Bible Commentaries
Ésaïe 65

Bible annotéeBible annotée

versets 1-25

1 � 7 la r�bellion opini�tre et le rejet d�Isra�l

Saint Paul cite, Romains 10:20-21, les versets 1 et 2 d�apr�s la version des LXX et applique le verset 1 � la vocation des pa�ens et le verset 2 � l�incr�dulit� des Juifs. Calvin, Zwingle interpr�tent ce passage de la m�me mani�re. La plupart des interpr�tes modernes, au contraire, appliquent d�j� le verset 1 � Isra�l, dans ce sens : J��tais accessible (� port�e). pour des gens (les Juifs) qui ne se souciaient pas de moi. Mais on fausse ainsi le sens des verbes h�breux, qui peuvent bien signifier : je me suis laiss� (ou fait) chercher, trouver, mais non pas : j��tais trouvable (sans avoir �t� r�ellement trouv�). Comment., d�ailles, appliquer aux Juifs l�expression : une nation qui ne porte point mon nom ? Comparez la locution : ceux qui portent mon nom, pour d�signer pr�cis�ment Isra�l �sa�e 43:7. Quelques-uns modifient la ponctuation et traduisent : une nation qui n�invoque pas mon nom. Mais ce titre ne conviendrait pas m�me � Isra�l infid�le (Jer�mie 10.25). L�application du verset 1 aux pa�ens est confirm�e par l�opposition entre le terme urnation, au verset 1 (go�, le mot qui d�signe ordinairement les pa�ens), et le terme peuple (am), au verset 2, opposition qui ne peut gu�re �tre accidentelle. Les versets 1 et 2 font donc ressortir le grand contraste entre les pa�ens, qui ne connaissaient pas Dieu et dont Dieu se fait trouver, et les Juifs; que Dieu a si longtemps cherch�s et qui ont refus� de se laisser trouver par lui (voyez ce m�me contraste �sa�e 52:15-53.1. Isra�l s�est plaint que son Dieu le trait�t comme s�il n��tait plus son peuple (�sa�e 63:19). Dieu r�pond : Il est vrai, ce sont les pa�ens qui d�sormais sont mon peuple. Comparez Matthieu 21:13 : Le royaume vous sera �t� pour �tre donn� � une nation qui en rendra les fruits, et la parole de Mo�se Deut�ronome 32:20-21. Dieu n�est li� par ses promesses � la race d�Abraham que sous la condition de la foi. Si cette foi est refus�e, il saura susciter � Abraham une nouvelle post�rit� spirituelle. Comparez �sa�e 44:5; �sa�e 45:22.

Qui ne me r�clamaient, ne me cherchaient pas. Ces expressions ne renferment pas ici un reproche � l�adresse des pa�ens; s�ils n�invoquaient pas l��ternel c�est qu�ils ne le connaissaient pas. Dieu vient au-devant d�eux dans leur ignorance, et il n�a qu�� se montrer pour �tre accueilli par eux.

Le verset 2 motive la vocation des pa�ens (verset 1) par la r�sistance obstin�e que Dieu a rencontr�e chez les Juifs.

J�ai �tendu mes mains� Image d�un p�re qui supplierait ses enfants rebelles.

Tout le jour : c�est-�-dire pendant tout le temps des relations de J�hova avec son peuple, depuis la sortie d��gypte jusqu�� la captivit�.

Rebelle. Comparez �sa�e 30:1-9 et suivants; �sa�e 48:4-8.

Le mauvais chemin : voir la description �sa�e 59:7-8.

Non seulement ils n�gligent ce que Dieu ordonne, mais ils violent impudemment le plus grand commandement, en se livrant � l�idol�trie (comparez Deut�ronome 32:21).

Jardins : les bocages sacr�s des idoles (�sa�e 1:29).

Sur les briques. Ce trait s�applique bien � la Babylonie, o� de tout temps on a construit en briques (Gen�se 11:3); mais l�usage des briques n��tait pas non plus inconnu en Palestine (�sa�e 9:9). Il y avait l� une violation de la loi, qui ne permettait que des autels en terre, en pierres non taill�es et en bois (Exode 20:24-25; Exode 30:1).

Dans (ou parmi) les s�pulcres : pour se mettre en rapport avec les d�mons et les morts, ce que la loi interdisait formellement (voir � �sa�e 8:19).

Des cachettes : des cavernes naturelles ou des cryptes artificielles, o� l�on c�l�brait les myst�res des dieux. On a trouv� des idoles de terre cuite dans des souterrains creus�s sous les palais babyloniens.

De la chair de porc : interdite par Mo�se (L�vitique 11:7). Cette violation de la loi est d�autant plus coupable qu�il s�agit ici des repas de sacrifices idol�tres. On peut voir par 2 Maccab�es, chapitres 6 et 7 que l�abstention de la chair de porc �tait une marque distinctive du Juif fid�le et un t�moignage non �quivoque de son attachement � J�hova. Chez les pa�ens, il �tait fort ordinaire d�offrir cet animal en sacrifice.

On �tait initi� � ces cultes myst�rieux, tenus pour particuli�rement saints, par des c�r�monies de purification; c�est � ces rites que notre passage fait allusion. Les initi�s, qui croient �tre apr�s cela en possession d�une saintet� sup�rieure, invitent les profanes (les fid�les adorateurs de J�hova) � respecter en eux ce caract�re sacro-saint et � ne pas les souiller par leur contact, de peur d��veiller le d�plaisir des dieux nouveaux.

La fin du verset indique le sort r�serv� � ces idol�tres : ils seront les objets de la col�re de Dieu. �sa�e d�crit cette col�re comme un feu inextinguible qui se manifeste par une fum�e sortant de ses narines; les narines sont envisag�es comme le si�ge de la col�re, selon une image tr�s fr�quente. Comparez �sa�e 30:27; Deut�ronome 32:22.

Cela est �crit� Non seulement le ch�timent est d�cid�, mais le d�cret en est d�j� consign� par �crit. Cette image signifie que la menace verset 5 est d�sormais irr�vocable. Comparez J�r�mie 22:30.

Dans leur sein. On porte en Orient les provisions dans le pli tr�s ample que forme la robe sur la poitrine Ruth 3:15; Luc 6:38).

Le brusque changement de personne (leur, vos) est bien dans la mani�re d��sa�e (voir �sa�e 33:2 et ailleurs).

Le p�ch� d�Isra�l date de loin. Les Isra�lites d�aujourd�hui ne font que suivre, en d�pit des avertissements et des menaces de Dieu, l�exemple que leur ont donn� leurs p�res. Mais la coupe est comble, et tout le poids des fautes accumul�es depuis longtemps va retomber sur la t�te de cette g�n�ration.

L�idol�trie palestinienne (celle des p�res) est, comme toujours, caract�ris�e par le culte des hauts lieux (voyez �sa�e 57:7; Os�e 4:13), peut-�tre en opposition � celle de l�exil (verset 3 et 4).

Le passage J�r�mie 32:18 para�t �tre tir� de notre verset, combin� avec Exode 20:6 et Deut�ronome 10:17.

8 � 16 Isra�l ne p�rira pas tout entier; J�hova rendra � chacun ce qui lui est d�

On e�t pu croire, d�apr�s ce qui pr�c�de, que tout �tait perdu. L��ternel rel�ve le courage des fid�les; il promet de retirer ses serviteurs de la masse vou�e au ch�timent, et de se servir d�eux pour accomplir le salut du monde. Le peuple est compar� � une grappe dont une partie est pourrie, mais qu�on se garde de jeter enti�rement, � cause du suc pr�cieux qui se trouve encore dans quelques-uns de ses grains. L�image est appliqu�e au verset 9.

Jacob et Juda : les deux portions du peuple de Dieu amen�es successivement en captivit�.

Mes montagnes : la Palestine (�sa�e 14:25). L�h�ritier est le reste, ou la semence sainte (�sa�e 4:2-3; �sa�e 6:13).

Ils poss�deront le pays tout entier; et celui-ci sera dans toute son �tendue, depuis la plaine de Saron � l�ouest, jusqu�� la vall�e d�Acor, � l�est (pr�s de J�richo; Josu� 7:24) d�une admirable fertilit�. Comparez les tableaux des temps messianiques �sa�e 30:23-25; �sa�e 32:20.

Dressez la table, remplissez la coupe� Ces expressions se rapportent aux libations et aux repas qu�il �tait d�usage d�offrir aux dieux. H�rodote (I, 481) parle de la table d�or et du lit somptueux (le divan o� l�on �tait � demi-couch� dans le repas, selon la mode antique) qui se trouvaient � l��tage sup�rieur du grand temple de N�bo � Babylone.

Gad : le dieu du bonheur ? La Fortune, que les Babyloniens identifiaient avec la plan�te Jupiter (connue aussi sous le nom de M�rodac).

Le Destin (en h�breu M�ni) �tait une autre divinit� babylonienne, la Lune, ou plus probablement V�nus. Jupiter et V�nus �taient, chez les Arabes, ces deux astres propices, Saturne et Mars les deux astres n�fastes.

Remarquez le jeu demots : le Destin et je vous destine (verset 12).

Comparez �sa�e 10:4 puis �sa�e 50:2 et �sa�e 65:2.

Le proph�te d�veloppe dans cinq antith�ses (versets 13 � 15) le contraste entre le sort des serviteurs de Dieu et celui de ses ennemis : les premiers, paisibles possesseurs de Canaan et des b�n�dictions th�ocratiques; les autres, priv�s de tous les biens et laissant apr�s eux un nom maudit.

Le nom des Isra�lites infid�les servira d�impr�cation : leur sort demeurera proverbial, et la plus affreuse mal�diction sera de dire � quelqu�un : L��ternel te traite comme ces gens-l� (J�r�mie 29:22; Gen�se 48:20) !

Un autre nom : un nom nouveau (�sa�e 62:2), rempla�ant le nom funeste de cet ancien Isra�l, que l��ternel aura frapp�. Ces paroles proph�tiques se sont accomplies : les Isra�lites fid�les � J�hova portent un nom nouveau, celui de chr�tiens.

Se b�nir, c�est se souhaiter du bien � soi-m�me. Jurer, c�est se maudire soi-m�me (dans le cas o� l�on mentirait). On ne prononcera plus de v�u ni d�impr�cation qu�au nom de l��ternel; car J�hova sera devenu le Dieu de toute la terre. Comparez J�r�mie 4:2. Par cet hommage universel on c�l�brera particuli�rement sa fid�lit�, qui se sera manifest�e avec �clat comme le trait distinctif de son caract�re. Aussi le nom sous lequel on l�invoquera sera-t-il : le Dieu de v�rit� (litt�ralement : le Dieu d�Amen, c�est-�-dire dont la parole est la v�rit� m�me; 2 Corinthiens 1:9; comparez Apocalypse 3:14). Cette fid�lit� sera d�montr�e par l�accomplissement de ses menaces, mais surtout par celui de ses promesses; car toute affliction aura si compl�tement cess� qu�on ne pensera plus aux douleurs pass�es et que Dieu lui-m�me ne s�en souviendra plus (comparez Mich�e 7:19).

17 � 25 la nouvelle cr�ation

Les derniers mots du verset 16 annoncent l�ouverture d�une �re nouvelle, dans laquelle toutes les peines des �lus seront oubli�es. Cette id�e est reprise et d�velopp�e dans la description des temps messianiques, versets 17 � 25. � plus d�une reprise, �sa�e avait parl� d�j� de la destruction du monde actuel (�sa�e 24:19-20; �sa�e 34:4;51.6); �sa�e 51:16, il avait promis express�ment une cr�ation nouvelle. Le tableau qu�il trace ici de cette derni�re rappelle celui du r�gne messianique, chapitre 11. Deux extr�mes doivent �tre �vit�s dans l�interpr�tation de ces descriptions de l�avenir : l�un consiste � les prendre grossi�rement � la lettre, l�autre � les spiritualiser sans mesure ou � n�y voir que le d�veloppement po�tique d�une id�e morale. Une heure viendra certainement o� le r�gne de Dieu, apr�s s��tre �tabli dans l�humanit�, �clatera au dehors dans les splendeurs d�une nature renouvel�e. L�une des id�es fondamentales de toute la Bible et de la proph�tie d��sa�e en particulier, aussi bien dans sa seconde que dans sa premi�re partie, c�est qu�entre la nature et l�homme, son chef, il y a une harmonie profonde (voyez par exemple �sa�e 43:20; �sa�e 44:23, note). L�homme une fois revenu � la saintet�, la nature devra donc �tre renouvel�e et glorifi�e avec lui. Le Nouveau Testament et l�Ancien l�affirment �galement. Seulement, une remarque importante, faite � l�occasion du chapitre 60, trouve ici une nouvelle application. Les proph�tes de l�Ancien Testament, voyant les choses de loin, ne distinguent pas encore les temps et les moments. L�avenir dans sa totalit� se pr�sente � eux sous la forme d�un tableau unique, et ce tableau a la terre pour cadre. Le Nouveau T�estament, au contraire, distingue des degr�s successifs dans l�avenir promis. Il annonce, d�une part, une �poque o� le r�gne de Dieu sera �tabli sur la terre, et le mal contenu, quoique non totalement supprim�, car au terme de ce r�gne de mille ans aura lieu une derni�re explosion des forces sataniques, suivie du jugement universel (Apocalypse, chapitre 20); et il d�peint d�autre part, la J�rusalem c�leste, qui s�ouvrira pour les �lus � la suite d�une nouvelle cr�ation (Apocalypse chapitres 21 et 22). Quelques traits dans la proph�tie d��sa�e font pressentir un �tat de perfection qui d�passe les limites de toute existence terrestre (en particulier l�abolition de la mort �sa�e 25:8). Mais ce sont l� des lueurs isol�es. Dans les tableaux qui remplissent les derniers chapitres, il n�est pas question d�une J�rusalem c�leste, distincte de la J�rusalem terrestre restaur�e; le r�gne de mille ans et la nouvelle cr�ation se confondent. C�est la terre qui est le s�jour des �lus. Sans doute, les conditions de la vie pr�sente sont chang�es : l�humanit� conna�t Dieu et peut voir de quel bonheur et de quelle paix elle e�t joui en demeurant dans l�ob�issance; la nature est � l�unisson du monde moral (�sa�e 65:17-25; �sa�e 11:1-9); mais le p�ch� et la mort, bien que restreints dans leur action, existent encore (�sa�e 65:20). Ce n�est pas encore la nouvelle cr�ation au sens absolu du mot, la vie �ternelle. Le tableau trac� par �sa�e se rapporte donc, avant tout, � cette �poque de restauration de la vie terrestre qui sera le couronnement de l�histoire et la transition entre la terre et le ciel : le r�gne de mille ans.

Les choses pass�es : la cr�ation ancienne avec les mis�res dont elle a �t� le th��tre (verset 16, fin). Les joies de leur nouvelle existence ne laisseront place dans le c�ur des �lus ni � un regret ni m�me � un souvenir de ce pass�. Comparez J�r�mie 3:16.

�sa�e 25:10; �sa�e 51:3.

J�rusalem se r�jouit en son Dieu (verset 18), et son Dieu en elle (�sa�e 52:3-5); car elle a �t� renouvel�e moralement avant de l��tre ext�rieurement (�sa�e 62:12). Comparez avec le d�but du verset avec �sa�e 30:19.

Le premier trait du tableau, c�est le retour � la long�vit� extraordinaire des patriarches : mourir � cent ans sera mourir jeune; le p�cheur que son crime condamne � une mort pr�coce ne sera enlev� qu�� l��ge de cent ans.

21 et 22

Le second trait : la jouissance paisible des biens de Canaan. Voir �sa�e 62:8 et les menaces de la loi Deut�ronome 28:29-33. Ces mal�dictions se changeront en autant de b�n�dictions correspondantes.

Les jours des arbres : des si�cles (verset 20).

L�ouvrage de leurs mains : leurs maisons, leurs v�tements, etc., qui vieilliront avant eux (Ostervald : mes �lus verront vieillir�).

Bonheur domestique non troubl�.

D�o� les craintes, les terreurs, l�inqui�tude, sinon de la mal�diction de Dieu ?� Quand il cessera d��tre en col�re contre nous, nous serons heureux.� Calvin

Une mort� litt�ralement : une frayeur subite; il s�agit de jeunes enfants frapp�s d�une mort soudaine (L�vitique 26:16).

Ils seront la race� Comparez �sa�e 61:9.

Avec eux : leurs enfants ne seront plus s�par�s d�eux (voir la menace Deut�ronome 28:32; Deut�ronome 28:41), mais b�nis comme eux et avec eux (Job 21:8).

Comparez �sa�e 30:19.

La paix universelle, la destruction du mal. Reproduction abr�g�e de �sa�e 11:6-9 (voir � ce passage). Le seul trait nouveau est ici : le serpent se nourrira de la possi�re. L�id�e est qu�il ne fera plus de mal � l�homme et se contentera de la part qui lui a �t� assign�e (Gen�se 3:14).

Les derniers mots du verset sont appliqu�s � l�humanit� dans le passage �sa�e 11:9 (comparez �sa�e 2:4). Nous ne voyons pas pourquoi il faudrait les entendre autrement ici et les rapporter aux animaux, puisque tout le passage n�est qu�un extrait du chapitre 11 et que le verset 24 se rapportait � l��tat moral de l�humanit�.

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Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur Isaiah 65". "Bible annotée". https://beta.studylight.org/commentaries/fre/ann/isaiah-65.html.