Bible Commentaries
Psaumes 130

versets 1-8

1 � 4 Le p�ch�

Je t�invoque�, h�breu : Je t�ai invoqu� Il y a d�j� un certain temps que les fid�les appellent, attendant la r�ponse divine.

Dans sa d�tresse, le psalmiste a l�impression d��tre au fond d�un ab�me d�o� aucune force humaine ne peut le sortir. Comparez Psaumes 69:15-16.

Si tu gardes les iniquit�s. Le verbe h�breu signifie garder et aussi regarder, prendre garde �, sens qu�ont adopt� plusieurs versions. Le sens premier du verbe, que nous avons conserv�, semble confirm� par le contraste que forme avec lui la question qui suit imm�diatement : Qui subsistera ? Il ne saurait subsister, celui dont Dieu garde devant lui les p�ch�s (Job 14:17).

Car le pardon� Les traductions remplacent ce car par un mais, qui, au premier abord, se comprend plus facilement. Cependant, la traduction litt�rale donne � ce verset et au psaume entier une port�e plus grande. Qui subsistera ? Demande le psalmiste, car le pardon aurait d� �tre suivi de la crainte de p�cher de nouveau, et cela n�a pas �t� le cas. Continuer � ne pas craindre de p�cher, apr�s avoir pass� par le pardon, c�est le chemin de la perdition. C�est avec cette pens�e angoissante que se termine la premi�re partie du psaume. La seconde partie nous fait assister � la lutte et au triomphe de la foi du psalmiste, qui attend d�une intervention directe de l��ternel lui-m�me une r�demption plus compl�te encore que ce pardon dont Isra�l use et abuse � sa propre condamnation.

5 � 8 L�attente et la certitude de la r�demption

J�ai attendu l��ternel. Les dons actuels de l��ternel, les gages de salut que donnent au peuple les institutions l�gales ne suffisent pas au fid�le. Il attend l��ternel lui-m�me. Cette attente du p�cheur repentant est exprim�e � trois reprises dans ce verset, pour revenir sous une autre forme et avec plus d�insistance encore dans le verset suivant; le psalmiste lutte contre ses craintes; il fait effort pour croire, en d�pit de tout; mais c�est � l��ternel qu�il s�attend, et non � tel ou tel de ses dons.

J�ai compt�, et non : J�ai esp�r�. J�ai fait plus que d�attendre; j�ai compt�, sans admettre la possibilit� d�une d�ception, sur l�accomplissement de la parole de l��ternel, qui promet salut et, d�livrance au mis�rable qui s�attend � lui.

Mon �me d�sire le Seigneur, h�breu : Mon �me au Seigneur ! On peut sous-entendre diff�rents verbes : Mon �me est au Seigneur, tend vers lui, s�attend � lui.

7 et 8

Tout, dans ces deux versets, dit M. Bovet, s��largit et s�agrandit : ce n�est plus lui seul que le psalmiste exhorte � s�attendre � l��ternel, c�est Isra�l tout entier. Il ne parle plus seulement du pardon qui se trouve aupr�s de l��ternel (verset 4), mais de son amour (sa gr�ce) et de la r�demption qui est aupr�s de lui et qui y est m�me en abondance. Et son regard, p�n�trant l�avenir, aper�oit le jour o� ce sera l��ternel lui-m�me, qui rach�tera son peuple de toutes ses iniquit�s.

R�demption : rachat complet de la servitude du p�ch�. Les sacrifices expiatoires couvraient le p�ch� d�Isra�l (L�vitique 16:1 et suivants). Le psalmiste attend plus que cela, et par l� m�me il d�passe les limites de l�ancienne alliance et entrevoit la d�livrance compl�te que l��ternel op�rera sans aucun interm�diaire. On comprend que, dans une telle attente, il se compare au guet qui, sur la colline du temple, pendant les longues veilles de la nuit, attendait le premier rayon du jour, pour faire savoir aux adorateurs de l��ternel que l�heure �tait venue de le louer.

Ce psaume, dirons-nous avec M. Bovet, marque un des points culminants du d�veloppement religieux en Isra�l. Isra�l est arriv� � entrevoir ce qu�a d�velopp� plus tard l�auteur de l��p�tre aux H�breux (chapitres 9 et 10); il a pressenti que les sacrifices prescrits par la loi, et que l�on devait r�p�ter toujours de nouveau, ne pouvaient amener � la perfection ceux pour qui on les offrait�; il lui faut une expiation qui ne se borne pas � couvrir ses p�ch�s, mais qui l�en affranchisse (Romains 6:18). Cet affranchissement que la loi ne peut donner (Romains 8:3), l��ternel peut l�op�rer, et il l�op�rera. C�est dans cette m�me certitude que Zacharie annon�ait un jour o� l��ternel �terait l�iniquit� du pays (Zacharie 3:9). Au moment m�me de la venue du Sauveur, Sim�on, semblable � l�un de ces guets dont parle notre psaume, obtenait la promesse qu�il ne mourrait point, qu�il n�e�t vu le Christ du Seigneur (Luc 2:26).