Bible Commentaries
Ésaïe 61

Bible annotéeBible annotée

versets 1-11

1 � 3 Le lib�rateur de Sion

Qui parle ici ? Selon plusieurs, le proph�te lui-m�me. Cela ne nous para�t pas possible. Car celui qui parle ne se donne pas seulement pour un �vang�liste, un messager du salut; il en est lui-m�me l�auteur; il est le Sauveur (voyez verset 3). Si l�on se rappelle les tableaux pr�c�dents de l��uvre du Messie (�sa�e 42:1-7; �sa�e 49:8-13; comparez �sa�e 11:2), on ne doutera pas que ce ne soit lui que le proph�te introduise ici sans le nommer. C�est donc lui qui r�alisera le magnifique avenir promis � Sion dans le chapitre 60.

L��ternel m�a oint. L�onction est l�embl�me de la communication des dons du Saint-Esprit. C��tait par cette c�r�monie que les pr�tres, les rois et quelquefois les proph�tes �taient introduits dans leur charge (Exode 28:41; 1 Rois 1:39; 1 Rois 19:16). Le serviteur de l��ternel, tel qu�il a �t� d�peint jusqu�ici (particuli�rement dans les chapitres 42 et 53), r�unit en sa personne ces trois charges et re�oit pour les remplir la pl�nitude de l�Esprit divin (�sa�e 11:2; �sa�e 42:1). Ce don s�est r�alis� pour J�sus au moment de son bapt�me; l�Esprit est descendu et est demeur� sur lui (Jean 1:32; Jean 3:34). Le nom de Messie vient en h�breu du verbe oindre; le choix de ce verbe confirme notre opinion que c�est le Messie qui parle. J�sus lui-m�me a d�clar� �tre le personnage ici annonc�, quand il a dit, apr�s avoir lu le commencement de ce discours dans la synagogue de Nazareth : Cette parole est accomplie aujourd�hui, et vous l�entendez (Luc 4:16-21).

La bonne nouvelle signifie la m�me chose que le mot grec �vangile; c�est le terme qui d�signe dans le Nouveau Testament la pr�dication de J�sus. Ce message s�adresse tout sp�cialement aux d�bonnaires, ordinairement foul�s et malheureux en ce monde (Matthieu 5:5).

Annoncer� la libert� Ces expressions font allusion � l�institution du jubil�, dans laquelle �sa�e voit un type de la d�livrance messianique. L�ann�e de jubil�, institu�e par la loi, revenait tous les cinquante ans (� l�expiration de sept p�riodes sabbatiques). Les esclaves isra�lites devaient cette ann�e-l� �tre mis en libert�; ceux qui avaient d� vendre leurs biens rentraient en possession de leur patrimoine. Aussi est-il dit L�vitique 25:10 : Vous sanctifierez la cinquanti�me ann�e, et vous publierez la libert� par le pays � tous ses habitants. Et �z�chiel (�z�chiel 46:17) appelle cette ann�e-l� une ann�e de libert�. Cette institution, destin�e � procurer � Isra�l une sorte de restauration p�riodique, offre une belle image de l��re de gr�ce dont le, Messie proclamera l�ouverture, et qui doit aboutir � la r�int�gration du peuple de Dieu dans son h�ritage.

Une ann�e de gr�ce, un jour de vengeance� La vengeance (le ch�timent des ennemis de Dieu et de son peuple) est ins�parable du salut des fid�les. La gr�ce de Dieu envers les siens se manifeste entre autres par le jugement du monde qui les opprimait (�sa�e 34:8; �sa�e 35:4). Il est � remarquer qu�il y a un jour pour la vengeance, une ann�e pour la gr�ce. Le ch�timent est rapide, soudain m�me; la gr�ce durable, �ternelle. Il n�y a qu�un moment dans sa col�re, mais toute une vie dans sa faveur (Psaumes 30:6). L�ann�e de gr�ce fait l�objet des promesses contenues dans les chapitres 61 et 62; le jour de la vengeance sera d�crit au chapitre 63.

Les bienfaits du salut sont repr�sent�s ici par divers symboles. Avec la cendre contraste le diad�me; en effet, tandis que l�on mettait de la cendre sur sa t�te en signe de deuil, il �tait d�usage de se couronner dans les f�tes.

L�huile de joie : on oignait d�huile aromatique la t�te des convives avant le banquet (Psaumes 23:5; Psaumes 45:8; Luc 7:46).

Un manteau de f�te : embl�me de la joie (l�oppos� de l�esprit abattu).

Les ch�nes de justice. Les �lus sont compar�s � des arbres au tronc et au feuillage vigoureux. Ils sont des ch�nes de justice en tant qu�issus d�une semence sainte (tous justes, �sa�e 60:21; comparez �sa�e 6:13); et ils servent � la gloire de Dieu : car c�est lui qui les a plant�s (comparez �sa�e 43:3-4; �sa�e 60:21).

4 � 9

D�s le verset 4 sans que la transition soit indiqu�e, le discours du Messie se transforme en celui du proph�te lui-m�me. �sa�e promet � Isra�l la possession de Canaan et une position privil�gi�e parmi les peuples.

Voyez �sa�e 58:12 et �sa�e 54:3. Cette proph�tie se rapporte � Isra�l rentr� dans sa patrie apr�s l�exil. Mais, ici pas plus qu�ailleurs, quand �sa�e parle du r�tablissement national, il n�a en vue simplement le retour sous Zorobabel et Esdras; retour qui n�a �t� qu�un faible commencement de la restauration promise. Le rassemblement de tout Isra�l en Canaan, annonc� par les proph�tes, est r�serv� � la fin des temps; quelques indices peuvent faire supposer qu�il se pr�pare d�j� de nos jours.

5 et 6

Les pa�ens seront les aides des Isra�lites dans l��uvre de restauration, verset 4. Isra�l occupera au milieu d�eux une position privil�gi�e; il sera comme une famille de sacrificateurs au milieu des nations converties, vivant des dons qu�elles consacreront librement au service de Dieu (�sa�e 23:18). Des vues semblables sur la relation des Juif�s et des pa�ens dans la th�ocratie de l�avenir, se retrouvent au chapitre 60 et ailleurs. En parlant ainsi, �sa�e d�peint la nouvelle alliance au moyen de couleurs emprunt�es � l�ancienne. L�avenir seul expliquera le sens de ces images. Cet avenir appara�t comme le renversement de l��tat actuel des choses : Isra�l honor�, les pa�ens soumis. La pr�pond�rance remarquable des Juifs de nos jours, dans le domaine des choses mat�rielles, n�est-elle pas une sorte d�accomplissement anticip� et profane de ces perspectives proph�tiques ?

Dans d�autres passages (par exemple �sa�e 56:5-7; �sa�e 66:21), �sa�e semble mettre les pa�ens sur un pied d��galit� presque compl�te avec les Juifs. Peut-�tre la difficult� se r�sout-elle en admettant qu�entre les deux il y aura �galit� de position devant Dieu, mais diff�rence dans le travail qui leur sera confi�.

Double part (voir la note �sa�e 40:2). Isra�l aura le double de ce qu�il a poss�d� autrefois, parce qu�entre le produit de son pays, il jouira encore des richesses des pa�ens (verset 6).

Une joie �ternelle : comme �sa�e 35:10.

L��ternel prend lui-m�me la parole pour sanctionner les promesses qui viennent d��tre faites par le Messie (versets 1 � 3) et par le proph�te (versets 4 � 7). Il hait l�injustice et d�dommagera Isra�l de tout ce qu�il a ind�ment souffert; il fera avec lui une alliance �ternelle (�sa�e 55:3), qui le mettra pour toujours � l�abri de semblables maux.

Pillage fait avec perfidie : c�est-�-dire obtenu par trahison; par opposition au butin qui est consid�r� comme �tant de bonne guerre.

Comparez �sa�e 65:23. Accomplissement de la grande promesse qui est � la base de l�alliance (Gen�se 11:2-3).

10 et 11 Le peuple rachet� exprime sa reconnaissance pour le salut qui lui est assur�

Les termes salut et justice sont parall�les. il faut donc probablement entendre par la justice la justification gratuite accord�e par Dieu � son peuple (comme �sa�e 54:17), et dont celui-ci s�enveloppe et se pare comme d�un v�tement de f�te (comparez verset 3; Apocalypse 7:9; Apocalypse 7:14; Matthieu 22:11 et suivants. D�autres voient plut�tt dans la justice les �uvres justes, la saintet� qui est l�effet, et le compl�ment du pardon (comparez Apocalypse 19:8, et la m�me image appliqu�e � Dieu lui-m�me, �sa�e 59:17).

Diad�me. Le fianc� portait une couronne dans la f�te des noces, qui durait plusieurs jours (Cantique 3:11).

Comparez �sa�e 45:8; �sa�e 4:2.

return to 'Top of Page'
Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur Isaiah 61". "Bible annotée". https://beta.studylight.org/commentaries/fre/ann/isaiah-61.html.