Bible Commentaries
Exode 22

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versets 1-31

Dans le texte h�breu, notre verset 1 est le verset 37 du chapitre pr�c�dent, de sorte que le verset 2 est le verset 1 de celui-ci, et ainsi de suite.

Cette loi vise le vol d�animaux :

Ou bien le vol est consomm� irr�parablement (verset 1), ou bien il est encore r�parable, si le voleur vient � r�sipiscence (verset 1).

Dans le premier cas, l�indemnit� est non seulement le double de l�objet vol�, comme dans les cas de vol ordinaire (versets 4 et 7), mais 4 ou 5 fois autant. La raison de cette diff�rence est sans doute que le b�tail p�turant au large est confi� � la bonne foi du public. La vie champ�tre n�est possible qu�� la condition d�une puissante garantie contre un vol aussi facile. Cependant la loi fait une diff�rence entre le vol d�un b�uf et celui d�un mouton, parce que chez le b�uf il y a, outre la chair, la force de travail.

Dans le second cas, si le voleur reconna�t sa faute (verset 4), il n�y a que restitution au double; la loi veut par l� lui faciliter la r�sipiscence.

Mouton. Le mot h�breu d�signe toute pi�ce de petit b�tail. Pour la restitution au quadruple, comparez 2 Samuel 12:6

La restitution au septuple d�un objet vol�, dont parle Proverbes 6:31, n�est pas l�objet d�une loi; il s�agit d�un voleur qui donne satisfaction au vol� pour n��tre pas traduit en justice.

Dans cette loi sur la restitution du b�tail vol� sont intercal�es deux r�gles particuli�res, relatives au cas o� le vol� viendrait � tuer le voleur. Au verset 2, il s�agit d�une effraction qui a eu lieu de nuit; c�est ce qui ressort du contraste avec le verset 3. Dans le cas d�effraction nocturne, il est impossible de mesurer ses coups, ni de demander du secours ou de reconna�tre le voleur pour le d�noncer ensuite; enfin, l�on peut pr�sumer que le voleur ne reculera pas devant un homicide, si cela devient n�cessaire pour cacher son larcin. Ainsi s�explique l�absolution accord�e dans ce cas au meurtrier; cette m�me disposition se retrouvait dans la loi ath�nienne et dans la loi romaine.

De jour, la mort du voleur est trait�e comme meurtre; mais y a-t-il peine de mort ? Cela n�est pas dit express�ment, et peut-�tre ce cas rentre-t-il dans celui de l�homicide par imprudence (Exode 21:29-30).

La punition s�v�re prescrite � la fin du verset 3 est consid�rablement adoucie par le fait que, d�apr�s Exode 21:2 le servage se r�duisait � six ans de travaux forc�s dans un bagne domestique.

Ce verset est la contrepartie du verset 2.

Verger. Le mot h�breu se traduit ordinairement par vigne; mais il d�signe en r�alit� tout espace clos plant� d�arbres fruitiers, vigne ou autres.

De ce qu�il a de mieux, ou plus exactement du bon ; sans qu�il puisse all�guer que les produits brout�s dans le champ du voisin �taient de qualit� inf�rieure. Lors m�me, en effet, qu�il ne s�agit pas d�un tort volontaire, il y a eu cependant n�gligence coupable et prolong�e.

Ici encore rien dans le texte ne suppose qu�il s�agisse d�un dommage volontaire. Un coup de vent peut �tre survenu et avoir chass� au loin le feu que quelqu�un faisait sur ses terres, pour br�ler les herbes, par exemple, afin de faire de l�engrais, etc.

Avec cet article se terminent les lois relatives aux dommages caus�s � la propri�t� d�autrui. Les trois articles suivants se rapportent aux dommages qui peuvent arriver � la chose d�autrui pendant le temps o� elle se trouvait avoir �t� confi�e. Le premier se rapporte aux d�p�ts d�argent ou de meubles; le deuxi�me � des b�tes donn�es � garder; le troisi�me � des b�tes pr�t�es ou lou�es.

Meubles, au sens l�gal du mot, par opposition aux immeubles et aussi au b�tail.

Devant Dieu : c�est-�-dire devant l�autorit� qui le repr�sente; voir Exode 21:6, note.

Pour qu�on sache. Il y a ici une ellipse que l�on peut remplir aussi par les mots : pour jurer si�

Le verset 9 g�n�ralise ce qui vient d��tre dit par rapport aux d�p�ts, en l�appliquant aux objets en litige, en g�n�ral, tels que les objets perdus.

C�est bien celui-l�, c�est-�-dire : je le reconnais, c�est le mien.

10 � 13 Sur le b�tail donn� en garde

Cette loi est plus s�v�re pour le d�positaire que la pr�c�dente. En effet, la garde d�animaux exige des soins particuliers et des soins qui doivent �tre r�mun�r�s. Il n�en est pas de m�me d�un d�p�t de meubles. Aussi notre jurisprudence distingue-t-elle entre le d�p�t � titre gratuit et le d�p�t on�reux. La jurisprudence rabbinique fait la m�me distinction. Le d�positaire � titre gratuit n�est point responsable du d�p�t, sauf s�il l�a d�rob� ou employ�; mais le d�positaire salari� de b�tes qui lui sont confi�es, autrement dit le berger aux gages d�autrui, est dans la r�gle responsable. Si une b�te manque il doit en indemniser le propri�taire, sauf les cas de force majeure �num�r�s versets 10 � 12 : accidents, mort, b�tes f�roces, brigands.

Le serment de l��ternel. Cette belle expression ne se retrouve que deux fois dans la Bible : 2 Samuel 21:7; 1 Rois 2:43; comparez encore Eccl�siaste 8:2

Mis la main sur� : s�il ne s�est point appropri�

Si on la lui a vol�e : il y a eu n�gligence de sa part.

Il en produira les restes, qui prouveront qu�il est accouru � temps encore pour chasser la b�te fauve.

14 � 15 Sur la perte de b�tes emprunt�es ou pr�t�es

Dans le cas o� le propri�taire est pr�sent, il doit veiller lui-m�me � ce que l�usage fait de sa b�te ne la mette pas en danger. C�est plus �videmment le cas s�il l�avait simplement pr�t�e; car il restait ainsi plus compl�tement le ma�tre de son emploi.

Dans le cas o� il l�avait lou�e, le prix de location devait suffire pour le d�dommager, puisqu�il avait autoris� par sa pr�sence ce qui avait eu lieu.

16 � 17 Cas de s�duction

Cette loi ne se rattache aux pr�c�dentes que par l�id�e g�n�rale d�abus de confiance � l��gard de la propri�t� d�autrui. Une fille non fianc�e est le bien du p�re. Deut�ronome 22:25-27 traite de la s�duction d�une fianc�e, cas qui �tait puni comme celui d�adult�re. Le vrai parall�le du cas dont il s�agit ici se trouve Deut�ronome 22:28-29

Dans la loi isra�lite, la s�duction est trait�e non comme un cas criminel, mais comme un dommage qui doit �tre r�par� (ce qui n�est pas le cas chez nous). Cette r�paration est le mariage forc�, qui oblige l��poux, aussi bien que tout autre mariage, � payer un douaire au p�re de la fianc�e. De plus, d�apr�s le Deut�ronome, le mariage est dans ce cas indissoluble, sans divorce possible. Si le mariage n�a pas lieu, ce qui ne petit arriver que par suite d�un refus formel du p�re (ou aussi de la fille, selon le Talmud), le s�ducteur n�en doit pas moins payer un douaire comme on le paie quand on �pouse une vierge; probablement cinquante pi�ces d�argent (comme Deut�ronome 22:29).

18 � 31 Quatri�me groupe

Jusqu�ici le Livre de l�alliance nous a pr�sent� des prescriptions de nature juridique concernant la libert�, la vie et la propri�t� du prochain; il s�agissait du droit du prochain sous ces diff�rents rapports. D�s maintenant nous trouvons une s�rie de pr�ceptes religieux et moraux qui ne rentrent pas dans la sph�re du droit naturel et qui interdisent tout ce qui pourrait troubler l�ordre de choses saint et �quitable que Dieu veut voir r�gner au milieu de son peuple.

Les trois premiers articles ont seuls une sanction humaine. Ils visent tous trois des actes dans lesquels l�homme pr�tend unir ce que Dieu a s�par�.

Sur la sorcellerie

Magicienne. Ce mot est au f�minin, parce que ce sont surtout les femmes qui exercent les arts occultes; qu�on se rappelle les anciennes magiciennes (Circ�, M�d�e); puis les sorci�res du moyen-�ge, les tireuses de cartes et les somnambules de nos jours. Cependant la pratique de la magie est aussi condamn�e L�vitique 20:27 pour les deux sexes; comparez surtout Deut�ronome 18:9-12, o� les diverses esp�ces de divination sont �num�r�es. Sous toutes ses formes, la magie est un appel � une puissance surnaturelle qui ne se subordonne point � la volont� divine; c�est donc un acte de r�bellion contre l��ternel et, comme tel, un crime capital. Comparez les nombreux passages des proph�tes sur ce sujet : �sa�e 8:19; �sa�e 19:3; �sa�e 44:25; �sa�e 47:12; Mich�e 5:12, etc.

Sur la bestialit�

Comparez L�vitique 18:23; L�vitique 20:15 et suivants. Ce crime �tait assez fr�quent chez les �gyptiens et les Canan�ens. Comme le pr�c�dent, il d�range l�ordre que Dieu a �tabli dans l�univers et met l�homme dans une relation coupable avec des �tres auxquels il ne doit point se m�ler, l� avec les esprits invisibles, ici avec les animaux.

Sur le culte des dieux �trangers

Anath�me : consacr� � l��ternel pour �tre d�truit (L�vitique 27:28). L�anath�me est plus que la mort; ce mot s�applique � une victime offerte � la col�re divine.

Dans ces trois d�fenses la peine capitale, qui �tait toujours la lapidation, est exprim�e de trois mani�res diff�rentes et avec une gravit� croissante :

  1. Tu ne laisseras pas vivre.
  2. Devra �tre mis � mort.
  3. Sera d�truit comme anath�me.
Il y a l� comme trois degr�s d�horreur croissante contre le crime commis.

Le respect pour l��tranger

Autant il faut d�tester les dieux des �trangers (verset 20), autant il faut savoir respecter et prot�ger l��tranger lui-m�me; comparez Exode 23:9, o� le m�me consid�rant est reproduit d�une mani�re encore plus pressante; de m�me L�vitique 19:33-34 et Deut�ronome 10:19. Dans ce dernier passage, il est dit que l��tranger doit �tre aim� comme un compatriote. Et il ne faudrait pas croire que cette prescription ne s�applique qu�aux pros�lytes devenus membres du peuple. La comparaison avec l��tat d�Isra�l lui-m�me quand il �tait en �gypte, �carte toute restriction de ce genre.

22 � 24 - Respect pour la veuve et l�orphelin

Comparez Deut�ronome 10:18; voir aussi Deut�ronome 14:29 la promesse faite � ceux qui accomplissent cette loi.

Vous ne chagrinerez pas : Vous ne leur ferez point de tort, vous ne les traiterez pas durement, soit en ne faisant pas justice (Deut�ronome 27:19; �sa�e 1:23; J�r�mie 5:28), soit en expropriant (�sa�e 10:2; Mich�e 2:9), soit en prenant en gage les v�tements ou le b�tail (Deut�ronome 24:17; Job 24:3), soit en r�duisant en esclavage pour dettes (2 Rois 4:1).

Et je vous tuerai par l��p�e. Le caract�re de la punition est conforme � celui du crime; Dieu ne fera pas p�rir par la peste ou la famine, qui frappent �galement tous les membres du peuple, mais par la guerre (l��p�e) qui ne frappe que les m�les adultes, de telle sorte que vos propres femmes deviendront des veuves et vos fils des orphelins. C�est la loi du talion.

� quelqu�un de mon peuple, au pauvre. Il y a proprement : � mon peuple, au pauvre, ou plus exactement encore : � mes gens, les pauvres qui sont avec toi. Comme il n�y a gu�re que les pauvres qui empruntent, le peuple dans ce cas-ci, ce sont bien les pauvres. Dans l��criture, Dieu aime d�ailleurs � nommer de ce beau titre : mon peuple, ceux de son peuple qui sont pauvres et opprim�s (Psaumes 14:4; Mich�e 2:9). M�me d�fense L�vitique 25:35-43. Dans le Deut�ronome (Exode 23:19 et suivants), la d�fense de pr�ter � int�r�t est g�n�ralis�e et �tendue aux pr�ts faits � un Isra�lite quelconque. Cette loi s�appliquait � un milieu dans lequel le commerce de l�argent n�existait encore que dans une mesure restreinte. Il ne faut pas traduire : Tu n�agiras pas � la fa�on de l�usurier; car l�usure est d�j� en soi un d�lit; mais entendre simplement : Tu n�agiras pas envers ton fr�re avec la rigueur d�un pr�teur � int�r�t. Tu ne feras pas de son besoin d�argent l�occasion d�une affaire, celle-ci n�e�t-elle m�me rien d�inique. Tu rendras ce service � un fr�re par humanit�. Comparez Matthieu 5:42; Luc 6:34. Ce n�est pas une question de jurisprudence.

Cette loi est �galement destin�e � pr�venir les inhumanit�s qui pourraient r�sulter du pr�t sur gage. Elle est reproduite et compl�t�e Deut�ronome 24:6; Deut�ronome 24:10-13; voir encore sur les v�tements pris en gage Job 22:6 et Amos 2:8, et sur les gages en g�n�ral Job 24:9; �z�chiel 18:7

Le manteau. C��tait une grande pi�ce de drap carr�e que l�on portait le jour sur la tunique et dans laquelle on s�enveloppait pour la nuit. L�ouvrier l��tait de jour pour le travail. L�en priver pour la nuit, c��tait une cruaut�.

Ces quatre pr�ceptes touchants en faveur des faibles et des pauvres (versets 21, 22-24, 25, 26-27) font bien voir que nous ne sommes plus dans le domaine proprement juridique.

Sur le respect de Dieu et des autorit�s.

De pair avec les devoirs envers les petits marchent les devoirs envers les grands.

On traduit parfois : Tu n�injurieras point les juges. Peut-�tre les juges sont-ils compris dans le mot Dieu (comparez Exode 21:6; Exode 22:7-8). Cependant le respect pour les autorit�s est plut�t l�objet de la seconde partie du verset. C�est donc � Dieu lui-m�me, l�autorit� supr�me en Isra�l, que se rapporte la premi�re proposition. Le respect pour Dieu est la base du respect pour les autorit�s humaines. Comparez le fait racont� L�vitique 24:11 et suivants. Il s�agit ici d�un crime digne de mort comme les trois premiers de ce groupe.

Un prince dans ton peuple. Cette expression est tr�s g�n�rale, sans doute � dessein et de mani�re � renfermer tout ce qui est �lev� en Isra�l par position et par dignit�. Comparez 1 Pierre 2:13

29 et 30

Sur les pr�mices

Le respect pour le souverain implique le paiement de l�imp�t. Or, l�imp�t chez un peuple comme Isra�l, qui a Dieu pour souverain, ce sont les pr�mices des productions de la terre pieusement offertes. Le texte dit litt�ralement : Tu ne diff�reras pas ta pl�nitude et ce qui d�coule. Ce qui signifie �videmment : de m�offrir les pr�mices des riches productions de ta terre et du produit de tes vignes.

Les pr�mices sont de trois sortes : les premiers fruits du sol, les premiers-n�s de l�homme et les premiers-n�s des bestiaux; comparez les prescriptions plus sp�ciales pour les fruits du sol Nombres 18:12 et suivants, et surtout Deut�ronome 21, etc.; pour les premiers-n�s des bestiaux et des hommes Nombres 18:15; Deut�ronome 15:19 et suivants, etc.

Pour ces derniers, comparez ce qui avait d�j� �t� ordonn� aussit�t apr�s la sortie d��gypte, Exode 13:12 et suivants. L�id�e qu�il p�t s�agir d�un sacrifice proprement dit � l��gard des premiers-n�s des hommes est �cart�e par toute l��criture. Il s�agit uniquement d�une cons�cration sp�ciale au service de l��ternel dans le sanctuaire.

Sept jours. Avant sept jours, les b�tes �taient consid�r�es comme n��tant pas encore bonnes � manger et, pour cette raison, n��taient pas propres non plus � �tre offertes en sacrifice (L�vitique 22:27). On trouve dans le rituel des Romains des prescriptions pareilles.

La relation de d�pendance particuli�re dans laquelle Isra�l se trouve vis-�-vis de Dieu r�clame de lui non seulement la cons�cration de ses biens, dont le paiement des pr�mices est le gage, mais encore l�abstention de tout ce qui est souill�, par cons�quent aussi d�aliments tels que la b�te trouv�e morte ou d�chir�e. Le motif de cette d�fense et des d�fenses semblables n�est pas hygi�nique, mais religieux : il y a l� un symbole de la saintet� morale que devait poss�der Isra�l. Ce qui le prouve, ce sont les premiers mots : des hommes saints, et le fait que d�apr�s Deut�ronome 14:21 de telles viandes pouvaient �tre donn�es ou vendues aux �trangers. Pythagore commandait aussi � ses disciples de s�abstenir de la chair des b�tes d�chir�es et des b�tes mortes.

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Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur Exodus 22". "Bible annotée". https://beta.studylight.org/commentaries/fre/ann/exodus-22.html.