Bible Commentaries
Matthieu 20

Bible annotéeBible annotée

versets 1-34

La particule (car) montre d�s l�abord que cette parabole est la confirmation de la sentence pr�c�dente (Matthieu 19:30) et fait encore partie de la r�ponse de J�sus � la question de Pierre (Matthieu 19:27).

Un denier, un peu moins d�un franc, parait avoir �t� alors le prix de la journ�e d�un ouvrier.

Il faut bien remarquer que ce salaire avait �t� convenu entre le ma�tre et les ouvriers (comparer verset 13).

La journ�e, chez les Juifs, commen�ait � six heures du matin; ainsi leur troisi�me heure correspondait � neuf heures.

La place (grec l�agora) �tait le lieu public o� s�assemblait le peuple et o� les ouvriers cherchaient � se louer. Dans le sens litt�ral de la parabole, ces ouvriers �taient l� r�ellement sans rien faire, oisifs.

Dans la vie, on peut l��tre aussi au milieu m�me de la plus grande activit�, si ce travail reste sans aucun rapport avec le r�gne de Dieu (verset 6).

Ils y all�rent sans autres conditions, confiants dans la parole du ma�tre.

Il y a dans le grec : �?� ceux-l� aussi il dit : Allez, vous aussi?�, malgr� le temps perdu.

� midi et � trois heures, il renouvela ses invitations.

Vers la onzi�me heure, cinq heures du soir, tout pr�s de la fin de la journ�e, il y avait encore des ouvriers qui se tenaient l� (le texte re�u ajoute sans rien faire), ayant perdu presque toute la journ�e.

Ce n��tait donc pas leur faute. Combien de milliers d�hommes vivent, en pleine chr�tient�, sans avoir jamais entendu l�appel de l��vangile ! Aussi ces ouvriers sont-ils encore invit�s � employer dans la vigne la derni�re heure du jour.

Le texte re�u ajoute, comme au verset 4 �?et ce qui sera juste, je vous le donnerai?�. Ces mots paraissent devoir �tre retranch�s d�apr�s Codex Sinaiticus B, D, bien qu�ils se trouvent dans la plupart des majuscules Il semble du reste qu�� ce dernier moment une telle promesse �tait superflue.

Commencer par les derniers, c��tait d�j� manifester la grande pens�e de toute la parabole : dans le r�gne de Dieu, tout est gr�ce (comparer verset 16, note).

Tout dans ces paroles trahit un mauvais esprit, et envers le ma�tre et � l��gard des compagnons de service : le mot ceux-l� a quelque chose de m�prisant.

Les plaignants n�admettent pas m�me que ceux-ci ont travaill�, mais seulement employ� (grec fait) une heure. Enfin leurs murmures s�adressent directement au ma�tre. Ces hommes ont une singuli�re ressemblance avec le fils a�n� de la parabole de l�enfant prodigue (Luc 15:29-30).

Ces travailleurs se sont plac�s sur le terrain du droit. Ils �taient convenus avec le ma�tre (verset 2), qui le leur rappelle ici d�une mani�re significative, ils viennent de faire valoir la diff�rence entre leur travail et le travail des ouvriers de la onzi�me heure, toujours pour �tablir leur droit � recevoir davantage, or la r�ponse du ma�tre, tout enti�re fond�e sur ce m�me droit, est, � cet �gard, sans r�plique : aucun tort, tu es convenu, ce qui est � toi. Il y a m�me de la s�v�rit� dans le mot va-t�en.

Le terme d�ami, ou compagnon, n�exprime ni affection ni rigueur (Matthieu 22:12; Matthieu 26:50).

Ici, plus de droit, mais gr�ce libre et souveraine : je veux, il m�est permis, ce qui est � moi; puis contraste entre un �il mauvais (l�envie, la jalousie) et la bont� du ma�tre.

Cette sentence solennellement r�p�t�e (Matthieu 19:30; comparez Marc 10:31; Luc 13:30) pr�sente le r�sum� et le sens profond de toute la parabole.

Pierre, en rappelant avec une certaine complaisance qu�il avait tout quitt� pour suivre J�sus, s��tait enquis d�une r�compense (Matthieu 19:27). Il c�dait ainsi � un sentiment faux et dangereux, celui de la propre justice. J�sus lui a fait d�abord une r�ponse encourageante, parce qu�au fond le disciple �tait sinc�re et plein d�amour pour son Ma�tre; mais il ajoutait � cette r�ponse un s�rieux avertissement (verset 30, note) qu�il a voulu rendre plus impressif par le r�cit dramatique qui suit.

Combien il est saisissant ! Le ma�tre qui appelle des ouvriers, c�est Dieu, qui a un droit absolu sur eux et qui leur fait une gr�ce immense en les appelant. En effet la vigne o� il les envoie, c�est son beau r�gne de v�rit�, de justice et de paix. Les ouvriers qui ont le privil�ge d�y travailler ne sont pas seulement des docteurs ou pasteurs, mais tous ceux qui entendent l�appel et s�y rendent.

Les diff�rentes heures du jour sont les divers �ges de la vie humaine ou les �poques de l�histoire du r�gne de Dieu.

Le travail, ce sont toutes les �uvres qui ont pour objet le bien des hommes, l�avancement du r�gne de Dieu. Le soir, c�est la fin de la vie ou la fin de l��conomie pr�sente, le retour de Christ, le divin intendant qui pr�side � la r�tribution.

Le denier, enfin, c�est le salut, la vie �ternelle, qui, parce qu�elle est d�une valeur infinie et sans proportion avec le travail des ouvriers, ne peut �tre qu�une gr�ce. Dans ce sens, il y a �galit� entre tous, mais voici la diff�rence : le denier peut avoir une valeur infiniment diverse selon la disposition int�rieure de ceux qui le re�oivent, c�est-�-dire selon leur capacit� morale de jouir de la vie du ciel.

L� ceux qui ont �t� les premiers au travail peuvent �tre les derniers. Et m�me, bien que J�sus ne les exclue pas, puisqu�il leur accorde le denier stipule, ils sont en danger de s�exclure eux-m�mes, selon que les sentiments qu�ils manifestent dans la parabole viendraient � pr�valoir.

Ceux au contraire qui ont compris que, dans le r�gne de Dieu, tout est gr�ce, l�appel, le travail, la r�compense, et qui se sont simplement confi�s � la parole du ma�tre peuvent �tre les premiers, bien qu�ils aient �t� les derniers au travail.

Il faut remarquer encore que le texte dit ici les premiers, les derniers, parce qu�il en est r�ellement ainsi dans la parabole, mais cela ne signifie point que tous les premiers doivent �tre les derniers et l�inverse. En effet, au chapitre pr�c�dent (verset 30) on lit : plusieurs des premiers seront tes derniers. Le texte re�u ajoute : car il y en a beaucoup d�appel�s, mais peu d��lus. Cette sentence, que J�sus prononce ailleurs (Matthieu 22:14), est probablement inauthentique. Codex Sinaiticus, B. et les versions �gyptiennes ne l�ont pas, et il faut avouer qu�elle est peu en harmonie avec l�enseignement de notre parabole, qui ne traite point d�appel�s et d��lus, mais des dispositions diverses de ceux qui travaillent dans le r�gne de Dieu, d�o� m�me les derniers ne sont point exclus.

Aussi Calvin fait-il d�j� cette remarque :

Il (J�sus-Christ) ne fait pas comparaison des r�prouv�s qui se d�tournent de la foi avec les �lus qui y pers�v�rent, et d�s lors la sentence qu�aucuns entrelacent ici : �?plusieurs sont appel�s, mais peu sont �lus?�, n�est pas � propos.

Les ex�g�tes qui, se fondant sur C, D, l�Itala et la Syriaque, admettent ces paroles comme authentiques ne savent trop qu�en faire dans l�interpr�tation. Meyer leur fait signifier que parmi ceux qui sont dans le royaume de Dieu, il en est peu qui soient choisis pour y �tre les premiers ce qui veut dire qu�il y aurait des �lus parmi les �lus ! Beaucoup plut�t pourrait-on penser, si cette sentence est authentique, que J�sus a voulu faire sentir, � ceux qui d�j� sont les derniers par leur faute, le danger de se voir finalement rejet�s.

Plan

Le secours implor�

Comme J�sus sortait de cette ville, deux aveugles implorent � haute voix sa piti�. Repris par la foule, ils ne font que crier avec plus d�ardeur (29-31).

La gu�rison op�r�e

Alors J�sus s�arr�te, les interroge avec bont�, et �mu de compassion, touche leurs yeux; aussit�t ils voient (32-34).

29 � 34 Les deux aveugles de J�richo.

Comparer Marc 10:46-52, Luc 18:35-43.

D�apr�s notre r�cit, J�sus montait � J�rusalem, venant d�au-del� du Jourdain, c�est-�-dire de la P�r�e (Matthieu 19:1; Matthieu 20:17), son chemin le conduisait donc par J�richo, ville c�l�bre situ�e � deux lieues du Jourdain et � sept lieues � l�est de J�rusalem. J�sus s�y arr�ta plus longtemps que ne le ferait supposer le r�cit de Matthieu (voir Luc 18:35 et suivants Luc 19:1 et suivants).

Marc et Luc, en racontant cette gu�rison, ne parlent que d�un seul aveugle et encore avec cette diff�rence que Marc place cette sc�ne � la sortie de J�richo, tandis que Luc la met aux approches de cette ville.

On a fait bien des tentatives diverses pour concilier cette double divergence. L�un de ces aveugles �tant tr�s connu (Marc le nomme par son nom : Bartim�e l�aveugle), on a suppos� que Marc et Luc ne mentionnaient que lui par cette raison.

On a suppos� encore que J�sus gu�rit un aveugle � l�entr�e et un autre � la sortie de la ville, et que Matthieu r�sume les deux faits en un. Mais est-il admissible qu�apr�s un premier miracle de cette nature la foule e�t voulu emp�cher encore un second aveugle d�implorer le secours de J�sus ? Est-il probable aussi que, dans les deux cas, le dialogue entre l�aveugle et le Sauveur se trouv�t �tre identiquement le m�me ? Non, il vaut mieux reconna�tre une diff�rence r�elle entre nos divers r�cits, et ne pas vouloir les concilier par des explications forc�es, peu dignes de l��vangile (comparer Matthieu 8:29, note).

Aucune critique de d�tail ne peut diminuer la touchante beaut� du r�cit qui va suivre, et que les trois synoptiques nous ont conserv� dans tout ce qu�il a d�essentiel.

Cette appellation fils de David prouve que ces pauvres aveugles connaissaient J�sus et croyaient en lui comme au Messie promis � Isra�l (Matthieu 12:23; Matthieu 15:22, note). Aussi se bornent-ils d�s l�abord � implorer sa compassion, sans oser demander rien de plus.

Ce trait si naturel et qui se retrouve dans nos trois r�cits n�est pas de ceux qu�on invente. Il prouve que ces assistants �taient sous l�impression profonde de la solennit� du moment, et qu�ils craignaient que J�sus, � la t�te de ce nombreux cort�ge qui allait l�acclamer comme roi, ne f�t importun� par les cris de deux malheureux assis au bord du chemin. Mais eux, press�s par leur mis�re et confiants en la compassion de celui qu�ils invoquent, ne font que redoubler leurs cris.

J�sus, lui, s�arr�te, avec tout son cort�ge, appelle les malheureux et leur adresse une question qui n�avait d�autre but que de r�veiller leur foi et de les encourager � lui pr�senter leur requ�te. C�est que, comme toujours � la vue de nos souffrances, il �tait �mu de compassion (verset 34).

C�est-�-dire qu�ils recouvr�rent la vue. Le texte re�u dit : leurs yeux virent de nouveau.

En suivant J�sus avec reconnaissance, ces aveugles gu�ris re�urent sans doute de lui des gr�ces plus pr�cieuses encore que leur gu�rison.

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Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur Matthew 20". "Bible annotée". https://beta.studylight.org/commentaries/fre/ann/matthew-20.html.