Bible Commentaries
Lévitique 10

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versets 1-20

1 � 5 Le p�ch� des fils d�Aaron

Nadab et Abihu, les deux fils a�n�s d�Aaron, avaient eu l�honneur d�accompagner leur p�re et leur oncle au sommet du Sina� (Exode 24:1). Cette distinction les avait-elle peut-�tre enfl�s d�orgueil ?

Chacun son encensoir. S�il avait �t� parl� pr�c�demment d�un encensoir particulier existant dans le sanctuaire et consacr� pour l�offrande du parfum, on pourrait penser que le p�ch� des fils d�Aaron avait commenc� par l�emploi qu�ils auraient fait d�encensoirs non consacr�s. Mais il a �t� parl� de brasiers en g�n�ral (Exode 27:3, 38.3), et non d�un seul; comparez Nombres 16:17; Nombres 16:18. Il semble donc plut�t que leur premi�re faute f�t d�entrer � deux dans le Lieu saint pour offrir ensemble (chacun ayant un encensoir) le parfum, ce dont Dieu n�avait jamais parl�. �tait-ce � l�heure du parfum de l�apr�s-midi ou bien � une autre heure arbitrairement choisie par eux ? Dans ce second cas, il y aurait une irr�gularit� de plus. En faveur de ce sens parle L�vitique 16:2 (en tout temps).

Y mirent du feu : un feu quelconque, et non celui que l��ternel avait consacr� le matin m�me (L�vitique 9:24).

Devant l��ternel : en entrant du parvis dans le Lieu saint et se dirigeant vers l�autel d�or.

Un feu �tranger : expression analogue � celle d�encens �tranger (autre que l�encens rituellement confectionn�, Exode 30:9) : un feu autre que celui qui doit seul entrer dans le sanctuaire (L�vitique 16:12; Nombres 16:46).

Ce qu�il ne leur avait point command�. Aucune d�fense expresse n�ayant encore �t� faite � l��gard du feu, ces mots ne doivent pas �tre pris comme une litote destin�e � exprimer l�indignation. Il faut les rapporter � tout l�ensemble de la conduite des fils d�Aaron : entrer dans le sanctuaire � deux, de leur propre chef, et avec un feu non consacr�.

De devant l��ternel : sans doute de l�autel d�or dont ils s�approchaient.

Moururent devant l��ternel : pas n�cessairement dans le Lieu saint, que Dieu n�aurait pas profan� par des cadavres, mais dans le parvis (L�vitique 1:5), o� ils furent foudroy�s en reculant �pouvant�s. Comparez les ch�timents semblables Nombres 11:1; Nombres 16:35; 2 Rois 1:10. Celui d�Ananias et de Saphira (Actes 5) a quelque analogie avec ces faits. Notre Dieu aussi (celui de la nouvelle alliance) est un feu consumant (H�breux 12:29).

Qu�est-ce qui a pu pousser les fils d�Aaron � agir de la sorte ? Peut-�tre �taient-ils exalt�s par les c�r�monies de ce jour, dans lesquelles ils avaient jou� un r�le consid�rable aux yeux de tout Isra�l. La d�fense qui suit imm�diatement (verset 8) : Ne bois ni vin, ni cervoise, ni toi, ni tes fils, quand vous entrerez dans la Tente d�assignation, de peur que vous ne mouriez, fait penser aussi � une autre cause : les deux jeunes gens s��taient sans doute laiss�s aller � l�intemp�rance, et c��tait sans bien savoir ce qu�ils faisaient qu�ils avaient commis cet acte d�outrecuidance et de l�g�ret�.

Et Mo�se dit. Il se h�te de pr�venir le murmure qui allait s��lever du c�ur et des l�vres d�Aaron, de peur qu�un nouveau p�ch� et un nouveau ch�timent ne viennent troubler ce jour.

Je serai sanctifi�. Quand Dieu s�est choisi des serviteurs particuliers, sa saintet� doit infailliblement �tre manifest�e en eux, soit par leurs actes, s�ils le servent fid�lement, soit par un ch�timent �clatant, s�ils d�shonorent la charge dont ils ont �t� rev�tus.

Ceux qui s�approchent de moi : les sacrificateurs, � qui seul ce droit a �t� donn� afin qu�ils servent d�interm�diaires entre le peuple et Dieu. La parole rappel�e en ces mots : C�est ce dont l��ternel a parl�, est sans doute Exode 19:22.

Aaron, se tut. Il comprend que le moindre mot de regret serait d�plac� en face d�un fait dans lequel la main de Dieu s�est si �videmment montr�e (Je n�ai point ouvert la bouche, parce que c�est toi qui l�as fait. Psaumes 39:9). Ce silence est d�autant plus frappant que chez les orientaux les manifestations de la douleur � l�occasion d�un deuil sont plus bruyantes.

Misa�l et Eltsaphan, fils d�Uzziel. Uzziel �tait le fr�re cadet d�Amram, p�re d�Aaron, et ses deux fils �taient sans doute les plus jeunes d�entre les cousins germains de celui-ci; c�est comme tels qu�ils sont appel�s � ensevelir les corps (verset 5). Comparez Actes 5:6 et 10, o� les jeunes gens de l��glise sont charg�s d�un office semblable. Comme L�vites, ils avaient le droit d�entrer dans le parvis.

Hors du camp. Les Juifs n�enterrent que hors des endroits habit�s.

Dans leurs tuniques : les tuniques sacerdotales des deux coupables, qui avaient �t� souill�es par l�attouchement de leurs cadavres et ne devaient pas �tre transmises � d�autres.

6 � 7 D�fense aux sacrificateurs de mener deuil

La d�fense faite au grand sacrificateur, L�vitique 21:10, est appliqu�e ici � tous les sacrificateurs. en raison des circonstances qui avaient amen� ce deuil.

Ne d�coiffez pas vos t�tes. Laisser flotter ses cheveux en d�sordre est un signe de deuil (comparez �z�chiel 24:17-23).

Ne d�chirez pas vos v�tements : d�chirer ses v�tements est �galement une marque de deuil chez les Juifs; voir Gen�se 37:34; Gen�se 44:13.

Toute l�assembl�e. Si les sacrificateurs se rendaient coupables, le peuple entier participerait � leur faute et � leur ch�timent.

Vos fr�res pleureront. Le deuil du peuple n�aura rien qui ressemble � une r�volte personnelle; ce sera une douleur purement nationale.

Cette d�fense implique pour les sacrificateurs celle d�accompagner leurs morts au s�pulcre.

L�huile, qui repr�sente l�esprit de vie et dont ils ont �t� oints, ne leur permet pas d�avoir rien � faire avec la mort. Cette parole rappelle celle de J�sus : Laisse les morts ensevelir leurs morts.

8 � 11 D�fense � Aaron et � ses fils de boire du vin quand ils sont en fonctions

Nous avons d�j� parl� de la relation qui doit exister entre cette d�fense et le cas des deux fils d�Aaron, comparez �z�chiel 44:21, o� la m�me recommandation est associ�e aux prescriptions relatives aux deuils.

� Aaron. L��ternel lui parle cette fois directement et non par l�interm�diaire de Mo�se; sans doute � cause du caract�re personnel de cette d�fense.

Ne bois ni vin� En temps ordinaire il n��tait pas d�fendu aux sacrificateurs de boire du vin. Aussi Dieu ajoute : quand vous entrerez; c�est-�-dire quand vous aurez � entrer.

Cervoise : toute boisson ferment�e, fabriqu�e avec grain, orge, millet, pommes, dattes, etc.

Afin que vous ne mouriez pas. Ces mots prennent toute leur valeur, apr�s ce qui vient de se passer pour Nadab et Abihu.

Deux motifs nouveaux sont ajout�s au pr�c�dent. Le sacrificateur doit toujours poss�der la lucidit� n�cessaire pour savoir appliquer les prescriptions l�gales relatives aux domaines du saint et du profane, de ce qui est souill� et de ce qui est pur, et cela non seulement pour se diriger lui-m�me, mais pour donner au peuple des directions pratiques dans les cas difficiles.

Saint : mis � part pour un usage sacr�; profane : laiss�, � la disposition de chacun.

Souill� ou pur : atteint ou exempt des impuret�s qui vont �tre indiqu�es dans les chapitres 11 � 15.

12 � 15 Instruction sur la part des sacrificateurs dans les oblations et les victimes

Pour �viter de nouveaux malheurs. Mo�se rappelle � Aaron et � ses deux fils, � l�occasion des divers sacrifices qui ont eu lieu ce premier jour et du repas qui doit les clore, ce qu�il avait prescrit pr�c�demment relativement � la portion des oblations qui leur revient.

Vous la mangerez dans un lieu saint : pr�s de l�autel (verset 12). Dans un tel voisinage, les abus n��taient gu�re possibles.

La poitrine balanc�e� la cuisse pr�lev�e. Ces deux pi�ces provenaient du sacrifice d�actions de gr�ces, L�vitique 9:18-21. Le singulier n�emp�che pas qu�il n�y e�t plusieurs pi�ces de la m�me sorte.

Et tes filles avec toi. La famille tout enti�re des sacrificateurs peut participer au repas.

On joindra � la cuisse� Cette cuisse et cette poitrine, apr�s avoir �t� offertes � l�autel avec les graisses, puis balanc�es, doivent revenir aux sacrificateurs (L�vitique 7:29).

16 � 20 Question difficile au sujet de la chair de la victime offerte dans le sacrifice pour le p�ch�

16 � 18

Le matin, un bouc avait �t� immol� comme victime pour le p�ch� du peuple (L�vitique 9:3 et 15). D�apr�s l�ordonnance concernant cet acte (L�vitique 4:6-7; L�vitique 4:17-18), le sang devait �tre port� dans le Lieu saint, et il devait en �tre fait aspersion sur l�autel d�or (tandis que, dans les sacrifices pour le p�ch� offerts pour un simple particulier il suffisait de l�aspersion du sang sur l�autel d�airain, dans le parvis; L�vitique 4:25 et 30), Mais la chose n�avait pas eu lieu ce jour-l� de cette mani�re (voir le mot L�vitique 9:8-11, note). Il r�sultait de l� une difficult�. L�ordonnance �tait que lorsque le sang avait �t� port� dans le Lieu saint, la chair devait �tre imm�diatement br�l�e pour �tre soustraite � toute profanation mais que s�il n�avait �t� r�pandu que sur l�autel d�airain, comme dans les cas des sacrifices pour de simples particuliers, la chair devait �tre mang�e par les sacrificateurs. Mo�se s�irrite contre les deux fils d�Aaron, parce qu�il estime que, le sang n�ayant pas �t� port� cette fois dans le sanctuaire, la chair devrait �tre mang� par les sacrificateurs, bien qu�il s�agisse d�un sacrifice offert en faveur du peuple. Il craint qu�une nouvelle violation n�am�ne une nouvelle plaie.

Aaron reconna�t humblement ce qu� il y a de fond� dans l�observation de Mo�se Mais il en appelle � la circonstance poignante qui avait troubl� la solennit� de ce jour.

Voici, ils ont offert� C�est de ses fils, y compris les deux qui viennent de p�rir, qu�il veut parler. La chair des victimes offertes pour leur p�ch� �tait r�unie � celle des victimes offertes pour le p�ch� du peuple. Or, Aaron et ses fils survivants ne pouvaient manger des viandes qui provenaient du sacrifice offert pour leur propre p�ch�, et ensuite ils ne pouvaient manger non plus de celles provenant du sacrifice pour le p�ch� du peuple, dont ils faisaient eux-m�mes partie.

Mo�se se rend � ces raisons si l�gitimes. Il y a des cas o� une loi sup�rieure intervient et force � violer la lettre du Code pour rester fid�le � une moralit� d�une autre nature. Est-ce peut-�tre pour inculquer cette grande le�on � ceux qui doivent veiller � l�observation des statuts l�gaux, que ce fait remarquable a �t� conserv� dans le r�cit sacr� ? En tout cas il ne peut avoir �t� invent� dans un temps comme celui d�Esdras, o� se consolidait d�finitivement l�esclavage de la lettre, et o� nul ne pouvait songer � cr�er un conflit d�opinions entre deux personnages tels qu�Aaron et Mo�se. Il porte en lui-m�me le sceau de son authenticit� et doit avoir �t� conserv� d�s l�origine par tradition ou par �crit.

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Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur Leviticus 10". "Bible annotée". https://beta.studylight.org/commentaries/fre/ann/leviticus-10.html.