Bible Commentaries
Actes 23

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versets 1-35

Paul se trouve pour la premi�re fois devant le sanh�drin, o� avaient comparu son Ma�tre et plus tard les autres ap�tres. Il porte sur cette assembl�e un regard ferme et sans crainte, attestant sa bonne conscience (1 Timoth�e 1:5-19; H�breux 13:18; 1 Pierre 3:16).

Et c�est devant Dieu, ou pour Dieu, � son service, qu�il s�est conduit, en suivant toujours les inspirations de cette bonne conscience (Actes 24:16).

Le verbe que nous traduisons par se conduire d�signe d�ordinaire la conduite d�un citoyen dans l��tat ou dans la cit�. Paul l�applique � l�activit� qu�il a d�ploy�e comme ap�tre dans la cit� de Dieu, qui est l��glise (comparer Philippiens 1:27).

Par cette entr�e en mati�re, il r�futait d�j� les fausses accusations port�es contre lui (Actes 21:28), et il lui e�t �t� facile d�en d�montrer la fausset�, s�il n�avait �t� brusquement interrompu (Actes 24:14-16; Philippiens 3:6).

On s��tonne de voir l�ap�tre prendre la parole dans cette s�ance du sanh�drin, sans y avoir �t� invit� par le pr�sident. Il faut supposer que Luc, press� d�en venir aux faits principaux, a pass� sous silence les formalit�s de l�ouverture de la s�ance, qui lui importaient assez peu.

Paul ne salue pas les membres du sanh�drin du titre respectueux de �?p�res?� (Actes 7:2; Actes 22:1) il n�emploie pas la formule solennelle par laquelle Pierre ouvre son discours (Actes 4:9).

On en a conclu qu�il n�attendait pas de jugement �quitable de cette assembl�e, ou qu�il ne voulait pas, en pr�sence du tribun, para�tre dans une attitude trop humble. Son assurance et la brusquerie de son d�but ont probablement provoqu� l�ordre d�Ananias (voir la note suivante).

Ananias, que l�historien Jos�phe d�peint comme un homme ambitieux, cupide et cruel (Antiquit�s Juives, XX, 9, 2-4), avait �t� �lev� � la dignit� de souverain sacrificateur par H�rode, prince de Chalcis, vers l�an 47.

Quatre ans plus tard, il avait �t� envoy� � Rome, li� de cha�nes, par Quadratus, gouverneur de Syrie, pour r�pondre de violences commises par des z�lotes envers des Samaritains (Jos�phe, Antiquit�s Juives, XX, 6, 2). Il fut acquitt� et r�install� dans sa charge. D�pos� vers la fin du gouvernement de F�lix, il garda une grande influence, due � ses richesses.

D�s les premiers temps de la guerre des Juifs contre les Romains, Ananias p�rit, assassin� par des sicaires (Jos�phe, Guerre des Juifs II, 17, 9).

Tel fut l�homme qui se trouvait alors � la t�te de la th�ocratie juive.

Irrit� de l�assurance avec laquelle Paul, ancien pharisien, devenu apostat, en appelait � sa bonne conscience, malgr� les accusations port�es contre lui, Ananias commanda � ceux qui �taient pr�s de lui, probablement des huissiers (Marc 14:65; Jean 18:22), de le frapper sur la bouche. Il voulait non seulement l�outrager, mais le punir des paroles que cette bouche venait de prononcer.

Que dut penser le tribun militaire, pr�sent � la s�ance (verset 10), lui qui n�avait pas os� frapper un citoyen romain (Actes 22:26 et suivants) ?

Quand on compare les paroles de Paul avec la conduite de J�sus (Jean 18:23), on trouve celle-ci plus calme et plus exempte de toute vivacit� de temp�rament. Mais il ne faut pas exag�rer la diff�rence.

Les mots s�v�res : Dieu te frappera, ne sont ni une impr�cation ni un v�u, mais bien l�annonce proph�tique du juste jugement de Dieu.

De semblables d�clarations se trouvent � chaque page dans les discours des proph�tes, des ap�tres et du Sauveur lui-m�me.

Quant � l��pith�te de muraille blanchie appliqu�e � Ananias (comparez Matthieu 23:27), l�ap�tre l�explique et la Justifie imm�diatement, en prouvant l�hypocrisie du grand pr�tre par le contraste criant qu�il y avait entre sa pr�tention de si�ger pour juger selon la loi, au moment m�me o� il transgressait la loi (comparer verset 5, note).

Souverain sacrificateur de Dieu; ce mot devait faire ressortir la saintet� de la charge que Paul paraissait ne pas respecter. Mais quel contraste avec le caract�re de l�homme !

La r�ponse de Paul est, au premier abord, difficile � comprendre. Aussi a-t-elle tourment� les interpr�tes, qui, � leur tour, l�ont tourment�e par des explications fausses.

La plupart estiment impossible de prendre � la lettre ce mot : Je ne savais pas, et d�admettre que Paul ignorait que celui qui venait d�ordonner de le frapper f�t le souverain sacrificateur.

Comment le disciple de Gamaliel, l�ancien d�l�gu� du sanh�drin � Damas, aurait-il ignor� la dignit� dont �tait rev�tu le pr�sident de cette assembl�e ?

Mais alors que signifie ce mot : Je ne savais pas ?

Les th�ologiens de l��cole de Tubingue n�h�sitent pas � voir dans ces paroles un mensonge. Seulement, pour ne pas l�attribuer � l�ap�tre Paul, ils le placent sous la plume de l�historien des Actes, qui n�aurait consign� ici, comme ailleurs, qu�un r�cit de son invention.

Selon d�autres (Bengel, Olshausen, Neander), ces mots signifieraient : Je ne consid�rais pas, en sorte que l�ap�tre s�excuserait en d�savouant ses paroles.

Paul embarrass�, se repentant de sa passion, ne cherche qu�une excuse.� Neander

Mais quel r�le on fait jouer � cet ap�tre de J�sus-Christ, qui repr�sente ici pour la derni�re fois au milieu de son peuple la sainte cause de l��vangile !

Nous nous attendions � voir ici un ap�tre, rev�tu de la puissance du Saint-Esprit, dans la dignit� sacr�e d�un proph�te de Dieu, et l�on nous montre un Paul descendant, en pr�sence du sanh�drin juif et du tribun romain, jusqu�� la passion, au d�saveu de ses paroles, � l�embarras, au mensonge !� Baumgarten

On comprend donc que d�autres ex�g�tes, Augustin, Calvin, Meyer, Stier, Ebrard, n�aient vu dans ce mot de Paul : Je ne savais pas, qu�une s�v�re ironie � l�adresse de cet Ananias en qui il �tait impossible de reconna�tre un souverain sacrificateur.

S�il l��tait en v�rit�, Paul aurait respect� � son �gard le pr�cepte de l��criture qu�il cite avec v�n�ration (Exode 22:28). Mais il n�est pas m�me n�cessaire d�admettre l�ironie pour interpr�ter dans ce sens la parole de l�ap�tre.

Comme Baumgarten, nous le traduisons ainsi, avec tout le s�rieux qu�y mettait Paul : �?Je ne savais pas qu�il f�t pontife, car, par sa violence, Il se montre, non pas un pontife, mais un tyran?�. C�est l�, au fond, la pens�e de J�sus, qui ne reconnaissait pas pour des serviteurs de Dieu ceux qui, alors, �?s��taient assis sur la chaire de Mo�se?� (Matthieu 23:2).

Il faut remarquer que le mot souverain sacrificateur est sans article, parce qu�il est consid�r� comme un simple attribut, et un attribut que Paul ne veut pas reconna�tre � un tel homme. Aussi aucune r�clamation ne s��l�ve plus dans une assembl�e o� Ananias �tait ha�, et Paul peut profiter de ce silence pour porter sa d�fense sur un autre point.

Mentionnons enfin l�explication d�apr�s laquelle Paul ne se serait pas rendu compte d�o� partait l�ordre de le frapper et l�aurait attribu� � un membre quelconque du sanh�drin (Chrysostome, Z�ckler, Blass).

Son ignorance est mise par quelques-uns sur le compte de sa mauvaise vue. �?Il n�est pas si facile, dit M. Barde, m�me � une vue exerc�e, de discerner, une assembl�e d�une cinquantaine de membres, d�o� vient de partir une interjection. Et c�est � peu pr�s impossible � une vue mauvaise comme l��tait celle de Paul?�.

Plusieurs pr�f�reront recourir � cette supposition, assez vraisemblable en elle-m�me, parce qu�elle permet de laisser aux mots : Je ne savais pas, leur sens premier et naturel.

On peut invoquer en sa faveur le d�but de l�apostrophe de Paul : Toi aussi; l�ap�tre para�t prendre Ananias pour un juge quelconque.

D�autre part, on peut lui opposer la r�ponse de Paul : Je ne savais pas qu�il fut souverain sacrificateur.

Si l�ap�tre avait ignor� de qui provenait l�ordre de le frapper, il aurait dit plut�t : Je ne savais pas que le souverain sacrificateur avait parl�.

Malgr� cette difficult�, nous tenons la derni�re explication pour pr�f�rable.

Dans un tel moment et dans une telle assembl�e, Paul vit clairement qu�il ne pouvait pas reprendre le discours commenc� et dans lequel il se proposait de faire son apologie (verset 1).

Aussi, avec une grande pr�sence d�esprit, il porte la lutte sur un point qui pouvait int�resser � la sainte cause qu�il d�tendait toute la partie du conseil qui n�avait pas abandonn� les grands principes de la r�v�lation.

C��tait le parti des pharisiens, oppos� � celui des sadduc�ens.

Il s��crie dans le sanh�drin, de mani�re que ses paroles soient entendues de tous : Je suis pharisien, fils de pharisiens.

On a pr�tendu qu�il ne pouvait, sans trahir la v�rit�, se d�clarer pharisien, fils de pharisien. Mais partout et toujours il se fait gloire d�appartenir, comme Juif, � ce parti, retenant soigneusement ce qu�il avait de vrai, tout en en combattant les erreurs (Actes 24:15; Philippiens 3:5).

Et, en consid�rant les grandes doctrines qu�il va invoquer, l�esp�rance, la r�surrection, il pouvait se d�clarer, avec une joyeuse conviction, pour les pharisiens, qui soutenaient ces v�rit�s, contre les sadduc�ens, qui les niaient (verset 8).

Mais c�est pr�cis�ment ici qu�on peut reprocher � l�ap�tre de ne pas tenir un compte exact des faits.

Est-ce bien au sujet de l�esp�rance de son peuple, de la r�surrection des morts qu�il avait �t� mis en jugement ?

� prendre les choses rigoureusement � la lettre, non. Paul, en effet, �tait accus� (Actes 21:28) d�enseigner d�une mani�re contraire � la loi, et la principale cause de l�animosit� de ses pers�cuteurs �tait qu�il se pr�tendait charg� par Dieu d�annoncer aux pa�ens l��vangile de son royaume (Actes 22:21-22).

Voici ce qu�on peut dire pour d�fendre la conduite de l�ap�tre en cette circonstance.

En pr�chant la gr�ce, il �tablissait la loi; en proclamant l�universalit� du salut, et en se consacrant � publier ce salut parmi les nations, il ne faisait qu�accomplir les proph�ties de l�Ancien Testament.

Ainsi le fondement de sa doctrine, et l�objet de ce travail dont ses adversaires lui faisaient un crime, �tait bien (Romains 3:31) l�esp�rance d�Isra�l, c�est-�-dire (tel est le sens du et) la r�surrection des morts. Ne pouvant, dans une telle assembl�e, entamer une discussion dogmatique, il nomme le grand sujet de la pr�dication qu�il faisait entendre partout et en toute occasion (Actes 17:32; Actes 24:15-21; Actes 26:23; 1 Corinthiens 15:12).

Mais ces explications ne satisfont pas en tout point. On peut trouver que Paul n�avait pas le droit de se proclamer pharisien, sans ajouter aucune r�serve, et qu�il a fait preuve de trop d�habilet� en se disant mis en cause pour la doctrine de la r�surrection.

Si l��tude impartiale du texte, dirons-nous avec M. Barde, ne nous am�ne pas � une intelligence satisfaisante de la conduite de l�ap�tre dans cette circonstance, mieux vaut l�avouer loyalement. Paul n�a pr�tendu nulle part � l�infaillibilit�.

Mais nous ajouterons, avec le m�me auteur, cette r�flexion �quitable : �?Nous connaissons trop peu une foule de circonstances de ce proc�s pour porter un jugement d�finitif?�, M. Weiss pr�tend d�ailleurs, en se fondant sur l�imparfait (en grec participe pr�sent) : comme il disait cela (verset 7), que Luc nous a conserv� seulement, au verset 6, une parole r�sumant la harangue de Paul, et que celui-ci a pu expliquer en quel sens il se r�clamait du parti pharisien.

Voir, sur les sectes des pharisiens et des sadduc�ens, Matthieu 3:7, 1re note.

Ces derniers niaient la vie � venir, le monde des esprits, l�existence des anges, � plus forte raison la r�surrection.

Les pharisiens, au contraire, admettaient l�un et l�autre, c�est-�-dire la r�surrection et le monde invisible, peupl� des esprits glorifi�s et des anges de Dieu.

Donc Paul se sentait infiniment plus rapproch� des pharisiens que des saduc�ens, et il devait d�sirer faire sentir aux premiers ces points de contact entre eux et lui, et ainsi les int�resser � sa cause et � celle de l��vangile.

C�est ce qui l�gitimerait son proc�d�, qui divisa ces deux partis.

Quelques-uns des scribes, ou docteurs de la loi, du parti pharisien, prennent la parole au milieu du bruit, pour proclamer l�innocence de Paul; ils admettent m�me la possibilit� qu�il ait eu des r�v�lations du ciel. Ils ne l�affirment pas, mais laissent la question en suspens, en ces termes prudents : mais si un esprit ou un ange lui a parl� ?�qu�avons-nous � dire ? Nous achevons ainsi la phrase suspendue (Jean 6:62; Romains 9:22).

Le texte re�u la compl�te par ces mots, qui se lisent dans quelques majuscules, et la plupart des minuscules, mais qui sont emprunt�s � Actes 5:39 : ne combattons pas contre Dieu.

Il n�y a pas de doute, quoi qu�en dise Meyer, que cette parole des scribes ne soit une allusion aux r�cits que Paul avait faits la veille (Actes 22:6; Actes 22:17-18), et dans lesquels les sadduc�ens ne pouvaient voir que des impostures.

Le tribun de la cohorte, pr�sent � cette s�ance du sanh�drin, dont il attendait plus de lumi�re sur son myst�rieux prisonnier (Actes 22:30), voyant le tumulte augmenter autour de lui, craignit pour sa vie, dont il �tait responsable, et, pour la seconde fois (Actes 22:24), il le mit en s�ret� dans la forteresse.

C�est de l� que la troupe dut descendre pour l�enlever du milieu du sanh�drin.

Paul, dans les dangers et les souffrances qu�il endurait alors et qui l�attendaient dans sa longue captivit�, avait grand besoin de ce courage que le Seigneur lui inspire.

Ce qu�il lui r�v�le sur le t�moignage qu�il aura � rendre � Rome (grec) des choses touchant moi, �tait tout � fait en harmonie avec la propre pens�e de l�ap�tre (Actes 19:21; Romains 15:23).

Plan

Le complot ourdi contre Paul et d�nonc� au tribun

a) Le guet-apens projet�. Le lendemain matin plus de quarante Juifs s�obligent par un v�u � ne manger ni boire qu�ils n�aient tu� Paul. Ils font part de leur projet au sanh�drin et lui demandent de solliciter du tribun une nouvelle comparution du prisonnier�; ils le tueront pendant qu�on l�am�nera (12-13).

b) Le neveu de Paul aupr�s du tribun. Le fils de la s�ur de Paul entend parler du complot et vient le r�v�ler � Paul. Celui-ci prie un des centurions de conduire le jeune homme au tribun. Le tribun le conduit � l��cart et re�oit sa communication. Il lui recommande le silence (16-22).

Le tribun prend ses mesures pour le transfert de Paul � C�sar�e

a) L�escorte command�e. Deux centurions re�oivent l�ordre de tenir pr�ts pour neuf heures du soir des fantassins et des cavaliers dont le nombre leur est prescrit, et des montures pour Paul, afin de le mener au gouverneur (23, 24).

b) Lettre � F�lix. Claude Lysias expose au gouverneur F�lix l�arrestation de Paul, sa comparution devant le sanh�drin, le complot des Juifs contre lui, qui a motiv� son envoi � C�sar�e, o� le tribun a assign� ses accusateurs (23-30).

c) Le voyage. Paul pr�sent� � F�lix. Les troupes � pied escortent Paul jusqu�� Anlipatris, d�o� elles retournent � J�rusalem. Les cavaliers l�am�nent � C�sar�e, remettent la lettre du tribun au gouverneur, et lui pr�sentent Paul. F�lix la lit, s�informe de son pays d�origine, et, apprenant qu�il est de Cilicie, dit qu�il l�entendra en pr�sence de ses accusateurs. Il ordonne de le garder dans le pr�toire d�H�rode (31-35).

12 � 35 complot des Juifs contre Paul, Paul est conduit � C�sar�e

Grec : les Juifs s�anath�matis�rent, disant ne manger ni boire�c�est-�-dire qu�ils prononc�rent contre eux-m�mes la plus rigoureuse excommunication appel�e en h�breu cherem (Ainsi verset 14).

Il est probable que ce complot fut tram� � l�instigation de ces m�mes Juifs d�Asie qui, l�avant-veille d�j�, avaient voulu tuer Paul (Actes 21:27-31).

Les conjur�s, ne pouvant atteindre Paul s�il restait dans la forteresse, s�adressent aux membres du sanh�drin, et leur demandent d�obtenir du tribun, au nom du sanh�drin, de faire para�tre Paul une seconde fois devant cette assembl�e, sous pr�texte de s�informer plus exactement de son affaire.

Les assassins se chargent du reste, sans que les membres du sanh�drin aient � s�en m�ler; ils sont pr�ts � tuer l�ap�tre, avant qu�il approche du sanh�drin et paraisse devant lui.

Ainsi, par une direction de la providence qui veillait sur lui, l�ap�tre �chappa d�un danger imminent, et les conjur�s ne recueillirent que leur anath�me.

Nous apprenons, par ce r�cit, que Paul avait une s�ur mari�e � J�rusalem, et c�est du fils de cette s�ur que Dieu se servit pour le sauver.

Paul, malgr� l�assurance qui lui avait �t� donn�s par le Seigneur (verset 11), averti par son neveu, ne n�glige rien pour obtenir la protection du tribun militaire.

Celui-ci, qui joue un beau r�le dans toute cette histoire, re�oit le jeune homme, le prend par la main, le m�ne � l��cart pour l�encourager � parler, et, ayant tout appris de lui, l�invite � ne dire � personne ce qu�il vient de lui communiquer.

Ce silence �tait n�cessaire � l�ex�cution de son plan. Tout concourt, sous la direction de Dieu, � conserver la vie du grand ap�tre.

Le tribun militaire prend des pr�cautions telles, que non seulement Paul sera conduit � C�sar�e sain et sauf (grec sauv� au travers), mais que toute r�volte qui se produirait parmi les Juifs serait aussit�t r�prim�e.

Il appelle deux des centeniers (grec), certains deux des centeniers, expression qui d�signe ces deux officiers comme jouissant de la confiance particuli�re de leur chef.

Outre les deux cents soldats d�infanterie et soixante-dix de cavalerie, il met sur pied deux cents hommes de troupes l�g�res, dont il est difficile de d�terminer l�arme, parce que le mot dont se sert Luc est inconnu dans le Nouveau Testament et dans la litt�rature grecque.

Nos versions traduisent par archers; Rilliet par troupes l�g�res.

Il fallait encore des montures pour le prisonnier et ceux � la garde desquels il �tait confi�.

Tout ce convoi devait �tre pr�t � partir d�s la troisi�me heure de la nuit, c�est-�-dire neuf heures du soir.

Paul devait �tre livr� au gouverneur Antonius F�lix, affranchi de la famille imp�riale et fr�re de Pallas, le favori de Claude. Il fut procurateur de Jud�e, probablement de 52 � 60.

Tacite (Histoires V, 9) nous l�a fait conna�tre en ces termes : �?Il exer�a un pouvoir royal avec l��me d�un esclave, en se livrant � toute sorte de cruaut�s et de d�bauches?� (voir Actes 24:26-27).

Comparer le tableau du Gouvernement de F�lix, et de son �mule Cumanus, dans Tacite, Annales XII, 54. D�apr�s Jos�phe (Antiquit�s Juives, XX, 6; Guerre, II, 12), F�lix fut le successeur de Cumanus.

Le tribun militaire, Claude Lysias (Actes 22:28, note), tout pa�en qu�il �tait, montra dans toutes ces transactions un caract�re bien sup�rieur � celui des Juifs.

Sa lettre � F�lix rend un compte exact de ce qui venait de se passer, sauf un d�tail qui l�a fait accuser de mensonge par quelques ex�g�tes (Reuss dit : �?un effront� mensonge?�) : il pr�tend avoir enlev� Paul (que les Juifs voulaient tuer), ayant appris qu�il �tait Romain (Actes 21:31-33).

Or, � ce moment, Lysias ne savait pas encore que Paul �tait Romain, il ne l�apprit que plus tard (Actes 22:25 et suivants). Il y a l�, en effet, une inexactitude.

Mais le commandant arracha une seconde fois le prisonnier aux Juifs, craignant qu�il ne f�t mis en pi�ces par eux (verset 10). et cette fois c��tait r�ellement le citoyen romain qu�il prot�geait.

Le texte de la lettre pr�sente plusieurs variantes.

Au verset 29, le texte occidental porte : �?Qu�il n��tait accus� de rien de plus que touchant la loi de Mo�se et touchant un certain J�sus?�.

Au verset 30 le texte re�u ajoute : dress� par les Juifs. Codex Sinaiticus, A, ont : dress� de leur part. Ces deux manuscrits omettent : sans retard.

Le texte re�u, avec Codex Sinaiticus, etc., termine la lettre par la formule de salutation : porte-toi bien, qui manque dans B, A.

Les soldats de l�infanterie, n��tant plus n�cessaires � la protection du prisonnier, n�all�rent que jusqu�� Antipatris, laissant les cavaliers poursuivre jusqu�� C�sar�e, tandis qu�eux-m�mes retourn�rent � J�rusalem.

Antipatris, situ�e entre Lydde et C�sar�e, avait �t� fond�e par H�rode le Grand, qui la nomma ainsi en l�honneur de son p�re Antipater.

Cette ville �tait �loign�e de J�rusalem de 42 milles romains (63 kilom�tres). On a accus� Luc d�erreur, parce qu�il para�t dire que les troupes franchirent en une nuit cette distance et retourn�rent le lendemain jusqu�� leur forteresse. Mais son indication peut �tre entendue en ce sens, que les troupes partirent de nuit, selon l�ordre re�u, et que le lendemain de leur arriv�e � Antipatris, elles se remirent en route pour retourner � J�rusalem.

Je t�entendrai signifie : je te ferai subir un interrogatoire en r�gle.

Il fallait, en effet, pour cela que les accusateurs se fussent pr�sent�s devant F�lix, comme ils y avaient �t� engag�s par le tribun militaire (verset 30).

Le pr�toire d�H�rode �tait un palais b�ti par H�rode le Grand et qui servait de r�sidence au gouverneur romain.

Le fait que Paul fut gard� dans cette demeure, et non dans une prison ordinaire, peut �tre consid�r� comme une faveur. Et cette faveur, il la dut probablement, comme le pense Meyer, � la lettre de Lysias, qui d�clarait ce prisonnier citoyen romain et, de plus, innocent de tout d�lit qui m�rit�t la mort ou m�me la prison (verset 29).

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