Bible Commentaries
Ésaïe 8

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versets 1-22

Je pris des t�moins� L�inscription, devant servir � constater plus tard l��poque pr�cise o� �sa�e a pr�dit les �v�nements qu�elle annonce, doit �tre mise en place en pr�sence de t�moins (deux t�moins, Deut�ronome 19:15). Le proph�te remet � l�avenir le soin de prouver la v�rit� de ses paroles, mais il prend ses pr�cautions pour que, le moment venu, la d�monstration ne laisse rien � d�sirer. Comparez J�r�mie 32:10-15. Les t�moins choisis sont deux hommes consid�r�s : Urie, sans doute le grand-pr�tre qui fut plus tard complice de l�idol�trie d�Achaz (2 Rois 16:10-16), et qui ne pouvait �tre suspect de complaisance pour �sa�e; Zacharie, probablement le L�vite mentionn� 2 Chroniques 29:13.

Le second signe (versets 3 et 4) se rattache �troitement au premier (verset 1). Les paroles de l�inscription servent de nom au second fils du proph�te. Comme son a�n� (�sa�e 7:3, note; �sa�e 10:21), cet enfant est le signe, la vivante proph�tie du salut. Son nom renferme une promesse : celle de la tr�s prochaine d�livrance de Juda par la ruine de ses deux ennemis.

Le terme fix� ici pour l�accomplissement de la proph�tie est celui d�une ann�e environ. Ce terme est plus court que celui qui avait �t� fix� �sa�e 7:16 pour le m�me �v�nement; la naissance d�Emmanuel (si c�est de lui qu�il est question �sa�e 7:15-16) et celle de Maherschalal ne pourraient donc en aucun cas, dans la pens�e du proph�te, avoir lieu � la m�me �poque. Par cette raison, il nous para�t impossible de les identifier, comme l�ont propos� quelques interpr�tes; identification que la diff�rence des noms rend d�ailleurs inadmissible.

Les richesses de Damas et le butin de Samarie. Tiglath-Pil�ser (�sa�e 7:4, note) prit Damas apr�s un long si�ge, conquit la Syrie, en d�porta les habitants et fit mourir Retsin (2 Rois 16:9). Il d�tacha du royaume des dix tribus la Galil�e et les districts situ�s � l�est du Jourdain, et emmena les habitants de ces contr�es en Assyrie (2 Rois 15:29). Samarie elle-m�me ne fut prise que plus tard. Il faut donc appliquer l�expression : butin de Samarie, au tribut tr�s consid�rable que, d�apr�s les inscriptions de Ninive, le conqu�rant assyrien imposa au royaume d��phra�m (40 talents d�or et 1000 talents d�argent); ou bien il faut admettre que le nom de Samarie, pris dans un sens large, d�signe tout le pays dont cette ville est la capitale.

8.5 � 9.6

Le seul ennemi qui m�rite d��tre redout�, c�est celui que le proph�te a signal� d�j�, l�Assyrien que lui-m�me, Achaz, a appel� (�sa�e 7:17-25). En pr�vision de la p�riode qui va s�ouvrir, �sa�e exhorte et console son peuple : il cherche � tourner ses regards vers le r�dempteur dont il lui d�peint le glorieux r�gne, �clatant soudain comme une c�leste lumi�re au sein des plus profondes t�n�bres. Le discours �sa�e 8:5 � 9.6 n�est que le d�veloppement de la promesse implicitement renferm�e dans le nom d�Emmanuel (�sa�e 7:14; �sa�e 8:8-10); ce nom r�sume la pens�e de tout ce morceau

5 � 8

Parce que le peuple de Juda a m�pris� l�assistance de J�hova, pour appeler � son secours les Assyriens, ceux-ci viendront, mais pour sa perte.

Ce peuple : le peuple de Juda.

Les eaux de Silo�. La source de Silo� qui a donn� sort nom au village bien connu (Luc 13:4), jaillit � l�extr�mit� sud de la colline du temple, au point de rencontre de la vall�e du Tyrop�on et de celle du C�dron, et alimente le r�servoir de Silo� (Jean 9:7) : Ce ruisseau, qui coule doucement au pied m�me du temple, r�sidence de J�hova est ici le symbole de la b�n�diction divine, qui agit et sauve d�une mani�re invisible et sans bruit. Achaz et son peuple ont m�pris� l�assistance de Dieu pour recourir � celle de l�Assyrie; ils ont pr�par� par l� leur propre ch�timent (verset 7). Comparez J�r�mie 2:13.

Se r�jouit au sujet de Retsin� Ces mots, qui ont beaucoup exerc� la sagacit� des commentateurs, s�expliquent tr�s simplement, si on les suppose prononc�s alors que d�j� Tiglath-Pil�ser s�avan�ait, � l�appel d�Achaz, contre Damas et Samarie. � la nouvelle de son approche, J�rusalem �tait dans la joie, et l�on y triomphait d�avance de la d�faite de Retsin et de P�kach (d�clar�e certaine par �sa�e lui-m�me, verset 4), avec autant de l�g�ret� qu�on avait �t� prompt � se d�sesp�rer (�sa�e 7:2). �sa�e dissipe les illusions du peuple : Vous vous r�jouissez de votre alliance avec les Assyriens ! Votre joie sera courte, car, apr�s vous avoir d�livr�s, ils deviendront les auteurs de votre perte !

Les grandes eaux du fleuve (l�Euphrate), oppos�es ici aux paisibles eaux de Silo�, repr�sentent l�arm�e conqu�rante des Assyriens. Isra�l a m�pris� Silo� et appel� l�Euphrate � son aide; l�Euphrate le submergera.

Le d�ploiement de ses ailes. Les ailes du fleuve sont ses flots d�bord�s qui s��tendent sur le pays � droite et � gauche de son lit.

Ton pays, � Emmanuel ! Emmanuel est clairement d�sign� ici comme celui auquel la Terre Sainte appartient. Son droit est viol� par l�invasion �trang�re. Ce passage �tablit le sens messianique de �sa�e 7:14.

9 � 16

Ne crains point, Juda, lorsque tu vois tes ennemis se liguer contre toi; car Dieu est avec nous ! Aussi m�a-t-il appris � ne point partager les frayeurs du grand nombre, � ne craindre que lui seul. Cet enseignement divin doit �tre grav� dans le c�ur des disciples de J�hova.

�quipez-vous� formez un projet. Ce d�fi s�adresse aux ennemis du peuple de Dieu, ici sp�cialement aux Assyriens, dont les projets ne viseront � rien moins qu�� la destruction totale de Juda (�sa�e 10:7 et suivants).

Dieu est avec nous, traduction litt�rale du mot Emmanuel. Cet enfant est le garant de la d�livrance.

Quand sa main me saisit. Cette expression indique le moment o� le proph�te est arrach� par l�action de l�Esprit de Dieu � l�empire de ses propres inspirations (comparez �z�chiel 1:3; �z�chiel 3:14; �z�chiel 8:1 etc.). Il s�agit sans doute ici de l�heure o� �sa�e re�ut la r�v�lation consign�e au chapitre 7. En ce moment solennel, la voie de la confiance en Dieu seul lui fut r�v�l�e comme celle du salut, tandis que celle de la confiance dans les hommes, que suivaient Achaz et le peuple, lui apparut comme la voie de la perdition (�sa�e 7:9).

Ne dites point� L�exhortation s�adresse � �sa�e et aux fid�les qui l�entourent (verset 16).

Ce que ce peuple appelle conjuration. Le peuple a trembl� � la nouvelle de l�alliance de la Syrie et d��phra�m; le proph�te ne s�en est pas �mu (�sa�e 7:2-7) : il ne peut y avoir, contre Juda, de conjuration efficace, puisque Dieu est avec lui.

Sanctifiez l��ternel : donnez-lui dans votre c�ur et dans votre vie la place � part, la place souveraine qui lui revient ! Sa crainte alors bannira toute autre crainte, et vous ne l�offenserez pas en vous m�fiant de ses promesses (�sa�e 30:15-16; J�r�mie 1-17).

Pour ceux qui le sanctifieront, Dieu sera un sanctuaire, c�est-�-dire un refuge inviolable au jour de la calamit� (�sa�e 25:4). Pour les autres, � J�rusalem aussi bien qu�� Samarie, il sera une pierre d�achoppement, contre laquelle ils viendront se briser : leur sens charnel se heurtera � ses dispensations, et ils tomberont dans l�incr�dulit�; sur cette voie ils rencontreront le jugement de Dieu qui les an�antira; un filet et un pi�ge : au moment o� ils croiront �chapper au p�ril par le secours des Assyriens, ils tomberont dans le pi�ge que la justice de Dieu et leur propre folie leur a pr�par� : ils seront pris et emmen�s captifs. Comparez Os�e 14:9; Matthieu 21:44; Romains 9:33.

Scelle la loi dans mes disciples. �sa�e appara�t ici entour�, d�un cercle de fid�les, qui sont non pas tant ses disciples que ceux de J�hova. Il doit d�poser et sceller en eux, c�est-�-dire dans leurs c�urs, l�enseignement divin (J�r�mie 31:33-34). Cet enseignement est la r�v�lation m�me qui vient d��tre donn�e, versets 11 � 15. Nous constatons ici le fait important de la formation d�un groupe fid�le se s�parant de la masse incr�dule, dont Dieu d�tourne sa face (verset 17). C�en e�t �t� fait d�Isra�l, s�il n�avait pas exist�, dans son sein, une communaut� invisible de croyants, qui gardaient dans leur c�ur la parole de Dieu m�pris�e par la foule.

17 � 22

�sa�e demeure, avec les siens, ferme dans la foi au t�moignage de Dieu il invite les fid�les � imiter son exemple; ceux qui suivront une autre voie p�riront.

Voir les notes �sa�e 7:3 et �sa�e 8:3. �sa�e lui-m�me est un signe, plus encore par sa pr�dication que par le nom qu�il porte (J�hova sauve).

Quand ils vous diront : ils, la masse du peuple (comparez �sa�e 2:6); vous, les fid�les.

Ceux qui �voquent les morts� Citation de Deut�ronome 18:10-11, o� Mo�se �num�re et condamne toutes les esp�ces de divination. Le terme h�breu traduit par ceux qui �voquent� d�signe proprement une outre; de l�, le ventre de l��vocateur, dans lequel �tait cens� habiter l�esprit du mort, puis cet esprit lui-m�me, ou aussi l�homme par lequel il parlait (1 Samuel 28:7-8).

Devins. L�h�breu signifie ceux qui savent et d�signe soit les esprits, soit ceux qui les faisaient parler.

Qui marmottent. La ventriloquie jouait un grand r�le dans ces sortes de c�r�monies. Les �vocateurs s�effor�aient d�imiter la voix faible et sourde que l�on attribuait aux morts (vox exigua des ombres, dans Virgile, En�ide VI, 493).

� la loi et au t�moignage ! Les vivants, au lieu de s�adresser aux morts (verset 19), ne se tourneront-ils pas plut�t vers le Dieu vivant qui leur envoie, par son proph�te, sa loi et son t�moignage ? Ces deux expressions se rapportent � la r�v�lation qui pr�c�de (voyez verset 16), et qui n�est, au fond, que la reproduction et l�application de la loi donn�e par Mo�se. Revenir � ce t�moignage divin, c�est l�unique moyen du salut. Car, pour le peuple incr�dule, il n�y a attendre qu�une nuit sans aurore, une nuit que ne traverse aucun rayon de lumi�re, c�est-�-dire un ch�timent sans consolation et sans soulagement.

21 et 22 Le peuple est d�crit ici sous les traits d�un homme chass� �� et l� par l�angoisse

Il errera� affam� : � travers le pays ravag� par l�ennemi (versets 7 et 8).

Son roi et son Dieu. Au lieu de s�accuser lui-m�me, il accusera l��ternel qui le ch�tie. Comparez Apocalypse 16:9; Apocalypse 16:11; Apocalypse 16:21.

Il regardera en haut� vers la terre� Cela signifie : o� qu�on regarde, au ciel (peut-�tre vers les astres que ces idol�tres ont ador�) ou sur la terre, nulle part on ne voit poindre le secours. Comparez verset 30.

8.23 � 9.6 - La sc�ne change brusquement (comme �sa�e 4:2). �sa�e se transporte au-del� du ch�timent accompli. Le salut brille soudain comme une vive lumi�re au sein des t�n�bres les plus �paisses. Isra�l est d�livr�; toute trace de l�oppression dispara�t. Cette victoire est due � un enfant divin, qui, h�ritier de David, rel�ve le tr�ne de son anc�tre pour y r�gner �ternellement

Le car porte sur l�id�e de la nuit sans aurore, o� sera plong� le peuple incr�dule, dont �sa�e vient de d�crire la d�tresse (versets 21 et 22) : Sur vous viendra la nuit sans aurore, car c�est sur d�autres que luira, � son lever, la lumi�re du salut.

Le peuple de Juda, que la lumi�re du t�moignage divin �clairait encore au temps d��sa�e, tombe dans une nuit compl�te, tandis que la partie de la nation qui en �tait presque enti�rement priv�e, est illumin�e (�sa�e 8:23 � 9.1). Comparez Jean 9:41.

Zabulon, et Nephthali occupaient l�extr�mit� septentrionale de la Palestine. Zabulon habitait entre le lac de G�n�sareth et la Ph�nicie; Nephthali �tait limit� au sud par Zabulon, � l�est par le Jourdain, au nord par l�Anti-Liban. Cette m�me r�gion est d�sign�e � la fin du verset par trois expressions :

La population en �tait fortement m�lang�e de pa�ens : beaucoup de Canan�ens y �taient demeur�s apr�s la conqu�te (Juges 1:33); Salomon donna au roi de Tyr une partie de ce territoire (1 Rois 9:11-13, o� l�on peut voir que ce district n��tait pas plus en honneur chez les pa�ens que chez les Isra�lites). �loign�e de J�rusalem, entour�e de pa�ens de trois c�t�s, cette contr�e �tait particuli�rement expos�e aux invasions �trang�res. Aussi la Galil�e (ce nom d�signa plus tard toute la partie septentrionale de la Palestine) fut-elle la premi�re province conquise par les pa�ens (2 Rois 15:29). Apr�s la captivit�, elle continua � compter une nombreuse population �trang�re (voir 1 Maccab�es 5 le triste �tat des Juifs qui l�habitaient). De l� le peu d�estime que l�on avait pour la Galil�e au temps de J�sus (Jean 1:46; Jean 7:41; Jean 7:52). �sa�e promet que l�opprobre qui p�se sur cette r�gion, sera, au dernier temps (au temps du salut messianique; �sa�e 2:2), chang� en gloire; et le Talmud, se fondant sur cette proph�tie, dit que le Messie sera manifest� en Galil�e. On sait comment la promesse s�est accomplie. J�sus a consacr� � la Galil�e la plus grande partie de son minist�re; Caperna�m fut sa ville (Matthieu 4:13-66; Matthieu 9:1); et le nom de Galil�en fut dans l�antiquit�, synonyme de celui de chr�tien.

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Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur Isaiah 8". "Bible annotée". https://beta.studylight.org/commentaries/fre/ann/isaiah-8.html.