Bible Commentaries
Ésaïe 6

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versets 1-13

Ce passage est le seul o� la Bible parle des s�raphins. Il faut, sans doute, les distinguer des ch�rubins, mentionn�s Gen�se 3:21; �z�chiel 1, et ailleurs. Ceux-ci sont des �tres � quatre faces, qui ont pour fonction de porter le tr�ne de Dieu, tandis que les s�raphins entourent le tr�ne et proclament la gloire du Souverain. Comparez les quatre vivants, Apocalypse 4:6 et suivants, dans la description desquels sont combin�s les traits que l�Ancien Testament r�partit entre les ch�rubins et les s�raphins. D�apr�s l��tymologie la plus probable, le nom de ces derniers vient d�un verbe h�breu qui signifie consumer et peut se traduire par : les br�lants. C�est le m�me mot qui est employ� Nombres 21 et ailleurs pour d�signer une esp�ce de serpents venimeux. Plusieurs interpr�tes en concluent que les s�raphins sont des figures symboliques � t�tes de serpent. Mais il est inadmissible que la figure de cet animal qui appara�t toujours dans l�Ancien Testament comme un �tre malfaisant, et auquel on rendait un culte dans les religions pa�ennes, se trouve ici dans le voisinage imm�diat de J�hova. Rien d�ailleurs, dans la description ne rappelle la forme du serpent. Les s�raphins ont des mains et des pieds, ce qui suppose la forme humaine (versets 2 et 6). Ils sont probablement appel�s les br�lants parce qu�ils sont les repr�sentants de la saintet� divine, et que leur office est de consumer le p�ch�, afin que gr�ce puisse �tre faite au p�cheur (verset 7). Les ch�rubins sont aussi les repr�sentants de la saintet�, mais plut�t sous l�aspect de la col�re qui consume le p�cheur lui-m�me (Gen�se 3:24; �z�chiel 10:2; �z�chiel 10:6). Du reste, le feu accompagne habituellement dans l��criture l�apparition de Dieu ou des �tres c�lestes (Exode 3:2; Exode 19:18; 2 Rois 6:17; �z�chiel 1:4; Apocalypse 1:14-16, etc.).

Six ailes : deux pour voiler leur visage; car, pas plus que l�homme, ils ne pourraient soutenir l��clat de la face de Dieu (Exode 3:6; Exode 33:20; 1 Rois 19:13); deux pour couvrir leurs pieds : cette expression d�signe toute la partie inf�rieure de leur corps, qu�ils voilent, par respect, devant Dieu; deux enfin pour voler : car ils se soutiennent en l�air, des deux c�t�s du tr�ne, ce qui explique pourquoi ils se trouvent au-dessus de celui qui est assis, bien que le tr�ne soit tr�s �lev� (verset 1).

Les s�raphins sont divis�s en deux ch�urs qui s�entre-r�pondent. �sa�e conserva toute sa vie une impression ineffa�able de la saintet� divine, proclam�e dans leur cantique; et cette exp�rience explique pourquoi cette saintet� forme l�id�e centrale de sa proph�tie (�sa�e 1:4, note, et introduction). Le mot saint signifie proprement s�par�, mis � part. Appliqu� � Dieu, il exprime son absolue majest� qui le s�pare de toute cr�ature, sa dignit� souveraine, sa perfection inalt�rable. Appliqu� aux cr�atures, il d�signe les �tres ou les objets mis � part pour un but religieux, c�est-�-dire consacr�s; saint est oppos� � ordinaire ou profane plut�t encore qu�� souill�. Mais l�id�e de la bont� morale, de la parfaite puret�, de l��loignement de toute souillure, que nous exprimons par le mot saint, d�coule naturellement du sens primitif : s�par�. Dans le cantique des s�raphins, l�id�e qui domine est, sans doute, celle de la grandeur souveraine de Dieu. La triple r�p�tition du mot saint, dans laquelle on a vu, � tort, une allusion au myst�re de la Trinit�, est destin�e � exprimer, mieux que ne le ferait la simple affirmation, le caract�re absolu de cet attribut divin; trois est le symbole de la pl�nitude, de la perfection.

La gloire de Dieu est le rayonnement ext�rieur et visible de ses perfections; elle remplit toute la terre, parce que tout ici-bas, m�me l��tre le plus infime, la manifeste (Romains 1:20-21).

La fum�e qui remplit la maison est celle du parfum offert sur l�autel (verset 6). Dans le temple de J�rusalem on br�lait journellement l�encens sur l�autel d�or du Lieu saint. Cet encens symbolisait l�adoration et la pri�re (Psaumes 141:2; Luc 1:10). C�est pourquoi la fum�e s��l�ve avec la voix des s�raphins.

La saintet� de Dieu doit faire trembler toute cr�ature; mais l��tre souill� doit se sentir perdu en sa pr�sence. Jacob (Gen�se 28:17), G�d�on (Juges 6:22), Manoah (Juges 13:22), �z�chiel (�z�chiel 1:28), Zacharie (Luc 1:12), Pierre (Luc 5:8-9), Jean (Apocalypse 1:17), �prouvent cette frayeur quand ils se voient en face de quelque manifestation directe de l��tre divin. Comparez l�expression la frayeur d�Isaac, Gen�se 31:42; Gen�se 31:53.

C�est la souillure de ses l�vres qu��sa�e confesse : il vient d�entendre la louange de Dieu sortir de bouches pures, et il ne se sent pas digne de s�associer � de tels chants (Exode 6:12).

Au milieu d�un peuple� � sa souillure personnelle s�ajoute celle qu�il contracte chaque jour en vivant en contact avec le peuple impur dont il fait partie.

Le charbon ardent est l�embl�me de la gr�ce divine, qui enl�ve et pardonne le p�ch� d�s qu�il a �t� confess�. Le feu br�le sur l�autel; c�est donc un feu sacr�, car il �tait interdit d�apporter � l�autel un feu �tranger. Cela signifie que Dieu lui-m�me est l�auteur de la purification. Par cet acte de gr�ce, �sa�e est s�par� du reste du peuple pour devenir l�homme de Dieu (Reuss), et sa personne enti�re consacr�e au service du Seigneur.

Sa bouche est l�objet sp�cial de la purification, parce qu�elle devra �tre l�organe de la Parole sainte qui va lui �tre confi�e. Comparez J�r�mie 1:9.

Qui ira pour nous ? Dieu demande un volontaire pour son service (comparez 1 Rois 22:20). Le pluriel nous (comparez Gen�se 1:26) est employ� parce que le Seigneur parle en son nom et en celui des s�raphins qui forment, comme son conseil (Daniel 4:17; comparez 1 Rois 22:19-22).

Ce peuple : expression s�v�re. Isra�l n�est plus � cette heure le peuple que l��ternel appelait autrefois mon peuple. L��tat moral de la masse de la nation, au temps d��sa�e, �tait d�j� tel, que l�on pouvait juger qu�Isra�l ne se convertirait point � la voix du proph�te. Il ne restait donc plus qu�� le faire m�rir pour le jugement qui, en le purifiant, devait �tre le moyen du salut de la minorit� fid�le. C�est sur celle-ci seule que reposait d�sormais l�espoir de l�accomplissement des promesses divines. Dieu ne se propose jamais pour but de perdre le p�cheur; mais celui qui repousse opini�trement ses appels, ne peut le faire impun�ment. Apr�s s��tre endurci lui-m�me, il est en retour endurci par Dieu, afin que, par l��clat de sa r�sistance et de sa ruine, il glorifie celui auquel il n�a pas voulu rendre hommage par son ob�issance, et concoure du moins ainsi au salut d�autres cr�atures. Telle a �t� l�histoire de Pharaon (Exode 5 � 14; comparez Romains 9:17-22); telle sera celle d�Isra�l (Jean 12:37-40; Actes 28:25-27; Romains 11:7-10).

Entendez, voyez ! La location h�bra�que signifie : Entendez, et entendez encore ! Voyez, et voyez encore ! Tout cela restera vain !

Jusques � quand� se prolongera ce ch�timent ? Ces mots sont une pri�re. Appel� � �tre le repr�sentant inflexible de la saintet� divine au milieu d�Isra�l, �sa�e n�en a pas moins compassion de son peuple, et, comme tant de fois Mo�se, il se fait son intercesseur. Le sens de la r�ponse divine est : jusqu�� ce que l�endurcissement du peuple ait amen�, comme sa punition m�rit�e, la d�vastation compl�te du pays.

�sa�e ditingue express�ment deux jugements successifs. Le premier �pargnera un dixi�me du peuple; l��puration n��tant pas assez compl�te, ce dixi�me devra �tre remis dans le creuset d�un nouveau ch�timent. Toutefois, comme d�un ch�ne coup� il reste un tronc qui, quoique mort en apparence, poss�de toujours la vigueur n�cessaire pour produire de nouveaux jets, de m�me, dans ce peuple, qui semble an�anti par ces terribles jugements, se maintiendra un reste qui deviendra la semence sainte d�un Isra�l renouvel�. Dans ce peu de mots, �sa�e r�sume toute l�histoire d�Isra�l jusqu�� la fin des temps. En vertu des promesses divines, ce peuple ne peut p�rir; il est indestructible, comme l�histoire le prouve. Mais la masse de la nation n�en est pas moins vou�e � la destruction : elle marche � grands pas, et sans s�en douter (�sa�e 5:13), au devant de l�in�vitable ch�timent, auquel les individus peuvent seuls �chapper encore, s�ils le veulent bien. Le salut ne sera le partage que du reste purifi� qui sortira d�une s�rie de jugements de plus en plus s�v�res (�sa�e 4:2-3). Cette vue profonde de l��tat moral et de l�avenir d�Isra�l, qu��sa�e avait re�ue, de la bouche de Dieu m�me, au d�but de son minist�re, explique seule et la s�v�rit� des reproches qu�il adresse � son peuple, et la foi in�branlable qu�il conserve en ses destin�es glorieuses. Il sait que son travail, st�rile pour le pr�sent, est destin� � pr�parer ce r�sidu fid�le qui deviendra le germe de l�Isra�l selon l�Esprit.

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Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur Isaiah 6". "Bible annotée". https://beta.studylight.org/commentaries/fre/ann/isaiah-6.html.