Bible Commentaries
Actes 7

Bible annotéeBible annotée

versets 1-60

1 � 53 discours d��tienne

Mais, tandis que tous les membres du sanh�drin ont les yeux arr�t�s sur �tienne, qui se tient devant eux, le visage rayonnant d�une paix divine et d�un saint enthousiasme (Actes 6:15), le souverain sacrificateur rompt le silence pour lui demander de s�expliquer sur l�accusation produite contre lui (Actes 6:11; Actes 6:13; Actes 6:14).

Le sens aussi bien que le but de ce long discours d��tienne n�appara�t pas clairement au premier abord.

En particulier, on ne voit pas le rapport qu�il pouvait y avoir entre l�accusation formul�e contre lui et cet expos� de l�histoire d�Isra�l.

Quelques critiques en ont conclu que le discours n��tait pas authentique; mais son authenticit� ressort de cette difficult� m�me,

car on peut hardiment affirmer qu�un r�dacteur tout � fait ind�pendant de la tradition et n�ayant, pour composer cette apologie, d�autre donn�e que la situation indiqu�e et surtout le principal chef d�accusation, ne serait gu�re arriv� � se renfermer dans un cercle d�id�es qui semble si �trangement �loign� des faits et int�r�ts de la cause� Reuss

Si l�on demande encore comment ce discours a �t� recueilli et transmis � l�auteur du livre des Actes, il est naturel de supposer que quelqu�un des auditeurs d��tienne, favorable � l��vangile (comparez Actes 6:7), en a fait une relation qui circulait parmi les disciples et est ainsi parvenue dans les mains de Luc. L�existence d�une telle relation est d�autant plus probable que celle-ci rapportait les derni�res paroles du martyr. Elle fut d�ailleurs d�une r�daction facile, puisque tous les faits historiques rappel�s par �tienne �taient connus de ses auditeurs et qu�il ne leur fallut aucun effort de m�moire pour les retenir.

Le but d��tienne �tait double : se justifier de l�accusation de blasph�mer Dieu, de m�priser sa loi et son temple; retourner cette accusation contre ses adversaires en leur faisant sentir qu�ils �taient rebelles � Dieu et � ses desseins de mis�ricorde, comme leurs p�res l�avaient �t� de tous temps.

L�expos� historique qu�il entreprend �tait propre � atteindre ce double but.

D�abord, en s�effa�ant lui-m�me, pour ne parler que de faits entour�s de la v�n�ration de tous ses auditeurs, �tienne parvenait � se faire �couter d�eux, quels que fussent leur irritation et leur mauvais vouloir (Actes 6:12); puis, par la mani�re dont il parlait de ces faits, il convainquait ses juges de l�inanit� du reproche qu�on lui faisait d��tre un contempteur des glorieuses traditions de son peuple.

Comment aurait-il pu se rendre coupable des blasph�mes qui lui �taient imput�s, lui qui parlait avec cette foi vivante, cette pi�t�, cette adoration du Dieu de gloire et des r�v�lations qu�il a de tous temps accord�es � ceux qui s�attendaient � lui, qui racontait avec �motion la vocation et l��uvre de Mo�se qui retra�ait avec une respectueuse admiration la construction du temple ?

Mais, tout en d�truisant ces imputations calomnieuses, �tienne pr�parait ses auditeurs � recevoir les id�es nouvelles et hardies qui avaient pu y donner lieu.

S�il s��tend, au d�but, sur l��poque patriarcale et rel�ve les communications divines que re�urent en divers lieux Abraham et ses descendants n�est-ce point pour insinuer que la pr�sence de Dieu n�est pas li�e au sanctuaire de J�rusalem ? Il revient � cette id�e en racontant l��rection de ce sanctuaire m�me (versets 48-50).

La conclusion qu�on en pouvait tirer, c�est que le temple n��tait point immuable et que le culte qu�on y c�l�brait devrait un jour faire place � ce que J�sus appelait l�adoration en esprit et en v�rit� (Jean 4:21-24; Actes 6:14, note).

Mais si �tienne a eu l�intention de relever incidemment cette v�rit�, le but principal de son discours �tait de faire ressortir qu�� toutes les �poques Isra�l a r�pondu aux bienfaits de Dieu par l�ingratitude et la r�volte.

Il pr�sente � ses auditeurs l�histoire du peuple �lu comme un v�ritable miroir dans lequel ils pouvaient se reconna�tre et se convaincre qu�ils se montraient, en dignes fils de leurs p�res, rebelles eux aussi aux desseins de la mis�ricorde divine.

N��taient-ils pas les trop fid�les imitateurs de ces hommes qui avaient vendu Joseph, repouss� Mo�se et pers�cut� les proph�tes ? Et ne venaient-ils pas de combler la mesure des iniquit�s accomplies par leurs anc�tres en tuant le Messie ?

Telle est la s�v�re et hardie conclusion du discours (versets 51-53); elle fournit la clef de celui-ci.

On peut admettre qu��tienne se proposait de terminer par un appel � la repentance et � la foi en J�sus-Christ. Son expos� historique lui en fournissait naturellement le th�me : chacun des serviteurs de Dieu repouss�s par les Isra�lites �tait devenu dans la suite leur bienfaiteur, Joseph en accueillant sa famille en �gypte, Mo�se en conduisant son peuple hors de la terre de servitude.

�tienne pouvait conclure de ces exemples que J�sus de m�me, livr� et mis � mort par les Juifs, deviendrait leur Lib�rateur, s�ils se tournaient vers lui avec foi. Mais l�irritation de ses auditeurs ne lui permit pas de leur adresser cette supr�me exhortation et l�obligea de terminer son discours sur des paroles de condamnation.

�tienne s�adresse � son auditoire en termes pleins de respect et d�affection.

Tous les Isra�lites �taient pour lui des fr�res; mais il honore du titre de p�res les membres du sanh�drin, qui, en g�n�ral �taient des hommes �g�s (comparer Actes 22:1).

Le Dieu de la gloire, qui appara�t dans la gloire, dans l��clat de la lumi�re c�leste. L��ternel se r�v�lait dans cette gloire (Exode 24:16; Exode 33:18; Exode 40:34; �sa�e 6:3; Luc 2:9). Elle est mentionn�e et jointe au nom de Dieu comme un attribut, parce que diverses r�v�lations de ce Dieu vont �tre racont�es. Bient�t d�ailleurs �tienne la contemplera de ses propres yeux (verset 55).

Le livre de la Gen�se rapporte (Gen�se 11:31-32) qu�Abraham sortit d�Ur, en Chald�e, avec son p�re et toute sa famille pour aller au pays de Canaan qu�il vint � Charran, qu�il y demeura, et que son p�re y mourut.

Apr�s le r�cit de cette premi�re migration, la Gen�se mentionne l�ordre de Dieu rappel� par �tienne (Gen�se 12:1).

D�apr�s elle Dieu serait apparu � Abraham � Charran et non, comme le dit �tienne, avant qu�il demeur�t � Charran.

Divers ex�g�tes (de Wette, Meyer) ont donc trouv� l� une erreur historique, facile � concevoir chez un homme qui cite de m�moire dans un discours tout improvis�. Cependant nous savons, d�apr�s la Gen�se elle-m�me (Gen�se 15:7, comparez N�h�mie 9:7), qu�Abraham ne quitta Ur, en Chald�e, que sur une r�v�lation de Dieu.

Et il est � remarquer que la tradition g�n�ralement re�ue chez les Juifs s�attachait � cette derni�re donn�e (Jos�phe, Antiquit�s Juives, I, 7, 1). �tienne ne fait donc que la suivre.

�tienne ne nomme pas Ur en Chald�e, qui �tait situ� au sud est de la M�sopotamie, dans la Babylonie m�ridionale, non loin du golfe Persique. On a retrouv� les ruines de cette ville.

En comparant Gen�se 11:32 et Gen�se 12:1, l�on pourrait r�ellement conclure qu�Abraham ne vint en Canaan qu�apr�s que son p�re fut mort.

Mais selon d�autres donn�es de la Gen�se, Th�rach, p�re d�Abraham, �tait �g� de soixante-dix ans lorsqu�il eut ce fils (Gen�se 11:26), et il v�cut jusqu�� l��ge de deux cent cinq ans (Gen�se 11:32). Or, comme Abraham avait soixante-quinze ans lorsqu�il sortit de Charran pour venir � Canaan (Gen�se 12:4), il en r�sulte que son p�re v�cut encore soixante ans apr�s cette �poque.

Toutes les tentatives faites pour expliquer cette erreur de chronologie ne sont que des tours de force. Il vaut mieux en laisser simplement la responsabilit� � �tienne et � la tradition qu�il suivait et qui se retrouve chez Philon. Elle est n�e sans doute des deux passages de la Gen�se cit�s en t�te de cette note.

Ainsi, � tous �gards Abraham dut marcher uniquement par la foi aux promesses de Dieu : promesses de la possession de Canaan, quand il n�y avait pas en fait de propri�t� (grec h�ritage), de quoi poser le pied, promesse de donner ce pays � sa post�rit�, quoiqu�il n�e�t point d�enfant (Gen�se 12:7; Gen�se 13:15; H�breux 11:8-11).

Il faut que la foi voit l�invisible.

Voir Gen�se 15:13-14.

Ce passage est cit� librement d�apr�s les Septante.

Les derniers mots : ils me serviront en ce lieu-ci, sont emprunt�s � Exode 3:12.

Le chiffre rond de 400 ans est aussi dans la Gen�se (Actes 15:13) tandis que dans l�Exode (Exode 12:40) la dur�e de l�asservissement d�Isra�l en �gypte est fix�e exactement � 430 ans.

Grec : Une alliance de circoncision, c�est-�-dire une alliance dont la circoncision �tait le signe et le sceau.

Ce symbole de la r�g�n�ration de l�homme p�cheur liait Abraham � la fid�lit� envers Dieu (Gen�se 17:10), et ainsi, dans ce rapport avec l��ternel, il engendra Isaac et le circoncit (Gen�se 21:4).

Cette mention de la jalousie des patriarches contre Joseph et du crime dont ils se rendirent coupables (Gen�se 37:11-28) est peut-�tre dans l�intention d��tienne, une premi�re illusion � l�inimiti� de son peuple contre le Sauveur, qui, lui aussi fut vendu et livr� par ses fr�res qu�il aimait.

Mais, pour J�sus comme pour Joseph, Dieu �tait avec lui (Gen�se 39:2).

�tienne voit dans la d�livrance et l��l�vation de Joseph en �gypte l�action directe de Dieu, qui lui fit trouver gr�ce (Gen�se 39:21) et lui donna une rare sagesse devant Pharaon.

C�est � cause de cela que ce dernier l��tablit sur l��gypte et sur toute sa maison (Gen�se 41:37 et suivants Comparer Psaumes 105:21).

Ce mot, qui ne se lit qu�ici dans le Nouveau Testament, signifie proprement fourrage.

Les Septante l�emploient en Gen�se 42:27.

Grec : Et sa famille devint manifeste pour Pharaon.

Le texte re�u, avec B, C, D, porte la famille de Joseph. Voir Gen�se 41:54 et suivants; Gen�se 42:1; Gen�se 45:4.

�tienne ne rappelle ces faits qu�� cause de leur vif int�r�t pour tout Isra�lite.

Ainsi Joseph, ha�, pers�cut�, devint le sauveur de toute sa famille. Un rapprochement avec J�sus s�offrait de lui-m�me.

�tienne compte soixante-quinze personnes (grec : �mes) dans la famille de Jacob se rendant en �gypte, quoique, dans trois passages de l�Ancien Testament, le texte h�breu n�en indique que soixante-dix (Gen�se 46:27; Exode 1:5; Deut�ronome 10:22).

�tienne tire cette donn�e de la version grecque des Septante qui, dans Gen�se 46:27 et Exode 1:5, porte le chiffre de 75.

Nous rattachons les derniers mots du verset 14 au commencement du verset 15 �?Avec soixante-quinze personnes. Jacob descendit en �gypte?�. Cette mani�re de disposer le texte nous para�t indiqu�e par Deut�ronome 10:22 (voir la version des Septante).

Les plus anciens manuscrits ont, il est vrai, au commencement du verset 15, une conjonction : et Jacob descendit. Mais le fait que cette conjonction n�est pas la m�me chez tous prouve qu�� l�origine elle manquait. C�est ce que confirment D, plusieurs minuscules, la Peschito.

Dans ces documents verset 15 commence d�une mani�re abrupte : Jacob descendit (Blass).

La foi des patriarches en la promesse de Dieu �tait si ferme que, mourant en �gypte, ils demand�rent � �tre transport�s dans la terre de Canaan, destin�e � de venir la patrie de leurs descendants.

Jacob et Joseph avaient donn� � leurs fils les ordres les plus positifs � cet �gard (Gen�se 49:29; Gen�se 50:25).

Ce verset verset 16 donne lieu � trois remarques encore :

  1. Il y est dit de Jacob et des p�res, c�est-�-dire de tous les fils de Jacob, qu�ils furent transport�s dans la terre de la promesse. Ce trait, mentionn� aussi par Jos�phe (Antiquit�s Juives, II, 8, 2), est en lui-m�me tr�s probable, puisque les petits-fils de Jacob auront voulu rendre � leurs p�res les m�mes honneurs qu�� leur a�eul. Mais le fait n�est racont� dans l�Ancien Testament qu�� l��gard de Jacob et de Joseph.
  2. Il est dit encore que ces patriarches furent ensevelis � Sichem, ce qui est vrai de Joseph (Josu� 24:32), et probablement des autres fils de Jacob; mais Jacob lui-m�me fut enseveli � Ephron, dans la caverne de Macpela (Gen�se 49:29-30).
  3. Il est dit enfin qu�Abraham avait achet� ce s�pulcre de Sichem, mais c�est Jacob qui l�avait acquis � prix d�argent (Gen�se 33:19; Josu� 24:32), tandis qu�Abraham avait achet� d�Ephron un tombeau pr�s de Mamr� (Gen�se 50:13).

�tienne r�unit en un seul les deux achats et les deux enterrements dont parle l�Ancien Testament.

Les inexactitudes subsistent, mais elles sont sans importance.

En traduisant : H�mor, p�re de Sichem, nous suivons le texte re�u, qui se fonde sur D et quelques majuscules et versions, et qui est conforme � Gen�se 33:19. Sin, B, C portent � Sichem.

Il est probable que les copistes auront fait cette correction, estimant que Sichem �tait ici, de m�me qu�au commencement du verset, un nom de lieu.

Qui n�avait point connu Joseph personnellement et ne se croyait tenu � aucune reconnaissance envers ses descendants. Le fait est constat� par Exode 1:8.

En verset 17, le texte re�u porte : la promesse que Dieu avait jur�e � Abraham. Il s�agit de la promesse rappel�e ci-dessus, verset 5.

Ces faits, avec les raisons toutes politiques qui les inspir�rent, sont expos�s dans Exode 1:9 et suivants

En ce temps-l�, temps d�oppression et d�affliction profonde, naquit Mo�se, le lib�rateur. C�est ainsi que Dieu choisit les temps et les moments, selon sa sagesse et sa mis�ricorde.

Cet enfant �tait beau (grec) � Dieu, ou pour Dieu ou aux yeux de Dieu, c�est-�-dire que Dieu lui-m�me le trouvait beau.

Le sens de ces paroles n�est pas rendu par la traduction : divinement beau ou d�une beaut� divine.

Ce n�est pas seulement la beaut� de l�enfant qui engagea sa m�re � le cacher pendant trois mois (Exode 2:2); comme il y avait � cela un grand danger, l��p�tre aux H�breux (H�breux 11:23) attribue cette action courageuse � la foi des parents.

Cette instruction, que re�ut Mo�se, est encore un trait �tranger au r�cit de l�Ancien Testament, mais qui se trouve dans Philon et dans la tradition juive.

La sagesse des �gyptiens s�appliquait surtout aux sciences naturelles (y compris la magie), l�astronomie, les math�matiques, la m�decine; c��taient les pr�tres qui cultivaient cette sagesse, aussi bien que l�art du gouvernement.� Meyer
Que Mo�se e�t �t� �lev� dans la sagesse des �gyptiens, c�est ce qu��tienne pouvait savoir par la tradition juive, bien que l�Ancien Testament n�en dise rien. Mais, en admettant ce fait, l�antiquit� �tait bien �loign�e de supposer, comme l�incr�dulit� moderne, que l��ducation donn�e � Mo�se en �gypte avait suffi pour faire de lui le fondateur de la vie religieuse et politique de son peuple. Toute la science �gyptienne �tait dans les mains des pr�tres. Si la pi�t� de Mo�se s��tait d�velopp�e sous leur influence, il aurait r�pandu leur idol�trie dans le peuple d�Isra�l; au lieu de cela, il travailla � an�antir tous les vestiges que ce peuple avait pu en apporter d��gypte. Ce n�est pas la culture grecque qu�il avait re�ue � Tarse, ni ses �tudes sous Gamaliel qui ont fait de Paul un ap�tre; ce n�est pas davantage la sagesse de l��gypte qui rendit Mo�se apte � devenir le l�gislateur d�Isra�l. Mais Dieu put bien rendre utile la culture ext�rieure que ces hommes avaient re�ue, pour communiquer � leur peuple la v�rit�, sous l�influence du Saint-Esprit dont ils �taient remplis.� Olshausen

Puissant dans ses �uvres n�indique pas seulement les miracles op�r�s par Mo�se, mais toutes les grandes actions de sa vie.

Puissant dans ses paroles semble contredire Exode 4:10; mais la r�ponse de l��ternel aux objections de Mo�se justifie le jugement d��tienne.

Meyer fait observer avec raison qu�une parole peu facile peut �tre puissante par l�Esprit divin qui l�anime, et c�est, en particulier, ce que prouve l�action exerc�e par Mo�se.

Luc (Luc 24:19) caract�rise J�sus dans les m�mes termes.

En donnant � Mo�se l��ge de quarante ans, �tienne suit une tradition qui n�est pas express�ment fond�e sur l�Ancien Testament.

Cependant on lit dans Exode 7:7 que Mo�se �tait �g� de quatre-vingts ans quand il se pr�senta devant Pharaon, ce qui s�accorde bien avec la donn�e d��tienne (verset 30).

De l�, sans doute, la tradition, recueillie aussi par les �crits des rabbins juifs, que Mo�se v�cut quarante ans � la cour d��gypte, quarante ans dans la solitude de Madian (verset 30) et quarante ans comme conducteur de son peuple (verset 36).

Il lui monta au c�ur de visiter ses fr�res : des pens�es peuvent exister d�une mani�re inconsciente dans les profondeurs de l��me; elles montent au c�ur et y deviennent des sentiments pr�cis ou des volont�s arr�t�es.

Tel fut en Mo�se l�amour pour son peuple, qui le poussa non seulement � visiter ses fr�res, mais � se d�vouer tout entier pour eux (verset 24 et suivants). C�est � ce moment de l� vie de Mo�se que s�appliquent les belles paroles de l��p�tre aux H�breux. H�breux 11:24-26.

Voir Exode 2:11-12.

Il est �vident par ce r�cit que Mo�se sentait d�j� en lui la vocation de lib�rateur de son peuple; mais, dans un z�le charnel, il n�attendit point l�appel de Dieu et proc�da par la violence.

Cette faute, toutefois, n�excuse point l�aveuglement et l�ingratitude de ses fr�res qui le repoussent. C�est ce qu��tienne veut faire sentir � ses auditeurs (comparer verset 27).

Voir Exode 2:13-14.

Cette fois Mo�se proc�da avec sagesse et douceur il exhortait ses fr�res � la paix (grec les ramenait ensemble pour la paix) ce qui n�emp�cha pas qu�il f�t encore repouss� par des paroles jalouses et d�fiantes.

Cette parole dut remplir Mo�se de crainte car elle lui montrait que son action �tait connue. D�apr�s le r�cit de l�Exode, elle avait �t� rapport�e � Pharaon, et celui-ci cherchait � le faire mourir (Exode 2:15)

Ainsi Mo�se, �lev� dans le palais de Pharaon, dut s�enfuir et demeurer comme �tranger au d�sert, � cause de l�aveuglement de son peuple. Mais le jour de sa vocation comme lib�rateur de ce peuple �tait r�serv� aupr�s de Dieu.

Madian, contr�e de l�Arabie P�tr�e, habit�e par des tribus nomades.

Voir Exode 3:1-10.

L�explication de cette grande th�ophanie par laquelle s�accomplit la vocation de Mo�se appartient � l�ex�g�se de l�Ancien Testament.

Nous nous bornons � quelques remarques n�cessaires � l�intelligence de la pens�e d��tienne :

  1. Sur ce terme de quarante ans, voir verset 23, note.
  2. Au lieu de : le mont Sina�, on lit dans l�Exode : (Exode 3:1) �?la montagne de Dieu � Horeb?� Ces deux noms sont employ�s l�un pour l�autre dans le Pentateuque parce qu�ils d�signent les deux sommets les plus �lev�s de la m�me cha�ne de montagnes.
  3. La voix du Seigneur; le mot Seigneur est, dans la version grecque des Septante, que citait �tienne, la traduction constante du nom de J�hovah, l��ternel. Dans le r�cit de l�Exode, l��tre qui est ici appel� un ange est nomm� l�ange de l��ternel (Exode 3:2).
  4. �te (grec d�lie) les souliers de tes pieds. C�est l�, chez les Orientaux, une marque de respect, comme pour nous de nous d�couvrir la t�te.
  5. J�ai vu, j�ai vu, nous rendons ainsi l�h�bra�sme : voyant, j�ai vu, qui signifie : j�ai tr�s bien vu, c�est l� l�expression des tendres compassions de Dieu pour l�oppression de son peuple.
  6. Je suis descendu est un anthropomorphisme indiquant une r�v�lation ou une action divine pour la d�livrance du peuple de Dieu ou le ch�timent des m�chants (Gen�se 11:5-7; Gen�se 18:21). Le verbe traduit par d�livrer a le sens r�fl�chi : prendre � soi ou pour soi (Actes 26:17).
  7. Le texte re�u porte : Je t�enverrai en �gypte, tandis que, selon le vrai texte (Codex Sinaiticus, B, A, C, D), Dieu dit : que je t�envoie.

Maintenant, cette mission �tait le but actuel de la r�v�lation.

Apr�s avoir racont� la vocation divine adress�e � Mo�se, �tienne peint, d�une part, la grandeur de ce serviteur de Dieu (versets 35-38) et, d�autre part, la r�volte de son peuple qui le renia (comparez Actes 3:13) et �?refusa de lui ob�ir?� (verset 39),.

Non seulement Dieu l�envoya comme chef et juge, mais comme lib�rateur (grec r�dempteur).

Cette progression dans les termes a pour but de montrer, dans l�opposition du peuple contre Mo�se, le type de son opposition contre le Sauveur (verset 51), et ainsi en Mo�se lui-m�me le type de Celui qui a accompli, dans le sens le plus �lev�, la r�demption de son peuple.� (Luc 1:68; H�breux 9:12; H�breux 2:14) Meyer

Mo�se ne peut �tre lib�rateur et accomplir de si grandes �uvres (verset 36) qu�avec l�assistance (grec vrai texte, B, A, C, D, avec la main) de l�ange, c�est-�-dire du repr�sentant de Dieu, qui lui �tait apparu. �tienne ne voyait pas, dans cet ange, un ange quelconque, mais un m�diateur sp�cial dont l�assistance �quivalait � celle de Dieu lui-m�me.

Deut�ronome 18:15, comparez ci-dessus Actes 3:22.

Le texte re�u porte : Le Seigneur Dieu vous suscitera; vous l��couterez.

Les mots soulign�s manquent dans,Codex Sinaiticus, B, A. Ils auront �t� ajout�s pour rendre la citation conforme aux Septante.

Ce verset encore exalte Mo�se comme ayant �t� le m�diateur de la loi du Sina�.

Il �tait, dans l�assembl�e (grec l��glise), au d�sert, entre l�ange qui lui parlait (comparez verset 53, note) et nos p�res recevant des oracles vivants (les commandements de la loi envisag�s comme conduisant � la vie, comparez Romains 7:10-12; Galates 3:12) et les donnant au peuple.

Codex Sinaiticus, B portent : pour vous les donner (Westcott Hort, Weiss, Wendt).

Quelle �loquente r�futation de l�accusation �lev�e contre �tienne d�avoir blasph�m� Mo�se et la loi ! (Actes 6:11-13)

On remarquera dans tout ce passage (versets 35-38) la formule oratoire : c�est ce Mo�se, c�est lui qui. Elle trahit l��motion d��tienne.

Voir Exode 16:3; Exode 32:1 et pour les termes employ�s comparez �z�chiel 20:7 et suivants

Grec : Ils se tourn�rent dans leurs c�urs vers l��gypte, c�est-�-dire qu�ils d�sir�rent introduire parmi eux un culte idol�tre emprunt� � la religion de l��gypte.

D�autres entendent : ils voulurent retourner en �gypte.

Les dieux qui marchent devant nous seraient alors des dieux qui ram�neraient Isra�l en �gypte. Mais le veau d�or �tait une image visible du Dieu qui avait fait sortir le peuple d��gypte pour le conduire en Canaan (Exode 32:4; 1 Rois 12:28).

Allusion � la f�te grossi�re que c�l�bra le peuple apr�s avoir fait son veau d�or (Exode 32:6). Ce dernier �tait une imitation d�une divinit� �gyptienne, le dieu Apis de Memphis.

C�est-�-dire au culte idol�tre des astres et des forces de la nature.

Dieu les y livra, en ch�timent de leur ingratitude et de leur incr�dulit� (comparer Romains 1:24-25).

C��tait l� un avertissement indirect adress� par �tienne � ses auditeurs.

Amos 5:25-27, librement cit� d�apr�s la version grecque des Septante.

L��ternel reproche d�abord � son peuple, par la bouche du proph�te, de ne lui avoir pas offert des victimes et des sacrifices, durant la travers�e du d�sert.

Cette assertion para�t �tre en contradiction avec des passages tels que Exode 24:4 et suivants; Nombres 7:10; Nombres 9:1 et suivants

Mais l�abandon de la circoncision (Josu� 5:4-9) r�v�le un rel�chement religieux qui put bien s��tendre � la c�l�bration des sacrifices (voir la Bible Annot�e, sur Amos 5:25-27). Il ne peut s�expliquer que par un entra�nement g�n�ral du peuple � l�idol�trie.

C�est ce dernier p�ch� que le proph�te reproche ensuite � Isra�l, en rappelant ce tabernacle de Moloch qu�il portait � sa suite, et cette �toile du dieu Rephan, images ou idoles qu�il avait faites pour les adorer.

Il ne faut pas, avec quelques �diteurs (Tischendorf, Weiss), prolonger la question jusqu�au milieu du verset 43 �?M�avez-vous offert,�et avez-vous port�ces images que vous avez faites pour les adorer ??� car la r�ponse n�gative, que fait attendre la forme de l�interrogation en grec, n�est admissible que pour la derni�re proposition du verset 42 �?M�avez-vous offert des victimes ? Non, vous ne l�avez pas fait, bien plus (tel est le sens du et) vous avez port�, etc?�.

Moloch signifie roi ou seigneur, et correspond au Bel ou Baal des peuples Canan�ens. On adorait sous ce nom le soleil, comme principe g�n�rateur et vivifiant de la nature.

L�astre appel� suivant les manuscrits Romphan ou Rephan �tait Saturne. La version grecque rend par ce nom l�h�breu Kiyoun, qui, avec d�autres points voyelles, se prononcerait Kewan. Kewan est le surnom Assyrien de Saturne.

Rephan serait un des noms donn�s � Seb, le Saturne des �gyptiens.

Codex Sinaiticus, A, C, majuscules, portent : votre dieu Rephan. Le mot soulign� manque dans B, D.

Comme ch�timent de cette idol�trie, Amos annonce au peuple qu�il sera transport� au-del� de Damas capitale du royaume de Syrie le puissant ennemi d�Isra�l.

�tienne pr�cise l�id�e, en substituant � ce nom de Damas celui de Babylone, afin de rappeler la grande captivit� du peuple juif, ch�timent de ses infid�lit�s.

Quelques ex�g�tes (Calvin, de Wette, Olshausen) ont pens� qu��tienne voulait opposer ce vrai tabernacle au tabernacle de Moloch (verset 43), afin de faire sentir d�autant plus vivement combien �tait coupable ce p�ch� de l�idol�trie.

C�est plut�t, dans le discours, un nouveau d�veloppement, dans lequel �tienne en vient � parler du temple (versets 46, 47), qu�on l�avait accus� de m�priser.

Le tabernacle ou la tente du t�moignage; c�est ainsi que les Septante traduisent, � tort, le mot h�breu qui signifie assignation ou assembl�e.

Ce qui importe � �tienne, c�est de rappeler combien ce tabernacle �tait sacr� pour les Isra�lites pieux, puisque non seulement l��ternel en avait prescrit la construction jusque dans les moindres d�tails (Exode 25Exode 27), mais avait ordonn� � Mo�se de le faire selon le mod�le qui lui avait �t� montr� sur la sainte montagne (Exode 25:40; Exode 26:30, comparez H�breux 8:5)

Nos p�res (ceux de la g�n�ration qui entra en Canaan),l�ayant re�u � leur tour (de la main de leurs devanciers), l�introduisirent avec Josu� dans le pays conquis sur les nations, litt�ralement : dans (pendant) la possession des nations, c�est-�-dire : �?lorsque ce pays �tait au pouvoir des nations?� (Meyer), ou mieux : �?en prenant possession des nations?� (Wendt), le g�nitif des nations �tant objet et non sujet.

Ces nations Dieu les chassa devant nos p�res, jusqu�aux jours de David : la conqu�te de Canaan ne fut achev�e qu�au temps de David.

D�autres rattachent les mots jusqu�aux jours de David � la proposition principale : ils l�introduisirent, et sous-entendent : et il y resta.

Parce qu�il avait trouv� gr�ce devant Dieu, David demanda de trouver une demeure (grec une tente) pour le Dieu de Jacob.

Codex Sinaiticus, B, D portent une demeure � la maison de Jacob. Cette variante ne pr�sente gu�re de sens acceptable.

Le Psaume Psaumes 132:5, ici cit�, oblige � admettre Dieu de Jacob.

Hort propose une conjecture plausible, d�apr�s laquelle le texte primitif portait Seigneur de Jacob. Ce mot Seigneur, corrompu, aurait donn� lieu � la variante des principaux manuscrits.

Pour le fait lui-m�me, comparez 2 Samuel 7:1 et suivants 1 Chroniques 22:7 et suivants

Si, pour d�signer le temple (verset 46), �tienne emprunte � Psaumes 132:5, un mot qui signifie proprement tente, et d�signe une habitation fragile et temporaire, c�est pour marquer que ce temple, fait de mains d�hommes, participait du caract�re transitoire de toutes les choses visibles. Il ne veut pas dire que son �rection ait �t� sans valeur aux yeux de Dieu, mais il donne � entendre qu�elle a �t� une �uvre humaine. Dieu n�avait rien ordonn�. David prend l�initiative en suppliant Dieu de lui accorder la faveur d��lever cette maison � sa gloire. Et encore la gr�ce demand�e ne fut-elle accord�e qu�� son fils Salomon.

Malgr� ces nuances qu�il apporte � l�expos� des faits �tienne parle avec respect et v�n�ration de l�origine du sanctuaire de J�rusalem; il r�fute ainsi indirectement l�accusation d�avoir prof�r� contre lui des blasph�mes.

Si, dans la suite (versets 48-50), il formule encore une r�serve capitale, et essaie d�amener ses auditeurs � une notion plus spiritualiste du seul vrai et permanent sanctuaire du Tr�s-Haut, il s�exprimera de mani�re � montrer que sa pens�e est celle m�me du roi qui construisit le temple et le consacra � l��ternel, et qu�elle est conforme aux enseignements des proph�tes.

Cette grande pens�e que le Dieu infini, Cr�ateur de l�univers, ne saurait habiter exclusivement dans un temple, �uvre de la main des hommes, condamnait le culte formaliste et pharisa�que du temps.

On croit, en �coutant �tienne, entendre un �cho des paroles de J�sus (Jean 4:21-24). Et cependant il n�exprime qu�une pens�e formul�e d�j� en termes semblables par Salomon lui-m�me dans sa pri�re pour la d�dicace du temple (verset 48; comparez 1 Rois 8:27); puis il appuie encore cette pens�e sur l�autorit� d�un proph�te (�sa�e 66:1, cit� presque exactement d�apr�s les Septante).

Quelle foudroyante p�roraison de tout ce discours ! (versets 51-53). Mais que ces paroles sont vraies dans leur s�v�rit� !

Faut-il admettre, avec plusieurs ex�g�tes (Ebrard, Meyer, Lechler), que cette application est simplement la cons�quence naturelle qu��tienne tire de tout son discours ?

Ou, avec Olshausen et d�autres, que ce brusque changement de ton fut provoqu� par des marques d�impatience et de col�re dans son auditoire ?

Cette derni�re opinion nous para�t �tre la vraie.

Jusqu�ici �tienne avait expos� avec calme les v�rit�s qui ressortent de l�histoire d�Isra�l, si le sanh�drin, constitu� en cour de justice, l�avait �cout� avec attention, eut-il �t� sage, ou m�me charitable, de provoquer, par ces derni�res paroles, les orgueilleux pr�jug�s de ce conseil ? Assur�ment �tienne ne l�aurait pas fait.

En outre, comment supposer qu�il aurait voulu terminer son discours sans exhorter ses auditeurs � la repentance et sans leur annoncer en J�sus la mis�ricorde de Dieu ?

Au lieu de cela, il ne mentionne le Juste que pour accabler ces chefs du peuple du souvenir de leur crime (verset 52).

C�est qu��tienne voyait la fureur peinte sur tous les visages, c�est qu�il fut interrompu par des murmures et des cris, c�est enfin qu�il pr�vit l�issue tragique du d�bat et que, dans son indomptable courage, il trouva qu�il n�y avait plus rien � m�nager dans ces rebelles. Les versets versets 54, 57 confirment cette explication.

Le col roide est l�image d�un caract�re inflexible, opini�tre, rebelle.

Le peuple d�Isra�l se montrait alors tel. Ce mot ne se trouve qu�ici dans le Nouveau Testament, mais le terme h�breu qui y correspond est assez fr�quent (voir Exode 33:3-5).

�tre incirconcis de c�ur et d�oreilles, c�est se montrer incapable de sentir et m�me d�entendre la v�rit�. L�incirconcision �tait, chez les Juifs la marque du paganisme et de l�impuret� (L�vitique 26:41; Deut�ronome 10:16), la circoncision le symbole de la purification du c�ur (J�r�mie 4:4; J�r�mie 9:25; Romains 2:29).

Voir, sur les proph�tes pers�cut�s par leur peuple H�breux 11:36 et suivants

Mais le crime des chefs actuels de ce peuple d�passait tous les autres. Ils avaient livr� � un juge pa�en le Juste par excellence (Actes 3:14), et ainsi ils �taient devenus ses meurtriers !

Les mots : par (grec en ou sur) des ordonnances d�anges ont �t� diversement interpr�t�s.

Le sens le plus probable est que les anges ont servi d�interm�diaires.

Le r�cit de l�Exode (Exode 20), il est vrai, ne fait pas mention de la participation des anges � la promulgation de la loi. Mais ce r�le leur est attribu� par une tradition que les Septante ont introduite dans l��criture elle-m�me, en traduisant le passage obscur Deut�ronome 33:2, qui porte selon la version la plus usit�e : �?de sa droite (il a envoy�) le feu de la loi?�

�?� sa droite des anges avec lui?�. Plusieurs auteurs du Nouveau Testament y ont puis� l�id�e d�une intervention des anges, dont Dieu se serait servi pour communiquer la loi � Mo�se (Galates 3:19; H�breux 2:2).

Cette id�e est exprim�e aussi par des rabbins et par l�historien Jos�phe (Antiquit�s Juives, XV, 5, 3).

C�est donc � tort que quelques interpr�tes, se fondant sur Psaumes 104:4, ont vu dans ces anges une d�signation po�tique des ph�nom�nes naturels qui se produisirent sur le Sina� (Exode 19:16-19).

Chrysostome pensait retrouver dans notre passage l�ange mentionn� en versets 30, 38.

Mais le mot anges, au pluriel, s�oppose � cette interpr�tation.

�tienne d�clare � ses auditeurs que la loi, promulgu�e avec tant de solennit�, ils ne l�ont point gard�e.

Il pouvait leur adresser ce reproche, par lequel il leur retournait l�accusation port�e contre lui (Actes 6:13-14) car les dispositions manifest�es par leurs p�res (versets 39-43) �taient encore les leurs.

Nous ne pensons pas qu�il voul�t les bl�mer de n�avoir pas saisi la loi dans sa spiritualit� (versets 48-50), ni que la transgression de la loi qu�il avait en vue f�t sp�cialement le meurtre du Juste (verset 52).

Plan

Etienne contemple J�sus dans la gloire et est entra�n� par ses ennemis furieux

Les paroles d�Etienne excitent la rage de ses auditeurs. Lui, rempli d�Esprit saint, voit la gloire de Dieu et J�sus debout � la droite de Dieu�; il le d�clare solennellement. Alors ses ennemis se bouchent les oreilles, poussent de grands cris et, se pr�cipitant tous ensemble sur lui, l�entra�nent hors de la ville pour le lapider (54-58a).

Mort d�Etienne

Le jeune Saul garde les manteaux des t�moins. Ils lapident Etienne, qui remet son esprit entre les mains du Seigneur J�sus et, � genoux, interc�de pour ses meurtriers. Puis il s�endort. Saul approuvait le meurtre d�Etienne (58b-8.1a).

L��glise dispers�e par la pers�cution

Une grande pers�cution des chr�tiens de J�rusalem se produit�; � l�exception des ap�tres, ils se dispersent tous en Jud�e et en Samarie. De pieux Juifs ensevelissent Etienne, tandis que Saul ravage l��glise, p�n�trant dans les maisons pour op�rer des arrestations d�hommes et de femmes (8.1b-3).

7.54 � 8.3 - Martyre d��tienne et pers�cution de l��glise

Ils fr�missaient de fureur. Voir, sur cette expression, Actes 5:33, o� le sens litt�ral est expliqu�.

Ces choses, c��tait surtout le contenu des versets 51-53 (comparer toutefois verset 51, note).

Cette fureur et ces grincements de dents font, comme l�observe Olshausen, un contraste frappant avec la calme s�r�nit� d��tienne, contemplant le ciel ouvert (verset 56).

Les mots : rempli d�Esprit Saint ne signifient pas seulement qu��tienne �tait habituellement sous l�influence de cet Esprit, mais que dans ce moment de danger supr�me Dieu l�en rev�tit d�une mani�re nouvelle (comparer Actes 4:8).

Il vit la gloire de Dieu (verset 2); une vision, tout int�rieure, lui fut accord�e par l�action m�me de cet Esprit dont il �tait rempli.

On peut supposer qu�il la cherchait, les yeux fix�s au ciel, au-dessus des hommes, du danger, de la vie et de la mort.

Mais l�objet sp�cial et souverainement consolant de sa vision, ce fut J�sus, son Sauveur, pour lequel il allait donner sa vie.

Et qu�on le remarque bien, puisque ce trait de la vision est r�p�t� au verset 56, il voit J�sus debout, � la droite de Dieu. �tre � la droite de Dieu, c�est partager avec lui l�autorit� et la puissance.

Le Sauveur est souvent repr�sent� assis, � la droite de Dieu, dans l�attitude du gouvernement ou du jugement (Matthieu 26:64 et souvent ailleurs), ici il est debout, car il s�est lev� pour venir au-devant du martyr et pour le recevoir dans la gloire (verset 59).

Cette explication, admise aujourd�hui par la plupart des interpr�tes, est de Gr�goire le Grand.

�tienne seul eut cette glorieuse vision; les membres du sanh�drin ne s�aper�urent de rien; mais �tienne dit ce qu�il voyait, afin que cela leur servit de t�moignage.

Il nomme J�sus le Fils de l�homme, sans doute par allusion � la vision de Daniel (Daniel 7:13-14; comparez Matthieu 26:64; Luc 22:69) qui, lui aussi contemple Celui dont la domination et le r�gne sont �ternels.

C�est ici le seul passage o� ce nom, que J�sus prend ordinairement lui-m�me dans les �vangiles lui est donn� par un de ses disciples.

Ce verbe � l�imparfait, et sans r�gime en grec, signifie qu�ils se pr�paraient � le lapider, l�action m�me n�est racont�e qu�en verset 59.

D�autres expliquent l�absence de r�gime et la r�p�tition du verbe : ils lapidaient, au verset 59, en supposant que verset 58 est une remarque introduite par l�auteur des Actes dans le document qu�il transcrivait. Celui-ci portait simplement : et l�ayant jet� hors de la ville, ils lapidaient �tienne qui priait et disait.

Toute cette sc�ne tumultueuse ne permit pas au sanh�drin de rendre un jugement r�gulier : ce fut une sorte d��meute, et la mort d��tienne fut un meurtre. Seulement les auteurs du meurtre pr�tendaient appliquer � l�accus� le ch�timent ordonne pour les blasph�mateurs (L�vitique 24:16).

Les t�moins (Actes 6:13-14) devaient lancer la premi�re pierre au condamn� (Deut�ronome 17:7). Pour cela, il fallait qu�ils se d�fissent de leurs manteaux, qui les auraient g�n�s; ce sont l� les v�tements qu�ils d�pos�rent aux pieds d�un jeune homme qui, dans son fanatisme de pharisien, assistait avec complaisance � cette ex�cution (verset 60).

Ce jeune homme s�appelait Saul. C�est la premi�re fois qu�il est nomm� dans le Nouveau Testament. Quelle grande et belle place il y occupera d�sormais !

Ils lapidaient �tienne qui priait (grec invoquait, appelait); quel contraste !

Il appelait ce J�sus qui venait de lui appara�tre dans sa vision; il lui demandait de recevoir son esprit.

La m�me pri�re que le Sauveur avait adress�e � Dieu son P�re, �tienne l�adresse � J�sus.

Cette circonstance remarquable du r�cit est une preuve de la divinit� du Sauveur plus convaincante que beaucoup d�autres passages dont on s�appuie ordinairement, surtout si l�on consid�re la s�v�rit� avec laquelle l�Ancien Testament condamne tout hommage de ce genre rendu � un �tre qui ne serait pas Dieu. �tienne agit ici selon l�ordre de J�sus-Christ lui-m�me (Jean 5:23), et telle a �t� de tout temps la pratique de l��glise.� Olshausen

Comparer encore, sur l�invocation du nom de J�sus, Actes 22:16; Romains 10:12; 1 Corinthiens 1:2.

C�est-�-dire pardonne-leur !

Encore une parole de J�sus sur la croix (Luc 23:34), au pied de laquelle �tienne mourant se place en pens�e.

La derni�re pri�re de J�sus, qui �tait l�expression d�une charit� divine, �tienne a �t� capable de la prof�rer � son tour. Il l�a prononc�e m�me d�une voix forte, voulant que tous l�entendissent.

Et cette pri�re fut exauc�e, elle le fut du moins pour ce jeune homme, spectateur du drame, qui devint l�ap�tre de la gr�ce (1 Timoth�e 1:15). Combien de fois ne dut-il pas s�en souvenir dans la suite !

Douce image de la mort qui est devenue un sommeil pour les fid�les, m�me lorsqu�elle est le plus violente (comparer Jean 11:11; 1 Thessaloniciens 4:13).

Telle fut la fin du premier martyr de l��glise chr�tienne.

Son nom grec St�phanos signifie couronne.

Il devint les pr�mices de cette longue suite de t�moins de J�sus-Christ qui, au sortir de leurs combats et de leurs tribulations, all�rent au lieu du repos ceindre leurs fronts de la couronne immortelle promise � ceux qui n��pargnent point leur vie pour l�amour de Celui qui leur donna la sienne (Apocalypse 2:10).

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Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur Acts 7". "Bible annotée". https://beta.studylight.org/commentaries/fre/ann/acts-7.html.