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Bible Commentaries
Jean 12

Bible annotéeBible annotée

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versets 1-50

1 � 8 Le repas de B�thanie

Par cette particule donc l��vang�liste se reporte au Jean 11:55, o� il avait fait pressentir que l�approche de la P�que.allait amener J�sus � J�rusalem, pour y accomplir la r�demption du monde.

En effet, notre chapitre nous conduit jusqu�au grandes sc�nes de la Passion.

Six jours seulement nous en s�parent. Mais ces mois ne nous disent pas quel jour de la semaine J�sus arriva � B�thanie, parce que nous ne savons pas si l��vang�liste entend par la P�que le 14 nisan, o� l�on immolait l�agneau pascal, ou le 15, qui �tait le premier jour de la f�te.

Cette question n�aurait pas grande importance, si celle concernant le jour de la mort de J�sus ne s�y m�lait en quelque mesure (voir Jean 13:1, note).

La plupart des interpr�tes pensent que J�sus arriva aupr�s de ses amis de B�thanie le vendredi soir, et y resta le lendemain, jour du sabbat.

Le Sauveur, sur la voie de ses souffrances, aurait eu la douceur de passer ce dernier sabbat de sa vie avec ceux qu�il aimait.

Ce samedi serait le premier des six jours que note ici l��vang�liste et qui nous conduiraient au jeudi de la semaine suivante. Le lendemain, vendredi, la f�te commen�ait.

Telle est l�opinion de Wieseler, Tholuck, Olshausen, MM. Meyer, Luthardt, Weiss et Godet, dans la premi�re �dition de son commentaire sur saint Jean. Des la seconde �dition M. Godet suit une chronologie diff�rente : voyage de J�richo � J�rusalem le dimanche, repas de B�thanie le dimanche soir, entr�e � J�rusalem le lundi.

L��vang�liste note d�s l�abord, en termes frappants, la pr�sence de ce Lazare que J�sus avait ressuscit�, parce qu�il �tait l�, au milieu de la sc�ne qui va suivre, comme un t�moin vivant de la puissance et de l�amour du Sauveur. Il le nommera m�me une seconde fois au verset suivant.

Le texte re�u porte : Lazare qui avait �t� mort. Ces mots manquent dans Codex Sinaiticus, B, versions, et sont g�n�ralement consid�r�s comme inauthentiques.

Voir, sur ce r�cit, Matthieu 26:6-13 et surtout Marc 14:3-9, notes.

Grec : Ils lui firent un souper, ils, qui ? �videmment les amis de J�sus, r�unis avec leurs parents et leurs amis, tous p�n�tr�s d�une vive reconnaissance et d�un saint enthousiasme pour le Sauveur.

Jean ne dit pas o� eut lieu ce souper, mais Matthieu et Marc nous ont appris que c��tait chez Simon le l�preux, parent ou ami de la famille. Notre �vang�liste lui-m�me, par cette observation que Marthe servait et que Lazare �tait � table avec J�sus, indique que le repas ne se donnait pas dans leur demeure, car cette remarque e�t �t� oiseuse s�ils avaient �t� chez eux.

Ici, comme dans les deux premiers �vangiles, et conform�ment � son caract�re actif et d�vou�, Marthe sert.

Ce banquet, observe M. Godet, �tait une courageuse r�ponse � l��dit du sanh�drin (Jean 11:57); c��tait le proscrit que l�on honorait.

Pour bien comprendre l�action de Marie, cette effusion de sa v�n�ration et de son amour dont le parfum qui se r�pand est le symbole, il faut se rappeler les m�urs de l�Orient.

Lorsqu�on recevait dans une maison un h�te de distinction, on lui offrait, avant tout, une huile odorif�rante pour oindre sa t�te et de l�eau ti�de pour laver ses pieds couverts de poussi�re, ablution que l�usage des sandales rendait n�cessaire. C��taient l� des soins remis � des serviteurs. Marie s�en acquittera elle-m�me.

Elle prend un vase, un flacon d�alb�tre, rempli d�un parfum de grand prix (voir Marc 14:3, note), elle oint d�abord la t�te de son Sauveur (Matthieu et Marc), puis elle r�pand encore l�huile sur ses pieds comme si ce parfum de grand prix n��tait que de l�eau, et avec tant de profusion, qu�elle doit les essuyer avec ses cheveux.

Par ces derniers traits, Jean ach�ve le tableau de la tendre et humble v�n�ration de Marie pour son Ma�tre.

D�apr�s les deux premiers �vangiles, elle n�aurait oint que la t�te de J�sus. Jean nous la montre oignant ses pieds et essuyant ses pieds. Nos versions, m�me les plus modernes, suppriment cette r�p�tition voulue.

La critique n�gative ne craint pas de s�attaquer � cet admirable r�cit, pour le mettre en contradiction avec celui des deux premiers �vangiles ! Il faut se garder d�identifier notre r�cit avec celui de la femme p�cheresse, ou tout est diff�rent (voir � ce sujet Luc 7:36, note).

Voir Marc 14:5, note.

Quel contraste (mais) entre le g�n�reux amour de Marie, et ce froid calcul de la cupidit� et de l�hypocrisie ! Et cependant ce murmure int�ress�, Judas n��tait pas seul � le prof�rer, il exprimait le sentiment de quelques-uns des disciples, comme nous l�apprennent les deux premiers �vangiles.

Le texte re�u ajoute : fils de Simon, au nom de Judas; ces mots manquent dans Codex Sinaiticus, B.

Il prenait, grec il portait.

Jean prend ce verbe dans le sens d�emporter, d�rober : (Jean 20:15) il le fait entendre assez clairement par cette remarque que Judas �tait voleur. Il avait le soin de la bourse commune, o� les amis du Sauveur d�posaient leurs dons pour son modeste entretien (Luc 8:3); et, poss�d� par l�avarice, il �tait infid�le envers ce d�p�t sacr�.

On s�est demand� comment il se fait que J�sus, qui ne pouvait pas ignorer le caract�re de Judas, lui e�t laiss� le soin de la bourse commune, puisque c��tait l� pour lui une tentation continuelle.

Beaucoup plut�t encore pourrait on se demander pourquoi il l�avait appel� � l�apostolat (voir � ce sujet Matthieu 26:15, 1re note et Jean 17:12 note).

�?Elle a gard�, conserv� ce parfum pour me rendre, vivant, les honneurs qu�on rend aux morts?� (comparer Matthieu 26:12, note).

Il y a ici une variante admise par Tischendorf et beaucoup de critiques et d�ex�g�tes, selon laquelle il faudrait traduire ainsi ce verset : �?Laissez-la ! afin qu�elle garde cela pour le jour de ma s�pulture?�.

Cette version, une fois admise, est expliqu�e de diverses mani�res. Meyer, par exemple, pense que J�sus veut dire que Marie conservera cela, c�est-�-dire le reste de ce parfum pour embaumer le corps du Seigneur apr�s sa mort, le jour de son ensevelissement.

Mais ce parfum, il n�en restait rien, car Marie avait bris� le vase d�alb�tre qui le contenait et qui ne pouvait plus �tre ferm� (Marc 14:3). Et quelle apparence que J�sus voul�t demander une seconde fois cette manifestation de v�n�ration et d�amour !

Le sens de MM. Luthardt, Weiss, Keil : �?Permets-lui d�avoir r�serv� ce parfum pour le jour,�?� c�est-�-dire : consid�re son acte comme une s�pulture anticip�e ? Est difficilement admissible, car permettre de se rapporte � un fait � venir.

Nous croyons donc, avec L�cke, de Wette, M. Godet et d�autres interpr�tes, que cette variante, bien qu�appuy�e de t�moignages importants (Codex Sinaiticus, B, D), est une glose erron�e, provenant de ce qu�on ne comprenait pas que J�sus, vivant, parl�t de sa s�pulture.

Ce verset manque tout entier dans D.

Voir, sur cette parole, Matthieu 26:11, note.

Comparer Deut�ronome 15:11.

Telle fut la r�ponse directe de J�sus � Judas qui pr�textait le soin des pauvres. J�sus parle au pr�sent : vous avez toujours les pauvres, mais vous ne m�avez pas toujours, afin de rendre d�autant plus vivement le contraste entre les pauvres qui sont l� en permanence ? Et lui-m�me dont le d�part �tait si prochain.

Le pr�sent se trouve �galement dans Matthieu et Marc. C�est donc � tort que nos versions ordinaires traduisent ces verbes par le futur.

Cette grande multitude de Juifs �taient des habitants de J�rusalem o� J�sus �tait attendu avec un vif int�r�t (Jean 11:56), et qui, ayant appris qu�il �tait l�, tout pr�s, � B�thanie, s�empress�rent d�y venir pour rencontrer J�sus, et surtout pour voir de leurs yeux ce Lazare qu�il avait ressuscit� d�entre les morts.

Ils voulaient se convaincre, par eux-m�mes de la r�alit� de ce grand miracle.

Encore ici (comparez Jean 11:37, note) plusieurs interpr�tes ont voulu voir dans ces Juifs des adversaires de J�sus, parce que Jean d�signe ordinairement ainsi ces derniers. Le verset 11 rend cette opinion inadmissible.

Jean met en opposition (mais) ces principaux sacrificateurs avec la foule du verset pr�c�dent.

Ils avaient d�j� d�cid� la mort de J�sus (Jean 11:57), et maintenant, ils veulent se d�faire aussi de Lazare, ce t�moin g�nant de la puissance divine du Sauveur.

Ils voyaient, en effet, avec une vive irritation que beaucoup de Juifs, convaincus par la vue de ce ressuscit� (� cause de lui), les abandonnaient (grec s�en allaient) et croyaient en J�sus.

Cet exemple frappant montre que pour des hommes aveugl�s par l�endurcissement et la haine de la v�rit�, les preuves les plus �clatantes sont parfaitement impuissantes.

Quelle confirmation de la parole de J�sus : Luc 16:31 !

Le lendemain d�signe le jour qui suivit la visite de J�sus � B�thanie, c�est-�-dire, selon la supposition la plus g�n�ralement admise (verset 1, note), le dimanche, appel� d�s lors dans l��glise le dimanche des Rameaux ou des palmes, en souvenir de l�entr�e royale de J�sus � J�rusalem.

C�est ici, en effet, que le r�cit de Jean rejoint celui des synoptiques, qui passent sous silence le s�jour de J�sus � B�thanie; ils placent quelques jours plus tard l�acte accompli par Marie chez Simon le l�preux, afin de le mettre dans un rapport direct avec l�histoire de la Passion (voir Matthieu 21:1, note).

Il ne faut pas confondre cette grande foule avec celle dont il est parl� au verset 9. Ici il s�agit moins des habitants de J�rusalem que de cette multitude de p�lerins �trangers venus � la f�te et qui, ayant appris que J�sus approchait, all�rent en divers groupes au devant de lui.

Ainsi, � mesure qu�il avan�ait, J�sus voyait s�augmenter son cort�ge

Un souffle de Joie c�leste passe sur cette multitude. Leur all�gresse et leurs esp�rances �clatent dans des chants et des symboles significatifs. Le palmier, par la beaut� permanente de sa magnifique couronne de feuilles, est l�embl�me non seulement de la force, de la beaut� et de la joie, mais du salut (L�vitique 23:40; et 13.51).� Godet

Voir, sur ce chant de louanges emprunt� au Psaumes 118. Matthieu 21:9, note.

Par ces paroles pleines de joie, la foule reconna�t en J�sus Celui qui vient au nom du Seigneur (en h�breu, au nom de l��ternel), c�est-�-dire, le Messie promis, le Roi d�Isra�l.

Et tandis qu�auparavant J�sus s��tait d�rob� � d�autres foules qui voulaient le proclamer roi (Jean 6:15), il accepte maintenant ces hommages, parce que son heure �tait venue.

Jean ne dit pas comment J�sus trouva, se procura cet �non; il suppose le fait connu d�apr�s les premiers �vangiles (Matthieu 21:2 et suivants).

Quant � la proph�tie de Zacharie 9:9, l��vang�liste ne fait que la rappeler en l�abr�geant, afin d�en montrer l�accomplissement dans les faits qu�il raconte (Voir, sur cette citation, Matthieu 21:5, note).

Aux paroles triomphantes du proph�te : �?Tressaille de joie, fille de Sion?�, Jean substitue un simple : Ne crains point, parce qu�� ses yeux l�humble monture du Sauveur marque surtout le caract�re doux et paisible de son r�gne.

Il y a m�me dans le texte un gracieux diminutif : petit �non, oppos�, dit Bengel, au cheval de guerre dont J�sus n�a pas voulu se servir.

Au premier abord, les disciples ne comprirent ni le sens symbolique de cette entr�e royale sous un appareil si humble, ni le rapport de cet �v�nement avec la proph�tie, mais apr�s que J�sus fut glorifi� et qu�eux-m�mes furent remplis de l�Esprit de lumi�re, alors ils se souvinrent et comprirent.

Les derniers mots : qu�on les lui avait faites (grec qu�ils les lui avaient faites) pourraient se rapporter aux disciples eux-m�mes et rappeler que c��taient ceux-ci qui avaient procur� � J�sus son humble monture et l�avaient fait asseoir dessus.

Telle est la pens�e de plusieurs ex�g�tes (Meyer, Holtzmann, Godet).

Mais comme le fait remarquer M. Weiss, ce n��tait l� qu�un incident secondaire dont Jean ne parle pas; il est donc plus naturel de consid�rer la grande foule (verset 12) comme sujet sous-entendu de ce verbe et de rapporter celui-ci aux acclamations dont J�sus venait d��tre l�objet.

C��tait l� le fait important de la journ�e, c��tait son peuple qui avait fait ces choses � J�sus et les disciples s�en souvinrent avec bonheur, quand ils eurent compris la royaut� �ternelle de leur Ma�tre.

Dans ces deux versets (versets 17, 18) l��vang�liste explique (donc) que la cause de ces hommages rendus � J�sus �tait la r�surrection de Lazare.

Ce fait est exprim� en termes triomphants : il avait appel� Lazare hors du s�pulcre et l�avait ressuscit� d�entre les morts.

Jean mentionne ici deux foules qui glorifiaient le Sauveur : l�une qui �tait avec lui � B�thanie, qui avait �t� pr�sente � la r�surrection de Lazare et qui rendait t�moignage l�autre qui, de J�rusalem, alla au-devant de lui, parce qu�elle avait appris qu�il avait fait ce miracle (verset 12).

Ce furent ces deux foules r�unies qui acclam�rent J�sus comme Messie et Roi d�Isra�l (verset 13).

D�apr�s une variante de D, quelques majuscules, Itala, admise par Lachmann, Tischendorf, Meyer, il faudrait traduire ainsi le verset 17 �?La foule qui �tait avec lui, rendait t�moignage qu�il avait appel� Lazare?�, au lieu de : �?Qui �tait avec lui quand il avait appel� Lazare?�.

Selon le contexte, l�id�e reste la m�me au fond mais la le�on que nous adoptons est beaucoup plus autoris�e (Codex Sinaiticus, B, A, C, majuscules et minuscules), et la plupart des �diteurs et interpr�tes l�admettent, consid�rant l�autre comme une correction.

Quel contraste entre ces pharisiens ennemis et la multitude remplie d�enthousiasme pour le Sauveur ! Les premiers semblent regarder leur cause comme perdue : �?Vous voyez de vos yeux que vous ne gagnez rien par vos lenteurs; voil� que le monde, tout le peuple, vous abandonne et que d�j� il s�en est all� apr�s lui !?�,

On voit l� des hommes uniquement occup�s de leurs int�r�ts, de leur domination, et nullement de la v�rit�.

Ces Grecs �taient des pros�lytes n�s pa�ens et parvenus � la connaissance du vrai Dieu par leurs relations avec les Juifs. C�est ce qui ressort de cette remarque de l��vang�liste qu�ils �taient mont�s pour adorer � la f�te (comparez Actes 8:27), � cette f�te de P�que qui �tait proche (Jean 11:55).

Leur d�sir �tait de voir J�sus, de faire sa connaissance, de l�entendre, ils ne demandaient pas seulement que Philippe le leur montr�t de loin (Weiss), car en ce cas la conduite h�sitante de Philippe ne s�expliquerait pas. Ce d�sir leur �tait sans doute inspir� par des esp�rances messianiques et par tout ce qu�ils apprenaient de J�sus � J�rusalem.

Peut-�tre avaient-ils �t� t�moins des hommages que le peuple lui rendait (verset 12 et. suivants). Ils s�adressent donc respectueusement (Seigneur) � Philippe, qui �tait de Bethsa�da en Galil�e.

On a conclu de cette mention expresse du lieu d�origine de Philippe que ces Grecs habitaient eux-m�mes la Galil�e. Cette province contenait un grand nombre de pa�ens.

L��vang�liste ne nous dit pas o� se passa cette sc�ne qui fut l�occasion des paroles profondes que J�sus va prononcer. Ce fut probablement dans quelque parvis ext�rieur du temple. Mais ce qu�il y a de remarquable, c�est que, tandis que Jean passe sous silence tous les grands enseignements du Sauveur durant cette derni�re semaine de sa vie, parce qu�il les suppose connus par les autres �vangiles, il recueille avec soin le r�cit qui va suivre. Il attache une importance d�autant plus grande � cette sc�ne que J�sus y parle en termes �mouvants de sa mort, dont il �prouve d�j� toutes les tristesses. Ce r�cit nous pr�pare � l�agonie de Geths�man�, que Jean ne se propose pas de redire apr�s les autres �vang�listes.

Il y avait pour les disciples quelque chose d�insolite � pr�senter � J�sus ces �trangers, n�s pa�ens (comparez Matthieu 15:24); Philippe, qui �tait d�un caract�re timide et circonspect (Jean 6:5-7; Jean 14:8), s�adresse donc � Andr�, qui �tait du m�me village que lui (Jean 1:45) et, comme fr�re de Simon Pierre (Jean 1:44), se trouvait plus rapproch� du Ma�tre et ne craignait pas de lui adresser la parole (Jean 6:8-9; comparez Marc 13:3).

Les deux disciples expriment � J�sus le d�sir des Grecs. On voit dans tous ces menus d�tails historiques comme les caract�res des personnages restent les m�mes, ce qui est la marque �vidente du t�moin oculaire.

Le mais fait pressentir un contraste entre la r�ponse de J�sus et le d�sir que les disciples lui transmettent de la part des Grecs.

L�expression : leur r�pondit (Codex Sinaiticus, B, portent : r�pond) s�applique aux deux disciples (verset 22), mais ce pronom n�exclut pas d�autres auditeurs.

On peut donc supposer, avec M. Godet, que,J�sus, apr�s avoir prononc� le discours suivant, et en traversant le parvis des Gentils pour sortir du temple (verset 36), aura accord� � ces Grecs un t�moignage de sympathie.

Ou bien l�on peut croire que les Grecs furent admis en sa pr�sence et entendirent les paroles qu�il pronon�a. En ce cas, le contraste fut grand entre les esp�rances qui les amenaient � J�sus et les d�clarations qu�ils ou�rent. Ils s�attendaient sans doute � la r�v�lation de quelque grande v�rit� religieuse, nouvelle pour eux, ou m�me � voir J�sus op�rer en leur pr�sence quelque �uvre de sa puissance divine; et lui, il parle de sa mort, d�une mort dans laquelle devront le suivre tous ceux qui voudront �tre ses disciples !

En tous cas, il n�y a pas lieu de douter, comme le fait Meyer, que J�sus ait admis ces �trangers en sa pr�sence. Sa r�ponse (verset 23 et suivants) n�implique pas un refus de les recevoir.

L�heure est venue, cette heure supr�me marqu�e par la volont� souveraine de Dieu (Jean 13:1; Jean 17:1), o� le Fils de l�homme, le repr�sentant de l�humanit�, allait �tre glorifi�, d�abord par ses souffrances et sa mort qui seront la r�demption du monde, puis par son retour dans la gloire �ternelle (Jean 17:5), d�o� il agira par l�Esprit (Jean 7:39) pour attirer tous les hommes � lui (verset 32).

Par opposition � tous les r�ves d�un Messie glorieux que les disciples entretenaient encore et � toutes les pens�es de sagesse humaine qui pouvaient occuper l�esprit des Grecs, J�sus affirme de la mani�re la plus solennelle (en v�rit�, en v�rit�) la n�cessit� absolue de sa mort pour le salut du monde.

L�image par laquelle il exprime cette pens�e est pleine de justesse et de profondeur. Il faut que le grain de bl�, pour produire son fruit, soit jet� dans la terre et y meure, s�y dissolve, en sorte que le germe qu�il renferme se nourrisse des sucs du sol, et que la vie naisse de la mort (comparer 1 Corinthiens 15:36).

� cette condition seule, le grain porte beaucoup de fruit.

Si, au contraire, il est gard� en quelque endroit qui ne provoque point sa mort, il se conserve, mais il reste seul, parce qu�il n�a aucune force de reproduction.

C�est � lui-m�me que J�sus applique tout d�abord cette image. S�il n�avait pas donn� sa vie pour le salut du monde, il serait rest� de lui quelques grandes v�rit�s religieuses et morales, et les quelques disciples qu�il avait jusqu�alors rassembl�s autour de lui; on n�aurait pas vu se former une �glise chr�tienne, une humanit� nouvelle, et na�tre � la vie divine les millions d��mes qui depuis dixneuf si�cles, ont �t� le fruit de sa mort (comparer Apocalypse 7:9).

Mais si ce principe absolu du royaume de Dieu : par la mort � la vie, a �t� vrai pour le Chef de notre humanit�, il ne l�est pas moins pour tous ses membres. C�est ce que J�sus nous d�clare positivement au verset suivant.

Au lieu de : sa vie, il y a proprement son �me.

L��me, c�est la vie physique et la vie psychique, naturelle, avec toutes les facult�s dont l�activit� manifeste cette vie. Celui qui l�aime se refusera � la livrer � la mort comme le Sauveur a livr� la sienne (verset 24), celui qui la hait en ce monde o� r�gne le p�ch�, la sauvera pour la vie �ternelle, ou, comme on peut traduire aussi, la conservera en vie �ternelle, parce qu�elle sera chang�e en vie �ternelle.

Il faut bien remarquer ces contrastes absolus : aimer et ha�r, perdre et conserver, ce monde et la vie �ternelle.

Entre ces termes extr�mes, il faut choisir.

Ces paroles, qui ne sont que l�application du verset 24 � tous les chr�tiens, avaient aux yeux du Sauveur, une importance supr�me, car elles reviennent fr�quemment dans ses discours (voir les notes sur Matthieu 10:39; Matthieu 16:25; Marc 8:35; Luc 9:24; Luc 17:33).

Codex Sinaiticus, B, portent le pr�sent : la perd, au lieu du futur : la perdra, qui a �t� introduit par analogie avec le second futur : la conservera. Le verbe au pr�sent signifie qu�aimer sa vie naturelle, c�est la perdre d�j� actuellement.

Il y a dans ces paroles une s�rieuse exhortation et une riche promesse d�coulant l�une et l�autre imm�diatement de ce qui pr�c�de, depuis le verset 23.

Servir le Sauveur, c�est se donner � lui et par cons�quent le suivre dans sa vie et dans sa mort (versets 24, 25).

Ce chemin qu�il a suivi lui-m�me, conduit avec certitude l� o� il est, c�est-�-dire, dans sa gloire (verset 23; comparez 2 Timoth�e 2:11).

Il faut remarquer ce verbe au pr�sent (l� o� je suis), par lequel J�sus anticipe sa vie glorieuse comme la poss�dant d�j� (comparer Jean 14:3; Jean 17:24).

Or, �tre avec J�sus l� o� il est c�est la f�licit� et la gloire du ciel, et c�est ainsi que sera r�alis�e parfaitement cette pr�cieuse promesse : mon P�re l�honorera.

Le pressentiment de sa mort terrible et si prochaine (maintenant) fait �prouver � J�sus une �motion profonde; son �me, ce si�ge intime de la vie et des affections son �me en est troubl�e.

Il le dit avec candeur, comme plus tard il fera de ses disciples bien-aim�s les confidents de son angoisse (Matthieu 26:38). Il sent le besoin de prier; mais, press� entre le sentiment de sa haute vocation et le d�sir de la d�livrance, il h�site sur ce qu�il demandera � Dieu : Que dirai-je ?

Lutte redoutable, observe Bengel, entre l�horreur de la mort et l�ardeur de l�ob�issance. Le cri de la nature s��chappe de son �me en cette ardente supplication : P�re, sauve-moi de cette heure !

Bient�t en Geths�man� retentira cette m�me requ�te : �?P�re ! Que cette coupe passe loin de moi !?� Mais, dans cette lutte supr�me, il ajoutera aussit�t, avec un abandon absolu � la volont� de Dieu : �?Non comme je veux, mais comme tu veux?�.

De m�me ici, il reprend pour ainsi dire sa pri�re par ces mots d�une sainte r�signation : mais c�est pour cette heure m�me que je suis venu. Et des lors toute son �me s��l�ve victorieuse vers ce but supr�me de son sacrifice : P�re, glorifie ton nom !

Ce nom, expression de toutes les perfections divines, sera, en effet, glorifi� par la r�demption du monde. Ainsi les sc�nes myst�rieuses de Geths�man� sont le vrai commentaire de ce douloureux moment de la vie du Sauveur, et ce fait nous explique peut-�tre pourquoi Jean ne les a pas racont�es dans son �vangile.

La plupart des interpr�tes objectent � l�interpr�tation que nous donnons des mots : P�re, sauve-moi de cette heure, que si J�sus avait vraiment voulu demander � son P�re de le dispenser de mourir, il aurait ajout�, comme en Geths�man� : �?S�il est possible?�.

Les uns pensent que sa requ�te signifie : Fais moi sortir victorieux de la lutte int�rieure actuelle.

D�autres, en plus grand nombre en font une question et traduisent : Dirai-je : P�re, sauve-moi de cette heure ?

Les premiers nous paraissent m�conna�tre que �?cette heure?�, dont J�sus demande � Dieu de le �?sauver?�, ne saurait �tre que l�heure de sa mort, et aux seconds, nous dirons, avec Meyer, qu�ils font d�une ardente pri�re une simple r�flexion incompatible avec une telle situation. Non, quand J�sus souffrant s�adresse � son P�re, il ne sp�cule pas, il prie. Que si l�on craint de trouver dans cette parole entendue comme une pri�re, une contradiction trop directe avec cette expression d�une enti�re r�signation : mais c�est pour cette heure que je suis venu, nous r�pondrons que cette contradiction est dans les choses, disons mieux, dans le fond de l��me de J�sus, o� se livre une lutte terrible entre la nature humaine vraiment humaine, et l�amour divin qui se d�voue.

Enfin, au lieu de cette traduction : mais c�est pour cette heure m�me que je suis venu (grec mais c�est � cause de cela que je suis venu pour cette heure, ou jusqu�� cette heure), on a propos� d�interpr�ter : c�est � cause de cela � cause des souffrances et de la mort que je dois subir, que j�ai pers�v�r� dans la voie o� j�ai march� jusqu�� pr�sent.

Mais l�expression cette heure ne saurait avoir un autre sens qu�au commencement du verset et au verset 23 (2e note). Elle d�signe le moment supr�me de la mort, et, par cons�quent, les mots : pour cette heure m�me ne sont qu�une apposition explicative de la locution : � cause de cela.

La particule donc indique que cette voix du ciel et les paroles qu�elle prononce sont une r�ponse � la pri�re de J�sus : �?Glorifie ton nom !?� Je l�ai glorifi�, mon nom, dans toute l�apparition de mon Fils sur la terre, dans sa parfaite ob�issance, dans ses �uvres de puissance, dans la saintet� de sa vie; et je le glorifierai encore (grec de nouveau) : Dieu le glorifiera en soutenant le Sauveur sur la croix, en le ressuscitant, en l�exaltant � sa droite, et enfin en consommant son �uvre au moyen du Saint-Esprit � travers tous les si�cles et jusque dans l��ternit�. Ainsi se conclut l�alliance de gr�ce, en ce que le Fils s�offre en sacrifice � son P�re, et que le P�re accepte solennellement devant tout le peuple ce sacrifice volontaire, dernier degr� du d�vouement et de l�amour. C�est la troisi�me fois que, selon nos �vangiles, cette voix du ciel rend un t�moignage solennel au Fils bien-aim� de Dieu (Matthieu 3:17; Matthieu 17:5).

La voix du ciel fut assez retentissante et majestueuse pour qu�une partie de la foule cr�t avoir entendu le tonnerre.

Plusieurs ex�g�tes en concluent qu�il n�y e�t en r�alit� qu�un coup de tonnerre et que celui-ci fut consid�r� comme la voix de l��ternel (Psaumes 18:14; Psaumes 39:3 et suivants).

L��vang�liste aurait interpr�t� (verset 28) le sens de cette manifestation c�leste.

Le contexte ne permet pas cette explication. J�sus lui-m�me ne parlerait pas de cette voix (verset 30), s�il n�y avait eu qu�un ph�nom�ne physique. D�ailleurs si les uns crurent qu�un coup de tonnerre avait retenti, d�autres entendirent r�ellement des paroles, sans peut-�tre les comprendre clairement, car ils disaient : Un ange lui a parl�.

Dans toutes les r�v�lations du ciel, chacun entend selon le degr� de sa r�ceptivit� et de son intelligence spirituelle; il n�en �tait pas autrement de la parole et des enseignements du Sauveur lui-m�me.

J�sus ne rel�ve point ces opinions diverses sur la voix entendue; mais il tient � expliquer le but de cette manifestation divine, qui �tait moins de r�pondre � sa pri�re (� cause de moi), car �?il sait que le P�re l�exauce toujours?� (Jean 11:42), que d�instruire et de convaincre ceux de ses auditeurs qui jusqu�alors n�avaient pas cru en lui (� cause de vous).

En effet, le moment supr�me approchait pour eux, o� ils n�entendraient plus la voix du Sauveur et ne pourraient plus marcher � sa lumi�re (verset 31).

Il y a quelque chose de tr�s solennel et, comme l�observe Meyer, l�assurance d�un vainqueur dans ce mot maintenant deux fois r�p�t�, et qui correspond au maintenant du verset 27.

Le monde, rebelle � la v�rit�, se pr�parait � juger le Fils de Dieu, et il se trouvera que, par ce fait, ce monde lui-m�me sera jug�. Mais quel est ce jugement ?

On peut en avoir une id�e fausse si, avec toute nos versions (sauf celle de Rilliet), on traduit : le jugement de ce monde. Cette traduction inexacte semble confirmer l�opinion des interpr�tes qui pr�tendent que notre �vang�liste n�admet pas le jugement du dernier Jour, mais y substitue un triage graduel entre les croyants et les incr�dules. Il maintient au contraire les deux notions et les coordonne.

Le mot jugement n�a pas non plus dans notre passage le sens de �?condamnation?� comme si J�sus voulait dire : le monde va, en me crucifiant, prononcer sa condamnation.

Non, J�sus pense � un jugement, un triage, qui va s�op�rer dans notre humanit� par sa mort car d�une part, cette mort r�v�lera le dernier fond de perversit� et d�iniquit� qui est dans le c�ur de l�homme, et, d�autre part, elle attirera � lui tous ceux qui ont faim et soif de justice.

En passant devant la croix, une partie des hommes y trouvent par la foi leur salut, tandis que l�autre partie, par l�incr�dulit�, consomme sa condamnation. voil� le jugement du monde qui r�sulte du Vendredi saint. Il commencera int�rieurement ce jour-l� m�me. Sa premi�re grande manifestation ext�rieure sera la Pentec�te, la seconde, la ruine de J�rusalem. Le jugement final universel en sera la solennelle ratification.� (verset 48) Godet

Mais c�est surtout le prince de ce monde que la mort du Sauveur fera d�choir de sa domination : il sera jet� dehors, c�est-�-dire hors de l�empire qu�il a usurp� sur notre humanit� par le p�ch� qu�il y a introduit (comparer Luc 10:18).

Seulement il faut remarquer, avec R. Stier, que ce verbe au futur, sera jet� dehors, indique que cette victoire sur le mal doit �tre graduelle, comme toute l��uvre de notre r�demption, et qu�elle ne sera d�finitive qu�au dernier jour.

Cette parole n�est donc pas en contradiction avec les autres d�clarations de l��criture sur l�influence du prince des t�n�bres (Romains 16:20; 2 Corinthiens 4:4; �ph�siens 2:2; 1 Pierre 5:8).

Il y a une am�re ironie dans ce nom de prince de ce monde donn� � l�esprit des t�n�bres (Jean 14:30; Jean 16:11; 2 Corinthiens 4:4; �ph�siens 2:2); c�est Dieu qui devait �tre, dans tous les sens, le prince de ce monde et qui le deviendra (verset 32).

Par opposition au prince de ce monde dont il annonce la d�faite, J�sus continue par ce mot solennel : et moi; lui, en effet il le d�clare, va devenir le v�ritable chef de notre humanit� sauv�e.

Quelle grandeur, quelle certitude de la victoire dans cette parole : j�attirerai tous les hommes � moi !

Tous, que faut-il entendre par l� ? Les nations pa�ennes aussi bien que les Juifs ? (Jean 10:16) Les enfants de Dieu dispers�s ? (Jean 11:52) Tous ceux que le P�re a donn�s au Fils (Jean 6:37), c�est-�-dire les �lus ? Tous dans le sens d�un r�tablissement universel ? Chacune de ces r�ponses a �t� faite � notre question.

Nous pensons qu�il faut laisser au mot tous sa pleine signification. Il n�est aucun homme qui, � des degr�s divers, par diff�rents moyens, ne f�t ce que par les besoins profonds de sa nature d�chue, n��prouve � tel moment de sa vie cet attrait du Sauveur.

Mais comme l�homme a le triste pouvoir d�y r�sister, cela ne veut point dire que tous viennent r�ellement � J�sus. L� est le myst�re de la gr�ce de Dieu et de la libert� de l�homme. Il en est de m�me de la d�claration Jean 6:44, o� cette action divine est attribu�e au P�re dans les m�mes termes.

Quant � ces mots : quand j�aurai �t� �lev� de la terre, voir la note suivante.

Par cette remarque, l��vang�liste nous donne son commentaire sur cette parole de J�sus : �lev� de la terre.

Il y voit le genre de mort que devait subir son Ma�tre, la croix. Or un grand nombre d�ex�g�tes se sont h�t�s d�affirmer que cette explication n�est pas conforme aux termes du texte, attendu que ce mot �lev� de le terre ne peut signifier autre chose que le retour de Christ dans la gloire du ciel.

Il faut bien avouer que ce dernier sens se pr�sente naturellement � la pens�e.

Mais comme Jean avait entendu plus d�une fois J�sus parler dans les m�mes termes de son �l�vation sur la croix (Jean 3:14; Jean 12:32), comme lui-m�me revient plus tard (Jean 18:32) � son interpr�tation, � laquelle �videmment il attachait une grande importance; comme c�est un fait que la croix du Sauveur, c�est-�-dire l�immense amour divin qui s�y r�v�le est le plus puissant moyen d�attirer les c�urs � lui; comme enfin J�sus ne pouvait �tre �lev� de la terre au ciel qu�en �tant d�abord �lev� sur la croix, on con�oit fort bien que Jean s�attach�t � cette pens�e.

Il savait, aussi bien que ses critiques, que le terme supr�me de l��l�vation de J�sus �tait la Gloire du ciel; mais comme aucun autre chemin n�y conduit que celui de la croix, il signale ainsi une r�alit� profonde qu�il met au-dessus de la logique des termes.

La foule a tr�s bien compris que par ces mots : �?�tre �lev� de la terre?�, J�sus annon�ait sa mort. Or, quelques-uns dans cette foule, lui objectent que, selon la loi, c�est-�-dire d�apr�s les �critures (ainsi Jean 10:34), le Messie demeure �ternellement (voir Daniel 7:13-14; Daniel 7:27; Psaumes 110:4; �sa�e 9:6).

S�il en est ainsi J�sus ne saurait �tre le Messie. Qui es-tu donc ? Lui demandent-ils. En lui adressant cette question, ils se servent de ce terme de Fils de l�homme par lequel J�sus se d�signait fr�quemment et qu�il venait de prononcer � l�instant m�me (verset 23).

Ce nom, dans sa bouche, d�signerait-il un autre que le Messie ? Il ne para�t pas que ce f�t par hostilit� que ces gens faisaient cette objection, mais parce qu�ils en �taient r�ellement embarrass�s. Aussi J�sus leur fait-il entendre avec bont� un dernier et s�rieux avertissement (versets 35, 36).

Codex Sinaiticus, B, D, versions. Le texte re�u avec A, majuscules porte avec vous.

J�sus ne r�pond pas directement � la question de ses auditeurs, bien persuad� que, s�ils ouvraient leur c�ur � la s�rieuse exhortation qu�il leur adresse, ils ne tarderaient pas � �tre �clair�s par sa lumi�re divine et � comprendre la n�cessit� et le but de sa mort.

Cette lumi�re allait dispara�tre du milieu d�eux, s�ils ne saisissaient pas ce dernier moment, ils seraient surpris par les t�n�bres, et, semblables � un homme qui erre dans l�obscurit� et qui ne sait o� il va, ils courraient risque de p�rir.

J�sus insiste, et il explique ce mot : marcher � la lumi�re par celui-ci : croyez en la lumi�re, c�est-�-dire en Celui qui la fait resplendir � vos yeux (Jean 8:12). Alors vous deviendrez des fils de lumi�re, h�bra�sme qui signifie des �tres n�s de cette lumi�re et qui en sont tout p�n�tr�s, de mani�re � la faire resplendir eux-m�mes autour d�eux (comparer Luc 16:8; �ph�siens 5:8; 1 Thessaloniciens 5:5).

S�en �tant all�, probablement � B�thanie, comme le suppose Meyer, afin de passer dans le cercle intime de ses amis les derni�res heures qui lui restaient. Mais il ne revint pas; il se cacha d�eux. Parole redoutable, tragique, pour ce peuple qui avait �?m�connu le jour de sa visitation?�, et dont notre �vang�liste va d�plorer l�incr�dulit� (verset 37 et suivants).

37 � 50 Conclusion de l��vang�liste

Apr�s avoir nettement marqu� la fin du minist�re public de J�sus (verset 36), Jean jette un regard plein de tristesse sur l�incr�dulit� de son peuple (versets 37-43); puis, il r�sume en quelques traits lumineux l�enseignement du Sauveur sur sa mission divine (versets 43-50).

Tant de miracles (grec de signes), signes de la puissance et de l�amour divins, n�avaient pu amener les Juifs � la foi, ils ne croyaient point en lui, ce verbe � l�imparfait marque la persistance de leur incr�dulit�.

En rappelant ces miracles, qui furent beaucoup plus nombreux que ne les rapportent les �vangiles (Jean 20:30), Jean ne les consid�re point comme le seul moyen d�amener les hommes � la foi; la parole de J�sus et la saintet� de sa vie �taient plus propres encore � convertir � lui les �mes sinc�res (Jean 7:17); mais r�sister � des manifestations aussi directes de la pr�sence de Dieu que celles des miracles, supposait un degr� d�incr�dulit� qui allait jusqu�� l�endurcissement. C�est l� ce qui afflige l�ap�tre, et telle �tait aussi la pens�e souvent exprim�e de J�sus lui-m�me (Jean 10:38; Jean 15:24). Aussi Jean voit-il dans cet endurcissement de son peuple un jugement de Dieu (verset 38 et suivants).

�sa�e 53:1, cit� exactement d�apr�s les Septante, conformes � l�h�breu. Telle �tait la plainte douloureuse du proph�te sur l�incr�dulit� de son peuple, cette parole introduit la description des humiliations et des souffrances du Messie m�pris� et rejet� par ce peuple. Elle s�est r�alis�e dans l�histoire du Sauveur.

Non seulement sa pr�dication, comme celle du proph�te, est rest�e sans effet sur le grand nombre, mais le bras du Seigneur, c�est-�-dire sa puissance manifeste dans les �uvres de J�sus, n�a pas �t� r�v�l� � son peuple. Cette incr�dulit� devait se produire, si �trange soit elle, pour accomplir la proph�tie.

Il faut laisser au mot afin que toute sa signification, car l��vang�liste va l�expliquer par une autre citation.

�sa�e 6:10. Voir sur cette citation : Matthieu 13:14-15, note. Ce qui, dans l�h�breu est un ordre de Dieu au proph�te, est rendu par l��vang�liste comme une action de Dieu lui-m�me qui, par un juste jugement sur l�incr�dulit� de son peuple, a aveugl� leurs yeux et endurci leur c�ur; c��tait, en effet, alors un fait accompli.

Jean tire de l� cette conclusion : Grec : C�est pourquoi ils ne pouvaient croire. Le c�est pourquoi porte sur le parce que suivant : (comme Jean 5:18; Jean 10:17) Ils ne pouvaient croire pour cette raison que

Le dessein de Dieu, en envoyant son Fils au monde, �tait non d�endurcir et de perdre les hommes, mais de les sauver et J�sus avait abondamment offert � tous la gr�ce et le salut. Aussi le jugement de Dieu, ici r�v�l�, ne commence que l� o� sa mis�ricorde rencontre une incr�dulit� et un endurcissement sans espoir.

Il faut donc dire avec Bengel :

Avant tout, ils ne croient pas, �tant rebelles; puis, ils ne peuvent croire. Ils se trompent donc, ceux qui renversent ainsi l�ordre de ces paroles : ils n�ont pu croire, donc ils n�ont pas cru.

Les paroles du proph�te, que l��vang�liste vient de citer, furent prononc�es imm�diatement apr�s la grande vision de la gloire du Seigneur, par laquelle �sa�e fut confirm� dans sa sainte mission (�sa�e 6:1-7).

En conformit� avec toutes les �critures, Jean n�h�site pas � nous montrer, dans l�Adona� qui apparut au proph�te, la Parole �ternelle par laquelle curent lieu toutes les r�v�lations divines de l�ancienne Alliance et qui est devenue chair en J�sus-Christ (comparer Jean 1:1, note).

Les mots : il parla de lui, se rapportent pr�cis�ment aux paroles du proph�te que Jean vient de citer et qui se trouvent � la suite de la vision ici rappel�e (�sa�e 6:8 et suivants).

Une variante de Codex Sinaiticus, B, � adopt�e par la plupart des �diteurs et par plusieurs ex�g�tes (Meyer, Luthardt, Weiss), porte : parce qu�il vit sa gloire, au lieu de lorsqu�il vit sa gloire. Dans ce cas, l��vang�liste indiquerait que la vision du proph�te fut la cause ou le fondement des paroles qu�il prononce.

Mais, comme les anciennes versions latine et syriaque sont favorables au mot lorsque et que celui-ci, d�un emploi plus rare, a pu �tre chang� en parce que, plut�t que l�inverse, nous pr�f�rons, avec M. Godet, la le�on re�ue qui donne un sens plus naturel et plus conforme au contexte.

L��vang�liste se pla�t � rappeler que, malgr� l�incr�dulit� d�Isra�l, dont il parle avec tristesse, plusieurs, m�me d�entre les chefs, c�est-�-dire des membres du sanh�drin, crurent en J�sus, mais qu�ils n�osaient confesser leur foi de peur d��tre exclus de la synagogue.

Le parti qui terrorisait le conseil et le peuple �tait celui des pharisiens (comparer Jean 9:22).

La foi timide de ces hommes n�avait pas encore l��nergie n�cessaires pour renoncer � la gloire qui vient des hommes et lui pr�f�rer la gloire qui vient de Dieu seul.

L�empire de l�opinion (c�est l� proprement le sens du mot grec) les dominait encore. Mais nous savons de quelques-uns d�entre eux, Nicod�me, Joseph d�Arimath�e, que, plus tard, au moment m�me du plus grand danger, ils furent affranchis de cette tyrannie et partag�rent l�opprobre de Christ (Jean 19:38 et suivants).

Comme il est �vident que l��vang�liste a clos (verset 36) le r�cit de la vie publique de J�sus; comme il n�indique ni le temps, ni le lieu o� les paroles suivantes furent prononc�es, ni les auditeurs � qui elles furent adress�es; comme enfin ce dernier discours ne renferme que des paroles de J�sus qui se retrouvent en substance dans ses enseignements pr�c�dents, la plupart des interpr�tes admettent que l��vang�liste a voulu donner ici un r�sum� �nergique et lumineux de la pr�dication du Sauveur touchant les bienfaits assur�s � ceux qui croiraient en lui, afin de montrer combien �tait coupable l�incr�dulit� des Juifs dont il venait de parler.

Dans ce cas, les mots : il cria et dit, sont destin�s � faire vivement sentir combien J�sus avait hautement et publiquement proclam� la v�rit� sur sa mission divine et sur le malheur de ceux; qui la rejetaient.

C�est, en effet, sur ce point capital que l��vang�liste insiste dans ce r�sum�, qui ne renferme que des paroles r�ellement prononc�es par le Seigneur. Telle est, sur ce morceau qui termine notre chapitre, l�opinion de L�cke, Tholuck, Olshausen, Meyer, Ewald, Ebrard, Asti�. MM. Luthardt Weiss, Schlatter, Godet.

D�autres ex�g�tes, Calvin, Bengel, Hengstenberg, pensent que J�sus pronon�a r�ellement encore ce discours avant de se s�parer des Juifs. Cette id�e s�accorde difficilement avec la d�claration du verset 36.

L�exp�rience de tous les chr�tiens leur d�montre que, d�s qu�ils croient de c�ur en J�sus et contemplent J�sus des yeux de l��me, cette foi et cette contemplation ne s�arr�tent pas � sa personnalit� humaine, telle qu�elle parut sur la terre mais embrasse Dieu lui-m�me qui l�a envoy�, et dont il est la r�v�lation parfaite (comparer sur ces paroles Jean 5:36; Jean 7:29; Jean 8:19-42; Jean 10:38; Jean 11:9).

Grec : Moi lumi�re je suis venu dans le monde afin que.

Voir sur ces paroles Jean 1:4-9; Jean 3:19; Jean 8:12; Jean 9:5; Jean 12:35.

En pr�sence de cette lumi�re divine, si quelqu�un demeure dans les t�n�bres, il en portera seul la responsabilit�, car il aura volontairement ferm� les yeux

Apr�s avoir rappel� la manifestation de Dieu dans sa personne, J�sus insiste avec �nergie sur la responsabilit� et le malheur de ceux qui rejettent ses paroles.

Il ne les juge point maintenant, car il est venu pour sauver, mais ils n�en seront que plus rigoureusement juges au dernier jour, et cela par cette parole m�me, �ternelle v�rit� qu�ils ont m�pris�e (comparer Jean 3:17-19; Jean 5:45-47; Jean 8:15-16).

Ces derni�res d�clarations confirment et motivent celles qui pr�c�dent (car); en effet, la parole de J�sus a toujours �t� la parole de Dieu m�me, fid�lement reproduite.

Le P�re qui m�a envoy�, dit-il, m�a (grec) donn� un commandement, ce que je dis et ce que j��nonce; le premier de ces verbes se rapporte au fond, le second � la forme du discours (comparer Jean 8:43, note).

Ce commandement, cet enseignement, qu�il a toujours docilement re�u et fid�lement transmis, a le pouvoir de r�g�n�rer et de vivifier; ainsi il est la vie �ternelle pour tous ceux qui l�entendent et le re�oivent avec foi (Jean 6:63; comparez Jean 5:30; Jean 7:16; Jean 8:25-28; Jean 14:10).

Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur John 12". "Bible annotée". https://beta.studylight.org/commentaries/fre/ann/john-12.html.
 
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