Bible Commentaries
Jean 13

Bible annotéeBible annotée

versets 1-38

Entretiens de J�sus avec ses disciples

31 � 38 La s�paration prochaine. L�amour fraternel, consolation des disciples

Maintenant ! Le d�part du tra�tre, sorti pour accomplir son �uvre de t�n�bres, cause � J�sus un immense soulagement.

Maintenant le Fils de l�homme a �t� glorifi�.

Ce verbe au pass� embrasse toute la vie �coul�e du Sauveur jusqu�� ce moment, cette vie de renoncement, de souffrances, d�ob�issance, de d�vouement efficace, d�activit� puissante, par laquelle le Fils de l�homme a �t� glorifi� dans le c�ur de ceux qui l�ont reconnu comme l�envoy� de Dieu (Jean 11:4; Jean 12:28, 2e note).

Cette gloire qu�il a ainsi acquise par l�humilit� et la charit� resplendira encore de l��clat le plus pur dans ses humiliations et ses souffrances, en Geths�man� et sur la croix, o� il pourra s��crier de sa voix mourante : Tout est accompli ! Son �uvre sera achev�e, il aura sauv� un monde perdu.

Mais par une telle vie Dieu a �t� glorifi� en lui. La gloire de Dieu, ce sont ses perfections, sa Justice et sa saintet�, sa mis�ricorde et son amour; jamais elles n�ont �t� manifest�es d�une mani�re plus lumineuse qu�en J�sus-Christ, qui nous les r�v�le dans leur pleine harmonie.

Or le sentiment profond d�avoir ainsi glorifi� Dieu par sa parfaite ob�issance (si Dieu a �t� glorifi� en lui, mots omis dans Codex Sinaiticus, B, C, D, Itala, mais qui, malgr� ces t�moignages, sont maintenus par Tischendorf, MM. Weiss et Godet) donne � J�sus la victorieuse assurance que Dieu aussi le glorifiera en lui-m�me, c�est-�-dire, l�admettra dans la gloire qui est son essence divine.

C�est ainsi que bient�t J�sus dira dans sa derni�re pri�re : �?Je t�ai glorifi� sur la terre, j�ai achev� l��uvre que tu m�as donn�e � faire, et maintenant glorifie-moi, toi, P�re, aupr�s de toi, de la gloire que j�avais aupr�s de toi avant que le monde f�t?� (Jean 17:4-5).

Paul indique de m�me l�abaissement et l�ob�issance du Sauveur comme le chemin qui l�a conduit � la gloire divine (Philippiens 2:5-11; comparez �ph�siens 1:20-23). Et il le glorifiera bient�t (grec aussit�t), ajoute J�sus, faisant allusion � sa r�surrection, qui sera le premier degr� de sa glorification.

Enfin, J�sus ne dit pas : le Fils de Dieu, mais le Fils de l�homme est glorifi� (comparez sur ce terme Matthieu 8:20, note); car c�est comme Fils de l�homme, membre et chef de notre humanit� qu�il a embrass�e dans les �treintes de son amour pour la sauver, c�est comme Fils de l�homme qu�il a accompli son �uvre et qu�il est mont� dans sa gloire. Et ainsi, il a rouvert � notre humanit� sauv�e le chemin de cette gloire.

De ces hauteurs de sa gloire, J�sus revient � ses pauvres disciples qu�il va quitter bient�t : je suis peu de temps encore avec vous, et sympathisant � leur tristesse, c�est avec une effusion de tendresse qu�il leur parle : petits enfants ! (C�est le seul passage de nos �vangiles o� J�sus emploie ce terme).

Il sent le vide immense et douloureux qu�il va laisser dans leur c�ur et dans leur vie : Vous me chercherez, avec un ardent d�sir de retrouver nos relations actuelles (Jean 20:15. Comparer Luc 17:22).

Mais le moment de la r�union �ternelle n�est pas venu; il vous reste � accomplir votre t�che, et comme j�ai dit aux Juifs, mais dans un sens bien diff�rent (Jean 7:34; Jean 8:21), je vous le dis aussi maintenant : vous ne pouvez venir o� je vais.

J�sus, dans ses derni�res communications intimes, va s�appliquer � les consoler de cette s�paration (Jean 14:1 et suivants) et � �lever leur c�ur � la pens�e d�une communion invisible et spirituelle avec lui (chapitres 14-17).

Aussi croyons nous que c�est � ce moment du r�cit de Jean qu�il faut placer l�institution de la c�ne, apr�s laquelle les paroles qui vont suivre (verset 34) sont admirablement appropri�es.

Dans cette tristesse de la s�paration, J�sus fait � ses disciples, comme premi�re compensation de son absence, un don infiniment pr�cieux : l�amour fraternel.

Il est vrai qu�il s�agit d�un commandement; mais c�est un commandement qu�il se charge lui-m�me d�accomplir dans leur c�ur et dans leur vie. C�est m�me en cela qu�il est nouveau.

Ce mot a singuli�rement occup� les ex�g�tes. Comment, ont ils demand�, ce commandement de l�amour mutuel peut-il �tre nouveau, puisqu�il se trouve d�j� dans l�Ancien Testament (L�vitique 19:18) et que J�sus lui-m�me le cite comme �tant l��me de la loi ? (Matthieu 22:39) Et ils ont r�pondu : Il est nouveau parce qu�il renferme tous les autres commandements de la loi (Luther), parce que J�sus l�a renouvel� (Calvin), parce qu�il renouvelle l�homme (Augustin), parce qu�il est toujours nouveau (Olshausen), parce qu�il est le principe d�une vie nouvelle (de Wette), parce qu�il �tablit la diff�rence qu�il y a entre l�amour fraternel (les uns les autres) et la charit� pour le prochain (Grotius et d�autres).

Il y a du vrai dans toutes ces interpr�tations; mais il est plus vrai encore de dire que ce commandement est nouveau dans son essence, parce que J�sus lui-m�me l�accomplit dans le c�ur de ses disciples par l�amour dont il les a aim�s.

Cet amour

part d�un centre de vie et d�affection nouveau� J�sus a apport� dans le monde et t�moign� aux siens un amour sp�cifiquement diff�rent de tout amour qui avait paru jusqu�alors, celui qui s�attache � la personnalit� humaine pour la sauver. De ce foyer tout nouveau jaillit la flamme d�une affection essentiellement diff�rente de tout ce que le monde avait connu auparavant sous ce nom. En Christ, voil� l�explication du mot nouveau� Godet

Comparer 1 Jean 2:7-8, note.

C�est �videmment l� ce que J�sus a voulu dire en ajoutant dans la seconde partie de ce verset : que comme je vous ai aim�s, vous vous aimiez aussi les uns les autres.

L�amour de J�sus ne donne pas seulement la mesure mais la nature et le caract�re du v�ritable amour mutuel de ses disciples. Le verset suivant montre l�importance supr�me que J�sus attache � cet amour. Aussi y insiste-t-il � diverses reprises (Jean 15:12, Jean 15:17). Et nul ne l�a mieux senti que notre �vang�liste (1 Jean 2:7-8; Jean 3:11; Jean 4:20-21).

L�amour, un amour semblable � celui de J�sus, est la seule preuve que l�homme est sous une influence divine, qui triomphe de tous les penchants �go�stes de son c�ur.

La connaissance peut �tre acquise par des p�cheurs endurcis, la foi s�allie souvent � une vie asservie aux passions, les �uvres sont accomplies par divers motifs; l�amour seul, unissant les enfants de Dieu les uns aux autres, comme il les unit � leur Sauveur et, par lui, au P�re c�leste, est une marque certaine de leur participation � la nature divine.

� ceci, dit J�sus, tous conna�tront; et plus loin il voit dans cette unit� des siens un moyen d�amener le monde � la foi (Jean 17:21).

Pierre a compris que le Ma�tre va les quitter pour �tre glorifi� (versets 32, 33); il a m�me compris vaguement que le chemin qui le conduira a la gloire, c�est la mort (verset 37).

Mais, comme cette pens�e, qui le remplit de tristesse, est encore envelopp�e d�obscurit�, dans la vivacit� de ses impressions il l�interrompt par cette question : O� vastu ? bient�t suivie d�une autre : Pourquoi ne puis-je pas te suivre ?

Il y a encore beaucoup d�ignorance, mais il y a aussi le plus vif amour pour son Ma�tre dans ces questions. Elles sont inspir�es par les m�mes sentiments qui le portaient � r�sister � J�sus quand celui-ci voulait lui laver les pieds (versets 6-9).

La raison pour laquelle Pierre ne pouvait pas suivre J�sus maintenant, c�est qu�il avait son �uvre � faire dans ce monde.

Le disciple aussi a son heure� Meyer

Sans doute encore il y avait, dans son caract�re naturel, plus d�un penchant mauvais dont il devait �tre purifi� par l�Esprit de la Pentec�te, avant de pouvoir suivre son Ma�tre dans la gloire (verset 38).

Mais, ajoute J�sus, comme consolation et encouragement, tu me suivras plus tard; il le suivra r�ellement par la voie du martyre.

Pierre est parfaitement sinc�re en parlant ainsi. Et pourtant, quel douloureux contraste entre cette d�claration si pleine d�assurance et la r�ponse de J�sus ! (verset 38).

Cet avertissement pr�cis n�emp�cha point la chute du pr�somptueux disciple.

Il para�t pourtant avoir fait impression sur lui, car, d�s ce moment et jusqu�� la fin de ces entretiens, il ne reprend plus la parole.

Voir, sur ce dialogue avec Pierre, Matthieu 26:33-35; Marc 14:29-31; Luc 22:31-34, notes.

Apr�s cette interruption, J�sus reprend son discours destin� � consoler ses disciples et � les pr�parer � la communion spirituelle avec lui (Jean 14:1 et suivants).

return to 'Top of Page'
Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur John 13". "Bible annotée". https://beta.studylight.org/commentaries/fre/ann/john-13.html.