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Bible Commentaries
Jean 17

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versets 1-26

Chapitre 17 la pri�re sacerdotale de J�sus-Christ

1 � 26 J�sus prie pour lui-m�me, ses ap�tres, pour tous ceux qui croiront en lui

J�sus a achev� les discours qui devaient pr�parer les disciples � son d�part � sa glorification, � une communion invisible et spirituelle avec lui, il les a termin�s par ce mot triomphant : �?J�ai vaincu le monde !?� (Jean 16:33).

Et maintenant, levant les (grec ses) yeux au ciel (texte re�u : il leva� et dit), il s�adresse � son P�re et il prie.

Il Prie � haute voix, au milieu de ses disciples (verset 13), et quelle pri�re ! Pri�re ardente, et pourtant sereine, dans laquelle, comme le dit Luther, �?J�sus r�pand en pr�sence de Dieu et de ses disciples le dernier fond de son �me?�.

Il n�y a, ni dans l��criture, ni dans les litt�ratures des peuples, rien qui �gale la simplicit� et la profondeur, la grandeur et l�intimit� de cette pri�re.� Luthardt

Quelle impression ne dut-elle pas laisser dans le c�ur des disciples ! Il n�est point �tonnant qu�elle soit rest�e grav�e dans l��me de Jean et qu�il ait pu nous la conserver fid�lement. Tout, en effet, dans cette inimitable pri�re, est en parfaite harmonie avec la situation et avec les besoins de l��me de J�sus et de ses disciples. On l�a appel�e Pri�re sacerdotale, parce qu�en la pronon�ant J�sus fait acte de souverain sacrificateur : il va s�offrir � Dieu comme une oblation sainte (verset 19) et il pr�lude � ce sacrifice en interc�dant pour ses disciples et pour toute son �glise.

P�re, dit J�sus, et ce nom, qui est sa consolation supr�me en pr�sence de la mort (Marc 14:36), il le prononce six fois, avec amour, dans cette pri�re. Ses disciples apprirent de lui � consid�rer Dieu comme un P�re, car, quoique Dieu f�t son P�re dans un sens unique et exclusif, il les a pourtant autoris�s � invoquer Dieu sous ce beau et doux nom (Matthieu 6:9), parce que, rachet�s par lui, ils ont re�u l�adoption et sont devenus des enfants de Dieu (Romains 8:15; Galates 4:6).

L�heure est venue, l�heure de la mort, qui sera bient�t suivie de la gloire (Jean 12:23; Jean 13:1). Tant que cette heure marqu�e par la volont� souveraine de Dieu n��tait pas venue, les adversaires �taient impuissants � rien entreprendre contre J�sus (Jean 7:30); mais maintenant il va se livrer volontairement � eux.

La premi�re chose que demande le Sauveur, c�est sa glorification. Et ce qu�il entend par l�, il le dit clairement (verset 5), c�est sa r�int�gration dans la gloire �ternelle. Mais ce n�est pas, avant tout, pour lui-m�me qu�il redemande cette gloire; ici, comme toujours, son motif supr�me est la gloire de Dieu, c�est pourquoi il se h�te d�ajouter : afin que ton (Codex Sinaiticus, B, C : le) Fils te glorifie.

Sans doute J�sus avait glorifi� Dieu dans toute sa vie (verset 4), mais ce n�est qu�apr�s �tre rentr� dans la pl�nitude de sa puissance divine qu�il pourra, en manifestant les attributs divins de la toute-puissance et de la toute pr�sence (Matthieu 28:18-20), achever son �uvre par l�envoi du Saint Esprit et par l��tablissement de son r�gne dans le monde (Jean 7:39, note; Jean 13:31-32, note).

Ce verset doit �tre rattach� �troitement au pr�c�dent, car il renferme la raison de ce que J�sus demande : Glorifie ton Fils, afin que ton Fils te glorifie, selon que ou en tant que tu lui as donn� puissance et autorit� (le mot grec a les deux sens) sur toute chair, c�est-�-dire sur toute la race d�chue d�Adam.

L�expression h�bra�que toute chair, employ�e par Jean dans ce seul passage, a quelque chose de solennel. Le Fils de Dieu a re�u, avec sa mission divine, cette puissance, cette autorit� sur tous les hommes, car c�est � lui, � lui seul que le P�re a confi� la t�che de sauver le monde perdu (comparer Jean 13:3). Mais, pour exercer cette puissance divine, il faut que le Fils de Dieu soit glorifi�; de l� sa pri�re.

L�intention mis�ricordieuse de Dieu, en conf�rant au Sauveur ce pouvoir sur notre humanit�, a �t� qu�il donne la vie �ternelle, � qui ? � tous ceux que le P�re lui a donn�s.

Depuis Augustin plusieurs ex�g�tes ont vu dans ces derniers mots l�id�e de la pr�destination divine; cette doctrine est �trang�re � notre �vangile.

Pour le sens de l�expression, voir Jean 6:37; Jean 6:44-45, notes.

Dans ce qui pr�c�de, nous avons laiss� ind�cise une question sur laquelle les ex�g�tes diff�rent. La proposition selon que tu lui as donn� se rapporte-t-elle � celle-ci : glorifie ton Fils, ou � la suivante : afin que ton Fils te glorifie ?

Meyer, M. Weiss et d�autres sont pour la premi�re de ces liaisons, M. Luthardt pour la seconde. Mais, comme la glorification du Fils n�a d�autre but que la gloire du P�re et que c�est l� en quelque sorte une seule et m�me gloire, ne peut-on pas rapporter � l�une et � l�autre ce don qui a �t� fait au Fils, et en vertu duquel il exerce la souverainet� sur l�humanit� enti�re ? (comparer �ph�siens 1:22).

La vie �ternelle, que J�sus donne (verset 2), nul ne doit la chercher en dehors de Dieu et de Christ; J�sus dit, dans cette parole profonde, en quoi elle consiste. Pour comprendre ce verset, il faut, avant tout, se souvenir que, dans le style de l��criture et en particulier dans celui de Jean, conna�tre n�est point un acte purement et froidement intellectuel, mais un rapport plein de confiance et d�amour avec l��tre connu, une communion du c�ur avec lui (1 Corinthiens 8:2-3; 1 Corinthiens 13:12; 1 Jean 2:3-4; Jean 4:8).

D�s lors, conna�tre le seul vrai Dieu et Celui qui l�a envoy�, J�sus-Christ, n�est pas seulement la condition ou le moyen de parvenir � la vie �ternelle, c�est cette vie �ternelle elle-m�me, naissant et grandissant dans l��me d�s ici-bas, pour s��panouir un jour dans la perfection du ciel.

Et il faut bien remarquer que nous n�avons point ici une d�finition de Dieu; le qualificatif seul vrai Dieu n�oppose point Dieu aux fausses divinit�s (Meyer et d�autres), J�sus ne pol�mise pas, il prie, il adore; et il confesse que ce Dieu est en lui-m�me le seul vrai, le seul qui r�alise en son essence l�id�e m�me du Dieu absolu, le seul dont la connaissance soit la vie �ternelle.

Mais comment ce Dieu peut-il �tre connu des hommes ? Uniquement en celui qu�il a envoy� (Jean 16:27-28), en qui il s�est pleinement r�v�l�, J�sus-Christ.

Les sociniens ont abus� de ce passage, en particulier du qualificatif : seul vrai Dieu, appliqu� au P�re, pour en tirer des conclusions contre la divinit� de J�sus-Christ. Ils oublient que si Celui qui se nomme ici m�me � c�t� de Dieu, qui d�clare que le conna�tre est la vie �ternelle, ne participait pas � la pl�nitude de la divinit�, son langage ressemblerait grandement � un blasph�me.

D�autre part, quelques ex�g�tes (L�cke, de Wette, Weiss) trouvent �trange que J�sus parle de lui-m�me � la troisi�me personne, et en �num�rant tous ses titres : Celui que tu as envoy�, J�sus-Christ, et ils mettent sur le compte de l��vang�liste un langage qui leur para�t peu appropri� � la situation.

Mais d�abord, J�sus, dans l��motion de son �me, a commenc� sa pri�re par ces mots solennels (� la troisi�me personne) : glorifie ton Fils ! Et ce n�est qu�au verset 4 qu�il revient � dire : Je t�ai glorifi� sur la terre. Et quant � ce double nom : J�sus-Christ, solennellement prononc� � dessein, il ne faut pas oublier, comme l�observe Meyer, que J�sus, parlant h�breu, en faisait ressortir la haute signification : J�sus, Sauveur, et Christ, Messie.

Qu�y a-t-il l� qui ne soit � sa place dans la pri�re du Fils de Dieu ? Dieu et J�sus-Christ, double objet de la connaissance religieuse, sont ins�parables, J�sus-Christ, c�est la divinit� manifest�e � l�homme et destin�e � devenir en lui la vie �ternelle (comparer Jean 1:18; Jean 6:46-47; Jean 14:7-9).

Ces paroles motivent la demande d��tre glorifi� que J�sus va r�it�rer (verset 5 comparez verset 1).

Il a, en effet, pleine conscience d�avoir glorifi� Dieu sur la terre par ses paroles, par ses �uvres, par sa vie tout enti�re; et maintenant, au moment o� il va couronner par ses souffrances et le sacrifice de lui-m�me l��uvre que Dieu lui a donn�e � faire, il consid�re cette �uvre comme d�j� achev�e.

C�est ainsi qu�ailleurs, dans la certitude de sa victoire, il l�anticipe comme d�j� r�alis�e (Jean 12:23; Jean 13:31; Jean 16:33).

Maintenant que mon �uvre est achev�e, glorifie-moi, toi P�re.

Ces mots correspondent � ceux-ci du verset 4 : Je t�ai glorifi�.

Ce rapprochement trahit en J�sus le sentiment d�une juste r�tribution qui lui est due. C�est le sens du c�est pourquoi dans Philippiens 2:9.

Les termes par lesquels J�sus d�signe cette gloire qu�il redemande � son P�re renferment toute une r�v�lation sur sa personne, sur sa pr�existence, sur l��tat divin o� il va rentrer. Cette gloire, il l�avait, la poss�dait aupr�s de Dieu, avant que le monde f�t.

Il participait compl�tement aux perfections divines et � la f�licit� du ciel. Paul caract�rise cet �tat en disant : �?Il �tait en forme de Dieu?� (Philippiens 2:6), et notre �vang�liste nous le r�v�le d�s les premiers mots de son livre : �?Au commencement �tait la Parole, et la Parole �tait avec Dieu et la Parole �tait Dieu?� (Jean 1:1).

Cette gloire qu�il poss�dait, J�sus s�en �tait d�pouill� par son incarnation, en prenant la �?forme de serviteur?� (Philippiens 2:7), et maintenant il demande � Dieu de lui en rendre la pleine possession. Nous savons comment il fut exauc� (�ph�siens 1:20-23; Philippiens 2:9-11; 1 Timoth�e 3:16).

Dieu mit ainsi sur le sacrifice de son Fils, aux yeux du monde entier, le sceau de son approbation divine. D�s lors, le Sauveur, poss�dant �?la toute-puissance au ciel et sur la terre?�, poursuivra son �uvre jusqu�� son parfait ach�vement; et notre humanit�, rendue en lui � sa glorieuse destination, sera assise � la droite du P�re dans les lieux c�lestes (�ph�siens 2:6 et suivants).

Quand notre �vang�liste nous dit que les disciples de J�sus ont pu �?contempler sa gloire?� d�j� ici-bas, lorsqu�il �tait dans son �tat d�humiliation (Jean 1:14, note), cette affirmation n�est pas contredite par les grandes paroles qu�il rapporte ici car la gloire qui se manifestait dans l�existence humaine de J�sus diff�rait, sous plus d�un rapport, de la gloire qu�il devait recouvrer aupr�s du P�re.

Les versets versets 6-8, que plusieurs ex�g�tes consid�rent comme appartenant encore � la pri�re de J�sus pour lui-m�me et pour son �uvre (verset 1, note), sont plut�t la transition � sa pri�re pour les ap�tres.

Le Sauveur y exprime � leur sujet une appr�ciation rassurante : ils sont, par l�effet de l�enseignement qu�il leur a donn� et de l�action qu�il a exerc�e sur eux, bien pr�par�s � recevoir les gr�ces qu�il va demander en leur faveur.

D�abord, il leur a manifest� le nom de Dieu. Ils le connaissaient sans doute, ce nom, puisqu�ils �taient de pieux Isra�lites; mais comme dans le style de l��criture le nom de Dieu repr�sente tout l�ensemble des perfections divines (Matthieu 6:9, 3e note), J�sus veut dire qu�il leur a r�v�l� Dieu, sa mis�ricorde, sa saintet�, son amour, d�une mani�re beaucoup plus compl�te et intime.

Ce qui lui a permis de leur accorder une telle r�v�lation, c�est, en second lieu, que Dieu, � qui ils appartenaient par l��uvre de sa gr�ce et par les dispositions de leur c�ur, les a tir�s du monde (Jean 15:19) et donn�s au Sauveur (Voir, sur le sens de ces paroles, Jean 6:37; Jean 6:44-45, note).

Enfin cette double �uvre de Dieu et du Sauveur a eu, dans les disciples, ce beau r�sultat : Ils ont gard� ta parole dans leur c�ur et leur vie. J�sus dit : ta parole, parce qu�il regarde ses enseignements comme �tant ceux de Dieu m�me (Jean 17:8; Jean 7:16; Jean 12:49).

J�sus continue � rendre t�moignage aux effets de son �uvre dans les disciples.

  1. Maintenant d�j�, ils ont connu (verbe au parfait, fait accompli et permanent) que tous les dons d�ploy�s par le Sauveur dans son enseignement (Jean 12:49) et dans ses �uvres (Jean 5:36) venaient de Dieu.
  2. Ils sont arriv�s � cette connaissance parce que J�sus ne leur a donn� que les paroles qu�il recevait de Dieu et qu�eux, de leur c�t�, ils les ont re�ues dans leur c�ur par la foi (Ici comme toujours, action de Dieu et action de l�homme dans l��uvre du salut).
  3. De cette connaissance et de cette foi relatives � la parole divine sont n�es dans le c�ur des disciples la connaissance et la foi relatives � la personne de leur Ma�tre et � son origine divine : ils ont connu et cru qu�il est sorti d�aupr�s de Dieu et que c�est Dieu qui l�a envoy� (comparer Jean 6:69).

Les voil� donc bien pr�par�s � recevoir les gr�ces nouvelles que J�sus va demander pour eux.

Grec : Moi, c�est pour eux que je prie; moi, ton bien-aim�, que tu exauces toujours (Jean 11:42), pour eux que tu m�as donn�s et qui sont � toi.

Quel plaidoyer intime et plein d�amour ! Comment ne serait-il pas entendu ? Mais, en outre J�sus dit � Dieu que, dans ce moment supr�me, eux seuls remplissent sa pens�e et que c�est pour eux seuls qu�il prie, non pour le monde.

M�connaissant le sens si simple et si intime de cette parole, plusieurs ex�g�tes y ont vu une exclusion absolue et une condamnation du monde.

Cette opinion est en contradiction directe avec l�esprit et l�exemple de J�sus, qui nous ordonne de prier m�me pour ceux qui nous outragent et nous pers�cutent (Matthieu 5:44), et qui lui-m�me pria pour ses bourreaux (Luc 23:34). Dans la pri�re sacerdotale m�me, il comprend le monde parmi ceux qui, un jour, le conna�tront (verset 21).

Luther fait une distinction entre �?les hommes qui doivent �tre convertis du milieu du monde et pour lesquels il faut prier, et le monde tel qu�il est, tel qu�il se montre, l�ennemi et le pers�cuteur de l��vangile, or pour ce monde-l�, J�sus ne nous dit pas de prier pas plus qu�il ne prie lui-m�me?�.

Mais une telle distinction est pour nous parfaitement illusoire parce que, dans notre ignorance, nous ne pouvons pas tracer avec certitude la ligne de d�marcation entre amis et ennemis du Christ (Matthieu 13:29). Et m�me si nous le pouvions, la conclusion qu�en tire Luther serait fausse.

De son c�t�, Calvin admet que �?nous, nous devons prier pour tous les hommes cr��s � l�image de Dieu, mais que la pri�re de J�sus-Christ, ici rapport�e, avait une raison sp�ciale que nous ne pouvons pas imiter : il ne prie pas dans le simple sens de la foi et de la charit�, mais comme au sein du sanctuaire c�leste, et ayant sous les yeux les jugements de son P�re qui nous sont cach�s aussi longtemps que nous marchons ici-bas par la foi?�.

Ce serait certainement l� le sens le plus naturel de cette parole de J�sus, s�il fallait y chercher une r�v�lation des myst�res du salut; mais nous admettons, avec la plupart des commentateurs modernes, que J�sus, en s�exprimant ainsi, a voulu seulement rendre plus intense sa supplication actuelle pour ses disciples qui lui apparaissent bien diff�rents du monde, en ce qu�ils sont � Dieu et que Dieu les lui a donn�s.

Cette derni�re pens�e, qui inspire sa requ�te, explique la restriction : non pour le monde, car remarque M. Godet, �?il ne peut faire appel � Dieu pour le monde, comme pour un �tre pr�cieux qui lui appartient?�.

Cette pens�e que le P�re lui a donn� ses disciples, qui sont ainsi au P�re aussi bien qu�� lui (verset 9), conduit J�sus � une affirmation plus g�n�rale qui constitue un nouvel argument pour que sa pri�re en faveur des siens soit exauc�e.

Tous les tr�sors de puissance et d�amour, de gr�ce et de v�rit� qui sont � Dieu sont aussi au Sauveur; qu�y a-t-il donc qu�il ne puisse obtenir pour les siens ? Ces paroles proclament l�unit� absolue et essentielle du P�re et du Fils (comparer Jean 10:28-30).

Ce serait peu de chose, s�il disait simplement : Tout ce qui est � moi est � toi; car cela, chacun peut le dire, mais qu�il affirme l�inverse et dise : Tout ce qui est � toi est � moi, c�est ce qu�aucune cr�ature ne peut pr�tendre devant Dieu.� Luther

Les disciples sont dignes des gr�ces demand�es pour eux, non seulement parce qu�ils sont au Sauveur comme ils sont � Dieu mais parce que le Sauveur a �t� et est glorifi� en eux (verbe au parfait). Il est glorifi� d�j� en ce qu�ils ont cru en lui et l�ont aim� (de l� ce mot en eux); et il le sera dans le monde par leur t�moignage et par toute leur vie.

Garde-les et conduis-les � l��ternelle unit� du P�re et du Fils !

Tel est maintenant le grand objet de la pri�re que J�sus prononce pour les disciples et qui s��tend jusqu�au verset 19.

Mais avant de demander cette gr�ce immense, J�sus exprime le profond besoin qu�ils en ont, parce qu�il va les quitter et les laisser sans lui dans ce monde ennemi de Dieu et de son r�gne, o� ils rencontreront � chaque pas de nouveaux dangers.

J�sus n�est plus avec eux, dans le monde pour les garder, et il n�est pas encore aupr�s de Dieu, pour pouvoir les prot�ger du sein de sa gloire c�leste. Il y a l� un intervalle douloureux, durant lequel son P�re doit se charger de ce soin.� Godet

P�re saint, dit J�sus avec le sentiment profond que la saintet� de Dieu, son �ternelle v�rit�, son immuable amour est l�oppos� absolu du mensonge et de l� corruption qui r�gnent dans le monde, et dont Dieu pr�servera les siens en les rendant participants de cette saintet� par son Esprit.

Garde-les en ton nom : ce nom est l�expression de toutes les perfections que Dieu d�ploiera en leur faveur pour les pr�server du mal. Sa fid�lit� est engag�e � les garder jusqu�� la fin.

Eux que tu m�as donn�s : (verset 9) avec quel amour J�sus les d�signe ainsi, pour la seconde fois !

Enfin, le but supr�me de cette ardente supplication est que les disciples, tous les disciples de J�sus, soient amen�s � cette unit� sainte de la vie divine et de l�amour, qui est celle du P�re et du Fils.

Le p�ch� a divis� les hommes en les s�parant de Dieu, leur centre et leur lien; l��uvre et la gloire de la r�demption op�r�e par J�sus-Christ c�est d��lever notre humanit� jusqu�� l�unit� que le Fils poss�de avec son P�re.

J�sus nous y introduit en nous communiquant l�Esprit d�amour qui l�unit au P�re, et c�est dans ce sens profond que la connaissance du P�re et du Fils est la vie �ternelle (verset 3).

Bengel fait, entre l�unit� du P�re et du Fils et celle � laquelle nous sommes destin�s, cette distinction tr�s juste : �?Celle-l� est une unit� d�essence : celle-ci une unit� par la gr�ce; ainsi la seconde est semblable, mais non �gale � la premi�re?�.

Le texte pr�sente, ici et au verset 12, une variante qui a pour elle � peu pr�s tous les majuscules et qu�adoptent la plupart des critiques et des ex�g�tes : �?Garde-les en ton nom que tu m�as donn�?�. Et les commentateurs ajoutent : donn� pour le manifester aux hommes. verset 6

Mais il n�est dit nulle part que Dieu ait donn� son nom � J�sus; cette id�e est �trange et sans analogie dans le Nouveau Testament; il est donc permis de se demander si la le�on des majuscules ne provient pas d�une faute de copiste. Cela para�t d�autant plus probable qu�au verset 12, les majuscules cessent d��tre unanimes, et que la le�on : ton nom que tu m�as donn� ne se trouve plus que dans B, C.

Le texte re�u porte : quand j��tais avec eux dans le monde; les mots soulign�s sont omis dans Codex Sinaiticus, B, C, D, Itala.

D�apr�s B, C, il faudrait traduire : �?je les gardais en ton nom que tu m�as donn�, et j�ai veill� sur eux?� (voir la note pr�c�dente).

En disant : Quand j��tais� J�sus reprend la pens�e du verset 11 : je ne suis plus; il consid�re son d�part comme d�j� accompli.

Un regard en arri�re r�veille en lui la conscience d�avoir fid�lement gard� les siens jusqu�� ce moment supr�me o� il les recommande � Dieu. Mais cette parole qu�il prononce avec bonheur : Aucun d�eux n�a p�ri, lui rappelle une douloureuse exception, celle de Judas, qu�il �vite de nommer, mais qu�il d�signe de mani�re � montrer que sa responsabilit� � cet �gard est couverte par une autorit� souveraine, celle de l��criture qui devait �tre accomplie.

ils de la perdition est un h�bra�sme dans lequel le terme abstrait (perdition) indique le principe qui d�termine la vie morale d�un homme; ainsi : Fils de la lumi�re, des t�n�bres, etc. La m�me d�signation : Fils de la perdition, se retrouve 2 Thessaloniciens 2:3, appliqu�e � l�Ant�christ, dont Judas �tait en quelque sorte le symbole et le pr�curseur : ce que celui-ci fit � l��gard de la personne du Sauveur, celui-l� le tentera contre son royaume.

Si la trahison de Judas a �t� l�objet d�une pr�vision divine, cela ne veut point dire que ce crime ne f�t pas l�acte libre de sa volont� et qu�il n�en dut pas porter toute la responsabilit�. Le mal une fois vivant dans son c�ur, Dieu en dirigea les effets de mani�re que, selon son insondable sagesse, il en r�sulta le salut du monde.

Rien ne prouve mieux la libert� et la responsabilit� de Judas que les nombreux avertissements que J�sus lui adressa jusqu�au dernier moment, afin de le ramener de son �garement et de le sauver. Si ce disciple les avait entendus, et se f�t repenti, m�me apr�s son crime, il en aurait obtenu le pardon.

Ces deux v�rit�s, la prescience de Dieu et la libert� morale de l�homme, nous paraissent �tre en contradiction, mais elles ne le sont nullement pour Dieu qui, aussi bien pour la r�probation que pour le salut, poss�de le moyen de concilier cette prescience avec cette libert� : il tient le milieu de cette cha�ne dont nous ne voyons que les deux bouts.

Et de fait, dans la vie pratique, il n�est aucun homme qui, apr�s avoir commis un acte mauvais, ne doive se dire : J�aurais pu l��viter, si je l�avais voulu. Judas, malgr� ce qu�il l�y a de myst�rieux dans son existence, n�est point une exception (comparer Jean 6:64-70; Jean 13:11-18; Actes 1:16-20, note).

Il dit ces choses, il les prononce tout haut, dans le monde, pendant qu�il y est encore, afin que ses disciples, en les entendant, soient associ�s � sa joie.

C�est-�-dire qu�ayant entendu de leurs oreilles et retenu dans leur c�ur ces paroles, ils en soient remplis de consolation et qu�ils puissent s�y appuyer avec une joyeuse assurance, en se disant : Voil� ce qu�a dit mon Seigneur J�sus-Christ; voil� comment il a pri� pour moi, avec fid�lit� et de tout son c�ur !� Luther

Telle est la joie qui subsistera dans le c�ur des disciples comme fruit de cette pri�re, m�me au milieu de leurs souffrances et de leurs dangers; c�est l� ce que J�sus appelle sa joie en eux (Jean 15:11, note).

La parole divine que J�sus a donn�e � ses disciples (verset 8) les a s�par�s du monde et de la corruption qui y r�gne (verset 16), c�est pourquoi le monde les a pris en haine, de l� le besoin pressant qu�ils ont d��tre gard�s (verset 12), pr�serv�s du mal (verset 15); de l� aussi l�insistance de la pri�re de J�sus (Voir, sur cette haine du monde et sa cause, Jean 17:15.18 et suivants).

Les retirer du monde, les admettre dans la gloire o� J�sus va entrer lui-m�me, serait leur �pargner les combats et les souffrances qui les attendent, J�sus ne le demande pas, parce qu�ils ont leur �uvre � faire en ce monde; mais ce qu�il demande � Dieu avec instance c�est, d�abord, qu�ils soient pr�serv�s du mal, et ensuite, qu�ils soient sanctifi�s (verset 17).

Quand il en sera temps, il les admettra dans son repos et dans sa gloire (verset 24).

Le mot grec que nous traduisons par du mal se pr�sente, ici comme dans l�oraison dominicale (Matthieu 6:13), sous une forme qui rend incertain s�il est du genre neutre et signifie le mal, tout mal moral, ou s�il est du genre masculin, auquel cas il d�signerait le malin, le diable.

Les interpr�tes se divisent entre ces deux sens. Luther, Calvin, Olshausen, Stier, Tholuck, Hengstenberg, M. Godet soutiennent le premier, et nous partageons pleinement leur opinion. De Wette, Meyer, Reuss, MM. Weiss, Luthardt et d�autres, d�fendent le second.

Pour la seconde fois (verset 14), J�sus pr�sente � Dieu cette consid�ration qu�ils ne sont pas du monde, comme motif de la gr�ce qu�il va demander (verset 17).

Avec quel amour et quelle condescendance J�sus �gale ses faibles disciples � lui-m�me comme n��tant pas du monde ! Sa charit� couvre ce qui restait encore du monde en eux; il le voit d�avance an�anti par la parole qu�il leur a donn�e (Jean 17:8; Jean 15:3; Jean 13:10, note).

Il ne regarde qu�aux dons de sa gr�ce et oublie ce qui, en eux, y est encore oppos�.

Beaucoup d�ex�g�tes, pour expliquer ce mot : sanctifier, remontent � la signification qu�il a dans l�Ancien Testament : mettre � part de tout usage profane, consacrer enti�rement � Dieu et � son service (comparez verset 19 et Jean 10:36); et ils appliquent ce mot, non � la personne des disciples, lui donnant son sens moral et int�rieur, mais � leur vocation : J�sus demanderait qu�ils soient remplis de lumi�re, de force, de courage, de joie, d�amour dans leur activit� (Meyer); en d�autres termes,

toutes leurs forces, tous leurs talents, toute leur vie doivent �tre marqu�s du sceau de la cons�cration � cette grande �uvre, le salut des hommes, ce qui implique le renoncement � toute satisfaction propre, quelque l�gitime qu�elle puisse �tre, l�absence de toute vue int�ress�e, de toute recherche de soi-m�me. C�est l�id�e sublime de la saintet� chr�tienne, mais envisag�e ici, o� il s�agit des ap�tres, comme devant �tre r�alis�e sous la forme sp�ciale du minist�re chr�tien.� Godet

Cette interpr�tation est tr�s vraie, mais pour qu�un serviteur de Dieu soit ainsi sanctifi� dans sa vocation, il faut avant tout qu�il le soit lui-m�me int�rieurement, qu�il soit purifi� du p�ch� et de toutes ses influences, car, sans cela, celles-ci souilleraient et ruineraient son activit�.

Il faut donc maintenir � cette parole : sanctifie-les, � la fois les deux significations qu�on vient d�exposer.

On peut traduire : par la v�rit�, ce qui signifie que la v�rit� divine est le seul moyen de la sanctification; ou dans la v�rit� (comparez verset 11), la v�rit� �tant envisag�e comme l��l�ment au sein duquel se respire et se r�alise la saintet�.

Nous pr�f�rons, avec Meyer et Weiss, ce dernier sens, comme plus intime et plus profond.

Le texte re�u porte : ta v�rit�. Le pronom possessif a �t� probablement ajout� par analogie avec l�expression qui suit : ta parole. Il manque dans Codex Sinaiticus, B, A, C, D, Itala, Vulgate.

Il faut donc traduire : la v�rit�. Le sens reste le m�me, puisque J�sus ajoute imm�diatement : ta parole est la v�rit�. Il entend cette parole divine qu�il a lui-m�me annonc�e, donn�e aux disciples (verset 14).

Mais quel est le but de cette derni�re affirmation ? Ce n�est point d�expliquer ce qu�est la v�rit�, ni seulement de r�p�ter que la parole divine est le moyen de la sanctification; mais J�sus veut dire que ses disciples sont d�j� dans la v�rit�, par cela seul qu�ils ont re�u et cru sa parole (Jean 17:6-8; Jean 17:14; Jean 15:3). Et c�est l� encore un motif pr�sent� � Dieu pour qu�il exauce cette pri�re.

J�sus all�gue encore deux puissants motifs � l�appui de cette demande : sanctifie-les !

C�est, d�une part, qu�il les envoie dans le monde, ce monde qui sera rempli pour eux de tentations et de souffrances, et d�autre part, que lui-m�me va accomplir pour eux la grande �uvre n�cessaire � leur sanctification (verset 19).

J�sus dit : Je les ai envoy�s, quoique formellement cet envoi des disciples n�ait eu lieu qu�un peu plus tard (Jean 20:21; Matthieu 28:19); mais il les consid�re comme ayant d�j� re�u cette mission, du moment qu�il les y a appel�s et leur a donn� le titre �?d�ap�tres;?� (Luc 6:13; Matthieu 10:2 note) et d�ailleurs il les avait d�j� r�ellement envoy�s annoncer l��vangile du royaume (Matthieu 10:5).

Il faut remarquer encore ce parall�le que J�sus �tablit ici entre l�autorit� souveraine de Dieu, qui l�a envoy�, lui, dans le monde, et l�autorit� divine avec laquelle il dispose de ses disciples : moi aussi, je les envoie.

Que signifie cette parole profonde : Pour eux je me sanctifie moi-m�me ?

Celui qui, dans toute sa vie, fut saint et juste, n�a plus besoin de se sanctifier, dans le sens ordinaire de ce mot (H�breux 7:26-27).

Cette expression : pour eux en leur faveur, pour leur salut (Jean 15:13; 1 Jean 3:16) montre clairement qu�il s�agit de la cons�cration absolue de lui-m�me que J�sus accomplit en s�offrant � Dieu en sacrifice par sa mort, dans laquelle il est, � la fois, sacrificateur et victime.

Ce terme de sanctifier, dans cette acception, est emprunt� � l�Ancien Testament o� il exprime habituellement l�id�e d�offrir en sacrifice � l��ternel (Exode 13:2; Deut�ronome 15:19; 2 Samuel 8:11; comparez Romains 15:16; H�breux 9:14).

Ce langage de l��criture est parfaitement vrai, car tout �tre enti�rement consacr� � Dieu est saint, parce qu�il atteint par l� m�me sa destination supr�me. C�est ce que l��p�tre aux H�breux exprime par ce mot profond : �tre consomm� dans la perfection (H�breux 5:9).

Et tandis que les sacrifices de l�Ancien Testament offraient l�id�e de la saintet�, en types et en symboles, le sacrifice du Sauveur la produit en r�alit�, non seulement dans la personne du Sauveur lui-m�me, mais en tous ceux qui s�unissent � lui dans une communion vivante.

C�est pourquoi J�sus peut ajouter : afin qu�eux aussi soient sanctifi�s en v�rit�.

Ce mot, appliqu� aux disciples, doit s�entendre dans le sens complet que nous avons indiqu� au verset 17. En effet, le sacrifice de J�sus-Christ n�est pas seulement, pour le croyant, la source de sa justification devant Dieu, mais encore de sa sanctification. Lui aussi, uni � son Sauveur par une foi vivante du c�ur, se consacre � Dieu en sacrifice vivant et saint (Romains 12:1). il le suit jusqu�� la mort dans la voie du renoncement et du crucifiement du vieil homme, afin de revivre avec lui dans une vie nouvelle (Romains 6:3-8; 2 Corinthiens 5:14-15; Galates 6:14; Colossiens 3:1-4).

Sanctifi�s en v�rit�, dit J�sus, c�est-�-dire v�ritablement, r�ellement, compl�tement (comparer 1 Jean 3:18, etc.).

Quelques interpr�tes traduisent : dans la v�rit�, comme au verset 17. Ce sens n�est pas inadmissible, mais peu probable. D�abord, parce que le mot v�rit� est sans article, ensuite parce qu�ici ce n�est pas la v�rit� en g�n�ral qui est le moyen de la sanctification, mais bien le sacrifice de J�sus-Christ.

D�apr�s tous les majuscules, le futur du texte re�u (croiront) doit �tre remplac� par le pr�sent. J�sus, apr�s avoir pri� pour lui-m�me et pour ses ap�tres, embrasse maintenant dans cette supplication tous ceux qui, dans l�avenir le plus �loign�, croiront en lui et seront sauv�s; mais il parle au pr�sent (ceux qui croient), anticipant ainsi les temps heureux du triomphe de son �uvre et de son r�gne.

Le grand moyen par lequel ceux qui sont encore plong�s dans les t�n�bres de l�ignorance et de l�incr�dulit� seront amen�s � la foi au Sauveur (en moi), c�est la parole des ap�tres.

T�moignage �clatant rendu par le Seigneur J�sus lui-m�me � la v�rit� et � l�autorit� divines de la parole apostolique : elle a la puissance de cr�er dans les �mes la foi qui les r�g�n�re et les sauve. Et de fait, toute l��glise chr�tienne n�a connu J�sus-Christ et n�a cru en lui que par ce t�moignage, qui conservera sa valeur jusqu�� la fin des si�cles.

On peut, en admettant une inversion semblable � celle de Jean 13:34, construire ce verset comme suit : �?Afin que tous ils soient un; afin qu�eux aussi soient (un) en nous, comme toi, P�re, tu es en moi et moi en toi�?� (de Wette, Luthardt, Godet).

Dans ce cas le retranchement du mot un, dans la seconde proposition (B, C, D, Itala), se justifie tout � fait.

Le grand objet de la pri�re de J�sus pour son �glise, c�est l�union de tous ses membres dans la communion du P�re et du Fils (versets 21-23).

Cette union qu�il avait d�j� demand�e sp�cialement pour ses disciples (verset 11), il prie Dieu de la r�aliser dans tous ses enfants; ceux-ci doivent �tre un comme le P�re et le Fils sont un, ils doivent �tre tous ensemble unis � Christ, et par lui � Dieu. De l�, ce mot profond : un en nous, qui �l�ve tous les rachet�s jusqu�� la gloire �ternelle que J�sus leur a acquise (versets 22, 24).

Cette partie de la pri�re du Sauveur nous r�v�le la nature de son �glise. Il est venu pour unir, en les r�conciliant avec Dieu les �mes que le p�ch� avait divis�es.

Le lien de cette union est le m�me que celui qui fait l�ineffable harmonie du P�re et du Fils : Comme toi, P�re, tu es en moi et moi en toi.

Mais cette union, fond�e sur la communion avec Dieu par Christ, ne doit pas et ne peut pas rester invisible; elle se manifeste n�cessairement au dehors, et c�est pr�cis�ment cette sainte union des �mes, dans la foi et l�amour, qui doit �tre pour le monde lui-m�me un �clatant t�moignage que J�sus est l�envoy� de Dieu.

C�est par elle surtout que les �mes sont attir�es au Sauveur et croient en lui. Elle fut, en effet, d�s les premiers �ges de l��glise, le plus puissant moyen de persuasion pour le monde (Actes 2:46-47; Actes 4:32-33; Actes 5:11-14, etc.).

Aussi les exhortations � maintenir cette union des �mes dans l�amour, qui remplissent les �crits de Jean, reviennent elles �galement souvent sous la plume de l�ap�tre Paul (Romains 12:4-6; 1 Corinthiens 12:12 et suivants, �ph�siens 4:1-6; Philippiens 2:1-5).

Qu�ils soient parfaitement un : grec accomplis ou consomm�s en un.

J�sus, s�r d��tre exauc�, rappelle ici, comme aux versets 6, 14, ce que d�j� il a fait pour �lever ses rachet�s jusqu�� l�unit� parfaite qu�il demande pour eux.

Et moi, dit il, je leur ai donn� la gloire que tu m�as donn�e.

Cette gloire, que les ex�g�tes ont essay� d�expliquer de mani�res si diverses, n�est autre que la gloire �ternelle, dont le Fils de Dieu est possesseur en sa qualit� de Fils et en tant qu�il est l�objet de l�amour �ternel du P�re, la gloire dans laquelle il allait rentrer (versets 1, 5, 24).

Il l�a donn�e, non seulement r�v�l�e ou promise, mais d�j� communiqu�e � ses rachet�s en les rendant eux aussi les objets de l�amour de Dieu et en faisant d�eux des fils du P�re.

Cette gloire est tout enti�re contenue en droit dans la parole de gr�ce qu�ils ont re�ue (versets 14, 17) et leur est assur�e en vertu de la foi qui les unit � J�sus comme � leur Sauveur (Romains 8:17-29; �ph�siens 1:10); et J�sus va demander (verset 24) qu�� fa fin des temps, ils la poss�dent pleinement en fait.

Or, cette gloire, qui renferme en elle la vie �ternelle et implique la communion avec Dieu, constitue n�cessairement l�unit� que J�sus d�crit si magnifiquement dans ces paroles. Christ vivant, pensant, aimant, agissant dans ses disciples, comme le P�re vit, pense, aime et agit en lui, telle est l�unit� parfaite des �mes avec le Sauveur et avec Dieu, et par l� m�me leur unit� mutuelle.

Et ici encore J�sus fait ressortir l�influence profonde que cette vie divine et cet amour tout nouveau exerceront n�cessairement sur le monde.

Il conna�tra et croira (verset 21) ces deux grandes v�rit�s : d�abord, que J�sus-Christ est l�Envoy�, le repr�sentant de Dieu m�me sur la terre, et ensuite, qu�un tel amour r�pandu parmi les hommes ne peut �tre que l�effusion de l�amour de Dieu lui-m�me.

Il y a une r�v�lation profonde de l�amour de Dieu pour de pauvres p�cheurs dans cette parole : Tu les as aim�s comme tu m�as aim� (verset 26, comp �ph�siens 1:6).

Et cette pens�e pourrait se rendre par le pr�sent : tu les aimes comme tu m�aimes, car J�sus ne parle au pass� que parce qu�il a en vue le fait particulier par lequel Dieu a manifest� cet amour, quand il a tant aim� le monde que de donner son Fils unique (Jean 3:16; comparez Jean 15:9, note).

J�sus demande ainsi pour les siens la r�alisation parfaite de cette gloire que d�j� il a donn�e � leur foi par sa parole (verset 22). P�re, r�p�te-t-il avec l��motion croissante de sa pri�re. Et cette pri�re sera exauc�e, car elle concerne ceux que le P�re lui a donn�s, tous ses rachet�s (verset 20), et non pas seulement les premiers disciples, comme aux versets 9, 11.

Ces mots si pleins d�amour pour les siens sont express�ment plac�s en t�te de la phrase comme motif � l�appui de sa pri�re. Et ici, le Fils de Dieu ne prie pas seulement il veut, d�une volont� qui est, comme toujours, en parfaite harmonie avec celle du P�re, mais qui s�affirme ainsi d�une mani�re exceptionnelle, parce qu�en ce moment J�sus �met en quelque sorte une disposition testamentaire.

Sa �?derni�re volont�?� est que l� o� il est (il parle au pr�sent, par anticipation) eux aussi y soient avec lui.

�tre l� o� il est, avec lui, c�est le ciel pour ceux qui l�aiment.

Ce doux et glorieux privil�ge, J�sus venait de le leur promettre comme consolation supr�me (Jean 14:3), et maintenant il le demande � Dieu pour eux. L� ils contempleront sa gloire; la contempler, c�est y avoir part (Jean 17:22; 1 Jean 3:2; Romains 8:17).

Ces derniers mots sont dans un rapport intime avec ceux-ci : la gloire que tu m�as donn�e.

S�agit-il ici de la gloire du Fils de Dieu avant son incarnation, ou de cette gloire dans laquelle il allait rentrer apr�s avoir accompli son �uvre ?

Les interpr�tes discutent cette question, les uns soutenant le premier sens, � cause de ce mot : tu m�as aim� avant la fondation du monde, les autres se d�clarant pour la seconde signification, parce qu�il est �vident que J�sus parle de la m�me gloire dont il vient de dire qu�il l�a donn�e � ses disciples (verset 22); c�est elle qu�il d�sire leur faire contempler dans la perfection (verset 24) et dont il va reprendre possession (comparer Philippiens 2:9).

Mais, au fond, cette discussion nous para�t superflue; il ne s�agit que d�une seule et m�me gloire consid�r�e sous ces deux aspects, dans le pass� et dans l�avenir. C�est exactement ainsi qu�au verset 5, le Sauveur redemande la possession de sa gloire, mais d�une gloire dont il jouissait �?avant que le monde f�t?�.

Seulement, dans notre verset, cette derni�re pens�e est exprim�e d�une mani�re plus intime qui nous r�v�le l�amour comme le lien de l�unit� �ternelle du P�re et du Fils. En effet, J�sus exprime dans ce mot : tu m�as aim�, en m�me temps qu�il manifeste un profond amour filial, la conscience qu�il a de sa pr�existence �ternelle en ajoutant : avant la fondation du monde.

Avec le verset 24, la pri�re de J�sus pour son �glise avait atteint le plus haut degr� de sublimit�, il ne pouvait rien demander de plus pour elle que la participation � sa gloire �ternelle.

C�est pourquoi, jetant un regard en arri�re, il revient, en finissant, � ses disciples, � leurs rapports avec Dieu, par opposition au monde (versets 6-8), et, faisant un appel � la justice divine, il attend d�elle l�exaucement de sa pri�re pour les siens.

P�re juste ! dit-il avec un profond sentiment de cette perfection de Dieu, il est vrai que le monde reste volontairement dans l�ignorance et les t�n�bres alors qu�il aurait pu te conna�tre (Jean 7:28; Jean 16:3); mais il n�en est pas ainsi de tous; car moi, je t�ai connu par la communion intime o� je vis avec toi (Jean 8:55), et, par moi, ceux-ci t�ont connu et ils savent que je suis ton Envoy� (verset 8), ton repr�sentant au milieu d�eux.

C�est donc � ta justice, � ta fid�lit� que j�en appelle, pour que, en exau�ant ma pri�re, tu ach�ves ton �uvre en eux.

Si les disciples ont connu Dieu (verset 25), c�est uniquement parce que J�sus leur a fait conna�tre son nom, expression de toutes ses perfections (versets 6-8); et cette lumi�re divine, il la fera plus encore resplendir dans leur �me par l�effusion du Saint-Esprit : et je le leur ferai conna�tre.

Le but supr�me de tant de gr�ces (afin que) est que les disciples soient rendus participants de ce rapport ineffable d�amour qui unit le P�re et le Fils (Jean 15:9; Romains 5:5); et que, par l� m�me, leur communion avec le Sauveur soit compl�te : que je sois en eux (comparer Jean 14:20-23; Galates 2:20; �ph�siens 3:17).

C�est par cette grande promesse que J�sus ach�ve sa pri�re; et elle s�est accomplie dans toute l�exp�rience des disciples et dans tous leurs travaux. Rien ne les a s�par�s de l�amour de Dieu en Christ; Christ a v�cu en eux et ils ont �t� plus que vainqueurs par Celui qui les a aim�s.� (Romains 8:37-39) Meyer

Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur John 17". "Bible annotée". https://beta.studylight.org/commentaries/fre/ann/john-17.html.
 
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