Bible Commentaries
Ézéchiel 47

versets 1-23

47.13 � 48.35

Dans le tableau proph�tique qui pr�c�de, �z�chiel a contempl� le salut divin d�passant les limites de la Palestine qui en a �t� le berceau, et atteignant jusqu�aux extr�mit�s du monde pa�en. Il revient maintenant � cette Terre Sainte qu�Isra�l doit occuper de nouveau et il en trace les limites ainsi que la r�partition nouvelle. S�il ne s�occupe pas, � ce point de vue politique et social, des autres nations dont il vient de pr�dire le rel�vement spirituel, c�est qu�il lui suffit de pr�senter dans l�organisation d�Isra�l restaur� le prototype d�une terre reconstitu�e.

Comme Dieu est entr� dans son repos en prenant possession de la demeure parfaite qu�il s��tait pr�par�e (�z�chiel 43:1 et suivants), ainsi Isra�l n�entrera dans le sien que sur sa terre, une fois qu�elle sera r�ellement � lui, et que tout y sera r�gl� selon la loi d�une justice parfaite.

Et d�abord les fronti�res de cette nouvelle Canaan : versets 13 � 20.

Une vall�e. Cette expression ne d�signe point n�cessairement une seule vall�e; elle peut parfaitement �tre prise dans le sens collectif : des vall�es. Cependant m�me dans ce sens, elle a paru absurde aux interpr�tes anciens et modernes; et ils ont d�un commun accord corrig� le texte h�breu en lui faisant signifier par le changement d�une seule lettre : (z�h pour g�h) : Voici les limites. C�est bien ainsi sans doute qu��z�chiel s�exprime au verset 15, o� le texte h�breu pr�sente vraiment z�h et o� commence en effet l�indication d�taill�e des fronti�res. Nous nous permettons donc de hasarder une interpr�tation qui rend cette correction superflue. Ce seront, selon �z�chiel, des vall�es, c�est-�-dire des fronti�res naturelles, qui d�termineront les limites de la Terre Sainte : � l�est, la grande vall�e du Jourdain; car il n�y a plus de tribu de l�autre c�t� de ce fleuve, comme il y en avait autrefois (Gad, Ruben et la moiti� de Manass�); au sud, les deux wadis indiqu�s verset 19; � l�ouest, la limite est naturellement la M�diterran�e; pour le nord, voir versets 15 � 17.

Les douze tribus : en comptant, comme pr�c�demment, Joseph pour deux (�phra�m et Manass�, Gen�se 48:5-6), et en retranchant L�vi qui a une part sp�ciale dans le territoire consacr�.

Des parts : plus d�une (deux).

Une part : Toutes ces parts doivent �tre �gales; il n�en �tait pas ainsi dans la r�partition faite par Josu� (Nombres 26:52-54). Toutes les tribus sont ici, parait-il, suppos�es �gales en nombre.

L�un comme l�autre. Cette expression est expliqu�e par la formule r�p�t�e � l�occasion de chaque tribu : de la fronti�re orientale � la fronti�re occidentale. Le territoire de chaque tribu doit partir de la M�diterran�e � l�ouest, et aboutir au Jourdain, � l�est. Il doit comprendre par cons�quent une partie de la plaine maritime, une partie du plateau et une partie de la vall�e du Jourdain. Les tribus ont ainsi toutes, l�une comme l�autre, part aux divers avantages et aux productions vari�es de ces trois zones qui se partagent le pays, du nord au sud. C�est par cette juste r�partition que la nouvelle Canaan devient le type de toute organisation normale. Cette r�partition est absolument diff�rente de l�ancienne.

Promis : comparez �z�chiel 20:5-6.

15 � 17 fronti�re septentrionale

C�est la plus difficile � reconna�tre; car les noms indiqu�s sont presque tous inconnus. Elle doit �tre � peu pr�s, sinon tout � fait, identique � celle trac�e par Mo�se Nombres 34:7-9. �z�chiel nous para�t l�esquisser versets 15 et 16, puis la r�sumer au verset 17.

De la grande mer. On ne voit pas plus ici que dans les Nombres de quel point de la c�te part cette limite. D�apr�s ce qui suit, nous pensons que c�est de l�embouchure du L�ont�s. Ts�dad para�t �tre la ville de Tsudud, situ�e beaucoup plus au nord, entre Damas et H�ms. Le chemin de Ts�dad allait donc dans la direction septentrionale, ce que confirme le parall�le Nombres 34:8 o� au lieu de : le chemin allant � Tsedad, il y a : le chemin allant � Hamath (comparez �z�chiel 48:1).

La fronti�re devait donc suivre la vall�e du L�ont�s dont la partie sup�rieure va du nord au sud. La ville inconnue de H�thlon pouvait se trouver au coude que forme le L�ontes, quand apr�s avoir coul� du nord au sud, il se tourne tout � coup � l�ouest vers la M�diterran�e.

De l� la fronti�re longeait d�abord le territoire de Hamath, qu�il faut bien distinguer de la ville elle-m�me situ�e beaucoup plus au nord. Puis elle tournait � l�est vers le territoire des deux villes de B�rotha (2 Samuel 8:8) et de Sibra�m, situ�es sans doute dans la grande vall�e appel�e C�l�-Syrie et dans l�Antiliban. L� elle touchait au territoire de Damas et revenait au sud jusqu�au pays qu��z�chiel d�signe, avec les inscriptions assyriennes, du nom de Hauran, et que l�Ancien Testament appelle plus ordinairement Basan. Ici se trouvait le bourg de Hatzer-Hatthicon (Cour du milieu) o� se rencontraient la fronti�re de Damas, celle du Hauran et celle d�Isra�l. Il formait l�angle nord-est de cette derni�re.

Jusqu�� la mer signifie : en se rapprochant de la mer depuis le point extr�me de la fronti�re oppos�e.

Hatsar-Enon signifie : Cour des sources, et se trouvait probablement tout pr�s du lieu pr�c�dent, qui a un nom analogue. Seulement il �tait sur le sol isra�lite. Il formait, �galement d�apr�s Nombres 34:9-10, l�angle nord-est de la fronti�re. Son nom fait penser qu�il se trouvait pr�s des sources du Jourdain, au pied du Hermon.

En r�trogradant de l�est � l�ouest reviennent les territoires de Damas et de Hamath, et entre les deux un territoire allant plus au nord, qui est assur�ment celui des deux villes nomm�es verset 16.

Fronti�re orientale

Elle part du point o� se rencontraient les fronti�res du Hauran, au sud de Damas, et de Damas au nord; puis se dirigeant au sud, elle co�ncide avec le Jourdain qui s�pare Galaad et la terre d�Isra�l. Elle arrive ainsi � la mer Morte qu�elle laisse en dehors et aboutit � l�extr�mit� m�ridionale de cette mer.

Fronti�re m�ridionale

Comme la fronti�re du nord se dirige vers le nord le long du L�ont�s, ainsi celle du sud, au lieu d�aller droit � l�ouest, commen�e par se diriger vers le sud. Elle remonte le wadi Fikr�h qui aboutit � l�extr�mit� sud de la mer Morte, et passant la petite cha�ne d�o� descend ce torrent, elle redescend de l�autre c�t� le wadi El-Arisch, le torrent d��gypte, qui se jette dans la M�diterran�e.

Thamar : cette localit� est mentionn�e par l�historien Eus�be; elle se trouvait sur la route d�H�bron au golfe oriental de la mer Rouge, � une Journ�e d�H�bron, par cons�quent � l�entr�e du Ghor idum�en.

Kad�s (Nombres 20:1-2); dans l�oasis montagneuse situ�e juste au point de s�paration des eaux des deux grands wadis que nous venons d�indiquer.

L�entr�e de Hamath : Cette expression ne peut d�signer que le point o� la vall�e du L�ont�s s�ouvre sur la M�diterran�e.

Il est par cons�quent vrai de dire que les fronti�res de la Canaan trac�es par �z�chiel sont form�es par des vall�es, au nord celles du L�ontes et de la C�l�-Syrie, � l�est celle du Jourdain, au sud celles des deux wadis, qui lient en quelque sorte la mer Morte et la M�diterran�e. La le�on du texte h�breu encore ici se justifie donc parfaitement.

47.21 � 48.29 la nouvelle r�partition du pays

D�apr�s les limites trac�es dans le morceau pr�c�dent, la Terre Sainte forme une esp�ce de rectangle de 220 kilom�tres du nord au sud, et de 66 kilom�tres de l�ouest � l�est ou de la M�diterran�e au Jourdain. En retranchant toute la partie consacr�e, qui a du nord au sud 14 kilom�tres de largeur et de l�ouest � l�est la m�me longueur que chacune des tribus, il reste pour chacune de celles-ci un territoire d�environ 66 kilom�tres de l�ouest � l�est et 17 kilom�tres du nord au sud.

Les tribus occupent une position passablement diff�rente de celle qui leur avait �t� assign�e pr�c�demment. La partie consacr�e est naturellement plac�e au milieu du pays. Sept tribus sont situ�es au nord, cinq au sud de cette partie centrale. On comprend ais�ment la raison de cette in�galit�. Le temple doit former le centre du pays tout entier; et comme il occupe la partie nord du territoire consacr�, les deux parts m�ridionales de celui-ci (la part des L�vites et le territoire de la Ville) remplacent les deux tribus qui manquent aux cinq du sud, pour faire le pendant des sept du nord.

La nouvelle distribution des tribus nous para�t s�expliquer comme suit :

1. Les deux tribus et demie qui habitaient � l�est du Jourdain (Ruben, Gad, la moiti� de Manass�; comparez Josu� 13:1-33), sont transport�es � l�ouest dans la Canaan proprement dite o� doit d�sormais habiter le peuple tout entier.
2. Les tribus descendant des servantes des femmes de Jacob (Dan et Nephthali, fils de Bilha, servante de Rachel, et Asser et Gad, fils de Zilpa, servante de L�a) sont rel�gu�es aux deux extr�mit�s nord et sud.
3. Juda et Benjamin qui pr�c�demment �taient les deux tribus les plus rapproch�es du temple, sont maintenus � cette place d�honneur. Seulement Benjamin qui �tait au nord est plac� au sud et Juda, � l�inverse. En r�alit�, Benjamin reste � son ancienne place g�ographique. Juda est transport� au nord o� se trouve aussi �phra�m, pour que l�opposition entre les deux royaumes du nord et du sud, dont ces deux tribus ont �t� les centres, ne se renouvelle plus.
4. Des deux fils de Rachel, Benjamin et Joseph (comprenant �phra�m et Manass�), l�un est au nord, l�autre au sud du temple; et des six fils de L�a, trois (Ruben, Juda et L�vi) sont plac�s au sud d��phra�m, et trois (Sim�on, Issachar, Zabulon) au sud de Benjamin. Tout dans ce groupement para�t tendre � briser l�ancien antagonisme qui avait �t� si fatal au peuple.

21 � 23

Le verset 21 se rapporte au partage du pays entre les tribus et les 22 et 23 � la distribution du territoire de chaque tribu entre les familles qui la composent.

Les �trangers. Il ne s�agit pas de simples passagers mais de pa�ens �tablis qui sont devenus membres d�Isra�l comparez �z�chiel 44:5-9. La loi ordonnait d�j� de traiter de telles personnes avec humanit�, L�vitique 19:34; elle autorisait aussi dans certains cas l�admission dans l�assembl�e de l��ternel de leurs descendants � la troisi�me g�n�ration (Deut�ronome 23:7-8). Ici, d�s la premi�re g�n�ration, de tels pa�ens sont mis sur le pied d�une parfaite �galit� avec les Isra�lites et tirent au sort avec eux dans la tribu o� ils sont �tablis. Cet �l�ment dans la composition de l�Isra�l nouveau renferme un principe d�une incalculable port�e; comparez �ph�siens 2:19, o� saint Paul �crit aux pa�ens croyants : Ainsi vous n��tes plus �trangers et gens du dehors, mais concitoyens des saints et gens de la maison de Dieu.