Bible Commentaries
Ésaïe 19

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versets 1-25

Comparez �sa�e 3:5. L��gypte a �t� � bien des reprises, dans le cours de son histoire, agit�e par la lutte des dynasties rivales. La guerre civile annonc�e ici est probablement celle qui suivit la chute de la dynastie �thiopienne et qui donna naissance � la dod�carchie ou division de l��gypte en douze �tats s�par�s; Psamm�tique mit fin � cette situation et reconstitua la monarchie �gyptienne, vers 670.

L��me de l��gypte�, nous dirions : ce qui faisait sa sup�riorit� sur peuples; l��nergie intellectuelle et morale de l��gypte se perdra dans ces agitations, et elle sera hors d��tat de parer aux dangers qui la menacent du dehors (voir verset 4). Le recours aux idoles ne servira de rien; que pourraient-elles contre J�hova (verset 1) ?

Enchanteurs. Le mot h�breu vient d�un verbe qui signifie cacher, faire sans bruit. Il s�agit des formules myst�rieuses employ�es par les �vocateurs.

Un ma�tre dur, un roi redoutable : selon quelques-uns, Psamm�tique, dont la dynastie fit peser un joug tr�s dur sur l��gypte. Nous pensons plut�t avec d�autres qu�il s�agit du roi d�Assyrie, qui joue le grand r�le dans toute la s�rie de discours �sa�e 14:24 � 23.18. Comparez chapitre 20 et �sa�e 19:23-25, o� est d�crite la paix qui unira un jour l�Assyrie et l��gypte et mettra fin � leur inimiti� actuelle. On sait que l��gypte fut conquise par Asarhaddon et Assurbanipal (voir introduction et �sa�e 20:4, note).

La mer : ici le Nil, appel� une mer par les anciens � cause de sa largeur, surtout durant la saison de l�inondation; les �gyptiens actuels le nomment encore ainsi (El-Bahr). Le dess�chement de ce fleuve, auquel l��gypte doit sa fertilit� et sa richesse, a pour r�sultat la ruine compl�te du pays. On ne peut gu�re prendre � la lettre la description versets 5 � 10, il faut y voir le tableau hyperbolique de l��tat de compl�te d�solation auquel le pays sera r�duit par le conqu�rant �tranger, plut�t que l�annonce d�une nouvelle plaie qui viendrait s�ajouter � celles de l�anarchie et de l�invasion.

Les p�cheurs g�miront; car les poissons p�rissent dans le fleuve dess�ch�. L�industrie de la p�che s�exer�ait sur une grande �chelle. Les repr�sentations qui s�y rapportent sont fr�quentes dans les tableaux �gyptiens.

Deux autres industries, des plus importantes pour la prosp�rit� du pays, sont �galement ruin�es par le manque d�eau. On cultivait et tissait en �gypte le lin, dont on fabriquait les v�tements des pr�tres et les linceuls des momies, et le coton, qui servait aux habillements ordinaires. Les produits des manufactures �gyptiennes �taient tr�s-renomm�s chez les anciens.

Les colonnes du pays : les castes sup�rieures, celles des pr�tres et des guerriers, qui avaient en leurs mains le gouvernement de l��tat.

Les ouvriers : la caste inf�rieure, celle des journaliers ou fellahs. Toutes les classes sont �galement frapp�es. Comparez verset 15.

11 � 15

Les princes de l��gypte et ses sages l��garent : ils ne savent pas reconna�tre dans ces jugements le doigt de Dieu et invoquer son nom; aussi rien de ce qu�ils tenteront pour sauver le pays ne r�ussira.

Tsoan : l�antique ville de Tanis, dans le Delta, sur la rive orientale de la bouche du Nil dite tanitique; cette ville a �t� le si�ge de deux dynasties �gyptiennes (comparez �sa�e 30:4); ses ruines, nomm�es San, sont voisines du lac Menzaleh.

Les plus sages conseillers� Les pr�tres �gyptiens �taient les conseillers habituels des rois; leur sagesse est vant�e d�s la plus haute antiquit� (Actes 7:22; 1 Rois 4:30; H�rodote, livre II). Ils formaient la caste dominante; les rois �taient g�n�ralement d�origine sacerdotale; ils �taient envisag�s comme des pr�tres et devaient adopter le genre de vie de cette caste.

Noph : Memphis, dans l��gypte moyenne, sur la rive gauche du Nil, entre les villages actuels de Saccarali et de Ghizeh, � peu de distance du Caire. Cette ancienne capitale a �t� le si�ge de plusieurs dynasties; Psamm�tique en fit la r�sidence du gouvernement.

Pierre angulaire� : la caste des pr�tres, base de tout l��difice social des �gyptiens.

L��gypte, abus�e par ses chefs, est compar�e a un homme ivre qui tr�buche et reste gisant dans ce qu�il a vomi (J�r�mie 48:26 emploie la m�me image en parlant de Moab). Tout le monde perd la t�te : cet effarement g�n�ral est un jugement de Dieu. Comparez �sa�e 29:9-10. L�histoire ancienne et moderne offre plusieurs exemples d�un pareil �tat de choses, o� les individus sont emport�s par la masse, pouss�e elle-m�me par une fatalit� sup�rieure.

T�te et queue� : voyez �sa�e 9:13

16 � 25

Sous le coup de ce ch�timent, l��gypte se convertira au vrai Dieu et sous son sceptre, ne formera plus qu�un empire avec Isra�l et l�Assyrie.

L��gypte n�a plus foi aux idoles; elle reconna�t dans le Dieu d�Isra�l l�auteur de la catastrophe qui l�a frapp�e.

La main de l��ternel, qu�il l�ve, Comparez �sa�e 11:15

Le pays de Juda est redout� des �gyptiens, comme r�sidence de l��ternel, dont ils viennent d��prouver la puissance.

Le tremblement (versets 16 et 17) est cette crainte salutaire qui pr�lude � la conversion (versets 18 � 22).

Cinq villes� Le nombre 5 a ici une valeur symbolique : il repr�sente la moiti� de la totalit� (10). Le sens est qu�une grande partie du peuple �gyptien se convertira au vrai Dieu.

La langue de Canaan : la langue h�bra�que. Ce trait ne doit pas plus �tre pris � la lettre que le nombre des villes; c�est une mani�re d�exprimer l�id�e que les �gyptiens seront r�unis aux Juifs pour former le peuple de Dieu. Au point de vue de l�Ancien Testament, adopter la vraie religion, c�est se joindre, � Isra�l et parler sa langue, qui est celle de la r�v�lation de J�hova.

Par la langue, il indique figur�ment la confession; Dieu n��tait alors connu et confess� que dans cette langue. Les �gyptiens ne pourront parler la langue de Canaan qu�apr�s avoir renonc� � la leur, c�est-�-dire � leurs superstitions.� Calvin

Il y a des rapports profonds entre la langue et la religion de chaque peuple.

Ir-ha-H�r�s. Cette le�on, qui est celle du texte h�breu le plus r�pandu, signifie ville de destruction. Ce nom se rapporterait � la destruction des temples des idoles. Mais il existe une variante tr�s-ancienne et appuy�e par des autorit�s respectables, d�apr�s laquelle on devrait lire Ir-ha-Ch�r�s, c�est-�-dire ville du soleil. Nous inclinons � la tenir pour la le�on originale et � y voir une allusion � la ville sacr�e de On ou H�liopolis (ville du soleil), qui, d�s les temps les plus anciens, fut le si�ge du culte du soleil dans la Basse-�gypte (Gen�se 41:45). �sa�e veut dire que les centres m�mes de l�idol�trie �gyptienne seront un jour sanctifi�s par le culte de l��ternel.

Les Juifs d��gypte se sont servis plus tard de ce passage pour justifier l�existence du temple que leur grand-pr�tre Onias construisit un si�cle et demi avant J�sus-Christ � L�ontopolis, non loin de On. Les Juifs de Palestine abhorraient ce temple; et peut-�tre la le�on Ir-ha-H�r�s (ville de destruction) provient-elle de l�; quelques manuscrits lisent m�me Ir-ha-Ch�rem : ville de mal�diction.

Tout le pays sera consacr� � J�hova. Au milieu, un autel, � l�entr�e du pays un ob�lisque (semblable � ceux qui �taient consacr�s au soleil � H�liopolis), sont �lev�s � son honneur et indiquent � quiconque met d�sormais le pied en �gypte que ce pays est celui de l��ternel. Cet autel et cet ob�lisque sont des symboles. La r�alisation de ces promesses a commenc� avec la diffusion du juda�sme en �gypte pendant la p�riode de la domination grecque; c�est dans ce pays que l�Ancien Testament a �t� traduit en grec, la langue universelle � cette �poque. Ainsi se r�pandit chez tous les peuples la religion d�Isra�l et la connaissance de l�Ancien Testament, qui fraya la voie au christianisme (voir le livre des Actes). La prompte christianisation de l��gypte, aux premiers si�cles de l��glise, et le r�le important qu�elle joua dans la diffusion de l��vangile, sont les pr�ludes de l�accomplissement parfait, qui est encore � venir.

Dieu traitera l��gypte comme il a trait� son peuple. M�mes expressions dans le livre des Juges pour d�crire les ch�timents et les d�livrances d�Isra�l.

Comparez Deut�ronome 32:39

Dans le m�me temps, Assur se convertira �galement � l��ternel, et la paix r�gnera entre les deux grandes puissances, toujours hostiles au temps d��sa�e.

La route d��gypte en Assyrie est l�embl�me des relations pacifiques qui s��tabliront entre elles sous le sceptre du Messie (�sa�e 2:2-4).

En ce temps-l� Isra�l accomplira la mission que lui assignaient les promesses divines : il sera une b�n�diction pour toute la terre (Gen�se 12:1-3). Car, plac� entre ces deux grands peuples, c�est lui qui leur communiquera la connaissance de J�hova. Alors l�alliance de Dieu s�ouvrira pour les recevoir; ils jouiront des m�mes faveurs que lui et seront ses �gaux. La promesse Os�e 2:21-23 s�accomplira pour eux aussi.

Isra�l n�aura d�autre privil�ge que celui de la priorit�, d�licatement indiqu� par le mot h�ritage : Dieu n�acquiert pas, en effet, Isra�l seulement alors comme les deux autres; d�s longtemps il le poss�de; Isra�l est le fils a�n� entre les trois fr�res. Il est �vident que, dans la pens�e du proph�te, l�Assyrie et l��gypte figurent ici comme types du monde pa�en dont ils �taient alors les principaux repr�sentants aux yeux d�Isra�l. Leur conversion signifie donc l�incorporation future de toutes les nations au royaume de Dieu. Cette grande pens�e est rendue plus saisissante par les rapports hostiles dans lesquels Isra�l s�est trouv� pendant des si�cles avec ces deux peuples, et les traitements cruels qu�il a subis de leur part, La grandeur morale, la largeur de vues qui r�gnent dans tout ce passage, en font un des points culminants de la proph�tie de l�Ancien Testament. On peut voir ici combien il est injuste d�attribuer, comme on le fait quelquefois, aux proph�tes isra�lites les sentiments d�un particularisme �troit et haineux. Leur patriotisme est �clair� et purifi� par la sublime conception du r�gne futur et universel de Dieu. De telles pens�es ne sont point naturelles au c�ur de l�homme.

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bibliography-text="Commentaire sur Isaiah 19". "Bible annotée". https://beta.studylight.org/commentaries/fre/ann/isaiah-19.html.