipolis (Actes 17:1).

On a donc expliqu� de diverses mani�res le qualificatif de premi�re ville.

Selon les uns ce terme indiquerait simplement que ce fut l� la premi�re ville de la Mac�doine o� Paul s�arr�ta et annon�a l��vangile.

Mais les mots de ce district s�opposent � ce sens. Il faut donc admettre que Philippes portait ce titre en sa qualit� de colonie romaine.

Plan

Lydie

a) Un auditoire de femmes au bord de la rivi�re. Le sabbat venu, les messagers de l��vangile se rendent au bord de la rivi�re, o� ils comptent trouver des Juifs r�unis pour la pri�re. Ils y parlent � des femmes (13).

b) Le Seigneur ouvre le c�ur de Lydie. Lydie, marchande de pourpre, pros�lyte, �coute la pr�dication de l��vangile, et Dieu la dispose � recevoir les paroles de Paul (14).

c) Lydie ouvre sa maison aux envoy�s du Seigneur. Apr�s qu�elle a �t� baptis�e, ainsi que sa famille, elle contraint les �vang�listes � �lire domicile chez elle (15).

La conversion du ge�lier

a) La servante devineresse. En se rendant au lieu de pri�res, les �vang�listes rencontrent une esclave qui avait un esprit de Python et qui faisait gagner beaucoup d�argent � ses ma�tres en pr�disant l�avenir. Cette esclave les d�signe comme des serviteurs de Dieu qui annoncent le salut. Elle r�p�te plusieurs jours ses d�clarations, et Paul impatient� ordonne � l�esprit de sortir de cette femme (16-18).

b) Paul et Silas fouett�s et emprisonn�s. Les ma�tres de l�esclave se voyant priv�s de leur gain tra�nent devant les magistrats Paul et Silas, les traitant de Juifs qui troublent la ville et pr�chent une religion-non autoris�e. Une �meute se produit, et les pr�teurs, apr�s avoir fait battre Paul et Silas, les jettent en prison, en recommandant au ge�lier de les bien garder. Il les met dans la prison int�rieure et leur serre les pieds dans des ceps (19-24).

c) Les prisonniers d�livr�s par le tremblement de terre. Vers minuit, Paul et Silas, en pri�res, chantent. Les autres prisonniers les �coutent. Un tremblement de terre �branle la prison�; les portes s�ouvrent, les liens de ceux qui sont encha�n�s se d�tachent (25, 26).

d) Le ge�lier sauv� par ses prisonniers. Le ge�lier, croyant � la fuite des hommes, dont il a la garde, veut se tuer. Paul lui crie qu�ils sont tous l�. Le ge�lier demande de la lumi�re, entre dans le cachot, se jette aux pieds de Paul et de Silas en disant : Que faut-il que je fasse pour �tre sauv�? Ils lui r�pondent : Crois au Seigneur J�sus, et tu seras sauv�, toi et ta famille. Ils �vang�lisent tous ceux qui sont dans la maison (27-32).

e) Le ge�lier t�moigne son amour � Paul et Silas et go�te la joie du salut. Il lave les plaies de Paul et Silas, puis il est baptis� avec toute sa famille. Il les accueille dans son appartement, leur sert � manger et se r�jouit de sa foi nouvelle (33, 34).

Paul et Silas, honorablement lib�r�s, quittent Philippes

Le jour venu, les pr�teurs envoient au ge�lier l�ordre de rel�cher Paul et Silas. Le ge�lier leur offre de sortir en libert�. Paul refuse�; invoquant le fait qu�eux, citoyens romains, ont �t� frapp�s publiquement et emprisonn�s sans jugement, il exige que les magistrats viennent eux-m�mes les conduire hors de la prison. Inform�s de ce d�sir par les licteurs, les pr�teurs sont effray�s d�apprendre que Paul et Silas sont citoyens romains. Ils viennent leur pr�senter des excuses et les prient de quitter la ville. C�est ce que font Paul et Silas, apr�s s��tre rendus chez Lydie et avoir exhort� les fr�res qui s�y trouvaient r�unis (35-40).

13 � 40 fondation de l��glise de Philippes

Hors de la porte est la le�on de Sin, B, A, C, D

Le texte re�u : hors de la ville, a le m�me sens.

Nous pensions que se trouvaient est le texte de Codex Sinaiticus, C, admis par la plupart des �diteurs.

M. Wendt pr�f�re le texte re�u (majuscules r�cents, minuscules) : o� avait coutume de se trouver un lieu de pri�re.

M. Blass propose de changer une lettre du texte de B et de lire : o� ils avaient coutume d��tre en pri�re.

Les Juifs s�assemblaient volontiers pr�s d�une rivi�re, dont les eaux servaient � leurs ablutions. C�est l� qu�ils �tablissaient de pr�f�rence leurs synagogues.

Le lieu de pri�res, mentionn� dans notre passage, �tait-il un b�timent ou un simple rendez-vous en plein air ?

Le texte laisse ce point ind�cis. La rivi�re, dont il est question, n��tait pas le Strymon, trop �loign�, mais probablement un de ses affluents appel� Gangas, Gangites ou Angites.

On ignore pourquoi l�assembl�e n��tait compos�e que de femmes. Peut-�tre �taient-elles rest�es apr�s le culte pour entendre ces �trangers. Calvin pense que les hommes �taient absents par indiff�rence. Il est probable qu�ils �taient en petit nombre � Philippes. La colonie isra�lite se composait surtout de Juives qui avaient �pous� des pa�ens, et de pros�lytes, comme Lydie.

La religion d�Isra�l gagnait des adh�rents parmi les femmes plus que parmi les hommes.

Thyatire (Apocalypse 2:18) �tait en Lydie, dans l�Asie Mineure.

Bien que Lydie f�t un nom de femme assez fr�quent, il est possible que celle-ci fut ainsi appel�e d�apr�s son pays natal.

Cette contr�e partageait avec la Ph�nicie l�industrie des �toffes de pourpre, dont Lydie faisait commerce.

Ces mots : qui craignait Dieu, montrent qu�elle �tait n�e pa�enne, mais pros�lyte Juive.

Ses besoins religieux n��taient pourtant pas encore satisfaits, c�est pourquoi elle �coutait.

Mais pour �tre attentive � la parole divine (Actes 8:6), pour qu�elle la comprit et la re��t, il fallut que le Seigneur lui ouvr�t le c�ur (Luc 24:45).

Lydie fut baptis�e avec sa famille, sans recevoir une instruction prolong�e, simplement sur la confession de sa foi en J�sus-Christ son Sauveur. C�est ce que nous voyons partout dans le livre des Actes.

Il est inutile de se demander si dans sa famille, et dans celle du ge�lier (verset 33), il y avait de petits enfants, et s�ils furent aussi baptis�s, le texte ne le dit pas.

M�me verbe que Luc 24:29 (voir la note).

Premi�re marque touchante de cet amour chr�tien qui na�t avec la foi (comparer versets 33, 34).

Le nom de Python �tait celui du serpent de Delphes, le c�l�bre sanctuaire o� se rendaient des oracles.

Au dire de Plutarque, on consid�rait sp�cialement les ventriloques comme poss�d�s d�un �?esprit de Python?�.

Gr�ce � cet esprit, ils avaient la pr�tendue facult� de deviner ou de pr�dire l�avenir.

La servante (ou esclave), en s�adonnant � de telles pratiques, gagnait de l�argent, dont ses ma�tres faisaient leur profit.

Luc, et Paul lui-m�me (verset 18), attribuent � un esprit dont elle �tait poss�d�e ses aptitudes de clairvoyante et de devineresse

On n�a voulu voir dans cette id�e qu�un pr�jug� juif, et attribuer � des causes toutes naturelles le don qu�exer�ait l�esclave. Mais alors comment expliquer que l�ap�tre l�en priva, en ordonnant � l�esprit de sortir d�elle ? La m�me question se pose au sujet des exorcismes pratiqu�s par J�sus (Matthieu 8:28, 2e note).

Dans les �vangiles synoptiques on voit fr�quemment les d�mons reconna�tre ainsi le Seigneur et lui rendre hommage, sans doute par la crainte qu�ils avaient de lui (Matthieu 8:29; Marc 3:11; Luc 4:41).

Mais, pas plus que notre ap�tre, J�sus ne souffrait ces manifestations, afin de ne pas para�tre avoir la moindre solidarit� avec ces �tres-l�. Paul proc�de ici de la m�me mani�re que le faisait le Sauveur pour chasser les d�mons. Il est difficile de p�n�trer plus avant dans un domaine si obscur.

Ses ma�tres voient que (grec) l�esp�rance de leur gain �tait sortie avec l�esprit que Paul venait de chasser.

Alors la cupidit� d��ue leur col�re ils se saisissent de Paul et de Silas (peut-�tre Luc et Timoth�e �taient-ils absents ou ne les regardait-on pas comme coupables); ils les tra�nent devant les magistrats et font entendre contre eux l�accusation ordinaire de troubler la ville (Actes 17:6; Actes 24:5).

Mais le grief qui leur sert de pr�texte, c�est que ces Juifs (terme de m�pris), enseignent � nous qui sommes Romains (mot prononc� avec orgueil) des coutumes qu�il ne nous est pas permis de recevoir ni de suivre.

En effet, une loi romaine interdisait sous peine de d�portation ou de mort l�introduction de religions nouvelles.

La religion juive �tait autoris�e dans l�empire; aussi les ap�tres furent-ils accus�s probablement d�enseigner des id�es nouvelles. Peut-�tre leurs pers�cuteurs firent-ils appel � la haine des Juifs seulement pour exciter la populace. Quant aux magistrats, ils punirent les ap�tres pour avoir troubl� la paix publique.

Dans ce r�cit, les repr�sentants de l�autorit� romaine, nomm�s d�abord magistrats, archontes, sont ensuite appel�s pr�teurs (grec strat�ges); mais ce sont les m�mes fonctionnaires, auxquels les Grecs donnaient volontiers des titres militaires.

Les pr�teurs, dans l�espoir de calmer le soul�vement de la foule, n�y regardent pas de si pr�s avec des juifs m�pris�s; sans jugement, ils infligent � Paul et � Silas un supplice cruel, puis les font jeter en prison.

Ayant arrach� leurs v�tements, car la flagellation �tait appliqu�e sur le dos nu, ils ordonnaient de les battre de verges.

Le mot traduit par coups signifie aussi plaies, car chacun de ces coups faisait couler le sang (comparer verset 33). Ce r�cit est confirm� par l�ap�tre Paul lui-m�me (1 Thessaloniciens 2:2).

Grec : dans le bois.

C��tait un bloc ou une poutre double dans laquelle �taient pratiqu�es des ouvertures pour y passer chaque jambe. Elle servait aussi � torturer les criminels en leur �cartant les pieds avec violence.

Grec : Chantaient des hymnes � Dieu.

Dans quelle situation et dans quelle attente ! De tels hommes ont le droit de dire � leurs fr�res : �?Soyez toujours joyeux?�.

Comme la sc�ne devient plus �mouvante encore par ce dernier trait : les prisonniers les �coutaient. Jamais on n�avait rien entendu de pareil dans une prison.

Dieu r�compense aussit�t la foi et la souffrance joyeuse de Paul et de Silas par une intervention miraculeuse. C�est l� le rapport pragmatique entre verset 25 et verset 26� Meyer

M. Ramsay a fait la remarque qu�aujourd�hui encore dans ces contr�es les portes en g�n�ral, et m�me celles des prisons, sont ferm�es par une barre, qu�un tremblement de terre peut faire sortir du crampon destin� � la retenir.

Le ge�lier, probablement un ancien officier de l�arm�e, r�veill� par le tremblement de terre, et voyant toute la prison ouverte, ne doute pas que les prisonniers ne se soient enfuis, et comme il r�pondait d�eux sur sa vie, il allait se tuer dans son d�sespoir (comparer Actes 12:19).

Paul, dans son ardente charit�, sauve la vie de celui qui avait �t� l�instrument de ses pers�cuteurs, afin de pouvoir ensuite sauver son �me.

Si l�on demande comment l�ap�tre s��tait aper�u dans les t�n�bres (verset 29) que le ge�lier allait attenter � ses jours, on peut supposer que celui-ci pronon�a des paroles de d�sespoir qui parvinrent aux oreilles de Paul.

M. Ramsay admet qu�au moment o� le ge�lier s�appr�tait � se tuer, il se tenait sur le seuil ext�rieur de la prison et que sa silhouette se d�tachait sur le ciel �clair� par les �toiles ou la lune.

Si l�on demande encore comment les autres prisonniers ne profit�rent pas d�un tel moment pour s��vader, on peut supposer qu��pouvant�s par le tremblement de terre et n�ayant pas eu le temps de revenir de leur frayeur, ils imit�rent simplement Paul et Silas, qu�ils avaient entendus chanter les louanges de Dieu.

Le ge�lier, �branl� par tout ce qu�il venait d��prouver, convaincu qu�il y avait dans ce miracle une manifestation de la divinit� en faveur des prisonniers, ne voit plus en ceux-ci des criminels, mais bien ce qu�ils avaient pr�tendu �tre, des messagers de Dieu.

Comment d�ailleurs n�aurait-il pas �t� frapp� de voir que, loin de s�enfuir, ces hommes ne songeaient qu�� lui t�moigner la sollicitude de leur charit� ?

De l� sa v�n�ration, de l� sa question, qui suppose le sentiment du p�ch� s��veillant en lui : Que faut-il que je fasse pour �tre sauv� ? C�est le cri d�angoisse d�une conscience qui se sent perdue (Actes 2:37; Luc 3:10).

La recension occidentale (D, Peschito) porte au verset 30 : Il les conduisit dehors, apr�s avoir fix� dans les ceps les autres prisonniers (comparer verset 24).

R�ponse qui renferme l��vangile dans toute sa richesse. Paul, en annon�ant la parole divine au ge�lier (verset 32), ne put rien lui dire qui ne f�t d�j� contenu dans sa premi�re r�ponse.

Croire au Seigneur J�sus-Christ, c�est-�-dire se confier en lui du fond du c�ur, c�est d�j� �tre sauv� (Actes 15:11; Jean 3:16; Actes 20:31).

Telle est aussi la doctrine de Paul dans toutes ses �p�tres.

Le texte re�u porte : �?Seigneur J�sus-Christ?�.

Ce dernier mot manque dans Codex Sinaiticus, B, A, mais il se lit dans tous les autres majuscules et la plupart des versions anciennes.

Il lava leurs plaies : avant m�me d��tre baptis�, d�s qu�il a cru, ce nouveau disciple exerce envers ses prisonniers une active charit�, fruit de la foi (verset 15).

Ici encore les ap�tres administrent le bapt�me sans exiger aucun temps d�instruction ou d��preuve, sur la simple d�claration de la foi (Actes 16:15; Actes 2:41; Actes 8:38; Actes 10:47)

Paul avait dit au ge�lier : Tu seras sauv�, toi et ta maison (ou ta famille), et sa parole est accomplie : lui et tous les siens (comparer verset 34).

Grec : il dressa une table, et c�est � cette table qu�il se r�jouit avec toute sa maison. Quel sujet de joie, en effet !

En croyant en J�sus-Christ, il avait cru en Dieu, c�est l� une m�me foi; mais le nom de Dieu est plac� ici en opposition aux divinit�s du paganisme que le ge�lier avait seules connues jusqu�alors.

Les pr�teurs, soucieux peut-�tre du jugement sommaire et injuste qu�ils avaient inflig� la veille au sein d�une �meute, peut-�tre aussi, instruits en partie de ce qui s��tait pass� dans la prison, ont chang� d�avis, et ils ordonnent au ge�lier de rel�cher les prisonniers.

Le ge�lier, tout joyeux, vient l�annoncer � Paul et l�exhorte � sortir et � s�en aller en paix.

La relation occidentale est plus explicite; elle indique les motifs qui d�termin�rent les pr�teurs � changer d�attitude : �?Les pr�teurs se r�unirent dans l�agora et se souvenant du tremblement de terre qui avait eu lieu, ils eurent peur et envoy�rent�?� (D, Peschito.)

Paul leur dit, aux licteurs, venus aupr�s de lui avec le ge�lier, pour lui annoncer la lib�ration (verset 38).

Paul ne l�accepte pas purement et simplement. La veille, il n�avait pas voulu se pr�valoir de son titre de citoyen romain pour se pr�server de la flagellation et de la prison; maintenant il le fait avec �nergie, mais dans un but diff�rent, l�int�r�t de son minist�re. Il en avait le droit. La loi romaine interdisait d�infliger � un citoyen romain aucune peine infamante, et cette loi �tait religieusement observ�e.

Cic�ron disait avec un juste orgueil national : �?Ce mot, cet appel : je suis citoyen romain, a souvent �t� le salut de plusieurs, jusqu�aux extr�mit�s de la terre, m�me parmi des barbares?�.

Or Paul �tait, de naissance, citoyen romain (Actes 22:28, note) et nous voyons ici (verset 37) que Silas (Silvanus) l��tait aussi.

S�il s��tait agi d�une injure personnelle, l�ap�tre aurait gard� le silence; combien n�en a-t-il pas support� d�autres ! Mais ce qui, pour ces serviteurs de Dieu, �tait engag� dans ce proc�s, c��tait l�honneur et l�influence de leur minist�re, la cause de l��vangile qu�ils annon�aient dans un pays o� ils �taient inconnus.

L�avenir de leur �uvre d�pendait de la mani�re dont ils sortiraient de la prison de Philippes; il ne fallait pas qu�on p�t dire que la doctrine nouvelle �tait pr�ch�e par des vagabonds repris de justice, ni m�me qu�on p�t les soup�onner de s��tre �vad�s de la prison.

Aussi Paul, qui aurait pu invoquer des peines s�v�res contre ceux qui l�avaient puni injustement, demande-t-il au moins qu�au lieu de le lib�rer secr�tement, ils viennent eux-m�mes le mettre en libert�, officiellement et publiquement.

On con�oit donc l�impression de responsabilit� et de peur qu��prouv�rent les pr�teurs en apprenant ces choses (verset 38), et leurs proc�d�s pleins de mod�ration nous sont expliqu�s (verset 39).

Ce ne fut pas la seule fois que Paul se servit de son titre de citoyen romain pour �viter des outrages nuisibles � son apostolat (Actes 22:24-25).

Grec : Et �tant venus, ils les pri�rent de se d�clarer satisfaits de cette d�marche, et de ne pas pousser plus loin leurs revendications.

Soit parce qu�un plus long s�jour aurait pu ramener des troubles, soit parce que les pr�teurs sentaient qu�ils s��taient gravement compromis.

Ils vont chez Lydie, o� ils logeaient (verset 15).

L� ils trouvent des fr�res, n�s � la vie chr�tienne pendant ce s�jour des �vang�listes � Philippes.

Ils les consol�rent au sujet des rudes �preuves dont ils venaient d��tre t�moins; ou bien il les exhort�rent � rester fermes dans la foi.

Ensuite ils partirent, au moins Paul et Silas, tandis que probablement Luc et Timoth�e rest�rent encore pour �difier l��glise naissante. On le conclut de ce que, dans la suite du r�cit, Luc raconte de nouveau � la troisi�me personne et que Timoth�e ne repara�t qu�� Actes 17:14.

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