Bible Commentaries
Actes 20

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versets 1-38

Versets 1 � 3

Le moment pr�cis du d�part de Paul est marqu� par ces mots : Apr�s que le tumulte eut cess� (Actes 19:23 et suivants).

On peut m�me admettre que ce tumulte fut la cause de son d�part; la circonstance que Paul fait appeler les disciples, les convoque tout expr�s sans attendre une r�union ordinaire de l��glise, semble indiquer un d�part pr�cipit�, sous le coup de l��meute qui venait de se produire.

Paul ne voulait pas donner lieu � de nouveaux troubles. Son s�jour d��ph�se �tait d�ailleurs arriv� � son terme. Depuis quelque temps d�j� il formait le projet de quitter cette ville.

En effet, dans la premi�re �p�tre aux Corinthiens, �crite d��ph�se, il disait (Actes 16:8) qu�il esp�rait faire un s�jour prolong� � Corinthe, mais devait rester � �ph�se jusqu�� la Pentec�te.

C�est aussi d��ph�se qu�il avait �crit l��p�tre aux Galates (voir les introductions � ces deux �p�tres).

Mais, avant de partir, Paul, apr�s avoir fait appeler les disciples, prit cong� d�eux, et, selon le texte de Codex Sinaiticus, B, A, D, il les exhorta ou consola.

On peut se repr�senter ce que fut cette s�paration, par celle qui eut lieu plus tard et qui fut d�finitive (versets 36-38)

D��ph�se, Paul se rendit en Mac�doine (verset 2); il visitait cette contr�e pour la seconde fois (Actes 16:9-17.14).

Cette contr�e (grec ces parties-l�), la province de Mac�doine, avec les villes de Philippes, de Thessalonique, de B�r�e o� l�ap�tre avait fond� des �glises pendant son premier s�jour.

Il avait � c�ur de les affermir dans la vie chr�tienne, ce qu�il fit en leur adressant beaucoup de discours.

Puis, poursuivant son voyage vers le sud il arriva en Gr�ce. C�est le m�me pays que Luc a jusqu�ici nomm� l�Acha�e et dont la principale ville �tait Corinthe (Actes 18:1 et suivants).

L�intention de l�ap�tre, apr�s ces trois mois pass�s en Gr�ce, surtout sans doute � Corinthe, �tait de s�embarquer pour la Syrie; car, on le verra bient�t son but �tait J�rusalem.

Mais les Juifs lui ayant dress� un guet-apens, dans le dessein de le faire p�rir, soit au port de Cenchr�e, soit en mer, il fut d�avis (Codex Sinaiticus, B, A; texte re�u : on fut d�avis, c�est-�-dire Paul et ses amis. Texte occidental, d�apr�s D, versions syriaques : l�Esprit lui dit), de s�en retourner en Asie (verset 1) par la Mac�doine.

Il reprend donc la voie par laquelle il �tait venu d��ph�se � Corinthe.

Dans toute cette partie de son r�cit, Luc se borne, de nouveau, � de br�ves indications, qui ne nous renseignent gu�re sur cette ann�e de la vie de l�ap�tre.

La seconde �p�tre aux Corinthiens, �crite de Mac�doine, nous laisse entrevoir les luttes douloureuses qu�il dut soutenir alors.

Ce fut pendant les trois mois pass�s � Corinthe qu�il �crivit l��p�tre aux Romains.

Plan

L�ap�tre rappelle ce qu�a �t� son minist�re � Eph�se

Il fait venir � Milet les anciens de l��glise d�Eph�se�; il les invite � se souvenir de l�humilit� dont il a fait preuve au service de leur �glise, de ses souffrances caus�es par les Juifs, de la fid�lit� avec laquelle il les a instruits, en public et en particulier, suppliant Juifs et Grecs de se convertir et de croire (17-21).

Paul envisage les tribulations que l�avenir lui r�serve

Li� par l�Esprit, il se rend � J�rusalem, sachant que des cha�nes l�y attendent�; mais il fait volontiers le sacrifice de sa vie, pourvu qu�il ach�ve le minist�re qu�il a re�u de rendre t�moignage � la bonne nouvelle de la gr�ce (22-24).

Adieux. Exhortation � la vigilance et � un minist�re d�sint�ress�

Il d�clare � ceux auxquels il a pr�ch� qu�ils ne le reverront plus. Il proteste qu�il est net du sang de tous, leur ayant fait conna�tre tout le conseil de Dieu. Il les exhorte � veiller sur eux-m�mes et sur le troupeau qui sera expos� aux attaques d�hommes dangereux et verra s��lever de son propre sein des docteurs qui chercheront � le pervertir. Qu�ils imitent donc l�exemple que Paul leur a donn� en exhortant pendant trois ans un chacun nuit et jour avec larmes. Il les recommande � Dieu et � la parole de sa gr�ce. Il leur rappelle le d�sint�ressement avec lequel il a travaill� au milieu d�eux, pourvoyant � ses besoins et � ceux de ses collaborateurs, et leur montrant ainsi comment il faut agir selon le pr�cepte de J�sus : il y a plus de bonheur � donner qu�� recevoir (23-35).

Pri�re et s�paration

Paul se met � genoux et prie avec tous. Ils pleurent et l�embrassent, afflig�s de sa d�claration qu�ils ne reverraient plus son visage. Ils l�accompagnent au navire (36, 37).

17 � 38 Paul � Milet, adieux aux anciens d��ph�se

Paul ne s��tait pas arr�t� � �ph�se, mais il ne s��loignera pas d�finitivement sans avoir pris cong� de l��glise, repr�sent�e par ses anciens (Voir, sur cette charge, Actes 11:30, 1re note).

Ici (verset 28) ces m�mes anciens sont appel�s �v�ques, surveillants, ainsi encore 1.5-7.

On voit qu�il y avait dans chaque �glise plusieurs anciens ou �v�ques (Philippiens 1:1) qui formaient le presbyt�re (de presbyteros, ancien), charg� de la diriger (1 Timoth�e 4:14).

Nous lisons ici le plus beau d�entre tous les discours ins�r�s dans notre livre, et qui, dans la forme abr�g�e m�me sous laquelle il nous est parvenu, r�v�le une profondeur de sentiment et une conception du devoir apostolique telle, qu�il peut �tre compar� aux plus touchantes pages des �p�tres. Tout nous fait sentir que nous avons ici un r�sum� fait par un auditeur imm�diat.� Reuss

En effet, Luc �tait au nombre des auditeurs (verset 13), aussi nous a-t-il conserv� ce discours d�une mani�re plus pr�cise et plus compl�te qu�aucun autre de Paul. Son r�sum� ne renferme pas une pens�e qui ne porte la marque de l�ap�tre.

Paul �tait venu en Asie, c�est-�-dire � �ph�se, d�abord pour un court s�jour (Actes 18:19), puis pour y exercer un minist�re de pr�s de trois ans (Actes 19:1).

Or il peut en appeler � la conscience de ses auditeurs qui avaient �t� les t�moins et les objets de ses travaux, et qui savaient comment, durant tout ce temps, il avait rempli son apostolat avec toute humilit�, la premi�re et la plus rare des vertus d�un chr�tien et d�un serviteur de Dieu.

On voit par ce discours que la vraie humilit� ne consiste pas � m�conna�tre les plus beaux dons de Dieu qu�on a re�us, pourvu qu�on ajoute avec l�ap�tre : �?Non pas moi, mais la Gr�ce de Dieu?�. L�humilit� est ins�parable de l�amour.

De l� les larmes avec lesquelles il annon�ait les compassions de Dieu et qu�il r�pandait en voyant l�ingratitude et l�endurcissement des hommes qui lui suscitaient des �preuves et allaient jusqu�� lui tendre des emb�ches pour annuler son minist�re, ou m�me dans le dessein de le faire p�rir.

Si l�ap�tre en appelle fr�quemment aux larmes qu�il doit verser, ce n�est pas pour son plaisir, mais pour gagner les c�urs � l��vangile (Actes 20:31; 2 Corinthiens 2:4; Philippiens 3:18). Combien, en effet, ces larmes sont touchantes chez un homme fort comme Paul !

Paul a conscience de n�avoir rien cach�, rien soustrait de tout ce qui est utile au salut des �mes, mais de l�avoir pr�ch�, enseign�, non seulement en public, dans les assembl�es des chr�tiens, mais de maison en maison, et tant aux Juifs qu�aux Grecs.

Or, ce qui est utile avant tout, Paul le r�sume en ces deux mots : la repentance et la foi.

La repentance, point de d�part d�une compl�te transformation morale de l�homme (comparez Matthieu 3:2, note), et dont l�objet est Dieu (envers Dieu), non seulement en tant qu�elle ram�ne l��me � Dieu, comme on l�entend d�ordinaire, mais parce que le sentiment du p�ch� n�est vrai, sinc�re, fertile en bons fruits, que si on l��prouve avec douleur devant Dieu (Psaumes 51:6; Luc 15:21).

Avec la repentance, Paul annon�ait la foi au Sauveur, moyen du pardon, de la paix et d�une vie nouvelle.

Voil� ce dont il rendait t�moignage aussi bien par sa vie que par sa parole.

Apr�s ce regard sur son pass�, l�ap�tre en jette un autre, non moins s�rieux sur son avenir.

Il se sent contraint d�aller � J�rusalem, ignorant ce qui lui doit arriver, si ce n�est que partout des liens et des afflictions l�attendent (Actes 21:33).

Ce mot : li� par l�esprit signifie-t-il en mon esprit (Actes 18:25), par une conviction int�rieure qui va jusqu�� la contrainte, ou : par l�Esprit de Dieu (verset 23) ?

Les interpr�tes se divisent sur cette question. Au fond, deux sens reviennent � un seul; sans doute, c�est bien dans son esprit que l�ap�tre est li�, mais qu�est-ce qui le contraint d�aller au-devant des �preuves et de la mort (verset 24), si ce n�est ce m�me Esprit Saint qui lui rend t�moignage de ville en ville qu�il souffrira des pers�cutions ?

Comment enfin cet Esprit lui r�v�le-t-il ce douloureux avenir ? Meyer r�pond : par des proph�tes (Actes 13:2; Actes 21:4-11).

D�autres pensent plut�t � des r�v�lations int�rieures par l�Esprit divin. On trouve l�une et l�autre de ces manifestations dans la vie de Paul.

Il ne tient aucun compte de ces liens et de ces afflictions, il ne se laisse ni intimider ni arr�ter par eux. La cause de son h�ro�que courage est que d�j� il a fait le sacrifice de sa vie qui ne lui est point pr�cieuse.

Une seule chose lui importe : achever sa course, sa carri�re apostolique (terme qu�affectionnait l�ap�tre, Actes 13:25; 2 Timoth�e 4:7) et le minist�re (grec service) qu�il a re�u du Seigneur J�sus.

Ce minist�re est � ses yeux d�un prix infini, beaucoup plus pr�cieux que sa vie, parce que son objet est de rendre t�moignage � la bonne nouvelle de la gr�ce de Dieu.

Nous avons traduit la premi�re partie de ce verset, librement d�apr�s le texte de Codex Sinaiticus, B, C, versions, adopt� par la plupart des critiques et des ex�g�tes : (grec) mais je n�estime pas ma vie comme valant pour moi-m�me aucun compte ou aucune parole, le mot grec a les deux sens, le second reviendrait � dire : que ma vie vaille la peine d�en parler.

Cette phrase quelque peu obscure a �t� corrig�e ainsi dans le texte re�u (majuscules r�cents et minuscules) : Mais je n�en tiens aucun compte (de ces avertissements, verset 23) et je n�estime pas ma vie pr�cieuse pour moi-m�me.

En outre, ce dernier texte dit : en sorte qu�avec joie j�ach�ve ma course.

Le mot soulign� manque dans Codex Sinaiticus B, A, D, et dans beaucoup de versions. S�il �tait authentique, nul n�e�t pens� � le supprimer.

Cette pens�e si �mouvante pour Paul et pour ses auditeurs (verset 28) compl�te celle du verset 22 : les liens et les afflictions qu�il pr�voyait par l�Esprit rendront leur s�paration d�finitive, les anciens d��ph�se ne verront plus celui qui leur a annonc� le salut et la vie ! Et il dit cela, non seulement � ses auditeurs pr�sents, mais � tous ceux qui, en Asie, avaient entendu sa pr�dication.

Quel est son but en d�clarant cette douloureuse conviction ? Non pas certes de provoquer une vaine �motion; mais, comme dit Bengel, afin que tout ce discours p�n�tr�t avec d�autant plus de puissance dans les c�urs.

C��taient l� ses derni�res paroles : elles devenaient sacr�es comme un testament.

L�ap�tre dit : je sais. Pendant sa captivit� � Rome il exprime l�espoir d��tre d�livr� par les pri�res de ses fr�res et de retourner en Asie (Philippiens 1:25; Philippiens 2:24).

D�apr�s 1 Timoth�e 1:3; 2 Timoth�e 4:13-20, il revint en effet dans ces contr�es (voir l�Introduction aux �p�tres pastorales). Son pressentiment ne s�est donc pas accompli. Il n�en �tait pas moins un produit de l�Esprit de Dieu, car le plan de Dieu ne se d�roule pas avec une rigueur m�canique (1 Thessaloniciens 2:18).

Si l�on insiste sur le fait que Paul n�exprime pas seulement une appr�hension, mais dit : Je sais, on peut supposer qu�aucun de ses auditeurs de Milet ne revit son visage.

Apr�s un grand nombre d�ann�es, ils pouvaient �tre morts ou dispers�s� Bengel

Solennelle conclusion de ce qui pr�c�de : Puisque je vous ai annonc� tout le conseil de Dieu pour la r�demption du monde et le salut de vos �mes, je suis net de votre sang (Actes 18:6), innocent de votre mort, si vous vous perdez.

Je vous l�atteste, je vous en prends � t�moin, en ce jour de notre derni�re entrevue. De telles paroles, et tout ce discours de Paul, nous r�v�lent en lui une conscience si pure, un apostolat tellement sanctifi�, qu�on en reste humili�, saisi de crainte et de tremblement !

Donc, puisque sur vous seuls repose une si redoutable responsabilit� (cette particule manque dans Codex Sinaiticus, B, A, D); c�est par l� que l�ap�tre passe � la derni�re partie de son discours, � l�exhortation qu�il adresse � ses auditeurs et qui est rendue incisive par tout ce qui pr�c�de.

L��v�que (surveillant, verset 17, note) doit prendre garde, avec une sainte vigilance, d�abord � lui-m�me, � son �me, � sa vie chr�tienne (1 Timoth�e 4:16), puis � tout le troupeau qui lui a �t� confi� : par qui ? Par l��glise elle-m�me, sans doute; mais comme c�est l�Esprit Saint qui vit et agit en elle, comme, avant tout, c�est de cet Esprit que l��v�que a re�u tous les dons qui le rendent capable de l��tre (1 Corinthiens 12:4-30; Romains 12:6-8), c�est bien cet Esprit Saint qui l�a �tabli; donc c�est envers lui qu�il est responsable.

La vocation de l��v�que ou du pasteur est de pa�tre l��glise, c�est-�-dire de la nourrir de la parole divine et de la conduire, de la garder, comme le berger fait de son troupeau. De l� vient cette expression figur�e (comparer �sa�e 40:11; �z�chiel 34:2 et suivants; 1 Pierre 5:2; Jean 21:15-17).

Mais l��glise n�appartient pas au pasteur, il ne doit jamais l�oublier; c�est l��glise du Seigneur. Et ce qui doit la lui rendre infiniment pr�cieuse et sacr�e, c�est que le Seigneur l�a acquise, rachet�e par son propre sang, c�est-�-dire par sa mort, par son sacrifice expiatoire; en sorte que l��glise est sa propri�t� exclusive (�ph�siens 1:14; �ph�siens 2:14; 1 Pierre 2:9).

Ici se pr�sente l�une des variantes les plus c�l�bres de tout le Nouveau Testament. Le texte re�u dit : l��glise de Dieu. Cette le�on a pour elle les deux plus anciens manuscrits, celui du Vatican et celui du Sina�, onze minuscules, plusieurs versions et plusieurs P�res de l��glise.

Bengel, qui admet cette variante, fait aussi observer que Paul n��crit jamais l��glise du Seigneur, mais toujours (onze fois) l��glise de Dieu. Ce texte est adopt� par Westcott et Mort, Weiss, Nestle. D�autre part, A, C, D et un autre majuscules, quatorze minuscules, plusieurs versions orientales et de nombreux P�res portent l��glise du Seigneur, le�on admise par les critiques modernes Griesbach, Lachmann, Tischendorf, Blass. Enfin, quatre majuscules et une centaine de minuscules ont r�uni les deux termes : du Seigneur et de Dieu, ce qui para�t n��tre qu�une correction.

Nous nous d�cidons en faveur du terme : l��glise du Seigneur, dans la conviction que l�ap�tre Paul n�aurait jamais employ� cette expression : le sang de Dieu, qui n�est assur�ment pas biblique, ni appliqu� le titre de Dieu � J�sus-Christ dans un passage o� il insiste sur son sacrifice sanglant.

La version de Pau-Vevey porte : �?l�assembl�e de Dieu, laquelle il a acquise par le sang de son propre [fils]?�.

Westcott et Hort �mettent �galement la conjecture que le mot fils se trouvait � la fin de la phrase et a �t� omis parce que ses trois derni�res lettres sont les m�mes, en grec, que les trois derni�res de l�adjectif propre qui le pr�c�de.

Afin de donner plus de force � son exhortation (verset 28), l�ap�tre introduit, en ces termes, sa proph�tie : Car (manque dans Codex Sinaiticus, A, C, D) moi je sais.

L�ap�tre avait acquis cette douloureuse certitude en voyant en Asie s�introduire dans les �glises les premiers germes d�erreur; elle lui �tait donn�e aussi par l�esprit proph�tique qui �tait en lui.

Or les �crits post�rieurs du Nouveau Testament (l��p�tre aux Colossiens; les �p�tres pastorales; la 1re �p�tre de Jean; l�Apocalypse) attestent que cette pr�diction s�est accomplie.

Ce ne sera pas seulement du dehors que viendront ces faux docteurs que Paul compare � des loups dangereux (comparez Matthieu 7:15; Luc 10:3; Jean 10:12), mais d�entre vous-m�mes, du sein des �glises.

Et dans quel but enseigneront-ils des choses perverties ? Afin d�attirer ou d�entra�ner les disciples apr�s eux.

Les sectaires ne vont pas chercher dans le monde les �mes qu�ils gagnent � leurs vues particuli�res; ce sont les disciples, les croyants, qu�ils veulent entra�ner, non pas apr�s le Seigneur, mais apr�s eux.

Les uns le font par un motif d��go�sme et d�orgueil (Galates 4:17); les autres par cette �troite ignorance qui leur persuade qu�eux seuls poss�dent la v�rit�.

Veillez sur le troupeau (verset 28) comme des bergers attentifs pour le d�fendre contre les loups (verset 29).

Les anciens d��ph�se n�ont qu�� imiter l�exemple que leur a donn� l�ap�tre : vous souvenant.

Chaque mot de ce verset est un trait d�une valeur infinie, d�peignant le caract�re apostolique de Paul : durant trois ans (Actes 19:10, note), sans cesse, nuit et jour, chacun, avec larmes (verset 19).

Larmes de joie, de douleur, de piti�, d�angoisse, d�amour. Ces larmes �taient une puissance dans le minist�re de Paul.

Maintenant, dans ce moment d�une si grande s�paration, apr�s laquelle je ne pourrai plus rien faire pour vous (comparez Jean 17:11), je vous (grec) remets, je vous confie � Dieu et � la parole de sa gr�ce.

Cette parole de la gr�ce de Dieu, c�est tout l��vangile (Actes 14:3), c�est une parole cr�atrice qui r�g�n�re et sanctifie les c�urs en r�pandant en eux la vie divine.

Aussi peut-on h�siter � rapporter les mots : qui est puissant pour �difier, � Dieu ou � la parole (Jacques 1:21); le grec permet les deux mani�res de construire la phrase; la premi�re nous parait cependant la plus naturelle.

Dieu est donc puissant pour vous (grec) sur�difier.

�difier, c�est b�tir, �lever un �difice; celui ci une fois commenc�, il s�agit d�ajouter pierre sur pierre, jusqu�� son ach�vement.

L�image signifie donc : amener la vie chr�tienne � sa perfection. Dieu est puissant pour cela; telle est la consolante assurance que Paul emporte � son d�part.

Et � la fin Dieu couronnera son �uvre en donnant � ceux qui seront sanctifi�s par sa Parole et son Esprit l�h�ritage �ternel. Ce mot signifiait � l�origine la part d�volue par le sort aux tribus d�Isra�l dans la terre de la promesse (Matthieu 5:5); et d�apr�s cette image la part des rachet�s dans la Canaan c�leste (Galates 3:18; 1 Pierre 1:4).

Plusieurs �diteurs et ex�g�tes rattachent : en toutes choses (verset 35) � la proposition pr�c�dente (verset 34).

L�ap�tre voulait, para�t-il, terminer son admirable discours par la parole d�adieu qui pr�c�de (verset 32); mais une pens�e importante s�offre encore � lui et il l�ajoute : recommander aux anciens d��ph�se le d�sint�ressement dont il leur avait donn� l�exemple, et cela par �gard pour les faibles, que scandaliserait la moindre apparence d�avarice.

L�ap�tre s�en est bien gard�; il a travaill� de ses mains pour subvenir � ses besoins (Actes 18:3, note), et m�me � ceux de ses compagnons d��uvre, ce que nous ne savions pas d�ailleurs.

Les faibles sont les chr�tiens mal affermis que les vues int�ress�es de leurs conducteurs �branleraient dans leur foi (comparer : Romains 14:1; Romains 15:1; 1 Corinthiens 9:22, etc.); et il s�agit ici, non de les secourir mat�riellement, mais (grec) de les accueillir, de venir au devant d�eux, en leur �vitant toute occasion de chute (1 Corinthiens 9:12).

Telle est l�interpr�tation de Calvin, de Meyer et de beaucoup d�ex�g�tes.

Quelques P�res, Olshausen, de Wette, entendent par les faibles des pauvres, qu�il s�agirait d�assister; mais ni le substantif ni le verbe n�ont cette signification. Et, bien que cette pens�e en elle-m�me soit assur�ment dans les vues de l�ap�tre, s�il avait voulu l�exprimer ici, il se serait servi d�autres termes (voir la note suivante).

On a souvent entendu cette parole du Sauveur aussi dans le sens de donner et recevoir des biens mat�riels. Et alors on s�imagine qu�elle exprime le sentiment de bonheur qu�un c�ur sensible trouve � donner et les impressions p�nibles qu��prouve celui qui est dans la n�cessit� de recevoir.

Ce ne serait l�, dans le premier qu�une volupt� �go�ste et raffin�e, dans le second, que de l�orgueil.

La pens�e de l�ap�tre, dans l�application actuelle qu�il fait de la parole de J�sus, est qu�il est plus heureux pour un serviteur de Dieu de faire part de biens spirituels, m�me en s�imposant des privations et des fatigues que de travailler en vue d�une r�compens� � recevoir.

Dans ce sens, la belle sentence de J�sus est susceptible d�applications diverses, si l�on en saisit bien l�esprit.

Cette parole, comme tant d�autres (Jean 20:30), n�a pas �t� conserv�e dans les �vangiles; l�ap�tre l�avait re�ue par la tradition orale ou l�avait trouv�e dans les nombreux �crits qui circulaient sur la vie du Sauveur (Luc 1:1).

C�est sous le regard de Dieu, � genoux, dans la pri�re, que l�ap�tre veut dire adieu � ses fr�res.

Dans ces conditions, les s�parations les plus douloureuses sont adoucies, car Dieu, son amour, sa communion restent le lien indissoluble entre ceux qui s��loignent et ceux qui demeurent (comparer Actes 21:5).

Quelle sc�ne �mouvante et avec quelle v�rit� elle est d�crite en quelques traits !

Tous r�pandent des larmes, ils embrassaient l�ap�tre; le verbe signifie baiser quelqu�un avec tendresse, tandis que l�imparfait indique que ces t�moignages d�une vive affection se prolong�rent assez longtemps.

Puis ils l�accompagnaient jusqu�au vaisseau.

Quels tr�sors d�amour chr�tien devaient remplir le c�ur de cet ap�tre, de cet homme si fort, de ce dialecticien si puissant, pour qu�il inspir�t � ses alentours des sentiments si passionn�s ! Son discours de Milet et toutes ses �p�tres en sont le t�moignage.

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