Bible Commentaries
Ézéchiel 24

Bible annotéeBible annotée

versets 1-27

1 � 5

La parabole. Il est bien �vident que cet acte proph�tique qui va suivre n�a point �t� r�ellement ex�cut�; c�est ce qui ressort des mots : Propose une parabole (verset 3).

1 et 2

C��tait la neuvi�me ann�e apr�s la d�portation de J�hojachin (�z�chiel 1:2). Le r�gne de S�d�cias, qui n�a dur� en tout que onze ans, touchait donc � sa fin.

�z�chiel re�oit directement de Dieu l�avis que le si�ge est commenc� (comparez �z�chiel 11:13) et l�ordre de noter ce jour, afin que les exil�s puissent constater plus tard la r�alit� de la r�v�lation qu�il disait avoir re�ue. Tous ces d�tails feraient l�effet d�un vulgaire charlatanisme, s�ils n��taient, comme on l�a pr�tendu, que des artifices de composition litt�raire. Cette date, � jamais n�faste, du commencement du si�ge continua � �tre c�l�br�e par un je�ne jusqu�apr�s le retour de l�exil (Zacharie 8:19). Pour la date indiqu�e, comparez 2 Rois 25:1 et J�r�mie 52:4.

Le but de cette r�v�lation �tait de faire comprendre aux Juifs exil�s que le conqu�rant visible qui allait frapper J�rusalem, n��tait que le ministre du Souverain invisible. qui jugeait son peuple.

L�image employ�e ici par le Seigneur est la m�me que celle dont se servaient orgueilleusement les habitants de J�rusalem (�z�chiel 11:3) pour affirmer l�impossibilit� de leur ruine. L��ternel la retourne maintenant contre eux; ils vont p�rir dans cette chaudi�re dans laquelle ils se croyaient en s�ret�, dans J�rusalem m�me, et la chaudi�re aussi sera d�truite, apr�s avoir �t� vid�e de tout ce qu�elle renfermait.

Ses morceaux : les morceaux destin�s � la chaudi�re. Ils repr�sentent la population de la ville et celle du pays, qui est dans J�rusalem � l�arriv�e des Chald�ens. Les bons morceaux sont les riches avec leurs tr�sors; les os sont l�arm�e et ses chefs (avec le roi), qui ont la t�che de d�fendre J�rusalem.

Le feu ardent que doit allumer le proph�te sous la chaudi�re, repr�sente le ch�timent prochain, qui s�ex�cute par l�ordre de Dieu.

Et m�me entasse� Il y a en h�breu litt�ralement : Et fais le monceau des os. Ce qui signifie soit : Fais un monceau d�os sous la chaudi�re pour alimenter la flamme; mais dans ce cas ne faudrait-il pas un, au lieu de : le monceau ? Soit : Fais (sous la chaudi�re) le monceau de bois n�cessaire pour cuire les os

Le mot h�breu (dour) signifie proprement un cercle et para�t faire allusion � l�arm�e ennemie qui bloque la ville (verset 9).

6 � 8

Ces versets donnent une premi�re explication de la parabole, mais tout en entrem�lant les traits de l�image avec ceux de la r�alit�.

C�est pourquoi : Puisque c�est par cette image que je t�ai command� de repr�senter le sort de J�rusalem.

La ville de sang. Nous avons d�j� vu plusieurs fois, et dans J�r�mie 22:3; Lamentations 4:13 et dans �z�chiel 9:9; �z�chiel 23:45, etc., que dans les derniers temps les meurtres s��taient multipli�s � J�rusalem, jusque dans le temple, et restaient impunis : Le vert-de-gris, et non pas, comme on traduit ordinairement, la rouille, repr�sente ce sang vers�, qui n�a pas �t� nettoy� par la mort des malfaiteurs et par la p�nitence de la ville enti�re; il reste donc l� sur la conscience des habitants, comme une couche de vert-de-gris attach�e aux parois d�une chaudi�re.

Vide-la. Comme les morceaux jet�s hors d�une chaudi�re empoisonn�e, ainsi les habitants, massacr�s ou exil�s, seront jet�s hors de ville.

Sans tirer au sort : car il n�y en aura aucun d��pargn�. Il y a litt�ralement : au sort sur elle (la ville), pour : sur tout ce qu�elle contient.

Ces meurtriers sont repr�sent�s comme des malfaiteurs audacieux qui ont vers� le sang de leurs victimes, non point sur la terre o� ils auraient pu le recouvrir de poussi�re, mais sur la roche nue o� il demeure visible, et sans avoir �t� expi�.

J�ai fait verser� C�est Dieu lui-m�me qui a voulu que la chose se pass�t ainsi (verset 7), afin qu�� ces meurtres patents succ�dent un ch�timent non moins �clatant.

9 � 14

Seconde application de la parabole : la destruction totale doit atteindre, non seulement les habitants, mais la ville elle-m�me.

Moi aussi: Dieu fera en r�alit� tout ce que le proph�te vient de faire figur�ment.

Un grand monceau : l�arm�e des Chald�ens qui assi�ge la ville (voir au verset 5).

Le tableau all�gorique repara�t un instant comme pour servir de th�me � la nouvelle menace qui s�annonce.

Brasse la bouillie. Le terme employ� ici s�applique parfois � la pr�paration des onguents, et plusieurs ont cru qu��z�chiel recevait l�ordre d�assaisonner la viande renferm�e dans la chaudi�re. Mais il n�est pas question d�un mets � appr�ter. La viande avait d�j� �t� jet�e dehors morceau par morceau (verset 6), et la chaudi�re doit �tre maintenant compl�tement vid�e (verset 11).

11 et 12

Il s�agit actuellement de nettoyer de son vert-de-gris la chaudi�re elle-m�me; mais le feu le plus ardent ne r�ussit pas � d�tacher cette cro�te �paisse. Or, comme une chaudi�re expos�e vide � un feu ardent, est d�truite, ainsi J�rusalem, qui a refus� obstin�ment d��tre purifi�e par son Dieu, sera consum�e apr�s avoir �t� vid�e de ses derniers habitants.

De l��normit�. Cette expression est expliqu�e par ce qui suit. La souillure de Juda surpassait en noirceur celle de tous les autres peuples; car Dieu avait tout fait pour l�en nettoyer. Mais ni les moyens de gr�ce, ni les appels des proph�tes, ni les ch�timents ant�rieurs n�avaient produit la purification, qui ne pouvait plus �tre obtenue que par la ruine et l�exil. Cette menace s�applique avec une double force aux peuples chr�tiens infid�les, qui n�gligent d�user des moyens de sanctification qui leur sont offerts dans l��conomie nouvelle (comparez �sa�e 6:11-13).

Une sentence sans recours et une ex�cution qui ira jusqu�au bout.

15 � 24

Apr�s avoir annonc� aux exil�s l��v�nement qui va r�duire � n�ant leurs esp�rances charnelles, le proph�te leur donne en sa personne l�exemple de la conduite qu�ils devront tenir.

�z�chiel apprend de l��ternel qu�il va perdre sa femme en ce jour m�me, et qu�il ne doit se livrer � aucune des d�monstrations de deuil en usage chez son peuple.

En silence : au lieu des lamentations bruyantes (Marc 5:38).

Le deuil des morts : c�est l�expression g�n�rale; les d�tails suivent.

De ton turban. On avait coutume d�enlever sa coiffure pour se couvrir la t�te de cendre (�sa�e 51:3). Il ne s�agit pas ici de la mitre sacerdotale, qui porte un autre nom (Exode 39:28).

Mets ta chaussure. On restait nu-pieds; comparez 2 Samuel 15:30; �sa�e 20:2.

Ne te couvre pas la barbe. On se couvrait la barbe et le bas du visage jusqu�au nez (Mich�e 3:7).

Le pain de condol�ance. Il y a litt�ralement : le pain des hommes. Ce sont les aliments que les amis avaient coutume d�envoyer � la famille en deuil; comparez Deut�ronome 26:14; Os�e 9:4; J�r�mie 16:7.

Ce n�est certainement plus ici une simple parabole, comme au verset 3 o� il �tait dit express�ment : Propose-leur une parabole. Le fait est donn� comme r�el , et il ne saurait �tre question en pareil sujet d�une forme rh�torique, D�autre part, on ne peut penser que Dieu ait fait mourir la femme du proph�te uniquement pour donner au peuple un signe du malheur qui l�attendait. Dieu applique simplement � son dessein cette circonstance d�ailleurs voulue de lui pour des raisons � nous inconnues.

Le motif de l�ordre divin ressort, nous para�t-il, de J�r�mie 16:5-8. La situation actuelle �tait celle d�un �tat de ch�timent exceptionnel, dans lequel le sentiment de la justice de Dieu devait dominer toute autre consid�ration et comprimer m�me les manifestations les plus l�gitimes du sentiment naturel; comparez Luc 9:59-60. C��tait le moment de mettre sa main sur ses l�vres et de se taire, en pensant, comme dit le psalmiste, que c�est Lui qui l�a fait (Psaumes 39:10).

19 et 20

Les exil�s comprennent que la conduite extraordinaire d��z�chiel renferme une instruction de Dieu � leur adresse, et le proph�te leur explique la pens�e divine (voir la note d�introduction).

L�orgueil de votre force� : voir au verset 25.

Vos fils et vos filles : la partie du peuple rest�e � J�rusalem � la suite des d�portations pr�c�dentes. Bien des membres des familles exil�es se trouvaient sans doute dans ce nombre.

22 et 23

Cette interdiction de toute d�monstration de deuil � l�occasion du dernier coup qui va frapper la nation, a certainement un motif analogue � celui que nous avons d�velopp� verset 18. On s��tourdit fr�quemment, au lieu de se recueillir, dans les d�monstrations et les c�r�monies de deuil, et l�on perd ainsi le fruit de l��preuve ou du ch�timent. Or le moment �tait venu o� les exil�s devaient d�cid�ment rentrer en eux-m�mes et commencer � devenir un peuple nouveau. La ruine de J�rusalem, en portant le dernier coup � leurs illusions, devait �tre le signal de cette crise salutaire.

Vous vous consumerez dans vos p�ch�s� Ils devront se renfermer en eux-m�mes, accabl�s sous le poids des p�ch�s par lesquels ils ont attir� ce ch�timent sans exemple, et, s�ils en parlent avec quelque autre, ne le faire que dans le secret de leur demeure et en versant leur douleur � voix basse l�un dans le c�ur de l�autre, comme on le fait dans les moments solennels o� la main de Dieu s�appesantit sur l�homme.

25 � 27

D�s ce moment m�me, l�attitude du proph�te doit prendre aussi un caract�re nouveau, celui d�une silencieuse attente. �z�chiel 3:26-27, il lui avait �t� d�fendu de parler aux exil�s pour s�entretenir famili�rement, comme on le fait avec ceux qui vous entourent; il ne devait ouvrir la bouche que dans le cas o� Dieu lui-m�me lui mettrait une parole sur les l�vres. D�s ce moment, c�est un mutisme complet qui lui est impos�, jusqu�au jour o� un r�chapp� de J�rusalem viendra apporter la nouvelle de sa destruction. Quelle �loquence dans ce long silence ! L�homme se tait pour laisser la parole aux �v�nements, c�est-�-dire � Dieu lui-m�me. Apr�s cela la parole sera rendue � �z�chiel pour accomplir la seconde partie de son minist�re.

Ce qui fait leur force� C�est du sanctuaire que le proph�te veut parler, comme au verset 21. C��tait de l� en effet qu�ils tiraient la confiance qui les enorgueillissait et les rassurait m�me contre les menaces de l��ternel.

Ta bouche s�ouvrira, non, comme on l�a cru, pour parler avec le fugitif, mais pour tenir au peuple un langage nouveau, en ce moment o� son dernier espoir s��vanouira. Il devra annoncer alors les gr�ces futures de l��ternel et le rel�vement du peuple. Il faut que toute esp�rance terrestre ait �t� an�antie, pour que le c�ur s�ouvre � l�esp�rance qui vient d�en-haut.

Un embl�me : ici dans un sens un peu diff�rent de celui qu�avait cette expression au verset 24. Par son silence complet qui va commencer et qui sera subitement rompu, �z�chiel doit figurer � leurs yeux l�abaissement total o� la nation va �tre r�duite et le rel�vement glorieux qui le suivra. C�est ainsi que ce chapitre, et les derniers versets en particulier, forment la cl�ture de la premi�re partie du livre d��z�chiel et la transition � la seconde. Le proph�te les a s�par�es en ins�rant ici, comme partie interm�diaire, le recueil des proph�ties contre les peuples �trangers.

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Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur Ezekiel 24". "Bible annotée". https://beta.studylight.org/commentaries/fre/ann/ezekiel-24.html.