Bible Commentaries
Ésaïe 38

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versets 1-22

En ces jours-l�. Ces mots sont destin�s � relier ce r�cit au pr�c�dent. Mais nous avons fait voir (�sa�e 36:1, note) que l��v�nement ici rapport� eut lieu, non � l��poque de l�invasion. assyrienne, mais beaucoup plus t�t, dans la 14e ann�e du r�gne d��z�chias (711 avant J.C).

Donne tes ordres� : D�clare tes derni�res volont�s. L�issue mortelle de la maladie est annonc�e sans restriction; mais l�accomplissement de la parole divine peut �tre modifi� par la conduite de l�homme (J�r�mie 18:7-10, comparez la proph�tie non accomplie de Jonas contre Ninive).

�z�chias s��tait distingu� par son z�le pour le service de Dieu et sa s�v�rit� contre l�idol�trie; voir le t�moignage qui lui est rendu 2 Rois 18:3-7. Ce qu�il rel�ve ici, c�est sa sinc�rit�, sa droiture, dont il a conscience. David tient dans plusieurs psaumes un langage semblable. Les hommes de Dieu dans l�Ancien Testament, saisissant le p�ch� moins profond�ment que ceux du Nouveau, en appellent souvent � leur fid�lit� � la loi de Dieu. Il est � remarquer que le droit dont ils se pr�valent, r�sultant des promesses qui assurent � cette fid�lit� relative la b�n�diction divine, est un droit cr�� en leur faveur par la gr�ce elle-m�me. �z�chias semble vouloir rappeler � Dieu la promesse faite � Salomon 1 Rois 9:4-5. Il �tait alors dans la force de l��ge (39 ans), mais sans h�ritier; car Manass�, son fils et successeur (qui n��tait �g� que de douze ans � son av�nement au tr�ne), n��tait pas encore n� (2 Rois 21:1). Allait-il donc mourir sans post�rit�, lui qui avait march�, comme nul autre, sur les traces de son a�eul David ? On comprend ses larmes.

Le r�cit du livre des Rois, plus d�velopp� que le n�tre, fait ressortir la promptitude de l�exaucement (comparez �sa�e 65:24).

Le texte des Rois ajoute, apr�s le mot voici : Je vais te gu�rir; dans trois jours tu monteras � la maison de l��ternel. Ces mots expliquent la question d��z�chias au verset 22.

Comparez �sa�e 31:5; �sa�e 37:35. Alors d�j� (en 714) cette promesse avait sa valeur; car d�s 722 Samarie avait �t� prise par Sargon; les dix tribus �taient en captivit�, et toute l�Asie occidentale tremblait devant les Assyriens �sa�e lui-m�me avait maintes foi, annonc� � Juda le jugement terrible qu�il aurait � subir par eux (par exemple �sa�e 7:17-20; �sa�e 8:7-8).

Entre les versets 6 et 7 doivent se placer les d�tails qu�omet ici le r�dacteur de notre texte et que l�on retrouve versets 21 et 22.

Le signe : le gage de l�accomplissement de la promesse. D�apr�s le r�cit plus d�taill� des Rois, c�est �z�chias lui-m�me qui, �prouvant le besoin d�affermir sa foi, demande le signe. Dieu l�accorde. Parce qu�il distingue entre la foi faible et l�incr�dulit�. Comparez �sa�e 7:11-12, notes.

Dans le livre des Rois, �sa�e laisse �z�chias d�cider si l�ombre doit reculer ou avancer, et avant d�accomplir le miracle, il crie � Dieu.

Sur les degr�s d�Achaz. Il s�agit �videmment d�un cadran solaire; cet instrument �tait d�invention babylonienne, ainsi que, au dire d�H�rodote, la division du jour en 12 heures. On peut supposer que ce cadran avait �t� �tabli par Achaz dans la cour du palais, et qu�il consistait en un ob�lisque dress� au centre d�une plateforme � laquelle on parvenait par des degr�s. Le matin, l�ombre remontait les degr�s en se retirant de l�ouest � l�est; l�apr�s-midi, elle s�allongeait en redescendant vers l�est. La terrasse avait sans doute douze degr�s correspondant chacun � une demi-heure. Le miracle doit avoir eu lieu le soir, lorsque l�ombre �tait pr�s d�atteindre le bas des degr�s qui mesuraient la seconde partie du jour; �sa�e la fit remonter jusqu�au point o� elle �tait � midi. Ce signe de la volont� toute-puissante de Dieu �tait en m�me temps un admirable symbole du prolongement de la vie d��z�chias, qui un moment semblait toucher � son terme et recouvrait tout � coup la vigueur de l��ge m�r.

Et le soleil recula. Le texte des Rois, d�accord sans doute avec le document primitif, dit simplement que l�ombre recula. Cette derni�re expression est �videmment la plus exacte; car il n�est pas admissible que la marche du soleil lui-m�me ait �t� modifi�e. Mais par une cause quelconque (un ph�nom�ne de r�fraction des rayons solaires, par exemple) l�impression voulue a pu �tre produite sur les yeux des spectateurs. Ce fait demeure d�ailleurs environn� pour nous de myst�re; on a voulu se servir, pour l�expliquer, d�une �clipse de soleil qui eut lieu en l�an 743; mais ce moyen est insuffisant, ainsi que tous ceux qui ont �t� essay�s jusqu�ici.

9 � 20

Le cantique d��z�chias ne se trouve pas dans le livre des Rois. Le r�dacteur du morceau �sa�e chapitres 36 � 39 l�a tir� soit de la source qu�il emploie en commun avec les Rois, soit d�une source particuli�re. L�authenticit� n�en est du reste pas contest�e. Ce chant est d�une composition tr�s-�tudi�e; l�auteur a emprunt� au livre de Job un grand nombre d�expressions et d�images. Ce trait convient � un prince tel qu��z�chias. On sait qu�il avait remis en vigueur l�usage liturgique des psaumes de David et d�Asaph et s��tait occup� de recueillir les produits de l�ancienne litt�rature; c�est dans ce dernier but qu�il avait institu� une commission de savants, les hommes d��z�chias (2 Chroniques 29:30; Proverbes 25:1).

Le cantique se compose de quatre strophes : les deux premi�res d�crivent les sentiments du roi pendant sa maladie (versets 10 � 14); les deux derni�res expriment sa vive reconnaissance envers Dieu pour sa gu�rison (versets 15 � 20).

10 � 14 les angoisses et les souffrances d��z�chias malade

Dans la paix de mes jours. C��tait une �poque de tranquillit� ext�rieure. Il n�aurait pu parler ainsi, si la maladie l�avait frapp�, comme on l�a quelquefois suppos�, pendant l�invasion assyrienne.

Les portes du s�pulcre. Comparez Job 38:17; �sa�e 5:14, note.

L��ternel, l��ternel : en h�breu Jah, Jah; voir �sa�e 26:4, note. On voit l��ternel sur la terre, car il s�y manifeste par ses �uvres et ses r�v�lations; mais il ne se r�v�le pas ainsi aux habitants du sch�ol (comparez verset 18).

Je ne verrai plus les hommes. Les tr�pass�s ne sont plus que des ombres impuissantes. Comparez �sa�e 14:9-10; Eccl�siaste 9:5-10.

�z�chias compare son corps � une tente de nomades qu�on n�habite qu�en passant; la mort est le moment o� cette demeure est brusquement enlev�e. M�me image 2 Corinthiens 5:1 et suivants; comparez Job 4:19; Eccl�siaste 12:5-9.

Puis il compare sa vie � une toile que l�on tisse (m�me image Job 8:6); quand elle est achev�e, on coupe les fils. Il dit : J�ai tiss�, car c�est lui-m�me qui a dirig� sa vie et son activit�; puis : Il (Dieu) me retranche�, car c�est Dieu qui d�termine le moment o� le fil de sa vie doit �tre coup�.

Le lion qui broie les os est l�image de la souffrance la plus cruelle. comparez Job 10:16.

Le cri de l�hirondelle et de la colombe est semblable � une note plaintive (au dire des anciens); celui de la grue est un son dur et rauque. �z�chias poussait tant�t de faibles g�missements, tant�t des cris per�ants.

On me fait violence� comme le cr�ancier au d�biteur qu�il poursuit.

Mon garant : ma caution (Job 17:3).

15 � 20

Dieu lui avait promis son secours; il l�a d�livr�, il le d�livrera encore; la vie qu�il lui a rendue sera consacr�e � le louer.

Que dirai-je ? Il cherche des paroles pour exprimer sa reconnaissance. comparez 2 Samuel 7:20.

Je me joindrai au cort�ge sacr�. D�autres traduisent : Je marcherai humblement. Le sens que nous avons adopt� nous para�t le plus probable; comparez le verset 20 et le Psaumes 42:5, o� le m�me verbe est employ� en parlant des processions dans les f�tes sacr�es. �z�chias t�moignera sa gratitude en prenant part aux joyeux cort�ges qui montent � la maison de l��ternel (comparez �sa�e 30:29; Psaumes 43:4). Sa vie sera d�sormais comme une recherche continuelle de la pr�sence de Dieu.

L�amertume� : le p�ril et la perplexit� dont il vient d��tre tir�.

C�est en cela qu�est la vie� �z�chias a trouv� la vie, la vie de son esprit, c�est-�-dire de sa personne, en ce qu�elle a de plus intime, dans les exp�riences qu�il vient de faire de la toute-puissance et de la fid�lit� de son Dieu (Deut�ronome 8:3).

Tu me fortifieras� Convalescent, il attend de Dieu le r�tablissement complet de ses forces.

Cette grande amertume (verset 15) n�a pas �t� pour son malheur, mais pour son salut. Elle a fait qu�il s�est adress� � l�amour divin, qui l�a exauc�; et cette d�livrance est pour lui la preuve que l��ternel lui a pardonn� tous ses p�ch�s (�sa�e 33:21).

Tu as jet� derri�re ton dos. Dieu les a jet�s derri�re son dos, de mani�re � ne les revoir jamais; images analogues Psaumes 51:11; Mich�e 7:19. Remarquez ce contraste : lorsqu�il implorait sa gr�ce, �z�chias insistait sur la droiture de ses intentions; maintenant que mis�ricorde lui a �t� faite, il parle de tous ses p�ch�s. La bont� de Dieu l�a conduit � un sentiment plus profond de ses manquements.

Car : l��ternel avait comme un int�r�t � le sauver : les morts ne louent pas Dieu.

Le s�jour des morts, la mort� pour dire : les habitants du s�jour�, les morts. Leur existence est d�peinte ici comme d�nu�e de toute activit� personnelle et de toute joie; ils ne peuvent ni se souvenir des bienfaits pass�s de Dieu, ni en attendre de nouveaux; leur s�jour est le pays du silence et de l�oubli (Job 14:10; Psaumes 6:6; Psaumes 88:11-13; Psaumes 115:17; Eccl�siaste 9:5-6; Eccl�siaste 9:10). �z�chias, comme l�Ancien Testament en g�n�ral, ne voit dans la mort que le d�pouillement des biens dont on jouit ici-bas. Pour le fid�le isra�lite le th��tre de l��uvre de Dieu est uniquement la terre; on ne travaille � sa gloire que dans ce milieu de ses r�v�lations. La vie �ternelle n�a �t� pleinement r�v�l�e que par J�sus-Christ. L��uvre r�demptrice qu�il a accomplie a transform� pour l�homme la mort aussi bien que la vie; comparez Romains 14:8-9.

Le p�re fera conna�tre aux fils� comparez Psaumes 88:3-4; Gen�se 18:19. Ce p�re qui instruit ses enfants dans la connaissance du Dieu r�v�l� � Isra�l, c�est l� le vivant qui loue l��ternel.

Nous : moi et les miens.

Ferons r�sonner : pour accompagner les cantiques de louange.

21 et 22

Ces deux versets ont �t� ajout�s ici par un copiste; l�adjonction est ancienne, car on la trouve d�j� dans la traduction des LXX (environ deux si�cles avant J.C). C�est une nouvelle preuve des remaniements qu�a subis notre texte; voir �sa�e 36:1, note.

L�application d�un empl�tre de figues est le moyen naturel pour faire m�rir l�abc�s et h�ter la gu�rison (on peut supposer qu�il s�agit d�un anthrax ou charbon). La puissance divine, sans se lier � la nature, op�re souvent par son moyen (voyez, par exemple, la gu�rison de Naaman par l�eau du Jourdain, 2 Rois 5:1-27).

Je monterai� Monter � la maison de Dieu implique naturellement la gu�rison. La question d��z�chias suppose le r�cit tel que le donne le livre des Rois (voir verset 5, note).

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Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur Isaiah 38". "Bible annotée". https://beta.studylight.org/commentaries/fre/ann/isaiah-38.html.