Bible Commentaries
Actes 19

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versets 1-41

1 � 22 Paul � �ph�se

Le texte occidental (D, version syriaque) introduit notre chapitre par ces mots : �?Or Paul voulant selon sa propre volont� aller � J�rusalem, l�Esprit lui dit de retourner en Asie. Et apr�s avoir travers� les contr�es sup�rieures, il vient � �ph�se?�. Voir sur Apollos Actes 18:24-28.

Les contr�es sup�rieures sont le plateau �lev� et montagneux de l�Asie Mineure, o� se trouvaient la Galatie la Phrygie, et d�autres provinces, que Paul parcourut au d�but de son troisi�me voyage missionnaire (Actes 18:23).

Ces provinces sont ainsi d�sign�es � cause de leur situation �lev�e au-dessus du niveau de la mer, vers laquelle Paul descendit pour venir � �ph�se. Il y venait pour la seconde fois, selon la promesse faite Actes 18:21.

Ces disciples n�avaient re�u que le bapt�me de Jean (verset 4), c�est-�-dire qu�ils �taient disciples, moins de J�sus, que de Jean-Baptiste. Leur d�veloppement religieux �tait au m�me point que celui d�Apollos (Actes 18:25, note).

Paul, les ayant trouv�s, rencontr�s, s�aper�ut bien vite de ce qui manquait � leur connaissance et � leur loi. De l� sa question. Elle suppose que quand on a cru, on a aussi re�u le Saint-Esprit; l�ap�tre s��tonne de n�en pas trouver les effets dans leurs entretiens.

La r�ponse de ces disciples ne signifie pas qu�ils ignorassent m�me l�existence du Saint-Esprit; ils auraient �t� dans ce cas, tr�s mal instruits de la pr�dication de Jean-Baptiste (Matthieu 3:11; Jean 1:32-34).

Ils veulent dire plut�t qu�ils ne savent pas si le Saint-Esprit a d�j� �t� donn�, s�il est au sein de l�humanit� dans cette condition nouvelle qui suppose le retour de J�sus dans la gloire (comparez Jean 7:39, note), si le croyant peut le recevoir d�une mani�re permanente, �tre �clair�, vivifi�, sanctifi� par lui, et obtenir aussi par son action des dons extraordinaires. ils vont eux-m�mes en faire l�exp�rience (verset 6).

Donc, puisque vous n�avez pas re�u l�Esprit Saint, quel a �t� votre bapt�me ?

Grec : en quoi, ou pour quoi ou en vue de quoi avez-vous �t� baptis�s ? La particule grecque que nous essayons de rendre ainsi, faute de mieux indique la direction, le but en vue duquel on fait une chose l�objet que saisit notre pens�e.

Dans le bapt�me chr�tien l�objet de la foi du n�ophyte est J�sus-Christ, le Sauveur (Matthieu 28:19, note), pour les disciples de Jean-Baptiste, c��tait la repentance que Jean pr�chait, tout en d�signant J�sus comme le Messie qui devait venir (verset 4).

Pour ceux qui confessaient leurs p�ch�s et croyaient � sa parole il scellait cette foi en leur administrant le bapt�me.

Voir la note qui pr�c�de. Paul expose ainsi le caract�re pr�paratoire du bapt�me de Jean (Actes 1:5; Actes 11:16; Actes 13:24), et il insiste sur la n�cessit� de croire en J�sus, qu�il d�signe comme �?Celui qui vient apr�s lui?�, expression souvent employ�e par Jean : (Matthieu 3:11; Matthieu 11:3)

Ces v�rit�s, d�velopp�es par l�ap�tre, p�n�tr�rent dans le c�ur des disciples, en sorte que Paul consentit � ce qu�ils re�ussent le bapt�me chr�tien (verset 5).

Ici encore : pour le nom du Seigneur J�sus en l�embrassant par la foi (verset 3 note). Ils re�oivent, par les mains de Paul ou de quelque autre disciple, le bapt�me chr�tien.

L�ap�tre faisait donc une diff�rence essentielle entre ce bapt�me et celui de Jean.

Tous les disciples de Jean ne furent cependant pas rebaptis�s en devenant disciples de J�sus; il ne nous est pas dit qu�Apollon fut baptis� par Aquilas et Priscille (Actes 18:26); il n�est pas question du bapt�me des ap�tres apr�s la Pentec�te. On administrait un second bapt�me suivant les personnes et les circonstances. L�essentiel �tait que tous re�ussent le bapt�me du Saint-Esprit.

Au seizi�me si�cle, les anabaptistes se pr�valaient � tort de ce passage pour prouver leur doctrine, puisque le bapt�me d�un enfant par des chr�tiens n�est pas assimilable au bapt�me de Jean. Les r�formateurs, pouss�s par les besoins de leur pol�mique, ont essay� d�interpr�ter notre r�cit de mani�re � en exclure le second bapt�me administr� aux disciples de Jean. Th�odore de B�ze et d�autres pr�tendaient que notre verset verset 5 fait encore partie du discours de Paul : et ceux qui l�entendirent (Jean-Baptiste) furent baptis�s au nom du Seigneur J�sus. Mais Jean ne baptisait pas au nom de J�sus !

Calvin, de son c�t�, pensait qu�il s�agit au verset 5, non d�un bapt�me d�eau, mais du bapt�me du Saint-Esprit. Cette supposition est contraire au sens �vident du texte.

En recevant le bapt�me et l�imposition des mains ces disciples, anim�s d�une foi nouvelle, re�urent aussi l�effusion de l�Esprit (comparer Actes 8:17).

Les dons de cet Esprit qui avait abond� dans l��glise de J�rusalem leur furent conf�r�s : ils parlaient en langues et proph�tisaient (comparer Actes 2:4; Actes 10:46; 1 Corinthiens 14:2, notes).

Il parlait avec assurance (grec il s�enhardissait). Le verset suivant montre assez combien il lui fallait de courages.

Discuter d�apr�s les �critures et persuader les �mes, telle �tait l��uvre de Paul au milieu des Juifs, qui toujours lui faisaient force objections. L�objet de sa pr�dication �tait tout ce qui regarde le royaume de Dieu (comparer Matthieu 3:2, 2e note).

Ces trois mois pendant lesquels l�ap�tre pr�cha dans la synagogue d��ph�se ne doivent pas �tre compris dans les deux ans du verset 10.

Ici se reproduit le triste ph�nom�ne que Luc a d� rapporter plusieurs fois d�j� : (Actes 13:46; Actes 18:6) un certain nombre de Juifs s�obstinent dans leur opposition et calomnient la voie; ce dernier mot peut d�signer le parti m�me des chr�tiens (Actes 9:2, 2e note) ou leur enseignement (Actes 18:25-26)

Les mots : du Seigneur ne sont pas dans le texte.

L�endurcissement et l�inimiti� des Juifs forc�rent l�ap�tre � se retirer d�eux et � rassembler � part les disciples, ce qui �tait indispensable pour les constituer en une �glise.

Tyrannus, dans l��cole duquel Paul se mit alors � pr�cher, est enti�rement inconnu; on ignore s�il �tait un rh�teur grec ou un rabbin juif, s�il �tait ou non gagn� � l��vangile. Tout ce qu�on voit par le texte c�est qu�il tenait �cole et qu�il loua ou pr�ta son local � l�ap�tre Paul.

La recension occidentale (D, la Peschito, une ancienne version latine) contient cette curieuse addition : Paul enseignait tous les jours dans l��cole d�un certain Tyrannus de la cinqui�me � la dixi�me heure.

� ces deux ans pendant lesquels Paul enseigna dans l��cole de Tyrannus, il faut ajouter les trois mois de pr�dication dans la synagogue (verset 8), puis le temps qui s��coula encore avant son d�part (verset 22); on obtient ainsi les trois ans qu�il assigne � son s�jour � �ph�se (Actes 10:31).

Durant ce long espace de temps, avec tout le mouvement que provoquait la pr�dication de Paul, non seulement les habitants d��ph�se, mais tous ceux qui habitaient l�Asie proconsulaire, tant Juifs que Grecs, entendirent la parole du Seigneur. Expression l�g�rement hyperbolique, qui signifie qu�on parla dans toute la province de la pr�dication de Paul.

En effet, les contr�es voisines de la capitale soutenaient avec elle d�incessantes relations, soit pour le commerce, soit pour le culte de Diane, soit pour le plaisir. Et, en outre, l�ap�tre et ses compagnons d��uvre firent, sans doute, durant ces trois ans bien des excursions dans les contr�es environnantes. Ainsi furent fond�es, en particulier, les sept �glises d�Asie auxquelles est adress�e l�Apocalypse.

Luc parle souvent des miracles extraordinaires (gu�risons de malades), que Dieu op�rait par les ap�tres (Actes 5:12; Actes 14:3).

Ces miracles ne convertissaient pas les �mes, mais �taient un moyen puissant de r�veiller l�attention des hommes et de leur inspirer respect et confiance pour la pr�dication de la Parole divine qui, elle, les �clairait, les convainquait et les amenait au Sauveur (Actes 8:13 et suivants).

Quant aux moyens ext�rieurs auxquels avait recours l�enthousiasme populaire, ce n��taient assur�ment pas les mouchoirs et les ceintures qui gu�rissaient les malades. Mais Dieu, dans sa mis�ricorde condescendait � secourir ces hommes, dont le c�ur �tait droit devant lui (comparer Actes 5:15 et surtout Luc 8:43-46)

Nous savons par les �vangiles (Matthieu 12:27; Luc 9:49) et par Jos�phe (Antiquit�s Juives, VIII, 2, 5) que plusieurs de ces exorcistes juifs parcouraient le pays et pr�tendaient chasser les d�mons et gu�rir les malades au moyen de certaines formules magiques qu�ils pronon�aient.

Ceux dont il est ici question, voyant que Paul gu�rissait les malades au nom de J�sus, s�imagin�rent que c��tait l� aussi une formule sacramentelle qu�ils pourraient r�p�ter eux-m�mes sur les malades qui avaient des esprits malins et qu�ils seraient d�livr�s. Les exorcistes pa�ens avaient l�habitude de m�ler � leurs formules magiques les noms des dieux de toutes les nations.

On a relev� sur un papyrus grec, cit� par M. Blass, la formule suivante : �?Je t�adjure par le Dieu des H�breux, J�sus�?�

Codex Sinaiticus, A, minuscules portent : certains des sept fils de Sc�va.

Mais la le�on de B : les sept fils d�un certain Sc�va, est pr�f�r�e par la plupart des �diteurs et des Interpr�tes.

verset 16 montre que deux d�entre eux seulement prenaient part � cette action.

Le texte de D et de la Peschito pr�sente verset 14 plus d�velopp� : �?Parmi eux aussi les fils d�un certain Sc�va, sacrificateur, voulurent faire la m�me chose. Ils avaient l�habitude d�exorciser de tels gens. Et �tant entr�s vers le d�moniaque, ils commenc�rent � invoquer le nom, disant : Nous t�ordonnons, par J�sus, que Paul pr�che, de sortir?�.

Ce Sc�va est d�ailleurs compl�tement inconnu. Le titre de grand sacrificateur montre qu�il appartenait � l�une des familles de l�aristocratie sacerdotale (Actes 4:6).

L�esprit malin, par la bouche de l�homme, en qui il �tait. Il reconna�t la puissance de J�sus et de Paul, mais il demande aux exorcistes avec m�pris : Qui �tes-vous ?

(comparer Actes 16:17; Matthieu 8:29; Luc 4:41.Voir sur les d�moniaques Matthieu 8:28)

Cet essai de gu�rison r�ussit fort mal aux exorcistes.

Le d�moniaque se jeta sur eux; le texte re�u porte : s��tant rendu ma�tre d�eux, ce qui d�signerait tous les sept fils de Sc�va; Codex Sinaiticus, B, A, D : se rendit ma�tre de tous deux, ou de l�un et de l�autre (verset 14, note).

Il �tait naturel que cette sc�ne inspir�t de la crainte aux personnes pr�sentes. La confusion de ceux qui avaient voulu imiter les miracles de Paul tourna � la gloire du Seigneur J�sus : son nom �tait magnifi�, c�est-�-dire que ce nom �tait reconnu grand et glorifi� comme tel.

Faut-il admettre que ces mots : plusieurs de ceux qui avaient cru, d�signent des hommes Jusque-l� pa�ens et qui devinrent croyants sous l�impression de la crainte qu�ils �prouv�rent alors (verset 17) ?

Le participe parfait d�signe plut�t des disciples qui l��taient devenus ant�rieurement d�j�. Et l�on con�oit tr�s bien que de tels disciples, rendus s�rieux par la vue de ces faits, �prouvassent le vif besoin de venir confesser leurs pratiques � l�ap�tre ou � d�autres chr�tiens, car il est probable que les actions qu�ils confessaient et d�claraient �taient principalement ces pratiques de la magie que nous r�v�le le verset suivant.

De telles pratiques avaient pu subsister quelque temps chez des hommes qui croyaient en Christ, mais dont la conscience �tait encore insuffisamment �clair�e.

L�exercice des arts occultes ou de la magie �tait tr�s r�pandu; on pr�tendait par ce moyen p�n�trer les secrets de la nature, de l�avenir et du monde invisible (Actes 8:9; Actes 13:6).

Il existait une foule de livres traitant de ces sujets; ceux en particulier qu�on appelait les �?�crits �ph�siens?�, �taient c�l�bres partout.

Un grand nombre donc de ceux qui en poss�daient, devenus chr�tiens et repris dans leur conscience, les apport�rent et les br�l�rent en pr�sence de tous les fid�les.

La valeur de ces livres indiqu�e ici, cinquante mille pi�ces d�argent (il s�agit sans doute de drachmes), para�t �norme (approximativement 45 000 fr).

Mais si l�on se souvient que ces livres �taient des manuscrits, dont un seul se vendait souvent � un prix �lev�, on ne sera pas tent� de voir dans ce chiffre une exag�ration.

Ce fut l� une magnifique victoire de l��vangile sur la superstition et le paganisme. Luc lui-m�me en fait la remarque dans son r�cit (verset 20).

Paul se proposa, forma le projet.

Telle est la signification des mots grecs : il se mit dans l�esprit, et non il se proposa par l�Esprit (de Dieu), comme ont traduit quelques interpr�tes.

Voyant qu�apr�s trois ans de travail � �ph�se son �uvre y �tait finie, l�ap�tre r�solut d�aller � J�rusalem, afin d�y porter la collecte qu�il avait provoqu�e en Gr�ce, en faveur des fr�res pauvres de la Jud�e (1 Corinthiens 16:1-4; Romains 15:25-28).

Mais auparavant il voulait visiter une derni�re fois les �glises de la Mac�doine et de l�Acha�e, sp�cialement Corinthe (1 Corinthiens 16:5).

Enfin il envisage d�s ce moment le but supr�me de son apostolat, Rome. Il est convaincu que c�est son devoir et la volont� de Dieu � son �gard : Il me faut voir Rome (comparer Actes 23:11; Romains 1:10; Romains 15:23).

Mais il parviendra � Rome bien plus tard et d�une tout autre mani�re qu�il ne le pensait alors (Actes 27 et Actes 28).

L�envoi de ces deux disciples en Mac�doine avait sans doute aussi pour but d�y achever la collecte qu�on vient de rappeler (1 Corinthiens 4:17; 1 Corinthiens 16:10).

Eraste, peu connu d�ailleurs est mentionn� encore dans 2 Timoth�e 4:20. On ne pense pas que ce soit le m�me qui est nomm� dans Romains 16:23 et qui �tait de Corinthe.

En Asie, et non � �ph�se seulement.

Plan

Soul�vement des orf�vres contre Paul

Les progr�s de l��glise sont l�occasion de troubles graves. L�orf�vre D�m�trius, qui tirait un profit consid�rable de la fabrication de petites reproductions en argent du temple de Diane, r�unit tous les ouvriers du m�tier et leur montre que l�industrie, source de leur fortune, est compromise par la pr�dication de Paul qui, � Eph�se et dans toute la province, a convaincu une foule de personnes du n�ant des dieux faits par la main de l�homme, et qui porte ainsi atteinte, non seulement aux int�r�ts des orf�vres, mais � la renomm�e du temple m�me de Diane et � la majest� de celle qu�adore toute l�Asie et le monde entier. Ce discours les rend furieux, ils se mettent � crier : Grande est la Diane des Eph�siens (23-28).

R�union tumultueuse au th��tre

L�agitation gagne toute la ville�; la foule se pr�cipite dans le th��tre entra�nant deux compagnons de voyage de Paul. Lui-m�me veut se pr�senter devant le peuple. Il en est emp�ch� par ses disciples et quelques asiarques de ses amis. Des cris divers retentissent dans l�assembl�e, dont la raison d��tre est ignor�e de la plupart. Les Juifs poussent Alexandre � parler, mais la foule, le reconnaissant, crie deux heures durant : Grande est la Diane des Eph�siens�! (29-34)

Le secr�taire de la ville apaise l�assembl�e

Il rappelle que la ville d�Eph�se a, au su de tout le monde, la garde du temple de Diane. Ce fait �tant incontestable, il ne faut rien faire avec pr�cipitation�; les nommes que la foule a entra�n�s au th��tre ne sont coupables ni de sacril�ge ni de blasph�me envers la d�esse. Que D�m�trius et ses ouvriers portent leurs plaintes devant les tribunaux�! Toute autre question sera discut�e dans une assembl�e l�galement convoqu�e. Ce qui vient de se passer peut motiver une accusation de s�dition, car rien ne justifie un tel rassemblement. Avec ces paroles, il cong�die l�assembl�e (35-40).

23 � 40 �meute provoqu�e par D�m�trius

La voie (les mots du Seigneur ne se trouvent pas dans le texte grec) d�signe la doctrine et la vie chr�tiennes (Actes 18:25, note), et d�une mani�re plus g�n�rale l��glise, o� celles-ci se manifestent (Actes 9:2, 2e note.)

C�est l��glise qui, par son d�veloppement, devient l�occasion d�un trouble (grec) pas petit.

La sc�ne d�crite ici est peut-�tre la plus pittoresque de tout le livre; elle porte � un si haut point le cachet de la v�rit� psychologique qu�elle trahit � chaque ligne le t�moin oculaire.� Reuss

Le temple de Diane � �ph�se, c�l�bre dans tout l�Orient, construit sur les ruines de celui qu�Erostrate avait incendi� en 356 avant J�sus-Christ, �tait consid�r� comme l�une des sept merveilles du monde.

On y rendait � Diane (grec Art�mis) un culte c�l�br� par de grandes f�tes populaires qui attiraient de toute l�Asie Mineure des foules immenses. Chez les Grecs, Art�mis, s�ur d�Apollon, �tait la d�esse de la virginit�.

Mais, sous l�influence du culte ph�nicien d�Astart�, elle en �tait venue en Asie Mineure � repr�senter la force productive de la nature; on la nommait �?la m�re de tous?�.

L�orf�vre D�m�trius faisait du temple de Diane de petits mod�les d�argent que les adorateurs de cette divinit� emportaient avec eux comme amulettes ou qu�ils consacraient � la d�esse comme offrandes.

Cette industrie �tait la source d�un grand profit pour les artistes et les ouvriers qu�elle occupait. Le texte fait une distinction entre les artisans ou artistes et les ouvriers : les premiers appartenaient sans doute � une cat�gorie sup�rieure.

D�m�trius, frapp� de la diminution de son gain par l�effet des progr�s de l��vangile, assembla tous les ouvriers du m�me m�tier (grec ouvriers touchant de telles choses) et leur adressa le discours que Luc rapporte ici. L�orateur populaire a la bonne foi de leur pr�senter, comme premier argument, la perte consid�rable qu�ils subissaient les uns et les autres; puis, en seconde ligne, il en appelle � ce motif religieux : la d�consid�ration qui en r�sultait pour la d�esse.

D�m�trius avait bien compris � cet �gard la pens�e de celui qu�il appelait avec m�pris ce Paul (1 Corinthiens 8:4); mais il croyait, lui, avec tous les pa�ens, que les dieux faits par la main des hommes, c�est-�-dire leurs images m�mes, sont des dieux.

En th�orie, le paganisme pr�tendait distinguer entre les divinit�s et leurs repr�sentations visibles; mais, en pratique, il les confondait. Et il en est de m�me, en pleine chr�tient�, partout o� est admis le culte des images.

Apr�s le gain perdu (grec la partie d�cri�e pour nous), le motif religieux.

On ne saurait d�plorer en termes plus �nergiques la d�cadence de la grande d�esse, de son temple, de son culte et de sa majest�.

Plusieurs interpr�tes (Meyer, Z�ckler, Weiss) traduisent : et que quelque chose de sa majest� ne soit an�anti, etc.

D�autres (Rilliet, Wendt) consid�rent le temple comme sujet des deux propositions : que le temple ne soit bient�t d�pouill� de la majest� de celle que�La construction la plus naturelle nous para�t �tre de sous-entendre : elle (la d�esse) comme sujet des infinitifs : devoir �tre d�pouill�e (grec tir�e en bas) de sa majest�, elle que toute l�Asie r�v�re.

Ce cri unanime �tait une protestation v�h�mente contre les enseignements par lesquels Paul discr�ditait la grande Diane des �ph�siens.

Le th��tre, o� se pr�cipite la foule, servait aussi aux assembl�es d�lib�rantes du peuple.

N�ayant pas trouv� Paul, la multitude entra�ne au moins avec elle deux de ses amis qui l�avaient accompagn� � �ph�se : Ga�us, probablement pas celui qui est nomm� Actes 20:4, note, ni celui mentionn� dans Romains 16:23; 1 Corinthiens 1:14, et Aristarque, disciple qu�on retrouve ailleurs dans la soci�t� de Paul (Actes 20:4; Actes 27:2; Colossiens 4:10; Phil�mon 24).

Paul voulait se pr�senter devant le peuple pour d�fendre sa cause et saisir cette occasion d�annoncer l��vangile. Mais il en fut emp�ch� par les disciples et m�me par quelques-uns des Asiarques.

On appelait Asiarque le pr�sident de l�assembl�e provinciale de l�Asie proconsulaire.

Il portait ce titre comme celui de la Galatie le titre de �?Galatarque?�, celui de Bithynie �?Bithyniarque?�.

Charg� de pr�sider au culte et aux jeux publics qu�on c�l�brait en l�honneur des dieux et des empereurs, il �tait choisi parmi les citoyens consid�r�s et riches, car il faisait lui-m�me les frais des f�tes auxquelles il pr�sidait. Il n��tait nomm� que pour un an, mais conservait son titre apr�s l�ach�vement de sa magistrature.

C�est ainsi que notre texte peut parler des Asiarques au pluriel.

Ceux qui, ici, prennent int�r�t � la s�ret� de Paul, sans �tre encore devenus chr�tiens, avaient eu l�occasion de voir et d�entendre l�ap�tre et �taient attach�s � lui par l�estime et l�affection qu�il leur inspirait; ils �taient ses amis. Beau t�moignage rendu � son caract�re et � sa vie !

Nous traduisons d�apr�s le texte de Codex Sinaiticus, B, A, admis par la plupart des �diteurs.

Le verbe qui se lit dans ce texte a probablement, comme dans 1 Corinthiens 2:16, et souvent dans les Septante, le sens d�instruire, mettre au courant.

On instruisit des causes du tumulte un homme qui sortait de la foule et, sans doute, s�informait de ce qui se passait.

Le texte re�u porte : ils firent avancer; D : ils firent descendre. M. Blass pr�f�re ce dernier verbe : ils le firent descendre des gradins du th��tre sur la plate forme pour parler � la foule.

Qui �tait Alexandre ?

Plusieurs, depuis Calvin jusqu�� Meyer, ont pens� que c��tait un chr�tien pouss� en avant par les Juifs, afin de l�exposer � la fureur du peuple.

Dans ce cas, l�apologie qu�il voulait pr�senter aurait �t� en faveur des chr�tiens et de Paul en particulier.

Th�odore de B�ze d�j�, et apr�s lui beaucoup d�ex�g�tes, ont vu plus juste en pensant que cet homme �tait Juif (verset 34), et que ses coreligionnaires le poussaient en avant d�abord pour s�informer des causes de l��meute, ignor�es de la plupart des assistants (verset 32), puis, si le bruit qui courait d�un sacril�ge imput� aux disciples de Paul �tait confirm�, pour prononcer un discours, dans lequel il chercherait � d�gager la cause des Juifs de celle des chr�tiens avec lesquels on les confondait habituellement en pays pa�ens.

S�il en est ainsi, comme tout l�indique, il est possible que cet Alexandre, ennemi de Paul, f�t le m�me dont l�ap�tre parle dans 1 Timoth�e 1:20; 2 Timoth�e 4:14.

Deux heures de cris, en l�honneur de la grande Diane !

Les assembl�es populaires, quand la passion les anime, entendent plus volontiers les cris que les raisons.

Le secr�taire de ville, ou chancelier, �tait charg� de la r�daction de tous les actes �manant du conseil et pr�pos� � la conservation des archives.

Notre r�cit m�me prouve qu�il exer�ait une grande influence. Son discours est d�une habilet� remarquable. Il entre d�abord en plein dans les sentiments passionn�s de la foule; puis il lui fait comprendre que ceux qu�elle accuse ne sont point des criminels, que d�ailleurs les affaires juridiques se traitent d�une tout autre mani�re, qu�enfin les �ph�siens couraient risque d��tre punis pour s�dition par l�autorit� romaine d�cid�e � r�primer s�v�rement les troubles publics.

Gardienne de temple (grec n�ocoros, mot qui d�signe proprement celui qui balaie le temple) �tait un titre d�honneur que prenaient les villes d�Asie o� se trouvaient des sanctuaires v�n�r�s.

Dans le temple de Diane �tait conserv�e la statue de la d�esse en bois de c�dre, selon quelques historiens, en �b�ne, selon d�autres. Et pour l�entourer d�une v�n�ration d�autant plus grande, on faisait croire au peuple qu�elle �tait tomb�e du ciel (grec descendue de Jupiter), mensonge souvent r�p�t� ailleurs.

L�orateur oppose, avec une grande sagesse, � cette assembl�e tumultueuse tous les moyens l�gaux : les audiences publiques, les proconsuls (pluriel de cat�gorie, car il n�y en avait qu�un pour l�Asie proconsulaire), l�assembl�e l�gale des citoyens.

L�argument r�serv� pour la fin �tait sans r�plique : la terreur qu�inspirait l�autorit� romaine, inexorable contre les r�voltes. Et comme il n�y avait que les int�ress�s, c�est-�-dire D�m�trius et ses ouvriers qui fussent r�ellement irrit�s (verset 32) l�assembl�e se laissa cong�dier.

Ce r�cit est le seul passage du Nouveau Testament o� le mot eccl�sia, �glise, ait son sens premier, d�signant une assembl�e populaire (versets 32, 39, 40).

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