Pierre interroge J�sus sur l��tendue du devoir de pardonner. J�sus d�clare qu�il est sans limites (21-22).
La parabole du serviteur impitoyable
J�sus illustre ce pr�cepte par une parabole,
Une grande dette remise. Dieu, dans sa mis�ricorde infinie, est compar� � un roi qui remet gratuitement � son serviteur insolvable une dette de dix mille talents (23-27).
Une petite dette retenue. Ce serviteur, rencontrant aussit�t apr�s un de ses camarades qui lui doit cent deniers, le fait jeter en prison (28-30).
La punition du serviteur impitoyable. Le roi, inform� par ses autres serviteurs, le fait compara�tre, lui reproche son ingratitude et le livre aux bourreaux (31-34).
Conclusion
J�sus d�clare � ses disciples que Dieu les traitera de m�me s�ils ne pardonnent de tout leur c�ur (35).
21 � 35 Du pardon des offenses. Pierre, pr�occup� des paroles du Ma�tre, rapport�es au verset 15, et de la pens�e que le devoir du pardon des offenses doit pourtant avoir ses limites, adresse � J�sus sa question et croit �tre tr�s g�n�reux en allant jusqu�� sept fois.
Les rabbins, dans leur morale, se bornaient � trois fois. La r�ponse de J�sus va prouver � son disciple que sa morale, � lui �tait tout autre.
C�est-�-dire un nombre ind�fini de fois, toujours. S�il en �tait autrement, il y aurait un moment o� la charit� cesse, or elle �?ne p�rit jamais?�. Elle n�est pas l�exercice d�un devoir qui se calcule, mais un �tat d��me. Cette d�claration n�est pas en contradiction avec l�enseignement du verset 17.
Au lieu de septante fois sept fois (490), d�autres traduisent septante sept fois, ce qui est possible d�apr�s le grec qui porte litt�ralement : septante fois (et) sept (comparer Gen�se 4:24 o� l�on trouve dans les Septante la m�me indication num�rique que dans notre passage).
Mais septante-sept fois n�est pas un rench�rissement naturel sur sept; ce serait septante fois. La premi�re traduction reste donc la plus probable.
Voir, sur ce terme (grec), a �t� compar�, Matthieu 13:24. Grec : � un homme roi, c�est-�-dire � un roi de la terre et � ses rapports avec ses ministres.
Le mot c�est pourquoi indique une conclusion tir�e du verset 22. La parabole elle-m�me prouve que le devoir de pardonner les offenses n�a pas de limites, parce que le pardon que nous accordons � notre prochain n�est que peu de chose compar� � la gr�ce qui nous est faite par Dieu et que celle-ci nous oblige � celui-l� (verset 35).
Le talent d�argent variait, selon les divers pays, entre 4000 et 5000 francs; le talent d�or valait � peu pr�s seize fois plus. L�une ou l�autre de ces valeurs multipli�e par dix mille, devait, dans la pens�e de J�sus, repr�senter une dette �norme, contract�e sans doute par le maniement des affaires de l��tat, et qu�un particulier ne pouvait payer.
Notre dette envers Dieu ce sont d�une part ses bienfaits, d�autre part nos p�ch�s (Matthieu 6:12, grec).
Cet ordre de �?l�homme-roi?� �tait conforme � la rigueur de la loi (L�vitique 25:39; 2 Rois 4:1) et l�est aussi � la rigueur de la justice divine, mais voir verset 27.
La dette n�aurait pas �t� pay�e par l�ex�cution de cet ordre (le grec porte litt�ralement qu�il f�t pay�), mais la justice aurait eu son cours.
Le texte re�u, avec Codex Sinaiticus, la plupart des majuscules et des versions porte : �?Seigneur, aie patience?�.
Ce mot manque dans B, D et des versions. Dans son angoisse le serviteur promet l�impossible. Ainsi fait la propre justice en pr�sence du compte � rendre � Dieu.
La compassion, l��ternelle mis�ricorde de Dieu, telle qu�il l�a r�v�l�e dans sa pl�nitude par l��vangile, est la source du pardon, d�un pardon parfaitement gratuit.
Le ma�tre accorde au serviteur infiniment plus qu�il ne demandait.
Environ 80 francs. Quel contraste avec les dix mille talents !
Il l��tranglait en le prenant au col pour le conduire devant le juge.
Le texte re�u porte : �?Paie-moi ce que tu me dois?�.
La traduction litt�rale du vrai texte est : �?Paie, puisque (ou si) tu dois quelque chose?�. C�est la logique sans mis�ricorde.
M�mes paroles qu�au verset 26, except� le mot tout ajout� � tort par le texte re�u. Cet homme n�ose pas promettre un paiement total.
En entendant son compagnon prof�rer cette supplication qui, dans sa propre bouche, avait �t� si efficace, le m�chant serviteur aurait d� sentir sa duret� (verset 30), et se souvenir de la g�n�rosit� de son ma�tre (verset 27).
Dans la tristesse que leur inspire une telle conduite, ils n�en parlent � personne d�autre qu�� leur ma�tre, � qui ils donnaient ainsi une preuve de confiance et de fid�lit�.
Sans autre condition, simplement � ta pri�re. Et m�me il ne faut pas dire ici avec nos versions : �?parce que tu m�en avais suppli�?�; car il n�avait pas os� demander la remise de sa dette �norme dans son aveuglement il s�engageait � tout payer !
Il fallait, par une n�cessit� morale qui aurait d� s�imposer � lui apr�s ce qu�avait fait son ma�tre, et qui oblige toujours la conscience de ceux qui ont r�ellement re�u le pardon de Dieu. Le Sauveur suppose donc un cas impossible pour faire ressortir d�autant mieux la monstrueuse culpabilit� du serviteur.
C�est-�-dire pour toujours, car il ne paiera jamais.� Chrysostome
Les bourreaux (grec tourmenteurs) sont charg�s d�ex�cuter le jugement. Le roi de la parabole ne remplit pas seulement le r�le de cr�ancier, mais aussi celui de juge.
Le texte re�u ajoute : ses fautes, ce qui n�est ni authentique, ni n�cessaire.
Pardonner, pardonner de tout son c�ur, pardonner toujours, avec la compassion que le p�cheur implore de Dieu, telle est la seule marque certaine qu�il a re�u son propre pardon, et tel est le sens de cette parabole. J�sus, pas plus ici qu�ailleurs, ne pouvait parler encore du grand et �mouvant moyen par lequel il nous a acquis le pardon de Dieu. Et c�est pourtant la manifestation de cet immense amour (comparez Luc 23:34) qui rend possible aux chr�tiens le pardon mutuel et m�me leur en fait un bonheur.
Informations bibliographiques bibliography-text="Commentaire sur Matthew 18". "Bible annotée". https://beta.studylight.org/commentaries/fre/ann/matthew-18.html.
versets 1-35
Plan
La r�ponse de J�sus � Pierre
Pierre interroge J�sus sur l��tendue du devoir de pardonner. J�sus d�clare qu�il est sans limites (21-22).
La parabole du serviteur impitoyable
J�sus illustre ce pr�cepte par une parabole,
Conclusion
J�sus d�clare � ses disciples que Dieu les traitera de m�me s�ils ne pardonnent de tout leur c�ur (35).
21 � 35 Du pardon des offenses. Pierre, pr�occup� des paroles du Ma�tre, rapport�es au verset 15, et de la pens�e que le devoir du pardon des offenses doit pourtant avoir ses limites, adresse � J�sus sa question et croit �tre tr�s g�n�reux en allant jusqu�� sept fois.
Les rabbins, dans leur morale, se bornaient � trois fois. La r�ponse de J�sus va prouver � son disciple que sa morale, � lui �tait tout autre.
C�est-�-dire un nombre ind�fini de fois, toujours. S�il en �tait autrement, il y aurait un moment o� la charit� cesse, or elle �?ne p�rit jamais?�. Elle n�est pas l�exercice d�un devoir qui se calcule, mais un �tat d��me. Cette d�claration n�est pas en contradiction avec l�enseignement du verset 17.
Au lieu de septante fois sept fois (490), d�autres traduisent septante sept fois, ce qui est possible d�apr�s le grec qui porte litt�ralement : septante fois (et) sept (comparer Gen�se 4:24 o� l�on trouve dans les Septante la m�me indication num�rique que dans notre passage).
Mais septante-sept fois n�est pas un rench�rissement naturel sur sept; ce serait septante fois. La premi�re traduction reste donc la plus probable.
Voir, sur ce terme (grec), a �t� compar�, Matthieu 13:24. Grec : � un homme roi, c�est-�-dire � un roi de la terre et � ses rapports avec ses ministres.
Le mot c�est pourquoi indique une conclusion tir�e du verset 22. La parabole elle-m�me prouve que le devoir de pardonner les offenses n�a pas de limites, parce que le pardon que nous accordons � notre prochain n�est que peu de chose compar� � la gr�ce qui nous est faite par Dieu et que celle-ci nous oblige � celui-l� (verset 35).
Le talent d�argent variait, selon les divers pays, entre 4000 et 5000 francs; le talent d�or valait � peu pr�s seize fois plus. L�une ou l�autre de ces valeurs multipli�e par dix mille, devait, dans la pens�e de J�sus, repr�senter une dette �norme, contract�e sans doute par le maniement des affaires de l��tat, et qu�un particulier ne pouvait payer.
Notre dette envers Dieu ce sont d�une part ses bienfaits, d�autre part nos p�ch�s (Matthieu 6:12, grec).
Cet ordre de �?l�homme-roi?� �tait conforme � la rigueur de la loi (L�vitique 25:39; 2 Rois 4:1) et l�est aussi � la rigueur de la justice divine, mais voir verset 27.
La dette n�aurait pas �t� pay�e par l�ex�cution de cet ordre (le grec porte litt�ralement qu�il f�t pay�), mais la justice aurait eu son cours.
Le texte re�u, avec Codex Sinaiticus, la plupart des majuscules et des versions porte : �?Seigneur, aie patience?�.
Ce mot manque dans B, D et des versions. Dans son angoisse le serviteur promet l�impossible. Ainsi fait la propre justice en pr�sence du compte � rendre � Dieu.
La compassion, l��ternelle mis�ricorde de Dieu, telle qu�il l�a r�v�l�e dans sa pl�nitude par l��vangile, est la source du pardon, d�un pardon parfaitement gratuit.
Le ma�tre accorde au serviteur infiniment plus qu�il ne demandait.
Environ 80 francs. Quel contraste avec les dix mille talents !
Il l��tranglait en le prenant au col pour le conduire devant le juge.
Le texte re�u porte : �?Paie-moi ce que tu me dois?�.
La traduction litt�rale du vrai texte est : �?Paie, puisque (ou si) tu dois quelque chose?�. C�est la logique sans mis�ricorde.
M�mes paroles qu�au verset 26, except� le mot tout ajout� � tort par le texte re�u. Cet homme n�ose pas promettre un paiement total.
En entendant son compagnon prof�rer cette supplication qui, dans sa propre bouche, avait �t� si efficace, le m�chant serviteur aurait d� sentir sa duret� (verset 30), et se souvenir de la g�n�rosit� de son ma�tre (verset 27).
Dans la tristesse que leur inspire une telle conduite, ils n�en parlent � personne d�autre qu�� leur ma�tre, � qui ils donnaient ainsi une preuve de confiance et de fid�lit�.
Sans autre condition, simplement � ta pri�re. Et m�me il ne faut pas dire ici avec nos versions : �?parce que tu m�en avais suppli�?�; car il n�avait pas os� demander la remise de sa dette �norme dans son aveuglement il s�engageait � tout payer !
Il fallait, par une n�cessit� morale qui aurait d� s�imposer � lui apr�s ce qu�avait fait son ma�tre, et qui oblige toujours la conscience de ceux qui ont r�ellement re�u le pardon de Dieu. Le Sauveur suppose donc un cas impossible pour faire ressortir d�autant mieux la monstrueuse culpabilit� du serviteur.
Les bourreaux (grec tourmenteurs) sont charg�s d�ex�cuter le jugement. Le roi de la parabole ne remplit pas seulement le r�le de cr�ancier, mais aussi celui de juge.
Le texte re�u ajoute : ses fautes, ce qui n�est ni authentique, ni n�cessaire.
Pardonner, pardonner de tout son c�ur, pardonner toujours, avec la compassion que le p�cheur implore de Dieu, telle est la seule marque certaine qu�il a re�u son propre pardon, et tel est le sens de cette parabole. J�sus, pas plus ici qu�ailleurs, ne pouvait parler encore du grand et �mouvant moyen par lequel il nous a acquis le pardon de Dieu. Et c�est pourtant la manifestation de cet immense amour (comparez Luc 23:34) qui rend possible aux chr�tiens le pardon mutuel et m�me leur en fait un bonheur.