Bible Commentaries
Psaumes 109

versets 1-31

1 � 5 Perfidie et ingratitude

Ne garde pas le silence : quand tous parlent m�chamment et faussement (Psaumes 28:1).

Une bouche m�chante, litt�ralement : une bouche de m�chant; m�me mot qu�au verset 6.

Et moi, je prie, litt�ralement : Et moi, pri�re ! Ma seule r�ponse, ma seule attitude, ma seule ressource, c�est la pri�re.

6 � 20 Premi�re partie

Que le jugement divin frappe le m�chant, en sa personne et sa famille (versets 6 � 10), en ses biens et son nom (versets 11 � 15); que la mal�diction qu�il a r�pandue autour de lui retombe sur lui (versets 16 � 20). Ce n�est plus, d�s le verset 6, un groupe de m�chants qui est en sc�ne; c�est un individu, qui personnifie en quelque sorte la perfidie et la trahison.

6 � 10 Le coupable frapp� en sa personne et en sa famille

Fais-le poursuivre : allusion � des proc�d�s judiciaires. Ce m�chant (verset 2), qui n�a cess� de plaider contre le juste, comme partie adverse (verset 4), r�pondant � ses pri�res par un redoublement de m�chancet� (verset 5), �prouvera � son tour ce que c�est que d��tre poursuivi devant un tribunal par un m�chant, de voir se tenir � sa droite une partie adverse, d��tre d�clar� coupable (verset 7), de ne plus m�me pouvoir recourir � la pri�re, qui a �t� la derni�re ressource de sa victime (verset 4).

Partie adverse, h�breu : satan, mot qui signifie adversaire et qui est employ� ailleurs comme nom propre (Job 1:6 et suivants; 1 Chroniques 21:1). Il se retrouve plusieurs fois dans ce psaume, en particulier au verset 4, dont celui-ci est comme la contrepartie.

� sa droite : la place o� l�accusateur se trouve d�office (Zacharie 3:1).

Coupable : tel est le prononc� m�me de l�arr�t.

Sa pri�re� imput�e � p�ch�. Quand un homme a tari dans son c�ur la source m�me de repentir, la pri�re que lui arrache la d�tresse seule est sans efficace; elle constitue m�me, en regard des fautes dont il ne s�humilie pas, comme une derni�re offense envers Dieu (Proverbes 28:9). Le souvenir de Sa�l consultant l��ternel sans obtenir de r�ponse et finissant par �voquer l�ombre de Samuel, constitue comme une lugubre illustration de cette pens�e (1 Samuel 28:6, 1 Samuel 28:11).

Que ses jours soient peu nombreux. Comparez Psaumes 55:2. Quand la pri�re elle-m�me ne fait qu�aggraver le mal, les jours d�un homme sont compt�s. Sa place va rester vide et sa charge vacante. Le mot de charge, proprement : surveillance, pr�sidence, fait allusion � une position �lev�e. C�est cette parole que Pierre applique au sort de Judas (Actes 1:20).

Que ses enfants soient orphelins� Tous les traits de ce sinistre tableau se suivent logiquement. L�accusateur d�autrefois, accus�, condamn� � son tour, rejet� de Dieu et des hommes, meurt au milieu de sa carri�re; sa charge passe � un autre; sa famille, sans ressources, erre et mendie (verset 10); des �trangers se saisissent de tout le fruit de son travail (verset 11). La voix du psalmiste devient ici celle de la justice vengeresse, qui r�clame que le salaire complet du p�ch� soit pay� au coupable. Si elle va jusqu�� demander que les enfants souffrent pour le p�ch� du p�re, c�est parce qu�en leur personne ce p�re lui-m�me est encore poursuivi et ch�ti�. Remarquons que nous ne trouvons pas ici un seul mot sur le sort du m�chant au-del� de la tombe. Sans aborder ce domaine myst�rieux de l�au-del�, le psalmiste demande que le p�ch� commis sur la terre soit puni sur la terre, m�me apr�s la mort du coupable, jusqu�� ce que le souvenir m�me de son nom soit effac�. C�est l� un postulat de la justice divine pos� par le deuxi�me commandement (Exode 20:4-6), constamment confirm� par l�exp�rience et que les physiologistes actuels ne cessent de mettre � leur mani�re en lumi�re, en montrant les ravages caus�s par les p�ch�s des p�res dans l�organisme physique et moral des enfants. Sur cette solidarit� des enfants et des p�res, voir Matthieu 23:31-35, o� le Seigneur montre les p�ch�s de toute une s�rie de si�cles retombant sur la g�n�ration qui, par un dernier crime, met le comble au p�ch� de ses p�res. La race enti�re appara�t comme formant en quelque sorte une seule personne morale devant Dieu. � c�t� de ce principe, l�ancienne alliance posait d�j� celui qui en est le correctif, le principe de la responsabilit� individuelle (Deut�ronome 24:16), d�o� r�sulte pour les enfants la possibilit� d��chapper � un h�ritage de mal�diction, en rompant avec le p�ch� des p�res (�z�chiel 18:2; �z�chiel 18:14-20, notes). Notre psaume, se pla�ant exclusivement au point de vue de la r�tribution, ne fait entendre que la note s�v�re et vengeresse.

Leur demeure en ruines. Comparez Matthieu 23:38 : Voici, votre demeure va devenir d�serte.

11 � 15 Les biens, le nom et la m�moire du coupable

Le fruit de son travail� L�Isra�lite est entr� jadis gratuitement en possession du travail des nations (Psaumes 105:44); s�il se livre au mal, on verra aussi le fruit de son travail passer � d�autres. Le peuple, dans son ensemble, ayant poursuivi et rejet� le Seigneur, on a vu et on voit encore J�rusalem foul�e par les Gentils (Luc 21:24).

Une prolongation de faveur : en la reportant sur ses descendants.

Que le p�ch� ne soit point effac�. Le nom des m�chants est effac� (verset 13), parce que leur iniquit� ne l�est pas. Voir verset 9, note.

Qu�ils soient toujours� Le pronom ils d�signe ici les p�ch�s, et les mots leur m�moire d�signe celle du coupable et des siens.

16 � 20 La raison de cette effroyable condamnation

Il ne s�est pas souvenu� C�est � cause de cela que l�on ne se souviendra plus m�me de son nom (verset 15).

User de mis�ricorde. C�est l� le devoir humain par excellence, fond� sur le fait que l�homme ne vit que de la mis�ricorde (ou de la gr�ce) divine. Comparez Matthieu 18:24-35.

L�homme afflig�, indigent, au c�ur bris� : autant de termes d�signant fr�quemment dans les psaumes la partie du peuple � laquelle l��ternel voue un int�r�t particulier (Psaumes 10:2, Psaumes 10:9; Psaumes 18:28, note); ce sont aussi autant de titres � la compassion des puissants. C�est pourquoi les violences commises � leur �gard, ou simplement l�absence de mis�ricorde, sont un si grave p�ch� (Matthieu 25:41-46; Luc 16:19-26). Jamais la gravit� de ce p�ch� n�a �clat� autant que quand cet homme au c�ur bris� s�est trouv� �tre le Juste parfait, accabl� des p�ch�s du monde.

Il a aim� la mal�diction. Pour nuire � l�afflig�, il faut avoir aim� la mal�diction; il y a maintenant affection r�ciproque entre elle et le coupable, �loignement r�ciproque entre lui et la b�n�diction.

Comme son v�tement. Chaque progr�s dans le mal l�enveloppait plus compl�tement de mal�diction. Il y a progression de l�image du v�tement dont on se couvre � celles de l�eau que l�on boit et de l�huile dont s�impr�gnent les os eux-m�mes.

Dont il soit toujours ceint. C�est ici comme la sentence finale prononc�e sur le m�chant : ce qu�il a aim� et recherch�, il est condamn� � l�avoir toujours.

21 � 31 Seconde partie

Le psalmiste r�pand sa plainte devant l��ternel. Il s�assure en son secours et se r�jouit d�j� de sa d�livrance (versets 26 � 31).

21 � 25 La plainte

Ta mis�ricorde : en opposition � l�absence de mis�ricorde du m�chant (verset 16).

Comme l�ombre qui s�allonge� Voir Psaumes 102:12, note.

Comme une sauterelle, impuissante � r�sister au vent qui l�emporte.

Par le je�ne, provoqu� par la tristesse et peut-�tre aussi par l�extr�me pauvret�.

Ils hochent la t�te. Comparez Psaumes 22:8 et, pour tout l�ensemble du passage, Psaumes 69:11.

26 � 31

D�s ce moment, comme vers la fin des Psaumes 22 et 69, la plainte fait place � la certitude de la d�livrance.

Qu�ils sachent que c�est ta main� Qu�� la mani�re dont se produira la d�livrance, ils reconnaissent qu�elle vient de toi.

S�ils se l�vent, dans l�attitude de la menace, leur impuissance n�en sera que plus manifeste.

� la droite du pauvre : allusion au verset 6, o� l�on a vu � la droite du m�chant un accusateur; l�afflig� a Dieu lui-m�me � sa droite, comme d�fenseur. Qui donc accusera�? Qui condamnera ? (Romains 8:33-34)