Bible Commentaries
Romains 15

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versets 1-33

1 � 13 Le support des faibles � l�exemple de Christ. L�union de tous, gr�ce � la condescendance et � la mis�ricorde de Christ, Accomplissement des proph�ties

Apr�s avoir recommand� aux forts de sacrifier les droits de la libert� chr�tienne pour ne pas scandaliser les faibles, Paul leur rappelle encore que c�est leur devoir de (grec) porter comme un fardeau, avec patience et charit�, les infirmit�s des faibles, non seulement leurs scrupules touchant les aliments et les f�tes, mais toutes les incons�quences, tous les pr�jug�s, toutes les erreurs qui naissent de la faiblesse de leur foi.

C�est une exhortation g�n�rale � la tol�rance et au support, qui s�ajoute aux prescriptions sp�ciales concernant les divergences mentionn�es � Romains 14.

En pratiquant ce support, nous montrerons que nous avons � c�ur de ne pas nous complaire en nous-m�mes.

Ce verbe complaire, ou plaire, revient fr�quemment sous la plume de Paul (Romains 15:2-3; 1 Thessaloniciens 2:4; Galates 1:10; 1 Corinthiens 7:32-33; 1 Corinthiens 10:33; �ph�siens 6:6; Colossiens 3:22). Il indique non seulement une disposition du c�ur, mais la mani�re d��tre et d�agir � l��gard d�autrui qui en proc�de.

Se complaire en soi-m�me, c�est se prendre pour centre et pour but, se rechercher, soi et ses jouissances.

� cette attitude �go�ste, l�ap�tre oppos� ce pr�cepte qu�il invite tous les chr�tiens, les faibles comme les forts, � pratiquer : que chacun (grec) complaise au prochain.

Complaire au prochain, c�est le prendre pour but de nos efforts, chercher � lui �tre agr�able en toutes choses. Mais dans quel esprit, avec quelles intentions ?

Nous pouvons revenir par un d�tour � nous complaire en nous m�me, quand nous cherchons � complaire au prochain; nous pouvons flatter nos fr�res pour nous faire bien voir d�eux. Nous cessons alors de plaire � Dieu.

Aussi l�ap�tre ajoute-t-il : pour le bien, en vue de l��dification. Ce but, nous pouvons l�atteindre par de bons proc�d�s, inspir�s par l�amour. Il est des chr�tiens qui semblent faire consister la fid�lit� � se rendre d�sagr�ables; ils se trompent. Mais, d�un autre c�t�, la v�ritable charit� maintient les droits de la v�rit� (�ph�siens 4:15) et se pr�occupe avant tout des int�r�ts spirituels et �ternels du prochain (1 Corinthiens 10:32). L�application que l�ap�tre fait de ce pr�cepte aux forts dans leurs rapports avec les faibles est �vidente.

Mais il s�est conduit selon qu�il est �crit.

Par l�humiliation qu�il a accept�e il a accompli cette parole de l��criture.

Psaumes 69:10, litt�ralement cit� d�apr�s les Septante. Le Christ, dans son entier renoncement, dans son parfait d�vouement � Dieu, ne pensa jamais � lui-m�me, mais accepta pour sa part tous les outrages que le psalmiste d�j� endurait de la part des ennemis de Dieu. En appliquant au Sauveur ce psaume qui d�crit les souffrances de l�isra�lite fid�le, l�ap�tre n�oublie pas que Dieu lui-m�me �tait outrag� dans la personne de son bien-aim�.

L�exemple du Christ, qu�il trouve d�peint dans Psaumes 69, conduit l�ap�tre � penser � tout ce qui, dans le recueil sacr�, a �t� �crit auparavant pour notre instruction et qui �tait propre � confirmer (car) son exhortation.

Ces proph�ties avaient �t� �crites pour que, par la constance et la consolation que les �critures communiquent � notre �me, nous ayons l�esp�rance.

Aux yeux de Paul, tout ce qui a �t� �crit avant lui par les hommes de Dieu, loin de n�avoir qu�un caract�re local et une valeur temporaire, est, pour tous les hommes, dans tous les temps, une source divine d�instruction.

L�Esprit, qui a inspir� ces �crits, est l�Esprit �ternel de Dieu, et les besoins des �mes, auxquelles ils r�pondent, sont toujours les m�mes.

La constance et la consolation, qui nourrissent l�esp�rance, sont les biens les plus pr�cieux que le Chr�tien puise dans le tr�sor des �critures. Ces vertus le soutiennent dans toutes les �preuves de la vie, et sp�cialement lorsqu�il doit apprendre � supporter les infirmit�s de ses fr�res. S�il ne trouve pas en eux tout ce qu�il en attendait, s�il rencontre chez eux des sentiments qui le froissent ou le d�couragent, qu�il retourne � l��criture, il puisera toujours de nouveau en elle la constance et la consolation et l�esp�rance �?qui ne confond point?�.

La v�rit� qu�il vient de proclamer inspire � l�ap�tre un v�u, une pri�re, par laquelle il passe � un sujet nouveau : l�union de tous les croyants en Christ. Cette pri�re, il l�adresse � Dieu, source supr�me des gr�ces que l��criture nous offre.

C�est pourquoi Paul l�appelle le Dieu de la constance et de la consolation.

Ailleurs, il l�appelle de m�me : Dieu de la paix, Dieu de l�esp�rance (verset 13).

Lors donc que Dieu daigne accorder ces gr�ces � ses enfants, ils arrivent � avoir, malgr� leurs divisions et leurs mis�res naturelles, le m�me sentiment selon J�susChrist.

Cr�er et maintenir cette union spirituelle, cette communaut� de sentiments, tel est le grand but que poursuit l�ap�tre dans toute cette partie de son �p�tre.

Toute la vie du chr�tien, comme la cr�ation enti�re, n�a d�autre but que de glorifier Dieu.

Mais lorsque des fr�res glorifient Dieu d�un m�me c�ur et (grec) d�une seule bouche par leur union et par leurs chants de louange, ils r�jouissent ce Dieu qui est amour, et ils exercent sur les hommes une grande puissance d��dification.

Dieu est appel� ici le Dieu et P�re de notre Seigneur J�sus-Christ.

Comme le m�me article en grec r�git les mots Dieu et P�re, cette traduction para�t pr�f�rable � celle-ci : �?Dieu, le P�re de notre Seigneur J�sus-Christ?�. C�est le Dieu et P�re que J�sus adorait, glorifiait, aimait. Par l��uvre r�demptrice du Sauveur, par notre union avec lui, son Dieu devient notre Dieu, son P�re notre P�re (Jean 20:17). Voil� pourquoi Paul aime � d�signer Dieu de cette mani�re (�ph�siens 1:17).

B, D portent : nous a accueillis. Codex Sinaiticus, A, C : vous a accueillis.

C�est pourquoi, afin que vous puissiez louer Dieu d�un m�me c�ur, accueillez-vous les uns les autres, les forts les faibles, et les faibles les forts, comme Christ nous a accueillis.

Sa condescendance, sa bienveillance � notre �gard doit nous pousser � manifester les m�mes sentiments � nos fr�res. Quand pourrons-nous d�ployer envers le plus infirme d�entre eux la milli�me partie de la mis�ricorde dont Christ a us� envers nous ?

Le compl�ment : pour la gloire de Dieu se rapporte non � l�exhortation : �?accueillez-vous les uns les autres?�, mais � l�attitude mis�ricordieuse de Christ qui, en nous accueillant, en nous sauvant, avait en vue, avant tout, la gloire de Dieu.

Paul explique (je dis en effet) comment Christ a accueilli les Juifs et les gentils et a glorifi� Dieu par cet accueil.

En devenant serviteur (grec) de la circoncision, (comparez Galates 4:4-5) Christ avait pour but de prouver la v�racit� (grec il l�est devenu pour la v�racit�) de Dieu, sa fid�lit� aux promesses faites aux p�res; il voulait confirmer ces promesses en montrant qu�elles s�accomplissaient.

En insistant sur le fait que le Sauveur du monde a �t� serviteur de la circoncision, un Juif astreint � l�observance de la loi, Paul veut relever les chr�tiens d�origine juive, les �?faibles?�, (Romains 14) aux yeux de leurs fr�res, convertis du paganisme, qui se consid�raient comme les �?forts?�. Il rappelle � ces derniers les privil�ges des Juifs, et que c�est � eux, apr�s Dieu, qu�ils sont redevables du salut (comparez Romains 11:16 et suivants, Jean 4:22).

Cet argument a encore toute sa force pour nous apprendre � respecter et � aimer l�ancien peuple de Dieu.

Sur le r�le de serviteur, assum� par le Fils de Dieu, comparez Matthieu 20:28; Philippiens 2:7.

Ce qui �clate dans le salut des pa�ens, c�est la mis�ricorde de Dieu.

Les gentils glorifient Dieu pour sa mis�ricorde parce qu�il les a re�us par pure gr�ce. Juifs et gentils, en glorifiant Dieu, accomplissent des paroles proph�tiques.

Dans Psaumes 18:50, qui est cit� d�apr�s les Septante, David, vainqueur de ses ennemis, annonce qu�il louera Dieu parmi les nations. Le Fils de David accomplit ce v�u spirituellement.

Ce que Christ dit vouloir faire, Paul annonce que les nations le feront, c�est-�-dire Christ dans les nations.� Bengel

Le sujet sous-entendu du verbe dit c�est l��criture, car la citation pr�c�dente est introduite par la formule : �?Il est �crit?�.

La citation est tir�e de Deut�ronome 32:43; elle est faite d�apr�s les Septante, qui diff�rent l�g�rement de l�h�breu.

voir Psaumes 117:1.

�sa�e 11:10, d�apr�s les Septante.

Le texte h�breu porte : �?Il y aura, en ce jour l�, un rejeton d�Isa�, s��levant pour �tendard des peuples; les nations s�enquerront de lui, et son repos sera glorieux?�.

Les Septante ont remplac� l�image de l��tendard par l�id�e que le rejeton de Jess� se l�ve pour gouverner les nations.

Grec : Il sera le rejeton de Jess� et celui qui se l�ve pour gouverner La conjonction et a le sens explicatif : c�est-�-dire.

Jess� est l�orthographe grecque d�Isa�, le p�re de David.

Le Dieu de l�esp�rance est celui en qui �?les nations esp�reront?� (verset 12).

C�est dans la foi, (grec) dans le croire, dans l�acte de se confier en Dieu, que le fid�le puise toute joie et toute paix. Il en est rempli dans la mesure o� il se confie en Dieu et s�empare, par la foi, des biens invisibles et �ternels.

Et inversement, la paix et la joie le font abonder en esp�rance, le font vivre toujours plus dans le ciel, d�o� elles descendent en son �me par la puissance de l�Esprit Saint.

Par cette pri�re, dans laquelle il appelle sur ses lecteurs toutes les b�n�dictions spirituelles, l�ap�tre termine sa lettre proprement dite. Ce qui suit ne traite que des rapports personnels de Paul avec les Romains, des circonstances o� l�ap�tre se trouve, des veux et des projets qu�il fait.

Le dernier chapitre renferme des salutations pour un grand nombre de chr�tiens de Rome, nomm�ment d�sign�s. Il pourrait sembler que ces sujets sont de peu d�int�r�t. Mais les paroles de l�ap�tre n�ont pas seulement une grande importance historique, elles nous montrent aussi comment Paul, dans ses rapports avec ses fr�res, mettait ses principes en pratique. Sa conduite est plus instructive encore que ses enseignements.

Grec : N�ayant plus de lieu dans ces r�gions, plus de raison d�y rester, il parle de la Gr�ce et de l�Asie-Mineure, o� il avait fond� des �glises dans toutes les villes principales et o� ses compagnons d��uvre pouvaient continuer sa mission.

Comparer verset 28.

Il est possible que Paul ait fait ce voyage en Espagne, mais cela est tr�s incertain. En tout cas, sa premi�re venue � Rome eut lieu dans des conditions bien diff�rentes de celles qu�il �nonce ici (comparez Actes 28).

Le texte re�u porte : �?quand je me rendrai en Espagne j�irai chez vous; car j�esp�re� ?� Les mots soulign�s manquent dans la plupart des majuscules et cependant, dans ces m�mes documents, la phrase suivante commence par : car j�esp�re� Il faut donc admettre que la phrase est rest�e inachev�e et que l�ap�tre a omis les mots : �?j�irai chez vous?�.

Apr�s que j�aurai en partie satisfait le d�sir d��tre avec vous, (grec) que je me serai rempli de vous. Ici, comme Romains 1:12, Paul, loin de se mettre au-dessus de ses fr�res, leur donne � entendre que son ardent d�sir de les voir vient de ce qu�il esp�re recevoir d�eux consolation et force.

Le verbe �tre accompagn� par vous exprime l�espoir de Paul que quelques chr�tiens de Rome l�accompagneront dans une partie du voyage et peut-�tre que l��glise de Rome contribuera aux frais de ce voyage (comparez 1 Corinthiens 16:6-11; 2 Corinthiens 1:16; 2 Corinthiens 3:13).

Voir l�Introduction, , et les notes de 1 Corinthiens 16:1; 2 Corinthiens 8:1 et suivants; Actes 19:21; Actes 20:4; Actes 24:17.

Temporels, (grec) charnels. Cette r�flexion de l�ap�tre �tait, remarque Luther, Une mani�re d�licate de rappeler aux Romains qu�une semblable obligation leur incombait � eux aussi.

Les chr�tiens juifs ont fait part de leurs biens spirituels � tous les gentils, au monde entier, puisque c�est de J�rusalem que l��vangile s�est r�pandu partout. Il convient d�en tenir compte � l�ancien peuple de Dieu.

Grec : Ayant donc fini cela et leur ayant scell� ce fruit, je m�en irai par vous en Espagne.

Contrairement aux principaux t�moins, le texte re�u porte : �?b�n�diction de l��vangile de Christ?�.

L�ap�tre attend cette b�n�diction des rapports qui s��tabliront entre lui et l��glise de Rome.

B omet : fr�res.

Grec : L�amour de l�Esprit, c�est-�-dire l�amour chr�tien, que l�Esprit de Dieu r�pand dans les c�urs (Galates 5:22).

Grec : � combattre dans vos pri�res � Dieu pour moi. La vraie pri�re est, aux yeux de Paul, un combat.

Ses appr�hensions n��taient que trop justifi�es (Actes 20:22 et suivants; Actes 21:11; Actes 23:12 et suivants).

Mais quelle confiance dans le pouvoir des pri�res de ses fr�res ! Sa foi ne fut point confondue, car il fut l�objet d�une d�livrance toute providentielle.

Grec : Que l�offrande du pr�sent (B. D, d�autres portent : le service, comparez au verset 25) soit agr��e, bien re�ue, qu�elle atteigne son but, en unissant dans un m�me amour l��glise m�re de J�rusalem et les �glises de la gentilit�.

Encore une b�n�diction que l�ap�tre attend comme fruit des pri�res de ses fr�res. Il esp�rait arriver � Rome avec joie; il y arriva charg� de cha�nes.

Dans cette dispensation, il ne reconnut pas moins la volont� de Dieu. Et son attente de se reposer dans la communion des chr�tiens de Rome commen�a de se r�aliser d�s qu�il eut mis le pied sur le sol de l�Italie (Actes 28:14-15).

Au lieu de �?la volont� de Dieu?� B porte : �?la volont� du Seigneur J�sus?�, Codex Sinaiticus : �?de J�sus-Christ;?� D et d�autres : �?de Christ-J�sus?�.

Paul affectionne ce nom si doux � l��me : le Dieu de la paix, le Dieu qui en est la source, qui la donne, qui la renouvelle sans cesse dans le c�ur de ses enfants (Romains 16:20; 2 Corinthiens 13:11; Philippiens 4:9; 1 Thessaloniciens 5:23).

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bibliography-text="Commentaire sur Romans 15". "Bible annotée". https://beta.studylight.org/commentaries/fre/ann/romans-15.html.