Bible Commentaries
Écclésiaste 8

Bible annotéeBible annotée

versets 1-17

1 � 8

Ne pas se r�volter contre l�ordre �tabli, m�me dans les temps d�oppression. La volupt� n�est pas la seule tentation � laquelle l�homme doive et, � l�aide de la sagesse, puisse r�sister : il y a les entra�nements politiques. Mais, avant d�aborder ce sujet, l�Eccl�siaste fait de nouveau (comparez Eccl�siaste 7:19) l��loge de la sagesse et c�l�bre le bonheur de l�homme qui, laissant de c�t� les fausses maximes qui ont cours dans le monde (Eccl�siaste 7:29), s�en tient � la loi supr�me de la crainte de Dieu.

Qui comprend l�explication des choses, leur vraie valeur morale, sans que pour cela aient disparu tous les myst�res (Eccl�siaste 7:24). D�autres traduisent : la signification de la parole suivante, du proverbe que citerait la seconde partie du verset.

Lui enl�ve son air farouche. Les oppressions et les injustices aigrissent; la sagesse rass�r�ne les traits en apaisant le c�ur (Psaumes 34:6; Proverbes 15:13).

Cette heureuse influence, elle l�exerce en enseignant que l�ob�issance au souverain qui a re�u votre serment de fid�lit� (�z�chiel 17:13), est un devoir religieux. Et tel est l�enseignement que l�Eccl�siaste va d�velopper ici de la part de la Sagesse.

Je [dis]. Comparez une ellipse pareille �sa�e 5:9, note; J�r�mie 20:10.

Observe les ordres du roi, en d�pit des oppressions qui s�exercent (Eccl�siaste 3:16, 4.1) et auxquelles le roi n�est peut-�tre pas �tranger.

Comparez Proverbes 24:21 et, pour l�ob�issance aux monarques pa�ens eux-m�mes, J�r�mie 27:12-13.

Ne te h�te pas � dans un mouvement de d�pit. Et, si tu t�es d�j� joint � des m�contents, reviens !

Une chose mauvaise : non seulement moralement (verset 2), mais m�me au point de vue purement utilitaire, car il peut faire tout ce qu�il lui pla�t (verset 4); Proverbes 16:14; Proverbes 19:12)

Qui lui dira : Que fais-tu ? Comparez Job 9:12; �sa�e 45:9, o� il s�agit de la toute-puissance divine. En Isra�l, � l�occasion, les proph�tes tenaient t�te aux mauvais rois; dans les grands empires de l�Orient, le monarque agissait comme n�ayant personne au-dessus ni � c�t� de lui.

Si, m�me sous un pouvoir despotique, on demeure dans la soumission, en laissant � Dieu le soin d�intervenir quand il le trouvera bon (verset 6), on �vitera bien des choses f�cheuses (Romains 13:3; 1 Pierre 2:13-17).

Un temps et un jugement. Le sage n�oublie pas ce qui a �t� dit Eccl�siaste 3:17, et il en tient compte : le c�ur du sage sait.

Pour chaque chose : pour les r�voltes aussi bien que pour les actes de tyrannie.

L�iniquit� de l�homme p�se lourdement sur lui : non pas sur sa conscience, mais de fait.

Il ne sait ce qui adviendra. Le moment o� le jugement �clatera est ignor� de l�homme, comme aussi la mani�re en laquelle il se manifestera.

Dans Eccl�siaste 10:14 se retrouvent des paroles presque identiques, mais dans un contexte et avec une valeur tout autre.

Mais, troisi�me caract�re du jugement, il est in�vitable. Il n�est pas plus possible d��chapper aux justes r�tributions de Dieu, qu�il ne l�est d�arr�ter le vent. Sur cette comparaison voir d�j� Proverbes 30:4. Rien, surtout pas le crime, en d�pit de Eccl�siaste 7:15, ne dispense du supr�me service militaire, quand une fois on a re�u l�ordre de marche.

9 � 14 ne pas abandonner cette confiance en la justice de Dieu, alors m�me que parfois elle est lente � se manifester

Transition

Tout cela. Ce que je viens de dire repose sur une exp�rience personnelle : j�ai vu sous de mauvais rois des r�voltes qui aboutissaient � de cruelles repr�sailles, et j�ai vu l�in�vitable justice divine �clater sur les coupables, quels qu�ils fussent.

Pour leur malheur. Ces mots pr�parent ce qui suit. Ces oppressions peuvent pousser � bout ceux qui en sont les victimes, car souvent il arrive que Dieu laisse � l�homme le temps de faire cent fois le mal avant d�intervenir (versets 11 et 12).

Je dis : pour son malheur, car, par exemple, j�ai vu� En g�n�ral, qui poss�de son �me par la patience, sous un mauvais gouvernement, �vite un sort trop rigoureux. Toutefois, il n�en est pas toujours ainsi : il peut arriver que, tandis que le tyran meurt de mort naturelle et re�oit une somptueuse s�pulture, le juste soit opprim�, exil� et oubli� dans sa mort (�sa�e 57:1). De l� peut na�tre une nouvelle tentation, pire que celle de se r�volter contre les sup�rieurs terrestres, celle de renier Dieu et de s�abandonner � une vie d�r�gl�e.

Doivent s��loigner du lieu saint : du sanctuaire. Comparez 2 Samuel 15:25.

Et sont oubli�s dans la ville sainte : pr�s de laquelle on sait que les Juifs tiennent � �tre enterr�s et � avoir un m�morial; ou bien en g�n�ral : dans leur ville.

Cela aussi est une vanit�, comme le montrera le verset 14.

Se remplit du d�sir de mal faire. On se demande si l�on ne pourrait pas se livrer au mal sans retenue. Cette terrible tentation, l�Eccl�siaste l�a connue (Eccl�siaste 2:20); aussi peut-il sympathiser avec ceux qui sont �branl�s et qu�il s�efforce de fortifier en affirmant de la mani�re la plus positive sa foi au triomphe du bien (versets 12 et 13).

Se trouveront bien, une fois ou l�autre, mais pour toujours. Si Dieu, dit saint J�r�me, a tant de bont� pour les m�chants qui l�offensent continuellement, s�il les attend � p�nitence avec autant de mis�ricorde, s�il leur laisse, apr�s tant de crimes, le loisir de se reconna�tre, que ne fera-t-il pas pour ses serviteurs fid�les ?

D�avoir craint devant la face de Dieu. Voici litt�ralement la fin du verset 12 : Je sais cependant que bien sera � ceux qui craignent Dieu, lesquels ont de la crainte devant sa face. Il y a ici une tautologie intentionnelle : bien sera aux v�ritables fid�les. On peut rapprocher de cette mani�re de dire l�expression de Paul : les veuves vraiment veuves (1 Timoth�e 5:3).

Il ne prolongera pas ses jours, en d�pit de Eccl�siaste 7:15. Pendant que le m�chant est ador� sur la terre, le temps para�t long : Je n�ai fait que passer, il n��tait d�j� plus ! (Psaumes 37:36).

En attendant le triomphe du bien, auquel je crois, il faut reconna�tre que tout n�est pas pour le mieux ici-bas.

15 � 17 Conclusion

Apr�s avoir constat� que Dieu tol�re bien des injustices dans le monde, l�Eccl�siaste vante la joie, comme il l�a fait d�j� � plusieurs reprises (Eccl�siaste 2:24; Eccl�siaste 3:12; Eccl�siaste 3:22; Eccl�siaste 5:17-18) et comme il le fera encore (Eccl�siaste 9:7-10; Eccl�siaste 12:1-2). Avons-nous l� un refrain absolument uniforme, un conseil toujours le m�me, qu�il ne se lasse pas de r�p�ter pour le mieux inculquer � ses auditeurs ? Nous ne le pensons pas. Sans doute, le grand pr�dicateur de la Vanit� tient � couvrir sa responsabilit� en mettant l�homme en garde contre le d�sespoir et le pessimisme. Tout est vanit�. Mais ce serait une erreur de croire qu�� ses yeux l�id�al de la sagesse consiste dans le d�senchantement de tout. Le sage sait jouir. On pourrait ais�ment oublier ce c�t� de la pi�t�. Voil� pourquoi il faut le r�p�ter.

Mais cette exhortation est chaque fois accompagn�e de consid�rations particuli�res. Jouissons de ce que Dieu nous envoie, et ne croyons pas pouvoir trouver le bonheur par nos propres efforts (Eccl�siaste 2:24) . Attendons-le; il surviendra au moment fix� par Dieu (Eccl�siaste 3:12). Ne laissons pas passer les occasions; elles ne reviendront peut-�tre pas (verset 22). Jouissons en bonne conscience de ce que Dieu dispense, et que ces biens passagers soient sanctifi�s par la pens�e qu�ils viennent de Dieu (Eccl�siaste 5:17-18). Jouissons, alors m�me que nous ne comprenons pas tout dans le gouvernement du monde, et remercions m�me pour le peu qui nous est accord� (Eccl�siaste 8:15-17). Pas d�humeur chagrine ! Dieu prend plaisir � notre joie et � notre activit� (Eccl�siaste 9:7-10). Jouis, mais sans jamais perdre de vue le jugement qui s�approche (Eccl�siaste 12:1-2).

L�occupation � laquelle on se fatigue, et o� l�on perd le sommeil, est, ici comme Eccl�siaste 1:13, celle qui consiste � s�efforcer de tout comprendre.

Ne jouit du sommeil, litt�ralement : ne voit le sommeil.

L�auteur sait que, sous l�apparent d�sordre des �v�nements, l��uvre de Dieu s�accomplit (Eccl�siaste 3:14); mais ces voies divines �chappent � l�observation du sage lui-m�me. L�Eccl�siaste ne se fait pas faute de constater l�insuffisance des lumi�res de l�homme et, dans le clair obscur de l�ancienne alliance, il soupire apr�s la pleine lumi�re. Le sage lui-m�me est loin de tout comprendre. Sa sagesse consiste � craindre Dieu : tel est dans ce d�dale son fil conducteur.

return to 'Top of Page'
Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur Ecclesiastes 8". "Bible annotée". https://beta.studylight.org/commentaries/fre/ann/ecclesiastes-8.html.