Bible Commentaries
Ésaïe 48

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versets 1-22

1 � 11 l�incr�dulit� d�Isra�l est censur�e; si Dieu le sauve, ce sera par pure gr�ce

Le discours s�adresse au peuple d�Isra�l, plus sp�cialement � celui de Juda. Ce peuple, issu de la source de Juda (comparez Psaumes 68:27), a, plus que toute autre portion d�Isra�l, la pr�tention d��tre le peuple de Dieu, parce qu�il est demeur� relativement fid�le � son culte (�sa�e 1:11-17); il ne peut donc refuser d��couter celui qu�il professe adorer.

Qui jurez par le nom de l��ternel : et non par celui de faux dieux. Jurer par le nom de l��ternel, est selon la loi un acte de culte et l�un des traits distinctifs des adorateurs du vrai Dieu (comparez �sa�e 19:18).

Ils se glorifient d��tre les enfants de la ville sainte (expression qui ne se retrouve que �sa�e 52:1 et dans N�h�mie et Daniel), et se reconnaissent par l� m�me justiciables de J�hova qui y a son tr�ne.

3 � 5

Pour la sixi�me fois le proph�te tire un argument des pr�dictions anciennes d�j� r�alis�es. Mais il les rappelle cette fois pour en tirer une application pratique � l�adresse du peuple. Si Dieu a autrefois annonc� � l�avance tant d��v�nements maintenant accomplis, c�est � cause de l�incr�dulit� d�Isra�l : il le savait enclin � l�idol�trie et a voulu lui �ter tout pr�texte d�attribuer ces �v�nements � un autre que lui-m�me. Par les premi�res choses, on doit entendre les promesses donn�es d�s le temps des patriarches jusqu�� celui o� parle �sa�e.

Il faut comparer avec le verset 4 les expressions Deut�ronome 31:27 : le peuple rebelle et de col roide, puis J�r�mie 5:3 et �z�chiel 3:7; �z�chiel 3:9. Le verset 5 montre que les soi-disant adorateurs de J�hova (versets 1 et 2) se livraient, � c�t� du culte qu�ils lui rendaient, � des pratiques idol�tres. Comparez �z�chiel 14:3 et suivants.

Le proph�te invite Isra�l � faire ce qu�il n�a pas voulu jusqu�ici, c�est-�-dire rendre t�moignage � la fid�lit� avec laquelle Dieu a accompli ses anciennes promesses (comparez le vous �tes mes t�moins �sa�e 43:12). Ils ne pourront alors se dispenser de croire aussi aux choses nouvelles qu�il annonce maintenant. Ces choses nouvelles se rapportent � Cyrus, � la d�livrance dont il est l�instrument et � toute l��uvre messianique que doit inaugurer cette d�livrance. Tout cela �tait inconnu jusqu�au moment o� le proph�te l�annonce. Ces proph�ties sont vraiment nouvelles, par les perspectives qu�elles ouvrent sur l�histoire du r�gne de Dieu : le retour de Babylone est le commencement d�une nouvelle existence nationale pour Isra�l; c�est comme une seconde sortie d��gypte.

7 et 8

Ces versets semblent contredire les versets 4 et 5. L�, il �tait dit que Dieu avait pr�dit � cause de l�incr�dulit� d�Isra�l; ici, qu�il n�a pas pr�dit, � cause de cette m�me incr�dulit�. La solution de cette difficult� est sans doute celle-ci : Dieu leur avait donn� les anciennes proph�ties dans le but de produire et d�affermir en eux la foi. Mais ils sont demeur�s incr�dules, m�me en face de l�accomplissement de ces proph�ties. Dieu a donc renonc� � leur faire conna�tre � l�avance les choses merveilleuses qu�il annonce maintenant il ne les a pas jug�s dignes de les entendre; car ils en auraient abus� et s�en seraient enorgueillis, comme ils ont abus� de leur titre et de leurs privil�ges de peuple de Dieu (versets 1 et 2). En sorte que ces choses, qu�il a jusqu�ici gard�es par devers lui (l��uvre de Cyrus, etc.), apparaissent comme absolument nouvelles et par l� m�me �minemment propres � saisir la conscience et � raviver la foi d�Isra�l exil�.

D�s le sein de ta m�re� Comparez �sa�e 44:2.

Rebelle : voir les passages cit�s dans la note verset 3.

Voyez verset 11 et la note �sa�e 43:25.

Comparez �sa�e 1:25.

Mais sans obtenir d�argent : l�op�ration de la fonte (l�exil) n�a pas donn� les r�sultats que Dieu en attendait; l�argent ne sortira pas du creuset s�par� des scories. Comparez l�expression du m�me reproche dans J�r�mie 6:28-30.

Si Isra�l avait succomb� d�finitivement, les idoles auraient paru plus puissantes que J�hova; l�honneur de Dieu r�clamait donc la conservation de son peuple. Voyez �sa�e 42:8 et �z�chiel 36:20-23 (ce passage est comme le commentaire de notre verset).

12 � 22 appel � la conversion; nouvelle promesse d�un salut prochain; menace � l�adresse des impies

12 et 13 l��ternel rappelle tous les titres qu�il a � la confiance d�Isra�l

Ces mots sont le r�sum� d�un grand nombre de passages des discours pr�c�dents. Voir par exemple �sa�e 40:21-22; �sa�e 43:10; �sa�e 44:6.

Comparez Psaumes 33:9.Isra�l est invit� � confesser que nul parmi les pa�ens n�a annonc� les �v�nements qui vont arriver, comme l��ternel le fait lui-m�me en ce moment m�me. Ce passage r�sume tous ceux o� cette pens�e � �t� exprim�e. Voir, entre autres �sa�e 43:9 et �sa�e 45:20.

La fin du verset se rapporte � Cyrus; voyez sur sa mission �sa�e 41:2; �sa�e 41:25; �sa�e 43:14; �sa�e 44:24-28; �sa�e 45:1-5; �sa�e 46:11. Comparez le titre de Jedidja : bien-aim� de l��ternel, donn� � Salomon par Nathan (2 Samuel 12:24-25).

Voyez les passages rappel�s dans la note pr�c�dente.

Ce verset a un caract�re myst�rieux et a donn� bien du labeur aux interpr�tes. Il nous para�t qu�� partir d�ici commence une nouvelle s�rie d�id�es. Apr�s avoir une derni�re fois rappel� � Isra�l les proph�ties qui prouvent que J�hova est le seul vrai Dieu (verset 16), le proph�te lui adresse, en terminant, une pressante invitation de profiter du temps de gr�ce qui va luire (versets 17 � 21). Le verset 16 est destin� � introduire solennellement ce supr�me appel de la charit� divine, qui forme la p�roraison de ce discours et la conclusion de toute la proph�tie des chapitres 40 � 48.

Le proph�te rappelle la mission qu�il a remplie jusqu�ici : il a parl� d�s longtemps, alors que les �v�nements actuels commen�aient � se pr�parer. Ces proph�ties plus anciennes n�ont pas �t� donn�es en cachette (�sa�e 45:19) : en les entendant, tout Isra�l a d� se pr�parer au salut. Et maintenant, au moment o� Babylone va tomber, l��ternel, par la bouche de son proph�te qu�il soutient par son Esprit, appelle son peuple � la repentance, afin que ce grand �v�nement soit v�ritablement pour lui le signal de la d�livrance. Ce mot : Et maintenant l��ternel m�envoie�, est donc comme une derni�re sommation adress�e � la conscience d�Isra�l, et rappelle la parole de J�sus : Celui qui me rejette, rejette celui qui m�a envoy�.

Ainsi parle l��ternel� : C�est moi. ton Dieu� Ces mots sont le contenu du message dont �sa�e vient d��tre charg� (verset 16). Comparez la promesse �sa�e 30:21.

Oh ! Que� Dans ce soupir s�exprime toute la tendresse de l��ternel pour son peuple.

La paix et la justice r�unies, comme �sa�e 32:17; Psaumes 85:11. La justice n�est pas un m�rite du peuple, mais le fruit de la gr�ce divine transformant l�Isra�l rebelle en un peuple fid�le (�sa�e 45:8).

Fleuve, mer : images de l�abondance (�sa�e 11:9).

Allusion aux promesses faites aux patriarches, et qui semblaient mises � n�ant par l�exil (Gen�se 22:17; comparez �sa�e 10:22).

On ne saurait exprimer la promesse sous une forme plus vive que par cette invitation directe � sortir de captivit�.

Isra�l d�livr� proclamera, � la gloire de Dieu, la nouvelle de sa d�livrance. Comparez �sa�e 43:21; �sa�e 45:6.

Allusion aux circonstances de la sortie d��gypte, dont le retour de Babel est une r�p�tition; comme �sa�e 43:16 et suivants.

Les m�chants que concerne cette menace sont les Isra�lites idol�tres et impies; �sa�e 46:12 le proph�te les d�clarait �loign�s de la justice; ici il les exclut positivement du salut. Comparez �sa�e 57:21 et �sa�e 66:24. Apr�s tant de magnifiques promesses, le proph�te donne cours � la crainte, qu�il �prouve pour un grand nombre, qu�ils ne se trouvent exclus par leur faute des b�n�dictions promises (comparez H�breux 4:11). Chacune des trois parties de ce livre de consolation (chapitres 40 � 66) se termine par l�expression de ce m�me sentiment; ce ne saurait �tre l� un fait accidentel.

Coup-d��il sur les chapitres 40 � 48

En jetant un coup d��il sur le chemin que vient de parcourir le regard proph�tique dans les neuf morceaux dont se compose le premier cycle de cette grande proph�tie finale, nous reconnaissons imm�diatement dans le chapitre 40 et dans le chapitre 48 deux morceaux d�une nature plus g�n�rale, dont le premier est le pr�ambule et le second l�application de cette partie. Le premier est destin� � affermir la foi d�Isra�l aux proph�ties qui vont suivre, en fondant sur la grandeur de J�hova la certitude du salut qu�il lui promet. Les trois morceaux suivants d�crivent, le premier (chapitre 41), l�auteur de la d�livrance temporelle, Cyrus; le second (�sa�e 42:1 � 43.7), le lib�rateur spirituel, le Messie; le troisi�me (�sa�e 43:8 � 44.5), le salut lui-m�me sous ses divers aspects. Chacun de ces morceaux aboutit au m�me r�sultat : la d�monstration par l��uvre de Cyrus, par l�annonce du Messie, et par le t�moignage d�Isra�l r�tabli, de la vanit� de l�idol�trie et du triomphe final de l�adoration de J�hova dans le monde entier.

La m�me pens�e pr�side aux proph�ties suivantes; seulement l�absurdit� de l�idol�trie y est d�montr�e d�une mani�re plus directe et sa chute proclam�e plus magnifiquement encore : dans le premier discours, par la description de la fabrication des idoles (�sa�e 44:6-23); dans le second (�sa�e 44:24 � 45.25), par l�annonce nominative de Cyrus, qui doit �tre l�instrument de cette chute en m�me temps que de la d�livrance d�Isra�l; dans le troisi�me (chapitre 46), par le tableau de la chute des deux principales divinit�s babyloniennes, Bel et N�bo; dans le quatri�me (chapitre 47), par l�annonce de la ruine de Babylone, ce centre de l�idol�trie pa�enne en Orient.

On voit quelle �tait la pens�e qui remplissait l��me du proph�te. Cette captivit� d�Isra�l � Babylone, qui semblait �tre une honte pour J�hova et un triomphe pour les idoles, va, par le moyen de Cyrus et par la d�livrance d�Isra�l, poser le principe de la destruction de l�idol�trie et du triomphe de la vraie religion sur toute la terre. C�est l� le grand th�me de cette partie auquel le proph�te revient au terme de chaque d�veloppement. Six fois au moins il le traite directement. Et certes les faits ont prouv� qu�il n�avait pas exag�r� l�importance des �v�nements annonc�s par lui, non plus que la nature et la grandeur de leurs cons�quences. Avec le retour de la captivit�, l�histoire religieuse d�Isra�l et m�me du monde entier a pris une nouvelle direction. Isra�l restaur� a rompu radicalement avec son ancien penchant � l�idol�trie et s�est attach� � son Dieu comme il ne l�avait jamais fait pr�c�demment. Bien plus, il est devenu le propagateur de la connaissance de J�hova et de l�attente (lu Messie dans les contr�es de l�Orient, du Midi et de l�Occident, tellement que, lorsque l��vangile fut pr�ch� cinq si�cles plus tard par les ap�tres, ils trouv�rent partout dans le monde pa�en les esprits pr�par�s, et n�eurent qu�� recueillir la moisson sem�e en tous lieux par Isra�l.

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Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur Isaiah 48". "Bible annotée". https://beta.studylight.org/commentaries/fre/ann/isaiah-48.html.