Bible Commentaries
Esther 1

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versets 1-22

1 � 12 le festin royal, refus de Vasthi d�y para�tre

Et au temps. Un livre isol� comme le n�tre ne devrait pas, semble-t-il, commencer par un et. Mais l�auteur suppose connus de ses lecteurs les �v�nements qui ont pr�c�d� (l�exil, etc.). Comparez �z�chiel 10:1.

Assu�rus, litt�ralement : Ahaschv�rosch, Xerx�s I, fils de Darius I, fils d�Hystaspe; voir Esdras 4:6. On a quelquefois pris Assu�rus pour Cyaxare ou Darius le M�de; mais l�empire m�de n�a jamais compt� 127 provinces, ne s�est point �tendu jusqu�en Inde et en �thiopie, ni jusqu�aux �les de la M�diterran�e (Esther 10:1), et n�a pas eu pour capitale Suse. Notre livre nous transporte dans un temps o� les Perses avaient rel�gu� les M�des � l�arri�re-plan (Esther 1:3; Esther 1:14; Esther 1:18; Esther 1:19), tandis qu�auparavant les M�des �taient nomm�s avant les Perses (Daniel 6:8; Daniel 6:15). Dans Esther 10:2 nous retrouverons les M�des au premier rang; mais voir � ce passage. Assu�rus ne peut �tre non plus (Septante et Jos�phe) Artaxerx�s I Longuemain, qui dans les livres d�Esdras et de N�h�mie porte un autre nom (Artaschaschta). On comprend qu�au commencement de son r�gne, Assu�rus ait pu se montrer hostile aux Juifs (Esdras 4:6); mais comment, Esther �tant reine, J�rusalem serait-elle demeur�e dans son mis�rable �tat ? Comment Haman aurait-il pu si ais�ment obtenir la proscription des Juifs du m�me roi qui, par N�h�mie, leur aurait accord� tant de faveurs ? Ce que notre livre raconte d�Assu�rus rappelle tout � fait ce que nous savons par l�histoire profane du tyran fastueux, voluptueux, irr�fl�chi, bizarre, qui s�appelle Xerx�s. Il a r�gn� de 485 � 465. Le grand festin, par la description duquel s�ouvre notre livre, r�pond bien � ce qu�H�rodote nous dit (Esther 7:8) de la grande r�union � Suse, la troisi�me ann�e de son r�gne, de tous les personnages les plus distingu�s de la Perse; et si Esther n�est choisie que la septi�me ann�e, c�est que les guerres contre les Grecs sont survenues entre deux. La bataille de Salamine a eu lieu en 480. Dans les inscriptions cun�iformes, Xerx�s est appel� Khsaj�rsa nom qui signifie, comme H�rodote le dit d�j�, homme martial, puissant, belliqueux.

De l�Inde jusqu�� l��thiopie. H�rodote (VII, 9) cite aussi les Indiens et les �thiopiens parmi les peuples soumis � Xerx�s. Cyrus avait port� ses armes jusqu�aux confins de l�Inde, mais ce n�est que Darius I qui en annexa une partie � l�empire. Quant � l��thiopie, Xerx�s, d�s le commencement de son r�gne, fit contre les �gyptiens r�volt�s une exp�dition qui r�tablit la domination perse sur la vall�e du Nil. H�rodote, VII, 65 et 69, d�crit l�uniforme des Indiens et des �thiopiens qui figuraient dans les rangs de l�immense arm�e de Xerx�s.

C�est ici, avec Esther 8:9, la seule mention de l�Inde dans l�Ancien Testament. En h�breu Hoddou, en arabe Hind, en perse Hidhou, en syrien Hendu, en sanscrit Sindhu, pays de l�Indus. Le mot Indus lui-m�me signifie le fleuve.

Cent vingt-sept provinces. Il y en avait 120 sous Darius le M�de (Daniel 6:1). Ne pas confondre ces provinces avec les gouvernements d�H�rodote III, 89, qui �taient au nombre de 20 sous Darius, fils d�Hystaspe, et dont chacun renfermait plusieurs provinces.

Assis sur son tr�ne : dans tout l��clat de sa magnificence royale. Sur les monuments, les rois de Perse sont toujours, m�me en voyage et � la guerre, repr�sent�s assis sur des si�ges �lev�s, et nous savons par H�rodote, VII, 212, et par Plutarque (Vie de Th�mistocle, 43), que Xerx�s dirigea les deux batailles des Thermopyles et de Salamine du haut de son tr�ne. Voir aussi H�rodote VII, 44.

Suse la forteresse. Voir N�h�mie 1:4. Cette capitale du pays d�Elam ou de la Susiane, � l�orient de la Chald�e et au nord de l�extr�mit� du golfe persique, avait �t� d�truite par les Assyriens en 615. Elle renaquit de ses cendres sous Darius I, qui r�solut d�y transporter le si�ge de son empire. Il y installa de nombreux esclaves qui la reb�tirent en exploitant comme carri�re les murs des anciennes maisons. Peu d�ann�es suffirent pour qu�elle redevint une brillante capitale. Dans ses palais, auxquels chaque nouveau souverain devait ajouter un palais nouveau, se plurent � r�sider tous les princes ach�m�nides. Alexandre-le-Grand y trouva, avec des richesses inou�es, des vases d�or dans lesquels on conservait, pour indiquer l�immense �tendue de l�empire perse, de l�eau du Danube et de l�eau du Nil. La forteresse et la r�sidence royale s��levaient sur un monticule qui dominait au loin la plaine; � ses pieds et dans la direction de l�orient s��tendait la ville, construite de briques s�ch�es au soleil.

L�arm�e : soit les officiers de l�arm�e, soit la garde royale, qui se composait de 2000 cavaliers d��lite, de 2000 lanciers et de 40000 fantassins (H�rodote VII, 40 et 41). Apr�s son heureuse campagne d��gypte, lisons-nous dans le m�me historien (VI, 8), Xerx�s, voulant r�unir sous sa main l�arm�e qu�il destinait � la guerre contre Ath�nes, convoqua une grande r�union des principaux Perses, afin de sonder leurs dispositions et de leur dire lui-m�me de tous points sa volont�.

Des Perses et des M�des : voir verset 1, note.

Les grands. Nous rendons ainsi le mot de parthemim qui ne se trouve qu�ici et dans Esther 6:9 et Daniel 1:3; mot d�origine perse qui signifie les premiers. On peut en rapprocher le grec pr�tos.

Cent quatre-vingts jours. Les festivit�s, destin�es � montrer aux officiers les ressources immenses dont disposait le roi, dur�rent une demi-ann�e et furent suivies d�une semaine de largesses accord�es � la population enti�re de la capitale (versets 5 et 9). Dans le texte grec de Judith 1.5, nous lisons que N�bucadnetsar, entre deux campagnes fut 120 jours � se r�jouir, lui et son arm�e. H�rodote (I, 126) parle d�un repas offert par Cyrus � tous les Perses, et d�apr�s Ct�sias les derniers monarques perses avaient en temps ordinaire 15000 personnes � leur table.

Dans la cour du jardin, litt�ralement : Dans le parvis qui �tait le jardin. En Orient, les palais des rois �taient construits au milieu de parcs et de jardins enclos de murailles. Les hommes seuls furent trait�s en ce lieu. Pour les femmes, voir verset 9.

6 � 8 Description du banquet des hommes

Il y avait. Ces mots n�existent pas dans le texte, qui se compose d�une s�rie d�exclamations : Des tentures ! � des divans ! � des boissons ! �

Description des tentures qui entouraient la partie du jardin o� le festin eut lieu.

Blanches et violettes : on dirait en termes de blason argent et azur, les couleurs nationales des Perses.

Des divans d�or et d�argent : des lits, non pas recouverts d��toffes tiss�es de fils d�or et d�argent, mais, d�apr�s H�rodote IX, 82, dans la structure desquels entrait de l�or et de l�argent. Xerx�s et ses g�n�raux en emport�rent avec eux dans leur exp�dition contre les Grecs, et ces derniers en prirent plusieurs. Il faut lire tout ce passage dans H�rodote. Pausanias s��tant rendu ma�tre du camp de Mardonius, g�n�ral de l�arm�e de Xerx�s, ordonna aux cuisiniers de ce g�n�ral de leur pr�parer � d�ner comme pour Mardonius. Il fut ob�i, mais quand il vit la magnificence des lits, des tables d�or et des coupes de la m�me mati�re, et des chariots charg�s de chaudi�res et d�autre vaisselle d�or et d�argent, il ne put s�emp�cher de se r�crier sur la folie des Perses, qui, n��tant point contents de tant de richesses et de tant de biens, venaient faire la guerre � des peuples qui vivaient pauvrement. D�apr�s Ct�sias, Sardanapale avait 150 lits et 150 tables d�or, dont il br�la un certain nombre avec lui.

Marbre vert, blanc� : une mosa�que.

Le mot rendu par festin au verset 5 signifie proprement une f�te o� l�on boit; aussi les boissons sont-elles seules mentionn�es ici.

Et ordre �tait donn� : litt�ralement : Et le boire �tait selon l�ordre : Point de pression ! Ordinairement, il y avait un major de table, au commandement duquel il fallait boire. Mais en ces jours-l�, lisons-nous dans Jos�phe (Antiquit�s XI, 6), le roi ordonna � ses officiers de ne contraindre personne de boire selon la coutume des Perses. mais de laisser chacun dans la libert� d�en user comme il voudrait. J�sus Sirach fait allusion � la coutume des rois des festins (Siracide 32.1).

Selon la volont� de chacun (des convi�s). � la veille d�une grande guerre, le roi cherche � capter la bonne volont� de ses sujets. Au reste, chacun avait la libert� de boire autant qu�il le voulait.

Vasthi, en perse vahisti, la meilleure, la plus belle ou la tr�s belle.

Le palais royal fut mis � sa disposition pour ce festin.

La seule �pouse de Xerx�s connue par l�histoire profane est Amestris (H�rodote VII, 61, 82), sa cousine germaine, dont le p�re, Otan�s, un des principaux g�n�raux perses, �tait un fr�re de Darius, elle avait �pous� Xerx�s avant la guerre contre la Gr�ce; ses trois fils prirent part � cette exp�dition et �taient des hommes faits lors de la mort de leur p�re. Il ne peut donc en aucun cas �tre question de l�identifier avec Esther. Quant � notre Vasthi, il faudrait, si on veut l�identifier avec elle, admettre que ce nom de Vasthi n�est qu�un surnom et qu�elle est rentr�e en gr�ce vers la fin de la vie de Xerx�s (H�rodote IX, 111). Le m�me historien (IX, 108 et suivants) parle des d�sordres auxquels se livra Xerx�s apr�s sa malheureuse exp�dition. Aurions-nous l� une allusion � ce qui sera racont� Esther 2:2; Esther 2:3; Esther 2:19 ?

Le septi�me jour : le dernier.

Egay� par le vin. M�me expression que 2 Samuel 13:28. Sur les exc�s de boisson des Perses, voir H�rodote I, 133 et X�nophon, Cyrop�die VIII, 8, 10.

Les sept eunuques. Le nombre sept avait une valeur particuli�re aux yeux des Perses (verset 14; Esdras 7:14).

Diad�me : un haut turban se terminant en pointe.

Quand on a lu H�rodote I,18, on comprend ce refus (Candaule, roi de Lydie, qui veut faire admirer la beaut� de sa femme, la montre nue � son serviteur Cyg�s. CR)

13 � 22 Disgr�ce de la reine

Aux sages� : astrologues et mages. comparez la r�ponse de Daniel 2:28) : Il y a vraiment dans les cieux� D�autres pr�tendent que l�astrologie n��tait point pratiqu�e en Perse et qu�il s�agit ici d�hommes vers�s dans l�histoire et les coutumes des anciens temps. La suite du verset est favorable � ce dernier sens.

Etaient port�es : devaient �tre port�es. Ceci explique pourquoi le roi n�a pas, de son chef, s�vi contre Vasthi.

Et les plus rapproch�s. Le roi ne pouvait pas consulter directement l�ensemble des sages (tous ceux qui connaissaient, verset 13). Tout devait passer par les princes qui, seuls, voyaient la face du roi. Il y en avait sept, voir verset 9; Esther 2:9 et Esdras 7:14. Au-dessous du grand-vizir il y avait une sorte de conseil permanent, dont les membres �taient de v�ritables ministres. Ils tenaient le premier rang dans l�empire apr�s le roi et administraient, conjointement avec lui et sous sa direction, les affaires g�n�rales. (Lenormant, Histoire ancienne de l�Orient,VI, page 58). Sur l�origine de ce conseil, voir Esdras 7:14, note.

Que le roi Assu�rus� On s�attendrait � la premi�re personne : Que je lui ai donn�. Mais nous avons ici une consultation officielle et qui a pass� par un secr�taire.

Par les eunuques : voir verset 12. Sa r�sistance a eu des t�moins.

Et M�mucan. Le texte porte ici Mumecan. Il serait aventureux de d�terminer l��tymologie de noms aussi variables.

Le dernier des princes nomm�s au verset 14 transmet au roi, dans une r�union de son conseil intime, l�opinion qui a pr�valu dans le conseil g�n�ral des sages.

Il n�est pas �tonnant que les sages se soient accord�s � bl�mer Vasthi; elle �tait moins � craindre que le roi, qui dans sa consultation m�me (verset 5), avait d�j� �tabli la culpabilit� de Vasthi.

Et d�s ce jour. Une fois ou l�autre toutes les femmes du royaume apprendront la chose (verset 17). Mais les princesses qui sont � la cour la savent d�j�.

M�pris : des femmes pour leurs maris. Col�re : des maris contre leurs femmes.

Les sages tiennent � un d�cret en bonne et due forme, parce qu�ils redoutent la vengeance de Vasthi au cas o� elle rentrerait en gr�ce.

Irr�vocable : une fois remplies les formalit�s Esther 8:8.

Et aux princes : r�unis devant le roi (verset 16). Ce que M�mucan venait de dire �tait d�j� le r�sultat de leur d�lib�ration; mais ils ajoutent que M�mucan a fid�lement rendu leur pens�e.

Pour cr�er des communications rapides entre les diff�rentes provinces de l�empire, Darius avait �tabli des courriers r�partis par stations, distantes entre elles d�une journ�e de chemin, qui portaient les ordres du roi aux satrapes, et les d�p�ches de ceux-ci � la cour (H�rodote V, 14; VIII, 98). Cette institution favorisait singuli�rement l�action du pouvoir central. X�nophon compare au vol des grues la rapidit� des courriers royaux (Cyrop�die VIII, 6, 18). Notre verset n�est que le r�sum� de l��dit, qui racontait probablement ce qui s��tait pass�.

Selon son �criture� selon sa langue, pour que nul ne p�t en ignorer. La coutume des Perses d�adresser aux peuples conquis des proclamations en leurs propres langues est prouv�e par les inscriptions bilingues ou trilingues des rois ach�m�nides.

Parler la langue de son peuple. L�autorit� du mari devait s�exercer jusque dans l�emploi de sa langue par les gens de sa maison et, en particulier, par sa femme. Il ne faut pas qu�une femme puisse pr�texter qu�elle n�a pas compris les ordres de son mari. Voir N�h�mie 13:24. Tel est le sens probable du texte. Une l�g�re correction, ne portant que sur les points voyelles (medubbar au lieu de medabber), permettrait de supposer que l��dit se terminait pour l�ordre � chaque satrape de le publier dans la langue de sa province.

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Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur Esther 1". "Bible annotée". https://beta.studylight.org/commentaries/fre/ann/esther-1.html.