Bible Commentaries
Actes 25

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versets 1-27

1 � 12 Paul devant Festus

Porcius Festus, successeur de F�lix (Actes 24:27), venait d�arriver dans la province qu�il devait administrer, dans son gouvernement (grec �parchie, d�o� le titre d��parques donn� aux gouverneurs).

C��tait sous le r�gne de N�ron, l�an 60 ou 61 de notre �re (Jos�phe, Antiquit�s Juives, XX, 8, 9; Guerre des Juifs, II, 14, 1).

Cette indication correspond � la chronologie des Actes, o� partout Luc se montre exactement instruit des choses de son temps. Festus mourut d�j� en 62, deux ans apr�s �tre entr� en charge. Jos�phe dit fort peu de choses de lui, mais donne � penser qu�il administra le pays avec justice, et notre r�cit ne d�ment point ce jugement.

Le gouverneur r�sidait � C�sar�e (Actes 8:40, note), mais il �tait naturel que, t�t apr�s son av�nement, il se rendit � J�rusalem, la capitale religieuse du pays, pour se faire pr�senter les autorit�s Juives qui y r�sidaient.

Ces mots : les principaux sacrificateurs (au pluriel, d�apr�s Codex Sinaiticus, B, A, C) et les premiers d�entre les Juifs, d�signent les membres du sanh�drin, pr�tres et anciens.

Ils saisissent la premi�re occasion qui s�offre � eux pour s�efforcer d�obtenir de Festus ce que son pr�d�cesseur leur avait refus�, c�est-�-dire que Paul f�t livr� entre leurs mains.

Il ne s�agit que de leur accorder une gr�ce, une faveur; ils demandent celle-ci contre Paul, avec des intentions qui lui sont hostiles; et, en pr�sentant cette demande, ils sont (grec) faisant une emb�che pour le tuer en chemin.

Ils se proposent de renouveler avec plus de suc�es le complot meurtrier qu�ils avaient d�j� tram� contre lui (Actes 23:14-15).

Grec : Que les puissants d�entre vous descendent avec moi (� C�sar�e), c�est-�-dire ceux qui exercent le pouvoir.

M. Blass traduit : que ceux d�entre vous qui le pourront. Le mot de l�original, dit-il, ne se trouve pas dans le Nouveau Testament avec le sens de principaux, et c�est d�j� aux principaux et � eux seuls (verset 2) que Festus parle (comparer cependant 1 Corinthiens 1:26).

Qu�ils l�accusent, s�il y a quelque chose de mauvais en cet homme, s�il a commis quelque iniquit� (grec), quelque chose qui ne soit pas � sa place, dans l�ordre (m�me expression Luc 23:41)

En attendant, d�clare Festus, Paul est en prison � C�sar�e, et il y restera.

Bien qu��nonc�e en termes indirects, la d�cision du gouverneur est positive. Soit qu�il eut p�n�tr� les desseins des chefs du peuple (verset 16 le ferait supposer), soit que sa principale raison f�t r�ellement la bri�vet� de son s�jour � J�rusalem, Festus refuse nettement aux Juifs la faveur qu�ils demandent.

Le procurateur pa�en, inspir� par les principes du droit romain, se montre plus juste que les chefs d�Isra�l, anim�s d�un esprit de corruption et de mensonge.

Les Juifs ont donc r�ellement accept� l�invitation du gouverneur et se sont rendus � C�sar�e pour accuser Paul.

Luc ne dit pas quelles accusations ils port�rent contre Paul, les supposant connues par les r�cits pr�c�dents. la r�ponse de Paul (verset 8) les indique d�ailleurs clairement.

Luc se borne � remarquer qu�ils ne pouvaient les prouver.

Il para�t donc que les Juifs r�p�taient contre Paul leurs accusations ordinaires d�avoir enseign� contrairement � la loi juive et profan� le temple (Actes 21:28; Actes 24:5), � quoi ils ajoutaient quelque d�lit politique (contre C�sar), ce qui eut �t� beaucoup plus grave aux yeux du gouverneur romain, s�il y avait ajout� foi (Actes 17:7; Jean 19:12).

Festus, malgr� le refus qu�il avait pr�c�demment oppos� aux Juifs (verset 4), ou plut�t � cause de ce refus m�me, d�sirait d�buter dans ses hautes fonctions par quelque acte qui leur montr�t sa bonne volont�.

De l� la proposition qu�il fait � Paul. Il ne devait gu�re s�attendre � ce que Paul l�accept�t, mais il se donnait au moins le m�rite d�avoir voulu �tre agr�able aux Juifs.

Festus devait demander � Paul son assentiment et ne pouvait de sa propre autorit� d�cider que le proc�s aurait lieu � J�rusalem, car, en sa qualit� de citoyen romain, Paul relevait de la justice de l�empereur, et le gouverneur n�avait pas le droit de le distraire de la juridiction de C�sar pour le livrer � un autre tribunal, le sanh�drin.

Il s�agissait bien, en effet, de le faire juger � J�rusalem par le sanh�drin; seulement pour rassurer Paul et le gagner, si possible, � son projet Festus lui promet qu�il sera pr�sent � la s�ance.

Il ajoute, comme dit Bengel : �?d�une mani�re sp�cieuse?�, devant moi.

Paul se consid�re comme plac� (grec se tenant debout) devant le tribunal de C�sar, parce que tout magistrat romain rendait la justice au nom de l�empereur.

L�, ajoute-t-il (grec), il faut que je sois jug�. Et il donne les raisons de ce cat�gorique il faut.

C�est d�abord qu�il est innocent � l��gard des Juifs et peut, par cons�quent, r�cuser leur juridiction.

Les Juifs, je ne leur ai fait aucun tort.

Et ici il en appelle � la conscience de son juge lui-m�me : comme toi aussi tu le reconnais tr�s bien; Paul le conclut de la proposition que Festus vient de lui faire (verset 9), Festus ne laisserait pas libre de choisir ses juges un homme qu�il croirait vraiment coupable.

Comparer aussi le r�cit de Festus, versets 17-19.

Les Juifs �cart�s, reste C�sar � qui ils m�accusent d�avoir manqu�; s�il en est ainsi, si (grec) je suis dans l�injustice, si j�ai commis une action digne de mort, qu�on me mette � mort; mais si cette seconde accusation est aussi fausse que la premi�re, nul ne peut (selon les r�gles du droit) me livrer � eux (grec me livrer par gr�ce, par faveur, par complaisance pour eux).

Paroles qui devaient �tre toutes puissantes sur la conscience d�un magistrat romain.

Paul conclut en pronon�ant, selon le droit de tout citoyen romain, la parole d�cisive : J�en appelle � C�sar ! Sans aucun doute, l�ap�tre parle avec tant d�assurance, parce qu�il a dans la pens�e la promesse de son Ma�tre (Actes 23:11).

Chaque magistrat romain avait un conseil, dont les membres portaient le titre d�assesseurs, il devait prendre leur avis dans les cas graves.

L�appel � l�empereur pouvait �tre �cart� lorsque les motifs invoqu�s �taient manifestement insuffisants. Festus annonce � Paul que sa demande est accueillie, et ainsi s�accomplit la destin�e de l�ap�tre.

Plan

Festus expose � Agrippa le cas de Paul

Agrippa et B�r�nice viennent � C�sar�e saluer Festus. Celui-ci parle au roi du prisonnier que F�lix lui a laiss�; il raconte les sollicitations que lui adress�rent � J�rusalem les autorit�s juives, son refus de le leur livrer sans jugement, le proc�s ouvert � C�sar�e, o� les Juifs pr�sent�rent des griefs tout diff�rents de ceux qu�il attendait, des dissentiments d�ordre religieux, relatifs � un certain J�sus, mort, que Paul pr�tendait �tre vivant�; il ajoute que Paul a rejet� sa proposition d��tre jug� � J�rusalem et en a appel� � l�empereur. Agrippa exprime le d�sir d�entendre Paul. Festus lui dit qu�il l�entendra le lendemain (13-22).

Paul compara�t en audience solennelle devant Agrippa et B�r�nice

Le lendemain, se r�unit une assembl�e brillante : Agrippa et B�r�nice, des officiers, les principaux personnages de C�sar�e. Paul est amen�. Festus le pr�sente au roi, disant que les Juifs ont r�clam� son supplice, mais qu�il n�a trouv� en lui rien qui m�rit�t la mort�; qu�il a r�solu de l�envoyer � C�sar, mais ne sait qu��crire � son sujet�; telle est la raison pour laquelle il le fait venir devant le roi, car il lui para�t absurde d�envoyer un prisonnier sans indiquer les charges relev�es contre lui (23-27).

13 � 27 visite d�Agrippa et de B�r�nice

Saluer signifie rendre ses hommages, car Agrippa, malgr� son titre de roi, devait cet acte de courtoisie au repr�sentant de l�empereur dont il �tait le vassal.

H�rode Agrippa II �tait le fils de celui dont la mort a �t� racont�e Actes 12:20 et suivants

L�empereur Claude, � la cour duquel il avait �t� �lev�, lui avait donn�, vers l�an 50 avec le titre de roi, la petite principaut� de Chalkis dans le Liban avec le droit de faire la police du temple et de nommer le souverain sacrificateur.

En 53, il re�ut, en �change de Chalkis, les t�trarchies de Philippe et de Lysanias, au nord-est de la Palestine (Luc 3:1). Ses domaines furent encore agrandis par N�ron. Il v�cut jusqu�� la troisi�me ann�e du r�gne de Trajan (98-117). Ce prince r�sidait ordinairement � J�rusalem.

Dou� de quelques bonnes dispositions, mais faible, il re�ut une vive impression des paroles de Paul (Actes 26:28).

B�r�nice �tait la s�ur d�Agrippa II et vivait alors avec lui. Veuve d�un prince de Chalkis, son oncle, elle �pousa en secondes noces Pol�mon, roi de Cilicie; mais bient�t elle se s�para de lui pour revenir vivre avec son fr�re. Plus tard, elle devint c�l�bre comme favorite de Titus (Su�tone, 7). Racine l�a repr�sent�e, en l�id�alisant, dans sa trag�die de B�r�nice.

Le texte re�u porte : demandant son jugement.

La variante de Codex Sinaiticus, B, A, C : sa condamnation, est admise par tous les critiques. Elle exprime mieux la haine des Juifs.

Le terme livrer un homme par gr�ce, par faveur marque la r�probation que soul�ve chez ce Romain une demande aussi contraire au droit.

Le texte re�u porte : livrer un homme � la mort ou � la ruine, contre Codex Sinaiticus, B, � C, versions.

Festus, par �gard pour H�rode, d�signe les croyances des Juifs par un terme qui ne se prenait pas n�cessairement en mauvaise part, et signifiait, selon l��tymologie, crainte des dieux (comparer Actes 17:22, 2e note). Par l�emploi de ce terme, il �vitait de formuler sa propre appr�ciation de ces croyances, qu�il tenait sans doute pour des superstitions.

Le gouverneur romain parle d�un certain J�sus avec une superbe indiff�rence, que son ignorance excuse, et qui est bien moins coupable que la haine des Juifs. L�opinion de Paul que J�sus vit, c�est-�-dire qu�il est ressuscit�, ne trouve gu�re de cr�dit chez Festus; il le marque en employant un mot m�prisant qui revient � dire : Paul pr�tend avec une certaine vanterie (comparer Romains 1:22).

Grec : En ayant appel� (demandant) � �tre r�serv� (ou gard� en prison) pour la connaissance de S�bastos.

S�bastos signifie : Celui qui doit �tre v�n�r�.

Augustus avait pour les Romains le m�me sens et tous les empereurs ont port� ce titre depuis Octave.

Comme Juif, Agrippa dut �prouver quelque int�r�t pour d�homme dont Festus venait de lui parler; de l� son d�sir de l�entendre lui-m�me.

Grec : Je voulais l�entendre; l�imparfait n�indique pas que son d�sir f�t d�j� ancien, mais qu�il en subordonne la r�alisation au bon plaisir de Festus.

Le gouverneur, de son c�t�, ne demandait pas mieux, esp�rant que l�opinion du prince Juif pourrait l�aider � sortir de l�embarras o� il �tait (versets 20, 26). C�est ce que donne � entendre sa prompte r�ponse : Demain tu l�entendras.

Il faut bien se rendre compte de la nature de cette assembl�e et du but du discours que Paul y prononcera (Actes 26).

L�ap�tre en a appel� � C�sar; le gouverneur a prononc� que cet appel aura son effet (verset 12). Il ne s�agit donc plus ici d�un jugement.

Si Festus a choisi la salle d�audience, c�est que c��tait sans doute le local le mieux appropri� � une telle assembl�e; s�il y invite les chefs des cohortes (il y en avait cinq � C�sar�e, Jos�phe, Guerre des Juifs, III, 4, 2) et les principaux personnages de la ville, c��tait pour faire honneur au roi Agrippa.

Il d�sirait conna�tre l�opinion de celui-ci sur ce singulier prisonnier, dont il ne savait que penser. Il le croyait innocent (verset 25); mais en pr�sence de l�insistance des Juifs � l�accuser, il �tait bien aise de pouvoir s�appuyer de l�avis d�un prince de leur nation.

L�assembl�e ainsi form�e, l�ap�tre fut amen�, charg� de cha�nes (Actes 26:29).

Les paroles de Festus nous montrent qu�aux chefs du peuple juif s��tait jointe toute une multitude fanatis�e qui demandait � grands cris la mort de l�ap�tre (comparer Actes 22:22).

Luc n�avait pas rapport� ce d�tail dans son r�cit de la visite de Festus � J�rusalem (verset 7).

Telle est la traduction la plus autoris�e du texte de Codex Sinaiticus, B, A, C.

Le texte re�u porte : �?ayant reconnu qu�il n�a rien fait�et lui-m�me en ayant appel�j�ai r�solu?�.

Mais l�innocence reconnue de Paul n��tait pas un motif de l�envoyer � C�sar; tout au contraire ! (Actes 26:32)

L�enqu�te ou plut�t le simple examen du cas de Paul ne devait pas �tre suivi d�une sentence, puisque son sort �tait d�j� officiellement r�gl� (verset 12).

Mais le gouverneur, en envoyant Paul � Rome, devait �crire au ma�tre (grec au seigneur, titre adopt� par les successeurs de Tib�re), c�est-�-dire faire un rapport.

Or, ne trouvant en Paul aucun d�lit politique et n�ajoutant pas foi aux accusations religieuses des Juifs, qu�il ne comprenait m�me pas, on con�oit qu�il n�e�t rien de certain � �crire. Et comme un tel proc�d� serait d�raisonnable, il esp�rait que le r�sultat de l�entrevue avec Paul et l�avis d�Agrippa pourraient le tirer de cette position embarrass�e.

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Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur Acts 25". "Bible annotée". https://beta.studylight.org/commentaries/fre/ann/acts-25.html.