Bible Commentaries
Josué 24

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versets 1-33

Toutes les tribus : celles aussi de l�autre c�t� du Jourdain; c��tait l�assembl�e pl�ni�re du peuple et de ses chefs.

� Sichem. Tandis que le lieu o� s��taient r�unis les repr�sentants du peuple n��tait pas d�sign� (Josu� 23:2), celui de cette assembl�e-ci, beaucoup plus importante, est express�ment indiqu�; voir encore verset 25. La localit� de Sichem �tait ch�re au peuple par des souvenirs r�cents (Josu� 8:30-35) et par les s�jours prolong�s que les patriarches y avaient faits. C�est � Sichem qu�Abraham avait re�u la promesse que sa post�rit� poss�derait Canaan (Gen�se 12:6), et que Jacob � son retour de M�sopotamie avait fait dispara�tre du sein de sa famille les dieux �trangers (Gen�se 35:2). C�est � une d�cision toute pareille que Josu� d�sire amener, en cette grande journ�e, son peuple tout entier (verset 14).

Devant Dieu : non sans doute que l�arche e�t �t� transport�e de Silo � Sichem, mais par les dispositions de recueillement et d�adoration du peuple et de ses chefs.

D�but du verset, comparez Exode 20:2.

Fin du verset et suivant : Retour � l�id�e du commencement, celle des bienfaits.

Et les Amorrh�ens. Ici aussi, comme au verset 12, ces ennemis sont mentionn�s � part � cause de leur puissance.

Nous aussi, comme toi (verset 15).

19 et 10 R�plique de Josu�

Vous ne pouvez servir� Josu� craint qu�Isra�l ne s�engage trop l�g�rement et sans s��tre rendu compte de sa propre faiblesse. Il lui rappelle toute la difficult� et m�me l�impossibilit�, au point de vue des forces naturelles, de satisfaire aux exigences d�un Dieu si saint, non pour qu�il renonce � s�engager � son service, mais pour qu�il ne le fasse qu�en s�appuyant sur son secours et qu�en rompant avec tout culte �tranger.

Il changera : de conduite envers vous. Dieu ne change pas en r�alit�, quand, l�homme venant � changer, il change sa relation avec lui; comparez 2 Timoth�e 2:13.

21 � 28 Conclusion

Isra�l refuse d��chapper par cette porte de l�apostasie que Josu� ouvre devant lui; comparez Jean 6:67 et suivants.

Ce solennel entretien aboutit en quelque sorte � un acte judiciaire.

Vous �tes t�moins� C�est comme si Josu� voulait dire : J�ai entendu souvent vos fr�res se plaindre de ce qu�on les avait oblig�s contre leur gr� � sortir d��gypte; si jamais vous veniez � pr�tendre aussi que je vous ai oblig�s contre votre gr� � servir l��ternel seul, vous serez les meilleurs t�moins � citer contre vous-m�mes.

D�but du verset, voir verset 14.

Vos c�urs : Deut�ronome 6:5.

Des prescriptions et des ordonnances. M�mes termes que Exode 25:25. Comparez la note, qui s�applique aussi � la situation actuelle du peuple.

Ecrivit ces paroles : tout ce qui s�est dit de la part du peuple dans cette grande journ�e de Sichem.

Au livre de la loi de Dieu : Deut�ronome 31:26. � tout ce que Mo�se avait consign� dans un livre (Josu� 8:31.33.6), Josu� ajouta ce qu�� la suite de cette sc�ne il trouva bon d�en consigner lui-m�me.

Sous le ch�ne : Gen�se 12:6; Deut�ronome 11:30, notes.

Qui �tait dans l�endroit consacr� � l��ternel. Il y avait l� � Sichem une localit� consacr�e par les �v�nements qui s�y �taient pass�s (Gen�se 12:6; Gen�se 33:20; Gen�se 35:4, et plus r�cemment Josu� 8:33 et suivants). Le voyageur Tristram a trouv� au pied du Garizim un enfoncement dans le rocher, de forme carr�e, que les Mahom�tans appellent aujourd�hui le Pilier et dans lequel ils disent que se trouve une colonne dress�e. Eux seuls ont le droit d�y entrer. Deux si�cles apr�s Josu�, il est parl� (Juges 9:6) du ch�ne du monument qui est dress� � Sichem. Les Samaritains affirment que c�est l� l�emplacement de la grande pierre que Josu� dressa selon notre passage. Le mot de ch�ne doit �tre pris ici dans le sens collectif dans lequel il d�signe un bois de ch�ne; comparez Gen�se 12:6, note.

Elle a entendu. Les Orientaux aiment les expressions hardies : la terre d�vore ses habitants; elle rejette les impies; le sang d�Abel, les crimes de Sodome, la rouille de l�argent des avares, les pierres crient � Dieu.

Afin que vous ne reniiez pas. Josu� ne dit pas seulement : si vous venez � renier; mais cette menace doit pr�venir le reniement.

Josu� cong�die le peuple sans se donner un successeur. D�sormais c�est aux autorit�s l�galement institu�es en Isra�l � le diriger. Cependant sa pr�sence m�me dans cette retraite, exerce encore une influence bienfaisante (verset 31).

29 � 33 Mort et ensevelissement de Josu� et d�El�azar

Cent et dix ans : comme Joseph, son a�eul, Gen�se 50:26.

Thimnath-S�rah : Josu� 19:50. Gu�rin a retrouv� en 1863, � 10 km de marche au nord de Gifn� (Gofna), des ruines consid�rables appel�es Dibneh ou Tibneh. En face de la colline qui porte ces ruines se trouve une montagne dont les flancs rec�lent plusieurs excavations s�pulcrales. La huiti�me d�entre elles consiste en un vestibule oblong taill� dans le rocher et soutenu par quatre piliers, sans autre ornement qu�une simple moulure dans la partie sup�rieure. Les parois en sont perc�es de 288 petites niches dispos�es pour recevoir des lampes dans le but de l�illuminer. Ces parois sont perc�es aussi de quatorze fours destin�s � recevoir des cercueils, et d�un quinzi�me, plac� en face de l�entr�e qui s�ouvre sur une petite chambre s�pulcrale �videmment destin�e � recevoir le corps du chef de la famille � laquelle cette crypte �tait consacr�. Ce s�pulcre ne pouvait �tre destin� qu�a un d�funt illustre, et, la localit� r�pondant pour le nom et la situation � celle dont parle notre r�cit (Tibn� = Thimna), il est bien probable que c�est l� le tombeau de Josu�. Un fait curieux a confirm� plus r�cemment ce rapprochement. Il est dit, non dans le texte h�breu, mais dans la traduction des Septante, � deux reprises, qu�on d�posa dans le s�pulcre de Josu� les couteaux de pierre avec lesquels il avait circoncis le peuple � Guilgal. Or en 1870 l�abb� Richard a trouv�, dans les casiers de la chambre fun�raire et dans les d�bris dont elle est remplie, une quantit� de couteaux en silex. Il en a trouv� �galement en dehors de cette chambre, dans le vestibule et devant le vestibule, et il a constat� la ressemblance de ces couteaux avec ceux qu�il avait recueillis dans la plaine du Jourdain, � Guilgal, o� eut lieu la circoncision du peuple.

Avaient emport�s d��gypte : Gen�se 50:25; Exode 13:19.

Dans la pi�ce de terre : Gen�se 33:19. Jacob l�avait sp�cialement l�gu�e � Joseph : Gen�se 48:22; voir note.

Les re�urent en propri�t�. Il ne faut pas traduire contre le texte : la re�urent. Comme la pi�ce de terre �tait dans le territoire des fils de Joseph, il n�y avait plus � la leur donner; il s�agit bien plut�t des os de Joseph (malgr� le genre masculin du pronom les et le genre f�minin du mot os en h�breu). Ce sens explique en m�me temps la place de cette notice. Ce d�p�t des os de Joseph avait eu lieu sans doute bien avant la mort de Josu�; s�il est racont� ici, c�est en rapport avec la mention de l�ensevelissement de Josu� : �phra�m poss�da dans son territoire ces deux tombes. La relation que nous signalons est express�ment indiqu�e par le mot aussi. Comme Juda poss�dait Macp�la, avec les corps des patriarches, �phra�m eut �galement sa part des reliques sacr�es.

Au r�cit de la mort du successeur de Mo�se est rattach� celui de la mort du successeur d�Aaron.

Auquel elle avait �t� donn�e. Si Guib�a �tait une ville l�vitique, on comprend qu�on avait pu, par reconnaissance, en donner au souverain sacrificateur toute la partie non occup�e par des L�vites. Dans ce cas il faudrait voir dans notre Guib�a soit Gu�ba (Josu� 21:17) en Benjamin, soit Guibb�thon (Josu� 21:23) en �phra�m, villes d�sign�es comme l�vitiques. Jos�phe parle d�une ville de Gabatha o� se trouvait le s�pulcre d�El�azar.

Conclusion

Le livre de Josu� est la cl�ture de l�histoire patriarcale. La famille d�Abraham, devenue un peuple durant son s�jour en �gypte, a �t� mise en possession du lieu de repos que Dieu avait promis � ses p�res et o� ce peuple devra servir d�sormais � pr�parer le salut du monde. Avant de le suivre dans la mani�re dont il a accompli cette t�che, relevons encore trois objections que l�on a faites fr�quemment contre la moralit� ou la v�rit� du r�cit contenu dans ce livre.

On s�est scandalis� de la guerre d�extermination que Dieu doit avoir ordonn�e � son peuple. Mais pour comprendre cette mesure s�v�re on doit tenir compte de deux choses : la premi�re que d�s le temps d�Abraham l�existence de ces peuples, livr�s d�j� � la plus affreuse corruption (exemple de Sodome et Gomorrhe), n��tait plus qu�une affaire de tol�rance, comparez Gen�se 15:10 o� Dieu dit : L�iniquit� des Amorrh�ens n�est pas encore arriv�e � son comble. Elle avait atteint le degr� fatal. Puis il faut consid�rer que dans l��tat d�infirmit� morale o� �tait encore Isra�l, avec ses dispositions � l�idol�trie, � l�impuret� et aux autres vices dans lesquels croupissaient les Canan�ens, Dieu ne pouvait exposer son peuple � une communaut� de vie avec eux sans perdre le premier, tout en ne sauvant pas les derniers; comparez Deut�ronome 7:2-4 : Tu ne t�allieras point avec eux, tu ne prendras point leurs filles pour tes fils car elles d�tourneraient tes fils de mon service et ils serviraient d�autres dieux et la col�re de l��ternel s�allumerait contre vous et il t�exterminerait aussit�t. C�est l�idol�trie et la corruption que Dieu extirpe et non les ennemis d�Isra�l, puisqu�il extirpera Isra�l lui-m�me, si celui-ci vient � se livrer aux m�mes p�ch�s. Ce qui le prouve encore, c�est que Dieu distingue express�ment, Deut�ronome 20:10 et suivants, entre la mani�re de proc�der avec les villes des Canan�ens et celles des ennemis �trangers. Un p�re interdit � son fils la soci�t� intime d�un camarade corrompu. Dieu n�avait pas d�autre moyen d�emp�cher la communaut� de vie entre Isra�l et les Canan�ens, qui occupaient le pays destin� au premier, que de les d�truire. Et il avait laiss� �couler quatre si�cles, jusqu�� ce que le jugement f�t compl�tement m�rit�. Voil� le vrai sens des documents.

On signale en second lieu une contradiction dans le r�cit. D�un c�t� il semble parfois que la conqu�te soit absolument achev�e, de l�autre il est dit qu�il reste encore beaucoup � conqu�rir; comparez par exemple Josu� 21:43-45 et Josu� 23:1 avec Josu� 23:4. Mais remarquons que deux de ces passages, que l�on dit contradictoires, se trouvent dans le m�me discours de Josu�. Il est donc impossible qu�ils se contredisent r�ellement. Il faut seulement ne pas exag�rer le sens des expressions employ�es. En un sens la conqu�te a eu un caract�re soudain et complet, c�est-�-dire que les deux grandes batailles, avec les exp�ditions qui ont suivi imm�diatement, ont livr� en une seule fois le pays au pouvoir d�Isra�l, dans le sens, par exemple, o� l�Alg�rie �tait au pouvoir de la France � la suite des premi�res exp�ditions par lesquelles fut conquis le pays. �tait-ce � dire que la soumission f�t compl�te ? Non, car les, tribus arabes ont bien des fois depuis lors relev� la t�te et la guerre a d� recommencer � plusieurs reprises. De m�me la conqu�te de Canaan, � c�t� de son caract�re soudain et imm�diat, a eu aussi un caract�re progressif. Les Canan�ens s��taient maintenus dans certaines villes fortifi�es qu�il fallut prendre et reprendre, et dans certains districts difficilement accessibles aux Isra�lites, et lors m�me que ces districts avaient �t� assign�s � telle ou telle tribu, ils �taient loin d��tre compl�tement soumis. La guerre g�n�rale concernant tout le pays et tout le peuple �tait achev�e; mais les guerres particuli�res concernant les tribus et leurs districts devaient recommencer bient�t apr�s le premier �tablissement, � moins qu�Isra�l ne faillit � sa mission.

Enfin l�on d�couvre une contradiction dans les trois explications diff�rentes qui sont donn�es du fait que Dieu laissa subsister une partie des Canan�ens au milieu d�Isra�l : d�une part il est dit que ce fut pour emp�cher la multiplication des b�tes sauvages dans un pays qui autrement f�t rest� en partie inhabit� (Exode 23:29); dans d�autres passages ce fait est mis sur le compte de la l�chet� et de l�indolence d�Isra�l, dans d�autres enfin il est dit que Dieu voulait se servir de la pr�sence de ces peuples pour exercer la fid�lit� morale et d�velopper les capacit�s militaires de son peuple. On s�explique le premier motif quand on consid�re qu�� peu pr�s un quart du peuple s��tait fix� � l�orient du Jourdain et quand on se rappelle ce qui est racont� de la multiplication des b�tes f�roces dans la Samarie � la suite de la prise du pays par les Assyriens (2 Rois 17:25).Quant au second et au troisi�me motif, ils ne se contredisent pas en ce sens que la tol�rance des Isra�lites � l��gard des Canan�ens d�passa de beaucoup la mesure dans laquelle l��ternel aurait consenti � laisser subsister quelques peuplades de ces derniers sur les confins du pays de Canaan, et comme voisins d�Isra�l. Le peuple aurait d� les d�truire dans son propre sein, mais il devait demeurer moralement et militairement en lutte avec eux comme ennemis ext�rieurs. Malgr� l�existence reconnue de documents divers au moyen desquels a �t� compos� le r�cit, aucune contradiction r�elle ne nous para�t compromettre la v�rit� des faits racont�s dans ce livre.

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Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur Joshua 24". "Bible annotée". https://beta.studylight.org/commentaries/fre/ann/joshua-24.html.