Bible Commentaries
Ésaïe 5

Bible annotéeBible annotée

versets 1-30

1 � 7

�sa�e veut contraindre les hommes de Juda � prononcer leur propre jugement. Nathan se sert aussi d�une parabole pour forcer David � se condamner lui-m�me (2 Samuel 12). J�sus raconte aux pharisiens la parabole des vignerons dans un but tout pareil (Matthieu 21:33-41).

Pour mon ami. C�est � la fois au sujet de son ami et en son nom, que le proph�te va chanter. Son chant s�adresse � Isra�l et a pour but de justifier son divin ami � la face du peuple. Pour le faire, il n�aura qu�� rapporter le cantique que cet ami a compos� pour se plaindre de sa vigne et pour annoncer le ch�timent qu�il lui r�serve. Ce cantique ne commence proprement qu�au verset 3. Dans les versets 1 et 2, c�est �sa�e qui parle et qui pr�lude au chant de son ami en expliquant quelles ont �t� jusqu�ici les relations entre celui-ci et sa vigne.

Une tour : pour y installer un gardien, comme on fait encore aujourd�hui en Orient.

Une cuve : un pressoir taill� dans le roc vif.

Du verjus : des raisins sauvages (J�r�mie 2:21).

Habitants de J�rusalem� La parabole et le discours qui suit concernent tout le peuple, les dix tribus aussi bien que Juda (la maison d�Isra�l, verset 7); mais plus directement les hommes de Juda, au milieu desquels vit et parle le proph�te.

Je commanderai aux nu�es� Ces mots font comprendre quel est le myst�rieux ami du proph�te, dont le nom ne sera prononc� qu�au verset 7.

Le chant termin�, �sa�e en fait l�application. Il donne d�abord le mot de l��nigme : l��ternel des arm�es. Le car se rattache au dernier trait du verset 6, la d�fense faite aux nu�es, d�fense qui s�explique par le fait que le propri�taire de la vigne n�est autre que Dieu lui-m�me.

La vigne : image ordinaire du peuple d�Isra�l, et qui exprime le prix qu�il a pour Dieu (Exode 15:17; Psaume 80; les paraboles de J�sus). On peut appliquer en d�tail les diff�rents traits qui d�peignent les soins fid�les que Dieu a pris d�Isra�l (tour, pressoir, haie, etc.), et y retrouver les diverses institutions par lesquelles il avait pourvu au bien mat�riel et spirituel de son peuple (royaut�, sacerdoce, loi). L�id�e essentielle est qu�il a fait pour ce peuple. ce qu�il n�a fait pour nul autre, et qu�il n�a �t� pay� que d�ingratitude; il va donc le livrer aux pa�ens (repr�sent�s dans la parabole par les animaux broutant la vigne) et lui retirer toutes les b�n�dictions qu�il lui a accord�es jusqu�ici.

Le cri de d�tresse : celui des opprim�s.

Le verset 7 est le th�me du reste du discours, c�est-�-dire des six malheur ! dans lesquels Esaie �num�re les divers aspects de l�injustice qui attire sur Isra�l la col�re divine.

8 � 10

Malheur aux accapareurs, qui r�duisent le reste du peuple � la mis�re !

Il y a litt�ralement : � mes oreilles l��ternel des arm�es, ce qui signifie : Il me l�a lui-m�me clairement r�v�l�, et tout ce que je vais dire est la propre parole de Dieu.

Journaux. Le mot h�breu signifie couple et d�signe l��tendue de terrain qu�une paire de b�ufs peut labourer en un jour.

Le bath et l��pha �taient les mesures le plus fr�quemment employ�es chez les Juifs, l�une pour les liquides, l�autre pour les solides. Leur contenance �tait de 35 � 40 litres. Le homer ou cor valait dix �phas. Le sens est donc : on ne r�coltera que le dixi�me de ce qu�on aura sem�.

11 � 17

Ce deuxi�me malheur s�adresse � ceux qui s��tourdissent dans le p�ch� et ne savent point reconna�tre l��uvre de Dieu.

Le mot sch�car, que l�on traduit ordinairement par cervoise, d�signe toutes les boissons fortes autres que le vin (cidre, vin de dattes, bi�re, etc.).

L��uvre de l��ternel : ses r�v�lations, les b�n�dictions qu�il promet, les ch�timents dont il menace. Comparez l�ignorance coupable que Paul reproche aux pa�ens (Romains 1:20-22).

Le mot sch�ol, que nous rendons ici par s�pulcre, d�signe le monde inf�rieur (l�had�s des Grecs, les inferi des Latins), s�jour des morts, que les anciens pla�aient dans l�int�rieur de la terre (Nombres 16:30; Psaumes 63:10; Psaumes 88:7, etc.). Ce mot vient du verbe schaal, demander : le sch�ol est la puissance insatiable qui redemande tous les �tres et � laquelle tous sont tenus d�ob�ir (Proverbes 27:20; Proverbes 30:15-16; Habacuc 2:5), On peut aussi d�river ce mot d�une racine qui signifie s�affaisser, �tre creux.

15 et 16

Comparez �sa�e 2:9; �sa�e 2:11; �sa�e 2:17

Des �trangers d�voreront. �sa�e 1:7 nous pr�sente l�accomplissement de cette menace (comparez �sa�e 7:17-25).

18 et 19 Le troisi�me malheur : il s�adresse aux moqueurs

Cordes� traits� Ces impies sont compar�s � des animaux qui tirent un pesant chariot. Ils ne p�chent pas par entra�nement comme les pr�c�dents; ils tra�nent le vice apr�s eux : ce sont les p�cheurs obstin�s qui insultent Dieu et se raillent de ses r�v�lations, sous pr�texte que ses paroles ne se r�alisent pas (on les retrouve 2 Pierre 3). Mais ils se trompent eux-m�mes : aussi les liens qui les attachent au p�ch� sont-ils appel�s des cordes de vanit�.

Quatri�me malheur, dirig� contre ceux qui, non seulement pratiquent, mais justifient par leurs sophismes les maximes immorales (Romains 1:32).

Cinqui�me malheur : contre ceux qui, dans leur pr�somption, oublient que l�homme n�est pas son propre Dieu (Romains 1:22; Proverbes 26:12)

22 et 23

Sixi�me malheur : � l�adresse des juges, qui oublient dans le vin le devoir de rendre la justice (�sa�e 1:17; �sa�e 3:14-15). Le caract�re de magistrats distingue ces buveurs de ceux du verset 11.

M�ler : c�est-�-dire mixtionner, aromatiser, fabriquer du vin �pic�.

24 � 30

Les calamit�s renferm�es dans le mot malheur ! n�ont pas �t� indiqu�es pour toutes les cat�gories de p�cheurs qu��sa�e a mentionn�es. Les versets 24 � 30 comblent cette lacune. C�est un tableau g�n�ral du jugement qui attend tous les p�cheurs indistinctement; il forme la conclusion de la proph�tie chapitres 2 � 5. Le ch�timent est d�crit d�abord par une image (verset 24), puis en propres termes (versets 25 � 30). il s�accomplira en deux actes successifs. Un premier ch�timent d�j� terrible ne suffira pas pour apaiser le courroux de Dieu (verset 25); il sera suivi d�un second plus cruel (versets 26 � 30).

Leur racine sera� Le peuple est compar� ici � une plante dont la racine pourrit dans la terre et dont la fleur, dess�ch�e et r�duite en poussi�re, est emport�e par le vent. Cette ruine, qui l�attend, sera aussi rapide que l�incendie quand il d�vore les mati�res les plus inflammables.

La racine est l�image des richesses (celles du sol, par exemple) qui sont les sources de la prosp�rit� nationale; la fleur repr�sente l��panouissement ext�rieur de cette prosp�rit�.

Le premier jugement est oppos� � un autre plus lointain. Ce dernier (versets 26 � 30) est �videmment l�invasion assyrienne (�sa�e 7:17; �sa�e 8:7; �sa�e 10:5). Quant au premier, qui est d�crit ici par des images emprunt�es aux effets d�un tremblement de terre, nous croyons le reconna�tre dans les cruelles d�faites que les Syriens et les �phra�mites inflig�rent � Achaz, peu apr�s le moment o� le proph�te pronon�ait ce discours (2 Chroniques 28:6).

La fin du verset se retrouve litt�ralement dans le discours �sa�e 9:7 � 10.4, dont elle forme le refrain.

Les nations (go�m) : c�est le terme employ� dans l�Ancien Testament pour d�signer les peuples pa�ens. Le pluriel s�explique par le fait que l�empire assyrien, form� par une longue s�rie de conqu�tes, renfermait un grand nombre de peuples diff�rents.

Il les siffle. De m�me qu�on ram�ne, en le sifflant, un essaim d�abeilles (�sa�e 7:8), Dieu n�a qu�� donner un signal pour faire arriver un nouvel ennemi, bien plus redoutable que le pr�c�dent.

Les Assyriens �taient d�habiles archers. Dans les bas-reliefs de Ninive, ils sont toujours repr�sent�s debout, l�arc tendu, pr�ts � tirer.

Le peuple : Isra�l. L�invasion assyrienne est compar�e aux flots bruyants et d�bord�s d�une mer en tumulte.

La fin du verset est difficile. Le sens est probablement celui-ci : dans le pays il n�y a partout qu�obscurit�; si on regarde vers la terre, t�n�bres; et si on regarde vers le ciel (la source de la lumi�re), sombres nuages. Cette obscurit� est l�image d�une angoisse universelle et en apparence sans issue. Comparez �sa�e 8:22.

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Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur Isaiah 5". "Bible annotée". https://beta.studylight.org/commentaries/fre/ann/isaiah-5.html.