Bible Commentaries
Ézéchiel 36

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versets 1-38

Et toi, fils d�homme. Ce n�est pas ici un nouveau discours; c�est la continuation et le compl�ment du pr�c�dent.

Les collines �ternelles. Aux montagnes du pays d�Isra�l se rattachait, comme nous l�avons dit, toute l�histoire des relations de Dieu avec son peuple d�s les temps les plus antiques (ceux des r�v�lations patriarcales); comparez, pour le terme m�me, Gen�se 49:26; Deut�ronome 33:15; Habacuc 3:6; et pour le sens, Psaumes 121:1; Psaumes 125:1; Psaumes 125:2.

Vu et attendu. C�est la forme juridique d�un consid�rant de sentence, comme d�j� �z�chiel 13:10.

Ce qui reste des nations. Ces mots supposent que le jugement que N�bucadnetsar devait exercer sur les nations voisines d�Isra�l, est d�j� accompli. Ce qui reste de ces populations, de Moabites, de Philistins et surtout d��domites, aspire � se partager l�h�ritage du peuple de Dieu.

Aux malins propos. Ces nations se moquent du Dieu d�Isra�l, qui n�a pas pu d�fendre son pays et son peuple contre les conqu�rants pa�ens.

Pour en achever le pillage : apr�s que les Chald�ens ont enlev� le meilleur du butin.

Dans ma jalousie. C�est de l�honneur du pays que Dieu avait donn� � son peuple, qu�il est jaloux.

Il est pr�s de venir. Ces mots s�appliquent au peuple, dont le retour approche.

La maison d�Isra�l tout enti�re : les membres maintenant dispers�s du royaume des dix tribus et de celui de Juda. Ce ne fut pas seulement la Jud�e, mais aussi la Galil�e qui se trouva repeupl�e � la suite du retour de l�exil.

Ils te poss�deront. Le proph�te s�adresse, non plus aux montagnes, mais au pays lui-m�me.

Tu ne les priveras plus.

Il semble qu�il y ait ici une allusion a cette parole des espions qui, d�criant le pays de Canaan devant les enfants d�Isra�l, disaient : C�est un pays qui consume ses habitants (Nombres 13:33). Cette parole de m�pris devait �tre et rester fausse, tant que Dieu b�nissait son peuple; mais elle pouvait devenir vraie par la faute du peuple, s�il for�ait son Dieu � le ch�tier; et c�est ce qui avait eu lieu. Mais il n�en sera plus ainsi d�sormais; relev� spirituellement, Isra�l ne sera plus d�vor� par son pays.

Cette expression figur�e de d�vorer peut se rapporter soit � la nature du pays qui, pour peu que la pluie manque, devient aussit�t d�une extr�me st�rilit�, ou bien aussi � sa situation, qui en faisait le lieu de passage de tous les conqu�rants venant du nord ou du sud. Par l�une et par l�autre de ces raisons, il n�y a peut-�tre pas de pays qui, plus ais�ment que Canaan, p�t devenir pour ses habitants, au premier signe de la volont� divine, soit un �den, soit un tombeau.

Dans ces mots : Tu ne les priveras plus, l�action de Dieu par le moyen du pays est attribu�e au pays lui-m�me.

Tu as d�vor�, litt�ralement : d�voreuse d�hommes, toi, et privant d�enfants ta nation. Voir verset 12, note.

Rien ne justifiera plus la mauvaise r�putation que l�on a faite dans le monde � la terre d�Isra�l.

Les derniers mots signifieraient d�apr�s le texte re�u : Tu ne feras plus broncher la nation; comme si c��tait le pays qui avait entra�n� le peuple dans le p�ch� et dans le malheur. Ce sens peut s�appuyer sur le verset 15. Mais la transposition d�une seule lettre conduit au sens que nous donnons dans la traduction, sens que paraissent exiger le parall�lisme avec le premier membre de phrase et la relation avec le verset 13.

Tu ne feras plus broncher. C�est sans doute la ressemblance des termes theschakkeli (tu as priv� d�enfants) et thakeschili (tu as fait broncher), qui am�ne ici ce dernier verbe. Isra�l n�aurait pas perdu ses enfants, s�il n�avait pas bronch�; et la terre de Canaan pouvait bien �tre accus�e de l�avoir fait broncher, puisque c��taient les restes des anciens Canan�ens qui avaient commenc� � entra�ner Isra�l dans l�idol�trie.

16 � 38 le second discours, Dieu glorifiera son nom d�shonor� par le ch�timent de son peuple

Apr�s s��tre adress� aux montagnes et � la terre d�Isra�l, Dieu parle maintenant au peuple lui-m�me. Son rel�vement national sera suivi de sa r�g�n�ration morale, laquelle am�nera un �tat de parfaite f�licit�. L��ternel fera tout cela pour sa propre gloire. C�est donc ici l�indication de la mani�re en laquelle s�accompliront les promesses renferm�es dans le discours pr�c�dent.

Les versets 16 � 24 sont un pr�ambule : Les p�ch�s du peuple ont contraint l��ternel � le disperser hors de son pays, ce qui a terni l�honneur de son nom aux yeux des pa�ens. Mais c�est pr�cis�ment l� le motif de l��uvre de gr�ce que Dieu promet dans le passage suivant, versets 22 � 32, qui est le centre du discours : en vue de l�honneur de son nom, compromis par la ruine de son peuple, Dieu ram�nera Isra�l, puis le convertira. De l� r�sultera enfin (versets 33 � 38) la transformation du pays lui-m�me en un �den.

16 � 21 le p�ch� d�Isra�l et ses cons�quences pour le nom de l��ternel

17 et 18

Il y a �videmment une relation �tablie entre la souillure dont il est parl� verset 17 et le sang criminellement r�pandu, verset 18.

Ils ont d�shonor� mon nom : non par les p�ch�s qu�ils ont commis chez les pa�ens, mais, comme le prouve la suite, par le fait m�me de la captivit�. Car, en voyant ce peuple conduit en exil, les pa�ens ne se disaient pas : c�est son Dieu qui le ch�tie; ils se figuraient que ce Dieu �tait impuissant � le prot�ger contre leurs ennemis. Voir �sa�e 48:9-11.

J�ai eu piti� de mon saint-nom. C�est la transition � la promesse. Dans cette expression frappante et paradoxale, Dieu fait de son nom quelque chose de distinct de lui-m�me. C�est qu�en effet son nom est sa manifestation et son reflet dans la conscience des cr�atures. Quand ce reflet p�lit, Dieu sait bien ce qui en r�sulte pour la cr�ature elle-m�me. Sa piti� pour son nom est donc au fond sa compassion pour les hommes. C�est pour cela que Luther et d�autres ont cru pouvoir traduire : J�ai eu piti� pour l�amour de mon saint nom.

Chez lesquelles ils sont all�s. Cette expression est r�p�t�e plusieurs fois, parce que c�est l� le fait par lequel le nom de Dieu a �t� d�shonor�.

22 � 32

La promesse du salut (comparez �z�chiel 11:19-20; J�r�mie 31:31-34)

Ce n�est pas � cause de vous. Le Seigneur parle de l��uvre qu�il va d�crire dans les versets 23 et suivants. Afin de couper court � toute satisfaction propre et � toute vanterie de la part, d�Isra�l, � l�occasion des bienfaits incomparables qu�il va lui accorder, Dieu explique que c�est par �gard pour son nom d�shonor� qu�il les graciera de la sorte. Le salut est-il donc pour Dieu affaire d�int�r�t propre ? Non; car son nom (sa r�v�lation parfaite) est le tr�sor le plus pr�cieux de la cr�ature.

Je sanctifierai mon grand nom. Il le fera resplendir aux yeux des hommes dans sa sainte majest� par trois �uvres successives :

En vous, � vos yeux. Il n�est pas n�cessaire de modifier le texte pour traduire : � leurs yeux (ceux des nations). Chacun contemplera l��uvre de saintet� accomplie chez ses fr�res, comparez �sa�e 29:23.

Rassemblement et retour du peuple.

Purification et r�g�n�ration du peuple.

Une aspersion d�eaux pures. Cette image est emprunt�e au culte isra�lite (comparez Nombres 19:17-19). La tache r�sultant d�un attouchement impur ne pouvait �tre nettoy�e que par la lustration prescrite pour ce cas. C�est � ce fait que ont allusion Psaumes 51:9; Zacharie 13:1. L�eau pure est � la fois un embl�me du pardon de la part de Dieu et de la rupture avec le mal de la part du p�cheur, ainsi de la repentance et de la gr�ce. Jean-Baptiste avait probablement en vue cette parole, quand il instituait le bapt�me comme pr�paration du peuple au royaume de Dieu.

Il ne suffit pas � la saintet� divine de d�truire le mal; elle veut encore r�tablir le bien. C�est ce qu�elle ne peut op�rer que par un changement int�rieur et radical, la cr�ation d�un c�ur nouveau.

Le c�ur naturel de l�homme est compar� � un c�ur de pierre, c�est-�-dire insensible aux attraits divins (voir �z�chiel 11:19), le c�ur nouveau � un c�ur de chair, que les bienfaits et les ch�timents de Dieu touchent profond�ment (voir m�me passage). C�est ici l��uvre de l�envoi du Saint-Esprit qui ne s�est pas accomplie pour la masse du peuple juif, par sa propre faute.

Ce c�ur nouveau produit une conduite nouvelle, conforme � la volont� divine. Toute cette �uvre est attribu�e � l�Esprit de Dieu, qui pourra agir efficacement dans un peuple rendu docile par l�humiliation.

La prosp�rit� ext�rieure qui couronnera ce changement moral.

Et vous habiterez dans le pays. C�est la r�alisation de la b�n�diction promise aux montagnes d�Isra�l dans le discours pr�c�dent. La promesse est adress�e ici au peuple lui-m�me.

Et d�abord plus de s�paration, mais union intime entre Dieu et son peuple.

29 et 30

Puis, pas de retour aux anciens p�ch�s; par cons�quent, plus de famine pour ch�tier les p�cheurs, mais la plus riche abondance.

L�opprobre dont Dieu parle ici, est celui qu�attiraient sur Isra�l les fr�quentes famines auxquelles l�exposait la nature de son pays (voir versets 12 � 15, note). C�est un peuple d�affam�s disait-on. Sans doute Isra�l dut aller bien des fois, dans le cours de son histoire, chercher du pain en �gypte comme au temps des patriarches. Car la fertilit� de l��gypte ne d�pendait pas des pluies locales, comme celle de la terre de Canaan.

� la Suite de cette b�n�diction extraordinaire, Isra�l est saisi de honte et de d�go�t pour ses iniquit�s pr�c�dentes. C�est l� enfin la vraie repentance, celle qui r�sulte non de la crainte, mais de la reconnaissance et de l�amour; c�est l�enfant prodigue s��criant, non plus sur la terre �trang�re, mais dans les bras de son p�re : P�re, j�ai p�ch�.

Un dernier mot dans lequel s�exprime encore une fois la pens�e fondamentale de tout ce discours : Isra�l n�a pas � se glorifier de ce salut, dont le but est l�honneur de Dieu lui-m�me. Toutes choses sont de Lui, par Lui et pour Lui (Romains 11:36). C�est ce que son peuple doit se rappeler, m�me parvenu au fa�te du bonheur.

33 � 38

Conclusion : la restauration �ternelle du pays. Tout ce tableau est le d�veloppement de la promesse sommaire, versets 29 et 30. Il serait une r�p�tition oiseuse, s�il n��tait destin� � servir de pendant � celui de la d�solation d��dom.

Le jour o� je vous purifierai. Ces mots rappellent la relation �troite entre le renouvellement spirituel du peuple et la splendeur de l��tat nouveau du pays.

C�est le pendant de �z�chiel 35:4; �z�chiel 35:7.

Pendant de �z�chiel 35:10; �z�chiel 35:12, o� se trouve dans la bouche des �domites le dire oppos�.

Comme places fortes : pour toujours � l�abri de toute surprise, comme le seraient des villes fortifi�es.

Les nations qui seront demeur�es : apr�s le jugement dont le monde pa�en aura �t� frapp�; comparez versets 3 et 5.

J�ai reb�ti�, plant� C�est Dieu qui a tout fait, aussi bien � l�ext�rieur qu�� l�int�rieur; pendant de �z�chiel 35:11.

Non seulement le pays sera r�tabli, mais le peuple recevra un accroissement merveilleux.

Je me laisserai chercher. Le contraire de �z�chiel 14:3.

Je multiplierai les hommes. La plus grande partie du peuple avait p�ri dans la catastrophe nationale, et un bien petit nombre seulement �taient revenus de la captivit�. Dieu invite le peuple � lui demander l�accroissement qu�il doit d�sirer.

Des troupeaux de brebis saintes. Le terme traduit par troupeau comprend tout le menu b�tail, ch�vres, moutons, b�liers; c��taient les animaux destin�s aux sacrifices; de l� l��pith�te de saintes.

Dans ses f�tes solennelles. 2 Chroniques 35:7, il est parl� de 30 000 agneaux et chevreaux et de 3000 b�ufs que Josias fit venir � J�rusalem pour la f�te de P�ques.

Cette image exprime � la fois l�abondance et la saintet� de cette population nouvelle qui remplira le pays d�Isra�l (Mich�e 2:12). Le retour du peuple apr�s la captivit� a certainement �t� le commencement de l�accomplissement de ces promesses. Isra�l rentra dans son pays, et il y vint purifi� de ses instincts idol�tres et fermement attach� � son Dieu; ce renouvellement moral f�t bient�t suivi d�une certaine b�n�diction temporelle. Mais ce n��tait l� qu�un point de d�part. Le peuple n��tait pas r�ellement converti, et cet �tat nouveau, au lieu d�aboutir � la r�g�n�ration compl�te et � la gloire finale, conduisit le peuple, sur le chemin de l�orgueil contre lequel tant de paroles dans cette proph�tie m�me le mettaient en garde, � une chute nouvelle et � un ch�timent plus s�v�re. Voil� pourquoi la promesse n�est pas accomplie. Mais elle n�est pas abolie pour cela. � la suite de cette longue interruption, un jour viendra o� la gr�ce reprendra son cours, et o� les promesses de Dieu seront pour Isra�l aussi oui et amen en Christ.

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Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur Ezekiel 36". "Bible annotée". https://beta.studylight.org/commentaries/fre/ann/ezekiel-36.html.