Bible Commentaries
Écclésiaste 10

versets 1-20

Illustration de la v�rit� qui vient d��tre exprim�e Eccl�siaste 9:18.

Une mouche morte, litt�ralement : une mouche de mort, ce que plusieurs traduisent par : une mouche donnant la mort, venimeuse pour s��tre pos�e sur un cadavre. Ce sens nous para�t recherch�. Puis une de ces mouches ne g�te pas plus les huiles o� elle vient � tomber qu�une mouche morte.

Un peu de folie l�emporte. Comparez 1 Corinthiens 5:6.

L�auteur revient � Eccl�siaste 9:18 et d�montre qu�apr�s tout, la sagesse a sur la folie des avantages incontestables. La droite est le c�t� de l�habilet� et de la r�ussite.

M�me s�il lui arrive de prendre le bon chemin, le fou compromet tout par son manque de sens (Proverbes 13:15). D�autres traduisent : Et m�me en chemin, quand il marche, le sens lui manque, et [cependant] il pense de chacun : Il est fou ! Plus il se produit, plus nombreux sont les t�moins de sa folie, qui n�est �gal�e que par son ridicule orgueil et par sa pr�somption.

Si la col�re du souverain s��l�ve contre toi, litt�ralement : Si l�esprit du dominateur monte contre toi, dans un acc�s de col�re non motiv�.

Ne d�serte pas ton poste, litt�ralement : Ne d�pose pas ta place. Exhortation � la sagesse se manifestant sous la forme sp�ciale du sang-froid.

Le calme pr�vient de grands p�ch�s, litt�ralement : d�pose, cong�die (m�me verbe que pr�c�demment) de (plus) grands p�ch�s (Proverbes 10:12; Proverbes 15:4; Proverbes 25:15). Vivacit� contre vivacit� envenime au contraire les choses.

5 � 7

M�me courant d�id�es Eccl�siaste 9:17 (celui qui domine); Eccl�siaste 10:4 (souverain); ici, celui qui gouverne. Voir encore versets 16 et 17 et verset 20.

Une erreur, involontaire. Il y a de la bienveillance dans ce mot.

Provenant de celui qui gouverne : du roi qui, �loign� comme il l�est de ses provinces, confie, sans mauvaise intention, des postes �lev�s � des gens qui en sont indignes.

Des riches, dans le sens favorable du mot (verset 20). Comparez Proverbes 13:22; Proverbes 14:14.

C�est le monde renvers� (Proverbes 19:10).

Cela se voit et n�est pas toujours aussi motiv� que dans Esther 6:8-9.

Allant � pied, litt�ralement : marchant sur le terrain.

8 � 11

Par suite des fautes de ceux qui gouvernent, il est pour la soci�t� des temps difficiles, dans lesquels il faut user de patience et de prudence. Vouloir trop h�tivement tout rectifier est une entreprise pleine de dangers. On risque d��chouer, soit en se laissant aller � des actes coupables qui am�neraient votre perte, soit simplement en s�abusant sur l�emploi des talents et des forces dont on dispose, et sur le succ�s possible d�efforts bien intentionn�s, mais intempestifs. Pour r�ussir, il est trois r�gles � observer : prendre d�intelligentes pr�cautions (versets 8 et 9); faire des pr�paratifs convenables (verset 10); choisir le bon moment (verset 11).

Toute activit� a ses p�rils, contre lesquels il faut se mettre en garde. Telle est la v�rit� dont quatre exemples vont faire foi.

Tel qui creuse un foss�. Il ne faut pas citer ici Proverbes 26:27; il ne s�agit pas d�une fosse qu�on creuse dans l�espoir qu�un ennemi y tombera, mais d�un simple travail, aussi innocent que les trois suivants.

Y tombe : peut y tomber.

Mur�, serpent. Comparez Amos 5:19.

Il ne suffit pas d��tre prudent en agissant, il faut �tre pr�voyant avant d�agir.

Si le fer�, avec lequel on se propose de fendre du bois (verset 9).

L�avantage de la r�ussite. On s�attendrait � : l�avantage d�une facile r�ussite. Mais l�auteur veut donner � entendre que l�absence de sagesse peut aller jusqu�� rendre inutiles les efforts les plus redoubl�s.

S�y prendre � temps.

L�enchanteur devient inutile, h�breu. : Il n�y a point avantage [� recourir] au ma�tre de la langue, � celui qui charme en murmurant des pri�res, des incantations.

12 � 15

Ce n�est pas sur ses actions seulement qu�il faut veiller (versets 8 et 11), mais encore sur ses paroles. La transition du pr�c�dent morceau � celui-ci se trouve dans verset 11.

Sont pleines de gr�ce, litt�ralement : sont gr�ce. Quand un sage parle, il pla�t et s�attire la faveur g�n�rale.

Mais les l�vres de l�insens� le perdent, litt�ralement : l�avalent. Jeu de mots. Comparez Proverbes 12:18; Proverbes 14:3.

Le terme de ce qu�il dit, litt�ralement : la fin de sa bouche. Il ne se tait pas avant d�avoir pass� des propos simplement insens�s (folie) aux paroles les plus compromettantes. Proverbes 18:7; Psaumes 64:9.

L�insens� multiplie les paroles. Nouveau d�faut : le babil. Comparez Proverbes 10:19; Proverbes 14:23. Il se lance dans le domaine de l�inconnu. Or, une fois l�, il n�y a plus de raison pour s�arr�ter.

Qui lui dira ce qui sera apr�s lui ? Voir Eccl�siaste 8:7, note. Impossible de lui fermer la bouche. � des conjectures, on ne saurait opposer que des conjectures !

D�autres : Il multiplie les paroles sans songer � ce qui peut en r�sulter. Or ces cons�quences peuvent se faire sentir longtemps, m�me apr�s sa mort.

Les anciennes versions, trouvant � tort une tautologie dans la fin du verset, corrigeaient le texte et arrivaient, au sens suivant : Nul homme ne sait ce qui a �t� et moins encore ce qui sera.

D�autres enfin : Nul homme ne sait ce qui adviendra dans l�avenir le plus rapproch�; qui donc lui indiquera ce qui arrivera plus tard encore ?

Le fou parle sur tout, bl�me, s�agite, s��chauffe, se fatigue, se perd dans les questions les plus ardues, lui qui ne sait pas [m�me] le chemin de la ville, expression proverbiale pour dire qu�il ne sait pas m�me les choses les plus simples. Il est comme frapp� d�aveuglement (2 Rois 6:18) et il s��rige en conducteur d�autrui (Luc 6:39) !

D�autres : Les difficult�s et les ennuis que procurent les insens�s finissent, par accabler celui qui ne sait pas int�resser � sa cause les magistrats qui r�sident dans le chef-lieu.

Ce sens aurait l�avantage de pr�parer les versets suivants. Mais on peut aussi consid�rer ceux-ci comme mentionnant de nouvelles illustrations de l�avantage de la sagesse sur la folie.

16 � 20 Folie et sagesse chez le roi et les gens haut plac�s

Si nous avons besoin de prudence et de patience dans nos relations avec le souverain (verset 4) et plus encore avec les gouverneurs indignes qu�il peut, par erreur, �tablir sur telle province de son vaste empire (verset 7), combien plus quand ce souverain est un jeune homme qui a tous les d�fauts de son �ge et qui s�entoure de mauvais conseillers, comme l�a fait, par exemple, Roboam.

Festoient d�s le matin. Comparez �sa�e 5:14.

De noble race : bien n� et qui sait que noblesse oblige.

En hommes, litt�ralement : pour vigueur, pour se fortifier.

Et non en buveurs, litt�ralement : et non pour la boisson, pour le plaisir de boire.

Retour au verset 16. L��tat est compar� � un �difice qui menace ruine (�sa�e 3:6; Amos 9:11) par la n�gligence du gouvernement. Comparez Proverbes 14:1.

Quand il y a paresse, litt�ralement : double paresse (atsalthajim), paresse des deux mains. Comparez, pour cette mani�re d�exprimer le superlatif, Juges 3:8, note.

L�argent r�pond � tout. Ils en ont assez pour ne rien se refuser, et, s�ils en manquent, ils augmentent les imp�ts.

Voil� un pays malheureux, mais ce n�est pas par d�imprudents propos ou par des actes coupables (Eccl�siaste 8:2) qu�on rem�diera au mal. Il faut m�me veiller sur ses pens�es, car de l�abondance du c�ur la bouche parle.

L�oiseau du ciel� Nous disons moins po�tiquement : Les murailles ont des oreilles.