Bible Commentaries
Actes 21

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versets 1-40

1 � 16 Voyage de Paul de Milet � J�rusalem

Le mot dont Luc se sert pour exprimer la s�paration qui eut lieu � Milet signifie se s�parer avec effort, avec peine.

Cos, �le de la mer Eg�e, renomm�e pour ses vins, ses �toffes, ses aromates, s�appelle aujourd�hui Stancho.

Rhodes, �le plus consid�rable au sud-est de la mer Eg�e, avec une capitale du m�me nom, avait eu un commerce florissant. Elle avait beaucoup souffert dans les derni�res guerres de la r�publique, ayant �t� pill�e par Cassius en 42 avant J�sus-Christ

Patara ville maritime de la Lycie, au sud de l�Asie Mineure.

Le texte occidental (D, etc.) ajoute : et � Myra. Myra �tait �galement un port de la c�te de Lycie (Actes 27:5).

Pour naviguer de Patara ou de Myra vers la Ph�nicie, il fallait tendre directement au sud-est.

Les voyageurs passaient ainsi tout pr�s de l��le de Chypre, qu�ils laissaient � leur gauche.

En la voyant, Paul dut se souvenir de son premier voyage de mission et du succ�s qu�il eut � Paphos, ville principale de cette �le (Actes 13:6 et suivants).

Tyr, capitale de la Ph�nicie c�l�bre dans l�antiquit� pour son commerce.

Luc nomme ici la Syrie, parce que la Ph�nicie faisait alors partie de cette Grande province romaine.

Ce mot : trouv� les disciples, suppose que Paul et ses amis, inform�s de la pr�sence de chr�tiens � Tyr, les avaient cherch�s dans cette grande ville. Luc n�a pas racont� quand l��vangile avait �t� annonc� en Ph�nicie. Ce pays, situ� sur les bords de la M�diterran�e, sur la route de J�rusalem � Antioche, a d� �tre souvent travers� par des chr�tiens, qui y parl�rent de leur Sauveur (Actes 11:19; Actes 15:3).

L�Esprit d�voilait � ces disciples que Paul aurait beaucoup � souffrir � J�rusalem, et eux, dans leur tendre sollicitude pour lui, l�exhortaient � n�y point aller. Mais Paul, qui pr�voyait bien ces souffrances, allait au-devant d�elles, li� par l�Esprit (Actes 20:22-23; comparez ci-apr�s verset 13).

Cet arr�t de sept jours, malgr� la h�te qu�il avait d��tre � J�rusalem pour la f�te (Actes 20:16), fut impos� � Paul par les circonstances, le navire qu�il montait devant d�charger sa cargaison (verset 3). Peut-�tre aussi l�ap�tre �tait-il moins press�, parce que son voyage jusqu�� Tyr s��tait effectu� plus rapidement qu�il ne comptait.

Quelle sc�ne touchante !

Partout l��vangile cr�ait entre les �mes chr�tiennes ces tendres et profonds liens.

Achevant la navigation, parce que le parcours de Tyr � Ptol�ma�s �tait le dernier trajet � faire par mer, le reste du voyage avait lieu sur terre ferme.

Ptol�ma�s, ville maritime de Syrie, situ�e entre Tyr et C�sar�e, nomm�e en h�breu Acco, aujourd�hui Saint Jean d�Acre.

L� aussi Paul trouve des fr�res et reste un jour avec eux.

La distance de Ptol�ma�s � C�sar�e est de 62 kilom�tres : Paul et ses compagnons durent mettre deux jours pour la franchir.

Voir sur C�sar�e et la pr�dication de Philippe, Actes 8:5; Actes 8:26; Actes 8:40.

Peut �tre �tait-il rest� d�s lors dans cette ville. Il avait donc cess� d��tre l�un des sept diacres de l��glise de J�rusalem (Actes 6:5) et il �tait devenu �vang�liste (Actes 8:40), gr�ce � ses dons pour la pr�dication de l��vangile.

On donnait d�j� alors ce titre � des disciples qui, sans �tre ap�tres ou anciens attach�s � une �glise particuli�re, voyageaient en annon�ant la bonne nouvelle du salut. Tels furent Barnabas, Timoth�e, Tite (2 Timoth�e 4:5; comparez �ph�siens 4:11).

Ces deux passages et le n�tre sont les seuls du Nouveau Testament o� se trouve le nom d��vang�liste.

C�est-�-dire qui avaient le don de proph�tie (Actes 11:27; Actes 13:1; comparez 1 Corinthiens 14:2, notes).

Ce don ne s�exer�ait naturellement, comme tous les charismes de l��glise apostolique, que dans les moments o� l�Esprit faisait sentir son action.

Les filles de Philippe ne contrevenaient pas aux prescriptions de l�ap�tre (1 Corinthiens 14:34), car l�expression de Luc ne les pr�sente pas comme enseignant dans les assembl�es.

Leurs proph�ties, pendant le passage de Paul, �taient sans doute semblables � celles des fr�res de Tyr (verset 4) et � celles d�Agabus (versets 10, 11).

Des interpr�tes catholiques, se fondant sur le fait que les filles de Philippe sont dites vierges (Luc 2:36), ont vu en elles des nonnes, li�es par un v�u de virginit� perp�tuelle; mais il para�t ressortir de passages de Cl�ment d�Alexandrie et d�Eus�be que ce m�me Philippe s��tablit plus tard � Hi�rapolis en Phrygie et que deux de ses filles s�y mari�rent.

Agabus est le m�me qui a �t� nomm� en Actes 11:28.

Il annonce � Paul ce qui lui arrivera � J�rusalem, par une action symbolique, comme le faisaient fr�quemment les anciens proph�tes (�sa�e 20:2; J�r�mie 13:1; J�r�mie 27:2; �z�chiel 4:1; �z�chiel 12:5).

L�ap�tre savait lui-m�me qu�il serait li� � J�rusalem (Actes 20:23), et il le fut en effet (verset 33), et livr� aux pa�ens (Actes 25:21).

� l�ou�e de cette proph�tie, tous les disciples qui entouraient Paul se mirent � le supplier de ne point monter � J�rusalem (comparer verset 4, 2e note).

Quelle sensibilit� dans cet homme �nergique qui �tait pr�t au sacrifice de sa vie !

C�est ainsi qu�il r�pond au tendre int�r�t de ses fr�res.

Mais, d�j� � Milet, il a d�clar� que le sacrifice de sa vie �tait accompli dans son c�ur (Actes 20:24). Dieu l�appelle, il ira; tel est le vrai h�ro�sme.

Malgr� leur profonde affection pour l�ap�tre, ces fid�les restent convaincus que sa r�solution est conforme � la volont� du Seigneur, et ils s�y soumettent.

Dans toutes les grandes crises de la vie en pr�sence des plus douloureux sacrifices, c�est l� non seulement le devoir du chr�tien, mais aussi sa supr�me consolation. Il s��l�ve ainsi jusqu�� l�imitation de son Ma�tre (Matthieu 26:42).

Ces jours-l� sont les jours que Paul et ses amis venaient de passer � C�sar�e, chez Philippe (verset 8).

Maintenant, s��tant pr�par�s au d�part, ils s�en vont � J�rusalem.

Le mot que nous rendons par nous �tant pr�par�s au d�part signifie litt�ralement : ayant rassembl� nos effets.

Le texte re�u, en changeant une particule du verbe, dit : ayant d�pos� nos effets, c�est-�-dire qu�ils les auraient laiss�s � C�sar�e ou envoy�s en avant.

Ces pr�paratifs s�expliquent, car les voyageurs avaient � parcourir encore 102 kilom�tres, et le transport de la collecte les obligeait � prendre certaines mesures.

Quelques disciples de C�sar�e voulurent aussi accompagner l�ap�tre et ses amis.

Ils les conduisirent cher Mnason, o� les voyageurs devaient loger, d�apr�s des dispositions prises � l�avance.

On ne sait de ce Mnason que ce qu�en dit le texte, c�est-�-dire qu�il �tait de Chypre et ancien disciple, converti peut-�tre depuis la premi�re mission dans sa patrie (Actes 13), ou m�me auparavant (Actes 11:19-20). On suppose qu�il habitait J�rusalem et l�on ajoute qu�il �tait bien pr�cieux pour l�ap�tre d�avoir dans cette ville un ami de toute confiance qui le re��t dans sa maison.

Telle est l�interpr�tation g�n�ralement donn�e, mais on ne peut pas dire qu�elle s�impose comme �vidente.

Il n�est pas dit, dans l�original : �?les disciples nous conduisirent?�, mais seulement : les disciples �?vinrent avec nous, conduisant, chez lequel Mnason nous devions loger?�.

Et au verset 17, l�arriv�e � J�rusalem est pr�sent�e comme un fait post�rieur � l�arriv�e chez Mnason.

Aussi Calvin, Th�odore de B�ze et d�autres traduisent-ils : �?Quelques disciples vinrent aussi de C�sar�e avec nous, amenant avec eux un certain Mnason?�. Ce disciple, qui habitait J�rusalem, se serait donc trouv� alors � C�sar�e, et l�on aurait convenu avec lui qu�il logerait les voyageurs.

Le texte occidental (D, versions syriaques) pr�sente ici une adjonction int�ressante, qui donne un sens nouveau � ce passage obscur : �?Ceux-ci nous conduisirent aupr�s de ceux chez qui nous devions loger; et �tant arriv�s dans un certain village, nous f�mes chez Mnason, de Chypre, ancien disciple. Et sortant de l�, nous v�nmes � J�rusalem, o� les fr�res nous re�urent avec joie?�.

D�apr�s ce texte, Mnason aurait habit� un village entre C�sar�e et J�rusalem, qui servit d��tape � la caravane.

M�me avec le texte des principaux manuscrits, cette explication nous para�t la plus naturelle.

L�ap�tre demande � l�officier romain la permission de lui dire quelque chose.

Peut-�tre veut-il obtenir l�autorisation de parler au peuple. Il se sert de la langue grecque que comprenaient alors tous les Romains cultiv�s.

Mais le tribun s��tonne que Paul s�t cette langue, parce qu�il le soup�onnait d��tre un faux proph�te �gyptien, probablement un Juif qui avait habit� l��gypte, et qui, quelque temps auparavant avait ameut� un grand nombre de rebelles et en avait rassembl� des milliers dans le d�sert, d�o� il voulait les conduire contre J�rusalem, leur promettant qu�arriv�s sur le mont des Oliviers ils verraient tomber les murs de cette ville, s�en empareraient et secoueraient le joug de l�autorit� romaine. Ces faits sont rapport�s par Jos�phe (Guerre des Juifs, II, 13, 5; Antiquit�s Juda�ques, XX, 8, 6), qui ajoute que cette troupe fut dispers�e par le procurateur F�lix, que la plupart des rebelles furent tu�s et que leur chef �chappa par la fuite.

Le tribun appelle ces rebelles des sicaires, c�est-�-dire des hommes du poignard, c�est le nom qu�on donnait � des fanatiques juifs qui, s�unissant aux plus violents des z�lateurs pharisiens, parcouraient le pays, toujours pr�ts � fomenter toutes les s�ditions.

Cette r�ponse de Paul disait � la fois qu�il n��tait pas le rebelle �gyptien et expliquait comment il savait le grec.

Il parle avec une certaine satisfaction de sa ville de Tarse, qui non seulement n��tait pas sans renom, mais �tait alors une des premi�res villes de l�empire (Actes 9:11, note; Actes 22:3).

La foule, quelque agit�e qu�elle fut, voyant que le tribun permettait � son prisonnier de parler, ne put que faire silence, Paul, en m�me temps, fit signe de la main qu�il voulait parler.

Au fond, dans cette multitude mobile, il n�y avait que les instigateurs de l��meute (verset 27) qui fussent r�ellement irrit�s contre l�ap�tre.

Profitant de l�autorisation du tribun et du silence qui s��tait �tabli, l�ap�tre commen�a le discours qui va suivre en langue h�bra�que, c�est-�-dire en aram�en, langue nationale, qui devait plaire � son auditoire (Actes 22:2).

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