Bible Commentaries
Romains 12

Bible annotéeBible annotée

versets 1-21

Deuxi�me partie

Exhortations � ceux qui sont sauv�s par la gr�ce de Dieu 12.1 � 15.13

R�gles de conduite g�n�rales chapitres 12 et 13

1 � 2 Le principe de la morale chr�tienne.

L�ap�tre pr�sente son exhortation comme la conclusion (donc) de toute la premi�re partie de l��p�tre, o� il a d�velopp� les compassions de Dieu pour l�humanit� p�cheresse et perdue. Il fonde cette exhortation plus sp�cialement sur ce qu�il vient de dire de la mis�ricorde divine qui accueille �galement Juifs et gentils, (Romains 11:30-32) sur cet amour de Dieu, dont il a c�l�br� l�infinie profondeur (Romains 11:33-36).

� cet amour dont Dieu les aime, les chr�tiens de Rome doivent r�pondre en se donnant � Dieu. Pour rendre son invitation plus pressante, l�ap�tre les interpelle : fr�res. C�est l� le principe de la morale chr�tienne : �?Nous l�aimons parce qu�il nous a aim�s le premier?� (1 Jean 4:7-11).

Les compassions de Dieu, dont l�ap�tre a montr� toute la richesse, sont le motif qui poussera ses lecteurs � mener une vie sainte et conforme � la volont� de Dieu. Ils prouveront la r�alit� de leur foi par leurs �uvres. Dans la plupart de ses �p�tres l�ap�tre fait ainsi suivre d�exhortations pratiques l�expos� de la gr�ce de Dieu qui nous sauve en J�susChrist. Que l�arbre plonge ses racines dans un sol fertile, c�est l�essentiel; mais, pour atteindre sa destination, il doit en outre pousser des branches, se couvrir de feuilles, de fleurs, et porter des fruits.

D�autre part, Paul esp�re que les admirables tableaux qu�il trace d�une vie toute consacr�e � Dieu exciteront en ses lecteurs le saint et ardent d�sir de r�aliser une telle vie, d�autant plus que, par la foi, elle n�est plus un id�al inaccessible, mais la vocation que tout enfant de Dieu peut et doit remplir.

Avant de pr�senter � ses lecteurs certains devoirs sp�ciaux concernant leur conduite dans l��glise et dans le monde, l�ap�tre leur adresse une exhortation g�n�rale � se consacrer � Dieu, qui s�applique � toute la vie du chr�tien (versets 1, 2). Je vous exhorte � offrir vos corps en sacrifice vivant, saint, agr�able � Dieu.

Le verbe offrir, mettre � la disposition, se lisait d�j� Romains 6:13; Romains 6:16; Romains 6:19.Il est habituellement employ� dans les Septante pour d�signer la pr�sentation des victimes et offrandes du culte l�vitique; on le trouve de m�me Luc 2:22.

Le corps est nomm� sp�cialement comme l�objet � offrir � Dieu. Ce terme ne signifie pas l��tre entier, car Paul aurait dit : �?Je vous exhorte � vous offrir vous-m�mes?�. On pourrait, il est vrai, traduire le terme grec : vos corps par : �?vos personnes?�. Mais comme, au verset 2, Paul parle du �?renouvellement de l�entendement?�, il semble bien que, dans cette premi�re exhortation, il ait en vue la partie mat�rielle de notre �tre. Le corps avec ses membres divers, est l�organe de toute l�activit� de l�homme. Le chr�tien doit le consacrer � Dieu, comme t�moignage de sa reconnaissance (Romains 6:12; Romains 6:13, notes).

Le sacrifice auquel l�ap�tre exhorte le chr�tien peut �tre compar� aux sacrifices �?d�action de gr�ces, d�oblation, de cons�cration?� de l�Ancienne Alliance. C�est un tel sacrifice que nous devons offrir � Dieu pour r�pondre � sa mis�ricorde en J�sus-Christ. Dieu a r�ellement couvert et �t� notre p�ch� en nous donnant Celui qu�il a �?�tabli comme moyen de propitiation?� (Romains 3:25; Romains 3:26). Nous devons nous offrir � lui en retour.

Ce sacrifice est qualifi� de vivant, soit par contraste avec les sacrifices de l�Ancienne Alliance, o� la victime devait �tre immol�e, soit pour marquer qu�il consiste en une activit� au service de Dieu (Romains 6:13); il est saint en tant que cette activit� n�est plus au service du p�ch�, mais consacr�e � Dieu; et comme il est agr�able � Dieu, il est une �?oblation d�agr�able odeur.?� (Philippiens 4:18; Exode 29:18; L�vitique 1:9; L�vitique 1:17).

Cette offrande spirituelle de votre activit� � Dieu, dit Paul � ses lecteurs, constituera votre culte raisonnable. Il appelle ce culte raisonnable, parce que ce culte est conforme � ce que, suivant une estimation rationnelle, et par une conclusion logique, les chr�tiens doivent � Dieu qui les a aim�s et sauv�s.

Quelques interpr�tes donnent simplement � ce terme le sens de �?spirituel?� qu�il a dans 1 Pierre 2:2. Ils m�connaissent la port�e de l�expression : votre culte raisonnable, (grec) le culte rationnel de vous, d��tres qui sont comme vous sauv�s par gr�ce.

On a compris de diverses mani�res le rapport de cette exhortation avec celle du verset 1.

Les uns disent : c�est la sanctification de l��me apr�s celle du corps. Mais Paul aurait employ� le terme �?d�esprit?� ou �?d��me;?� et il aurait trait� ce point le premier. D�ailleurs, verset 1 ne traite pas proprement de la sanctification du corps, mais de sa cons�cration au service de Dieu.

Suivant d�autres Paul pr�sente les cons�quences n�gatives du devoir positif qu�il prescrit dans le verset 1. Cette derni�re explication renferme une part de v�rit�, mais elle demande � �tre compl�t�e, car le renouvellement de l�entendement n�est pas une �uvre n�gative.

L�ap�tre envisage les cons�quences que la cons�cration de sa vie � Dieu a pour le chr�tien dans ses rapports avec le monde et dans ses dispositions naturelles. Ne vous conformez pas au si�cle pr�sent : dans l�activit� qu�il se propose d�exercer pour Dieu, le chr�tien ne doit pas suivre les r�gles, les coutumes, les modes qui pr�valent dans le si�cle pr�sent, ob�ir aux passions, s�inspirer de l�esprit du monde.

Le si�cle pr�sent, c�est le monde dans son �tat actuel, plong� dans le mal, o� r�gnent les t�n�bres et le p�ch� (Galates 1:4; 2 Corinthiens 4:4) il est oppos� au �?si�cle � venir?�, o� la volont� de Dieu dominera seule.

Cette exhortation �tait d�autant plus n�cessaire que l�ap�tre �crivait � d�anciens pa�ens, longtemps p�n�tr�s de l�esprit du monde, et qui avaient de la peine � s�en d�gager (comparez 1 Pierre 1:14). Ils avaient besoin d��tre transform�s par le renouvellement de l�entendement.

L�entendement, c�est la raison pratique, la facult� qui discerne le bien et le mal, la conscience morale (Romains 7:22, notes). Son renouvellement, et la transformation de notre �tre qui en r�sulte, sont l��uvre du Saint-Esprit ( 3.5); mais le croyant accepte cette �uvre et y coop�re par la foi.

On peut donc se demander si l�on doit traduire : soyez transform�s, ou : transformez-vous. Le verbe grec peut �tre au passif, ou au moyen avec sens r�fl�chi.

La vraie traduction est probablement : laissez vous transformer.

Cette transformation, commenc�e par la nouvelle naissance, (Jean 3:5) doit se poursuivre incessamment chez le r�g�n�r�, car la chair continue � lutter en lui contre l�esprit (Romains 8:4). Le verbe au pr�sent indique un changement qui se continue.

L�entendement de l�homme naturel est obscurci et fauss� par suite de la domination du p�ch� dans la chair; il est devenu un �?entendement r�prouv�;?� (Romains 1:28) il faut qu�il soit renouvel�, afin que nous discernions, que nous reconnaissions clairement � l��preuve quelle est la volont� de Dieu, ce que Dieu veut que nous fassions, savoir ce qui est bon et agr�able � Dieu et parfait.

C�est ainsi que traduisent la plupart des interpr�tes modernes; ils objectent surtout � l�explication qui consid�re les mots : bon, agr�able, parfait comme des qualificatifs de la volont� de Dieu, que le mot agr�able a pour compl�ment sous-entendu : � Dieu, comme au verset 1 et dans 2 Corinthiens 5:9.

Le grec exige en tout cas que l�on traduise : quelle est, en quoi consiste, la volont� de Dieu. La traduction : que la volont� de Dieu est bonne, agr�able et parfaite, ne saurait se justifier.

Quelques majuscules portent, au lieu des imp�ratifs : Ne vous conformez, pas, soyez transform�s, des infinitifs qui d�pendent du verbe : (verset 1) Je vous exhorte � ne point vous conformer (A, B, etc.), mais � vous laisser transformer (Sin, A, B, etc.).

Le renouvellement de l�entendement est la le�on de B, A, D, etc.

On lit : de votre entendement dans Codex Sinaiticus et quelques autres majuscules

Plan

La charit� sinc�re et active

Pour aimer vraiment les autres, il faut ha�r en eux le mal et s�attacher au bien. Affection, pr�venances, z�le, ferveur d�esprit doivent animer nos relations avec nos fr�res�; et celles-ci doivent �tre domin�es par le d�sir de servir le Seigneur. La joie dans l�esp�rance, la patience dans l�affliction, la pers�v�rance dans la pri�re distinguent le chr�tien�; il fait du bien � ses fr�res n�cessiteux et exerce l�hospitalit� (9-13)

Pardon, sympathie, humilit�

Le chr�tien b�nit ses pers�cuteurs, il s�associe � la joie comme � la douleur de ses semblables. Il poursuit un m�me but en lui et dans les autres�; il n�a pas de pr�tentions �lev�es�; il est humble (14-16)

Dispositions pacifiques

Renoncer � se faire justice, remettre sa cause � Dieu, le juste juge�; profiter des occasions de faire du bien � notre ennemi, d�amasser ainsi des charbons de feu sur sa t�te, ce sera le moyen de n��tre pas vaincu par le mal, mais de le vaincre par le bien (17-21)

9 � 21 le chr�tien dans ses relations individuelles avec ses fr�res en la foi et avec ses ennemis

Apr�s avoir montr� que le chr�tien doit �tre au sein de l��glise comme membre du corps de Christ et dans l�exercice du don qui lui a �t� confi� (versets 3-8) Paul passe � des pr�ceptes sur les rapports du chr�tien avec les hommes pris individuellement, qu�ils soient ses fr�res ou ses ennemis.

La charit�, l�amour chr�tien, pour �tre sans hypocrisie, ne doit pas, comme l�amour mondain, se chercher lui-m�me dans les autres en les flattant, en aimant et en tol�rant chez eux le mal.

Il doit avoir le mal en horreur m�me dans les �tres les plus chers, et s�attacher fortement (grec �tant coll�s) au bien, pour le faire triompher en eux et dans le monde.

De la charit� l�ap�tre fait d�couler toutes les exhortations qui suivent et qui, du verset 9 au verset 13, ne forment qu�une seule phrase, ainsi con�ue dans l�original : �?Abhorrant le mal, �tant coll�s au bien; quant � l�amour fraternel, pleins d�affection les uns pour les autres� ?�

Le devoir de faire passer les autres avant soi, de les estimer plus que soi, en toute circonstance, est motiv� par l�estime, que chacun doit avoir pour son fr�re.

Ailleurs, Paul donne ce pr�cepte tout semblable : �?Que chacun estime l�autre comme plus excellent que soi-m�me?� (Philippiens 2:3; comparez Luc 14:7-10 et surtout 1 Timoth�e 1:15).

Grec : Quant au z�le, � l�empressement � rendre service, point paresseux.

Un actif d�vouement pour les autres est un fruit du v�ritable amour.

Quant � l�esprit, fervents (grec br�lants, bouillants), comparez Apocalypse 3:15; Apocalypse 3:16.

L�esprit, c�est l��tre spirituel de l�homme, que l�Esprit de Dieu p�n�tre pour le rendre vraiment fervent.

D�autres traduisent : soyez br�lants par l�Esprit de Dieu.

Servant le Seigneur. Dans toutes les manifestations de notre amour pour nos fr�res, et sp�cialement dans l�activit� et la vie de l�esprit, c�est le Seigneur que nous devons avoir en vue (Colossiens 3:23; Colossiens 3:24) et l�accroissement de notre vie spirituelle d�pend de notre fid�lit� � le servir, � lui ob�ir en tout.

Une variante de D, etc. qui donne la le�on re�ue en Occident jusqu�� J�r�me, porte : servant le temps.

Luther a suivi cette variante dans sa traduction. Meyer, Godet, Zahn et d�autres consid�rent cette le�on comme le texte primitif ils estiment que la formule courante : servant le Seigneur, a �t� substitu�e � l�expression : servant le temps, qui ne se trouve pas ailleurs.

Temps et Seigneur ne diff�rent en grec que par une lettre.

Si temps, occasion, est le mot employ� par l�ap�tre, il a voulu dire : saisissez les occasions qui vous sont offertes de vous employer avec ferveur au service de vos fr�res, ou encore : sachez vous soumettre aux circonstances favorables ou d�favorables, quand vous voulez faire du bien au prochain.

Si la vraie foi chr�tienne produit l�amour, (versets 9-11) elle est ins�parable aussi de l�esp�rance.

Dans notre vie actuelle, il y a plus de sujets de tristesse que de motifs de joie (Jean 16:33); mais quant � l�esp�rance, le chr�tien peut toujours �tre joyeux, car il sait que l�avenir lui appartient, qu�il va au-devant de l�affranchissement de toute souffrance et de l��ternelle f�licit� (1 Thessaloniciens 5:16; 1 Pierre 1:8).

De l� aussi pour lui le moyen d��tre patient ou pers�v�rant dans l�affliction (Jacques 5:11).

Abandonn� � ses propres ressources, il succomberait, mais il puise la vraie force dans la pri�re, il doit seulement s�y montrer pers�v�rant (Actes 1:14; Luc 18:1).

Deux fruits qui proc�dent de la m�me racine, la charit�.

Grec : Prendre part aux n�cessit�s, � tous les besoins des saints, de nos fr�res en Christ. Comparer 1 Jean 3:17.

D et quelques majuscules portent : �?Prenant part aux souvenirs des saints?�.

Certains interpr�tes entendent cette exhortation de la contribution � la collecte que Paul faisait en faveur des chr�tiens de J�rusalem (Romains 15:25, suivants; 1 Corinthiens 16:1; 2 Corinthiens 8:1-7; Actes 24:17).

Mais il n�y a pas d�autre indice que Paul ait associ� les chr�tiens de Rome � cette manifestation de reconnaissance qu�il provoqua de la part des �glises de Gr�ce et d�Asie Mineure. C�est restreindre arbitrairement le sens de ce pr�cepte tout g�n�ral.

Exer�ant l�hospitalit� (grec poursuivant l�hospitalit�). L�accomplissement de ce devoir avait une grande importance dans l��glise primitive, car il n�y avait pas dans les villes de l�antiquit� d�h�telleries o� les chr�tiens pussent loger sans s�exposer � divers inconv�nients. De l� les fr�quentes recommandations concernant l�exercice de l�hospitalit� (Romains 16:2; 1 Timoth�e 3:2; 1 Timoth�e 5:10; 1 Timoth�e 1:8; H�breux 13:2; 1 Pierre 4:9; comparez Actes 16:15).

Aujourd�hui encore, il faut saisir les occasions, les faire na�tre au besoin, de remplir ce devoir chr�tien; il faut, en un mot, poursuivre l�hospitalit�. Il peut en r�sulter de grandes b�n�dictions, ce ne sont pas les patriarches seuls qui �?ont log� des anges sans le savoir?� (H�breux 13:2).

Ce pr�cepte, que l�homme naturel ne saurait accomplir, devient un besoin du c�ur chez celui en qui l�Esprit de Christ habite (Matthieu 5:44; Luc 23:34).

L�ap�tre reviendra, dans versets 18-21, sur ce fruit de la charit�.

Ce qui donne au chr�tien le plus de pouvoir sur les autres pour leur faire du bien, c�est une profonde sympathie, qui le fait vivre en eux, l�associant � leurs joies et � leurs pleurs.

Les multitudes qui se pressaient sur les pas de J�sus �taient attir�es � lui parce qu�elles sentaient en lui cette sympathie. �?Il �tait touch� de compassion?�, telle est la remarque que les �vang�listes r�p�tent � plus d�une reprise.

Quelqu�un dira : l�ap�tre a raison de recommander de pleurer avec ceux qui pleurent, mais pourquoi prescrit-il de se r�jouir avec ceux qui sont dans la joie ? qu�y a-t-il l� de si grand ? C�est oublier qu�il y a plus de renoncement dans cette derni�re disposition que dans la premi�re. Pleurer avec ceux qui sont dans le malheur, la nature humaine y suffit : o� est le c�ur de pierre qui en soit incapable ? Mais voir un homme dans le bonheur et non seulement ne pas lui porter envie, mais se r�jouit avec lui, c�est un sentiment que Dieu doit nous inspirer. Aussi Paul place-t-il ce pr�cepte avant l�autre.

Rien ne nous unit autant � nos fr�res dans l�amour que de partager leur douleur et leur joie. C�est pourquoi, si m�me tu n�es expos� � aucun danger, ne te refuse pas � la sympathie, prends part aux larmes de ton fr�re, afin d�all�ger le fardeau de sa douleur; prends part � sa joie, afin de la rendre plus grande. Quand Il verra que tu ne regardes pas de mauvais �il son bonheur, il t�aimera d�un amour plus fort. L�ap�tre ne te demande pas l�impossible. Tu ne peux adoucir le malheur de ton fr�re ? porte-lui tes larmes et tu le soulageras. Tu ne peux augmenter son bonheur ? porte-lui ta joie et tu lui auras beaucoup donn�.� Chrysostome

Grec : Pensez une m�me chose les uns envers les autres.

On interpr�te en g�n�ral ce pr�cepte : Vivez en bonne intelligence.

C�est l�id�e de Romains 15:5. o� l�ap�tre emploie une autre pr�position. Dans notre passage il veut plut�t dire : poursuivez un m�me but d�amour chacun chez son prochain, soyez pr�occup�s des int�r�ts mat�riels et spirituels les uns des autres. Comparer le pr�cepte de J�sus, Matthieu 7:12.

Pour penser avant tout aux int�r�ts d�autrui, il faut �tre humble; aussi l�ap�tre continue-t-il : (grec) �?Ne pensez point aux choses hautes, mais laissez-vous emmener avec les humbles?�, c�est-�-dire consentez � frayer avec ceux qui sont de condition inf�rieure; regardez-les comme vos �gaux, ne vous arr�tez pas aux distinctions sociales.

Les humbles sont des hommes de situation modeste. On pourrait entendre le mot grec des choses humbles, par opposition aux choses �lev�es.

Mais l�image renferm�e dans le verbe : laissez-nous emmener avec, rend la premi�re interpr�tation plus naturelle.

L�importance donn�e aux diff�rences de castes et l�esprit de coterie sont entretenus par l�orgueil, par la haute opinion que nous avons de nous-m�mes. Le m�pris de nos fr�res plus humbles na�t de la fausse id�e que nous n�avons pas besoin d�eux, que nous pouvons nous suffire � nous-m�mes.

De l� ce dernier pr�cepte : Ne soyez point sages � vos propres yeux, ne pr�sumez pas de vous-m�mes, rappelez-vous que vous avez besoin des plus petits de vos fr�res, que l�un doit compl�ter l�autre (Comparer Romains 11:25; Proverbes 3:7; �sa�e 5:21).

Dans les pr�ceptes des versets 17-21, l�ap�tre montre la charit� qui nous fait triompher de l�hostilit� de nos ennemis en nous apprenant � les supporter (versets 17-19) et � leur faire du bien (versets 20-21).

Ne rendez � personne le mal pour le mal. Le livre des Proverbes (Proverbes 20:22) donne d�j� ce pr�cepte, puis il ajoute : �?Esp�re en l��ternel et il te d�livrera?�, exprimant la pens�e que Paul d�veloppe dans les versets 19-21. Comparer 1 Thessaloniciens 5:15.

Recherchez ce qui est bien devant tous les hommes. Le chr�tien s�efforce d�avoir une bonne conduite avant tout pour plaire � Dieu; mais il doit se pr�occuper aussi de l�opinion de ses semblables et t�cher d�obtenir leur approbation. Les hommes jugent de la v�rit� d�apr�s la vie de ceux qui la professent (comparez 2 Corinthiens 8:21; Actes 24:16; 1 Pierre 2:12; 1 Pierre 3:16).

C�est dans la m�me pens�e que l�ap�tre ajoute l�exhortation du verset 18.

Comparer H�breux 12:14.

La tournure hypoth�tique de ce pr�cepte prouve que son accomplissement n�est pas toujours possible.

J�sus d�clarait qu�il �tait �?venu apporter, non la paix, mais l��p�e;?� (Matthieu 10:34) et lui qui �tait �?doux et humble de c�ur?� a d�cha�n� contre sa personne les haines les plus violentes.

Mais ses disciples doivent, pour autant que cela d�pend d�eux, avoir la paix avec tous les hommes, �tre toujours anim�s de dispositions pacifiques et s�appliquer � faire r�gner la paix dans toutes leurs relations avec le prochain (Matthieu 5:9; Marc 9:50).

Le chr�tien montrera qu�il est vraiment anim� de sentiments pacifiques, en renon�ant � se faire justice � lui-m�me.

Ne vous faites point justice � vous-m�mes, mais laissez agir la col�re (grec donnez lieu � la col�re) il faut suppl�er : de Dieu, � qui seul il appartient d�exercer une juste r�tribution (Romains 2:5). � l�appui de ce pr�cepte, Paul invoque Deut�ronome 32:35, cit� librement.

L�h�breu porte : �?A moi la vengeance et la r�tribution?�.

L�attitude qui est prescrite au chr�tien n�implique pas chez lui une satisfaction indirecte du d�sir qu�il pourrait avoir d��tre veng� par la punition de celui qui l�a offens�.

L�ap�tre ne propose pas � ses fr�res de faire de Dieu l�ex�cuteur de leurs vengeances, et de se r�jouir � la pens�e du ch�timent terrible qui atteindra leurs ennemis quand ils tomberont sous les coups de la justice divine.

Son exhortation tend au contraire � bannir de leur c�ur tout ressentiment toute haine. S�il en appelle � la col�re de Dieu, � la justice divine, qui doit avoir le dernier mot, c�est, d�une part, pour donner satisfaction � ce besoin l�gitime de justice, qui est froiss� par l�obligation de toujours c�der au m�chant, et, d�autre part, pour r�pondre � l�objection suivante : l�esprit de support, de pardon, de charit�, que l��vangile pr�che, n�aura-t-il pas pour effet d�encourager les m�chants et d�assurer le triomphe des violents ?

Remets ta cause � l��ternel, dit l�ap�tre au chr�tien offens� et l�s� : il veille sur toi et ne permettra pas que tu deviennes d�finitivement la proie du m�chant, il r�tablira, mieux que toi, l�ordre troubl� par les iniques. Son r�gne, qui est le r�gne de la justice, doit l�emporter ici bas et dans l��ternit� (Psaumes 73:1; 2 Pierre 3:13).

Ce n�est pas assez pour le chr�tien de ne pas se faire justice � soi-m�me, il doit rendre le bien pour le mal.

Mais si� est la le�on de Codex Sinaiticus, B. A.

Le sens est : loin de te venger, si l�occasion se pr�sente de faire du bien � ton ennemi, profites-en. Quelques documents, suivis par le texte re�u, portent : si donc� La liaison avec ce qui pr�c�de serait, dans ce cas : tu ne dois pas te venger; par cons�quent, saisis l�occasion de faire du bien � ton ennemi; ce sera le meilleur moyen de montrer que tu es affranchi de toute rancune.

Le passage de l�Ancien Testament dans lequel Paul trouve l�expression de sa pens�e et dont il emploie les termes, sans les introduire par une formule sp�ciale, est Proverbes 25:21; Proverbes 25:22, cit� d�apr�s les Septante.

L�h�breu porte : �?Si ton ennemi a faim, donne-lui du pain � manger; s�il a soif, donne-lui de l�eau � boire, car tu lui amasses des charbons ardents sur la t�te?�. Cette �nergique image, qui �nonce le motif de la conduite prescrite, ne signifie pas : tu attireras ainsi sur lui un jugement d�autant plus s�v�re de la part de Dieu, ce serait en opposition directe avec la pens�e de l�ap�tre, aussi bien qu�avec celle des Proverbes; mais au contraire : la chaleur p�n�trante d�un amour si inattendu fera na�tre dans sa conscience les douleurs salutaires de la repentance et consumera en lui la m�chancet� et la haine. L�exp�rience est d�accord avec cet enseignement.

Tu surmonteras le mal par le bien si, en rendant le bien pour le mal, tu transformes une relation d�hostilit� en une relation d�amour. Et si m�me tu n�obtiens pas ce r�sultat, tu ne te seras pas laiss� surmonter par le mal, ce qui aurait �t� le cas si tu avais �t� entra�n�, par le mal que tu as souffert, � faire le mal, c�est-�-dire � te venger.

Tandis que, si tu restes ferme dans le bien, qui est le pardon des offenses et l�amour, le bien triomphe du mal en toi; et tu concours, pour ta part, � son triomphe final dans le monde.

Il est � remarquer, en effet, que l�ap�tre ne dit pas : �?Ne te laisse point surmonter par le m�chant, surmonte le m�chant par le bien?�. Les deux fois il �crit : le mal.

Ainsi, de toutes mani�res, le chr�tien sort victorieux de la lutte; car ses armes sont spirituelles et non charnelles; sa victoire est la victoire de Dieu. Comme son Ma�tre, il triomphe en c�dant, et m�me en succombant (Matthieu 5:5).

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