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Bible Commentaries
Romains 7

Bible annotéeBible annotée

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versets 1-25

Chapitre 7. L�affranchissement de la loi, condition de la victoire sur le p�ch�.

1 � 6 Le chr�tien est lib�r� de la loi par sa mort avec Christ.

La conjonction disjonctive ou bien introduit un nouvel ordre d�id�es que l�ap�tre distingue des enseignements pr�c�dents.

Il a parl� (Romains 6:15-23) de notre affranchissement du p�ch� sous le r�gne de la gr�ce, il va �tablir notre affranchissement de la loi. Ces deux faits sont en relation �troite. � qui douterait du premier, l�ap�tre demande s�il ignore le second.

Nous ne sommes pas seulement sanctifi�s quoique nous ne soyons plus sous la loi mais sous la gr�ce (Romains 6:14) notre affranchissement du p�ch� est rendu possible pr�cis�ment parce que nous ne sommes plus sous la loi.

Paul commence par rappeler � ses fr�res ce principe de la loi qui limite la dur�e de son autorit� � celle de la vie de l�homme. La mort d�lie une personne des obligations que la loi lui impose. Le chr�tien, de m�me, cesse d��tre sous le joug de la loi, lorsque, par son union avec Christ mort et ressuscit� il est mort au p�ch� et � lui-m�me.

En invoquant la r�gle qu�il cite, l�ap�tre ajoute, entre parenth�ses : car je parle � des gens qui connaissent la loi. Ce car se rapporte � la r�ponse n�gative que les lecteurs feront � la question pos�e : ignorez-vous ? Des gens qui connaissent la loi

En grec, le mot loi est sans article; quelques interpr�tes en concluent qu�il s�agit non de la loi mosa�que, mais du droit en g�n�ral et sp�cialement des lois matrimoniales; ou encore, que Paul fait allusion � la science juridique des Romains et veut dire : je parle � des gens qui s�y connaissent en mati�re de l�gislation.

Mais c�est bien � la connaissance de la loi de Mo�se que Paul en appelle, puisque c�est elle qu�il mentionne en disant : �?la loi exerce son pouvoir sur l�homme?�, et que ce mot ne saurait avoir deux sens diff�rents dans le m�me verset.

Si Paul suppose cette connaissance chez ses lecteurs, cela n�implique pas que l��glise de Rome n��tait form�e que de convertis d�entre les Juifs. Beaucoup de pa�ens d�origine �taient instruits de la l�gislation mosa�que. La remarque incidente de l�ap�tre n�a m�me toute sa raison d��tre que s�il s�adresse � des gens qui n��taient pas, comme les Juifs, n�cessairement au courant du contenu de la loi de Mo�se.

La loi exerce son pouvoir sur l�homme� et sur la femme : le terme grec s�applique aux deux sexes.

Ces versets versets 2, 3 pr�sentent simplement un exemple destin� � illustrer le principe juridique �nonc� au verset 1 : la loi ne r�git l�homme que durant sa vie. Cet exemple est emprunt� � la jurisprudence matrimoniale, dont les dispositions sont pr�cis�ment limit�es � la dur�e de la vie de l�un des �poux.

L�application du principe aux rapports des chr�tiens avec la foi n�a lieu qu�au verset 4.

Plusieurs interpr�tes cependant ont consid�r� l�exemple de la femme mari�e comme une all�gorie, dans laquelle serait appliqu� d�j� le principe que la mort met fin au r�gne de la loi.

D�apr�s eux, la femme serait, soit l��glise, soit l��me du croyant. Dans ce dernier cas, le premier mari serait le p�ch�, dont la loi assure le r�gne aussi longtemps que vit le vieil homme; mais lorsque celui-ci a �t� mis � mort par notre association avec Christ crucifi�, l��me appartient au second mari, qui est Christ ressuscit� et vivant en elle.

On peut objecter � cette interpr�tation :

  1. que le commencement de Romains 7, ainsi compris, ne serait que la r�p�tition de l�id�e d�velopp�e � Romains 6, tandis que l�ap�tre aborde maintenant un nouveau sujet, celui de notre affranchissement de la loi (versets 4, 6);
  2. que le premier mari ne saurait �tre identifi� avec le p�ch� parce que l�ap�tre ne parle pas, � Romains 6, de la mort du p�ch�, mais de mourir au p�ch�;
  3. que si l�application du principe (verset 1) commen�ait d�s verset 2, ce verset devrait �tre introduit, non par car, mais par �?c�est pourquoi?�. Cette conjonction se trouve au verset 4, et montre que c�est l� seulement que l�ap�tre d�veloppe la cons�quence du principe �nonc� au verset 1.

L�exemple de la femme mari�e, qu�il intercale aux versets 2 et 3, est destin� seulement � illustrer ce principe abstrait : la mort met un terme � certaines obligations l�gales. Plusieurs interpr�tes pensent que l�ap�tre a choisi le cas de la femme mari�e avec l�intention de comparer � la condition o� elle se trouve, celle de l�homme sous la loi. Mais la comparaison s�applique mal � la situation du p�cheur soumis au r�gime l�gal et appel� � en �tre affranchi par Christ. C�est lui qui doit mourir pour �tre lib�r� de la loi, tandis que, dans l�exemple cit�, c�est le mari qui meurt, et la femme survit pour contracter un second mariage.

On essaie bien de rendre la comparaison plus applicable en pressant le sens du verbe que nous avons traduit par : la femme est affranchie de la loi du mari. Ce verbe, qui signifie proprement �?�tre mis hors d�activit�?�, a souvent le sens de �?�tre annul�, abrog�, d�truit, an�anti?� (Romains 3:31; Romains 6:6 note). On y trouve impliqu�e l�id�e que la femme meurt, comme �pouse, avec son premier mari. Mais ce sens ne ressort pas avec �vidence de l�emploi fait du verbe dans notre passage.

Le compl�ment qui suit : �?elle est abrog�e loin de la loi du mari?�, montre que l�id�e est plut�t qu�elle est soustraite � la loi qui l�unissait � son mari. La loi du mari, c�est la loi concernant le mari et �tablissant les droits du mari sur son �pouse.

Telle est l�application que l�ap�tre fait du principe �nonc� au verset 1.

C�est pourquoi, mes fr�res, (Romains 7:1; Romains 1:13) vous aussi, chr�tiens, vous avez �t� mis � mort relativement � la loi; par quel moyen ? par le corps du Christ, par ce corps dont la vie a �t� violemment d�truite et donc vous avez partag� la destin�e en mourant spirituellement avec lui.

Leur affranchissement de la loi �tait impliqu� dans la mort du Christ, � laquelle ils se sont associ�s par la foi. Christ lui-m�me a �t� soumis � la loi, (Galates 4:4) pour le temps de sa vie seulement; quand il expira sur la croix �?tout �tait accompli;?� (Jean 19:30) toutes les exigences de la loi �taient remplies, non seulement pour lui-m�me, mais pour ceux qui croiraient en lui.

Cet affranchissement de la loi ne devait pas laisser l�homme sans r�gle et sans principe directeur. Il avait pr�cis�ment pour but de le placer sous un autre r�gime : pour appartenir � un autre; � un autre �?mari?�, disent ceux qui estiment que l�ap�tre applique encore dans notre verset la comparaison du mariage, � un autre �?ma�tre?�, sous-entendent ceux qui pensent qu�il n�est plus question de mariage.

Cet autre est celui qui est ressuscit� des morts, et qui nous fait participer � sa vie aussi r�ellement qu�il nous a associ�s � sa mort (Romains 6:8-11). Et le but, la fin derni�re de ce changement de condition est que nous portions des fruits pour Dieu (grec fructifiions � Dieu).

Ceux qui pensent que l�image du mariage est encore ici appliqu�e � l�union avec Christ, voient dans ces fruits la suite de l�image : ce sont les enfants que ce mariage avait pour but de procr�er.

Les fruits que nous devons porter (comme dans Romains 6:21; Colossiens 1:10), sont les �uvres de saintet� et d�amour, conformes � la volont� de Dieu et accomplies pour Dieu.

D�veloppement et confirmation (car) de l�id�e que nous sommes morts � la loi avec Christ afin de porter des fruits pour Dieu (verset 4).

Pour faire ressortir l�excellence de ces fruits, l�ap�tre mentionne d�abord les fruits pour la mort que nous produisions lorsque nous �tions dans la chair.

�tre dans la chair, (comparez Romains 1:3; Romains 1:4, note) c�est �tre sous la domination du p�ch�. La chair, c�est notre nature corrompue, la substance du vieil homme.

Lorsque nous �tions dans la chair, les passions des p�ch�s, c�est-�-dire les mauvaises convoitises qui produisent les divers p�ch�s, lesquelles existent (verbe sous-entendu) par la loi, agissaient dans nos membres.

Le but de la loi n��tait pas de provoquer ces passions, mais elle a eu cet effet parce que notre penchant � la d�sob�issance nous porte � faire ce que la loi d�fend. La puissance des convoitises comprim�es et condamn�es, mais non d�truites, grandit par l�obstacle que la loi leur oppose, comme un torrent imp�tueux, quand il a rompu la digue qui l�a retenu quelque temps, se r�pand plus terrible et plus d�vastateur.

Ces passions agissaient dans nos membres, c�est-�-dire que notre corps, avec ses app�tits et ses forces, leur servait d�instrument pour commettre le p�ch�. Le but des passions, en agissant de la sorte, �tait de produire des fruits pour la mort, c�est-�-dire des fruits qui aboutissaient � la mort, comme au salaire qui leur est destin� (Romains 6:23; Jacques 1:14; Jacques 1:15).

Nous avons �t� affranchis de la loi (grec abrog�s loin de la loi); c�est la m�me expression qui �tait employ�e au verset 2 pour dire que la femme �tait �?affranchie de la loi?� qui la liait � son mari. La loi n�a plus de prise sur nous, car nous sommes morts et tout ce qu�elle pouvait atteindre et condamner en nous a �t� crucifi� avec Christ.

�tant morts � cette loi sous laquelle nous �tions d�tenus : les mots cette loi ne sont pas dans le grec; il n�y a qu�un pronom relatif que plusieurs prennent au neutre : �?�tant morts � ce qui nous retenait captifs?� c�est-�-dire au p�ch�.

Mais il semble plus conforme au contexte de rapporter ce pronom � la loi (verset 4) l�id�e est que nous �tions d�tenus dans la loi, dans tout le r�gime l�gal, comme dans une prison.

En sorte que nous servions (grec) en nouveaut� d�Esprit et non en vieillesse de lettre, c�est-�-dire dans une conduite nouvelle que l�Esprit inspire, dans l��tat nouveau ou son action nous introduit.

Le terme : vieillesse de lettre, renferme peut-�tre une allusion aux �?vieil homme?�. Le contraste entre l�Esprit et la lettre se trouve d�velopp� 2 Corinthiens 3:6 et suivants La lettre, c�est la loi qui commande, d�fend, exige, condamne, mais ne donne aucune force au p�cheur.

Servir en vieillesse de lettre, c�est vivre sous ce r�gime l�gal qui nous laisse dans notre �tat naturel d�impuissance et de mort. Lorsque, au contraire, nous avons accept� la gr�ce et sommes entr�s en communion vivante avec le Christ ressuscit�, nous servons en nouveaut� d�Esprit, parce que l�Esprit qui nous est communiqu�, renouvelant notre �tre entier, nous rend vivants, spirituels et consacr�s � Dieu.

Plan

La loi, quoique sainte, excite le p�ch� en provoquant les transgressions

a) Le p�ch� r�v�l� par la loi. Du fait que la loi met en activit� les passions mauvaises, faut-il conclure qu�elle est elle-m�me une puissance oppos�e � Dieu, comme le p�ch�? Nullement. Je n�ai connu le p�ch�, la convoitise en particulier, que par le commandement qui me d�fendait de convoiter (7)

b) Le p�ch� multipli� par la loi. Prenant occasion de ce commandement, le p�ch� fit surgir en moi des convoitises de toutes sortes. Sans la loi, le p�ch� est mort. Je vivais autrefois, quand je ne connaissais pas la loi�; mais lorsque le commandement intervint dans ma vie spirituelle, je mourus (8, 9)

c) L�effet funeste de la loi provient du p�ch� et est destin� � manifester toute la perversit� du p�ch�. La loi, qui devait me conduire � la vie, m�a conduit � la mort�; le p�ch� s�est servi du commandement pour me faire mourir. La loi est sainte et bonne�; elle ne peut donc �tre cause de ma mort. C�est le p�ch� qui m�a donn� la mort par une chose bonne, et ainsi toute sa culpabilit� est apparue (10-13)

L�homme charnel en qui le p�ch� habite est impuissant � accomplir la loi divine que son entendement approuve

a) L�homme vendu au p�ch� ne fait pas ce qu�il veut. Je reconnais que la loi est conforme � l�Esprit de Dieu�; mais moi, je suis de nature charnelle. Le p�ch� est mon ma�tre�; preuve en soit que je ne fais pas ce que je veux. Je donne mon assentiment � la loi. Ce n�est donc plus moi qui accomplis mes actes�; c�est le p�ch� qui habite en moi (14-17)

b) M�me exp�rience, d�crite avec plus de pr�cision. Dans ma chair ne r�side pas le bien. J�ai la volont�, mais non le pouvoir de faire le bien. Je fais le mal que je ne veux pas faire�; ce n�est plus moi qui le fais�; c�est le p�ch� qui habite en moi (18-20)

c) Conclusion finale sur l�impuissance de l�homme � faire le bien. Douleur et action de gr�ce. C�est une loi de mon �tre que je d�couvre : quand je veux faire le bien, le mal est attach� � moi. En effet, j�applaudis selon l�homme int�rieur � la loi de Dieu�; mais dans mes membres r�gne une autre loi, qui est oppos�e � la loi de Dieu et qui m�asservit � la loi du p�ch�. Malheureux�! qui me d�livrera de ce corps de mort�? Gr�ces � Dieu par J�sus-Christ�! (21-25a)

d) Sommaire. Par l�entendement je suis esclave de la loi de Dieu�; par la chair, je le suis de la loi du p�ch� (25b)

L�ap�tre vient de dire (verset 5) que par la loi le p�ch� reprend une nouvelle �nergie, et il a montr� (versets 1-6) que l�affranchissement de la loi co�ncide avec l�affranchissement du p�ch�.

On pouvait conclure de cet enseignement que la loi est de m�me essence que le p�ch�, qu�elle est p�ch�, c�est-�-dire non seulement cause du p�ch�, mais une chose mauvaise en soi, contraire � la volont� de Dieu.

Cette id�e, les gnostiques, au second si�cle, et d�autres partis chr�tiens, au cours des �ges. l�ont admise plus ou moins et ont, en cons�quence, rejet� enti�rement, ou du moins d�pr�ci�, l�Ancien Testament.

Une telle opinion ne saurait �tre admise par quiconque croit � la r�v�lation de Dieu et � la pr�paration du salut au sein d�Isra�l. Elle devait heurter particuli�rement la conscience d�un membre du peuple �lu. Paul la repousse comme une impi�t�.

Il montre quel est le vrai r�le de la loi : faire conna�tre � l�homme le p�ch� qui est en lui. Cette r�v�lation, sans doute, accro�t la puissance du p�ch� et celui-ci cause la mort, mais ce r�sultat est d� au p�ch�, qui, par le commandement, excite l�homme � d�sob�ir et non � la loi, qui reste sainte et bonne (versets 7-13).

La loi est-elle p�ch� ? L�ap�tre se fait � lui-m�me cette objection, et il y r�pond par un �nergique : (grec) qu�ainsi n�advienne !

Puis il ajoute : Mais je n�ai connu le p�ch� que par la loi. Le mais implique une concession, une restriction : la loi n�est certainement pas p�ch�, mais elle fait conna�tre le p�ch� et le multiplie. D�autres lui donnent le sens d�une opposition absolue : �?au contraire !?�

La loi divine donne la connaissance du p�ch� comme tel, de l�acte coupable, (Romains 3:20) de m�me que la loi humaine �tablit ce qui est d�lit.

Mais il y a plus; il ne s�agit pas seulement de la connaissance th�orique de ce qui est r�put� p�ch�, mais d�une connaissance acquise par l�exp�rience personnelle : je n�ai pris conscience de l�existence en moi de la puissance du mal que par la loi.

Ce sens ressort du fait que l�ap�tre choisit comme exemple le seul des dix commandements dont la violation ne consiste pas en un acte ext�rieur mais en un sentiment du c�ur, un mauvais d�sir, la convoitise (Exode 20:17). Il montre par l� qu�il entend la loi dans toute sa spiritualit�, la loi qui r�git les mouvements les plus secrets de l��me et qui les condamne comme des transgressions, d�s qu�ils ne sont pas en harmonie avec elle.

En introduisant cet exemple par la double conjonction car aussi, Paul donne ce second fait comme une preuve de l�affirmation qui pr�c�de : je n�ai connu le p�ch� que par la loi. Il d�clare qu�il n�aurait pas connu la convoitise, qu�il ne lui aurait pas attribu� le caract�re odieux de p�ch�, sans la d�fense expresse de la loi. La loi nous aide ainsi � mieux conna�tre toute la corruption de notre nature.

Dans sa r�ponse � l�objection qu�il examine, Paul s�exprime � la premi�re personne du singulier : Je n�ai connu le p�ch�,� tandis que jusque-l� (Romains 6:1-6) il avait employ� le pluriel, comprenant ses lecteurs et tous les chr�tiens dans ce qu�il disait de l�affranchissement du p�ch� et de la loi. L�emploi du singulier semble indiquer qu�il parle maintenant de son exp�rience personnelle; dans versets 7-13, o� les verbes sont au pass�, il d�crirait l�exp�rience qu�il a faite avant sa conversion; dans versets 14-25, o� il se sert du pr�sent, son exp�rience actuelle.

Mais il y a certaines difficult�s � attribuer � Paul, soit avant soit apr�s sa conversion, les exp�riences relat�es dans ce chapitre. Aussi quelques interpr�tes r�cents, reprenant une explication d�j� propos�e par des P�res grecs, ont-ils pens� que Paul exposait, en employant la premi�re personne, les exp�riences de l�homme en g�n�ral, l�histoire de l�humanit�, � partir de l��tat d�innocence o� elle �tait dans le paradis; la chute de l�homme qui, tromp� par le serpent, transgresse la d�fense faite par l��ternel (verset 11) et apprend ainsi � conna�tre le p�ch�, et comment ensuite devenu esclave de la puissance du mal, l�homme se d�bat sous le joug de la loi.

Notre chapitre serait le d�veloppement de la pens�e exprim�e incidemment dans Romains 5:20, sur le r�le de la loi.

L�histoire de l�humanit� se r�p�te dans la vie de chaque homme. Paul lui-m�me a fait plus ou moins l�exp�rience d�crite; c�est ce qui lui permet de parler � la premi�re personne.

Nous rechercherons dans l��tude d�taill�e de notre passage s�il y a des raisons p�remptoires en faveur de cette explication, et nous r�serverons pour la fin notre conclusion sur ce sujet, ainsi que l�examen des deux questions suivantes : Paul expose-t-il une exp�rience qui lui serait toute personnelle, ou l�exp�rience que fait tout homme soumis au r�gime l�gal ? Cette exp�rience est-elle ant�rieure ou post�rieure � la conversion ? Ce dernier probl�me se pose particuli�rement pour versets 14-24, o� l�ap�tre parle au pr�sent.

Mais le p�ch� ayant saisi l�occasion profitant de l�attrait naturel du fruit descendu, produit toutes sortes de convoitises (grec toute convoitise), c�est-�-dire tous les mauvais d�sirs, dont les objets varient � l�infini.

Cette action, le p�ch� l�exerce par le commandement, (comparez verset 11) soit par le commandement sp�cial cit� au verset 7, soit par toute autre d�fense, qui produit le m�me effet : nous faire d�sirer plus vivement ce qui nous est d�fendu. En d�autres termes, le p�ch�, contrari� et refr�n� par le commandement, devient d�sob�issance et r�volte, (versets 7, 11, 13) et appara�t ainsi dans toute sa culpabilit� (verset 13).

Sans la loi, le p�ch� est mort, inactif, sans force pour tenter l�homme et le pousser � la r�volte, n�ayant pas re�u l�impulsion ou �?saisi l�occasion?� dont l�ap�tre vient de parler (1 Corinthiens 15:56).

Ceux qui pensent que l�ap�tre d�crit les exp�riences de l�humanit�, trouvent ici d�j� une allusion au r�cit de la chute (Gen�se 3). Le p�ch� personnifi�, le serpent de la Gen�se, s�empare du commandement, de la d�fense faite � Adam, pour �veiller en lui la convoitise.

Mais l�ap�tre pouvait-il dire de l�homme avant la chute qu�en lui le p�ch� �tait mort ? Cette expression est une objection s�rieuse � l�explication propose. Elle ne peut s�entendre que du p�ch� qui est � l��tat latent chez le descendant d�Adam, h�ritier de la corruption originelle et qui ignore encore la lutte qu�il aura � soutenir contre le p�ch� dont il est esclave sans le savoir.

Tout rigide observateur de la loi qu�il f�t comme pharisien, (Philippiens 3:5; Philippiens 3:6; Actes 26:4; Actes 26:5) Saul �tait r�ellement sans loi, parce qu�il ne connaissait de la loi que la lettre morte et n�en avait pas devin� la sainte et redoutable spiritualit�, (verset 7) alors il vivait ou du moins avait le �?bruit de vivres;?� rempli d�une orgueilleuse propre justice, satisfait de sa vertu, de sa force naturelle, il ne cherchait rien au-del�.

Alors aussi le p�ch� �tait mort en lui, (verset 8) parce que, aucune puissance n��tant venue le contredire, il n�avait pas encore r�v�l� au jeune pharisien son essence subtile et sa terrible puissance.

Mais un jour le commandement est venu (verset 9); Saul de Tarse a saisi la spiritualit� de la loi il a compris qu�elle exigeait de l�homme la saintet� absolue, (L�vitique 19:2) la cons�cration de tout son �tre � Dieu (�sa�e 6:1-7).

Le double r�sultat a �t� d�une part, que le p�ch� a pris vie, c�est-�-dire que, poursuivi par la loi dans ses derniers retranchements, il a manifest� sa vie et sa puissance par une activit� redoubl�e, et, d�autre part, que Saul, qui croyait vivre, est mort, (verset 10) c�est-�-dire qu�il a vu le n�ant de sa vie morale, de sa justice de pharisien dont il �tait fier; il est tomb� sous la sentence de condamnation et de mort que la loi faisait retentir au fond de sa conscience.

C�est ainsi qu�Augustin, les R�formateurs, Bengel comprennent l�exp�rience morale d�crite dans ces versets 9, 10; ils pensent que Paul la fit dans les temps qui pr�c�d�rent sa conversion.

Les interpr�tes modernes objectent que Paul ne pourrait dire qu�il �tait sans loi � l��poque o�, pharisien z�l�, il �tait �?sous la loi?�, (1 Corinthiens 9:20) sous la garde du p�dagogue qui devait l�amener � Christ (Galates 3:23; Galates 3:24). Ils estiment que Paul, pour autant qu�il expose dans ce passage ses exp�riences personnelles, d�crit les jours de son enfance, o� il vivait dans une heureuse ignorance et des pr�ceptes de la loi et de la puissance du p�ch�.

Le moment marqu� par les mots : lorsque le commandement est venu serait celui o� le jeune Saul, vers l��ge de douze ans, fut instruit dans la loi et apprit � conna�tre ses exigences. Alors commen�a la lutte intime retrac�e dans les paroles qui suivent, ce fut plus tard seulement qu�elle atteignit toute son acuit�.

Le verbe que nous traduisons par : a pris vie (verset 9) peut aussi se rendre par �?a repris vie;?� dans le Nouveau Testament il a toujours ce dernier sens; mais la pens�e g�n�rale de notre passage recommande la premi�re acception, car on ne saurait admettre que le p�ch� se f�t d�j� une fois montr�es pleine activit� chez lecture Saul.

Quand le p�ch�, sortant de l��tat latent a pris vie, moi je suis mort, dit l�ap�tre. Il d�signe en ces termes la mort spirituelle caus�e par l��loignement de Dieu (Gen�se 3:8) et par l�asservissement au p�ch� (�ph�siens 2:1-3).

La venue du commandement a pour effet de faire constater cet �tat de mort � Paul et cette constatation lui cause une p�nible surprise : Et il s�est trouv� que le commandement qui devait me conduire � la vie, m�a conduit � la mort ! (grec et le commandement � vie, celui-l� fut trouv� pour moi � mort).

Le commandement donn� par Dieu promettait la vie (L�vitique 18:5; Deut�ronome 5:33); il aboutit � la mort ! (Romains 5:12; Romains 6:23).

Paul explique encore une fois (comparez verset 8) que le r�sultat inattendu qu�il vient de constater (verset 10) n�est pas produit par la loi, mais par le p�ch�.

Le p�ch�, dit-il, m�a s�duit par le commandement et par lui m�a fait mourir.

L�inversion dans cette derni�re proposition fait ressortir ce r�le anormal du commandement, si contraire � sa nature et � sa destination v�ritables.

La plupart des interpr�tes reconnaissent qu�il y a ici une allusion, au moins indirecte, au r�cit de la chute, (Gen�se 3) o� le serpent s�duisit Eve, en se servant de la d�fense que Dieu lui avait faite de manger du fruit de l�arbre.

Paul emploie ce m�me verbe dans 2 Corinthiens 11:3; 1 Timoth�e 2:14.

Conclusion tir�e du verset (7 fin du verset � 11), et qui r�fute compl�tement la supposition erron�e du d�but du verset verset 7.

La loi sans doute est sainte; on attendait, comme apodose de cette pens�e, l�affirmation que ce n�est pas elle, mais le p�ch� qui cause la mort; cette id�e se trouvera exprim�e sous une autre forme � la fin du verset verset 13.

Le commandement est saint, conforme � la volont� et � l�essence de Dieu; juste, dans ce qu�il prescrit et dans les sanctions, dont il menace ses transgresseurs, bon, bienfaisant, destin� � donner la vie.

Avant de d�noncer le v�ritable auteur de la mort, Paul s�interrompt pour poser une question qui lui est sugg�r�e par l��pith�te de bon, appliqu�e au commandement, et qui lui permettra de formuler le probl�me dans toute sa gravit� : Ce qui est bon, c�est-�-dire la loi ou le commandement, est-il devenu pour moi une cause de mort ? (grec m�est il devenu mort ?).

�videmment non, mais la cause de ma mort, c�est le p�ch�, � qui Dieu a permis d�agir de la sorte, (grec) afin qu�il par�t p�ch� op�rant pour mot la mort par le moyen du bien, par ce qui est bon, c�est-�-dire par la loi.

Le p�ch� a montr� ainsi toute sa perversit�. Et l�action mortelle qu�il a exerc�e par le moyen du commandement �tait destin�e, toujours dans l�intention de Dieu, � faire ressortir le caract�re propre du p�ch� : afin qu�il dev�nt excessivement p�cheur.

Ce d�veloppement nouveau (versets 14-24) est destin� � confirmer (en effet) l�id�e d�montr�e dans versets 7-13 que c�est le p�ch�, et non la loi, qui donne la mort.

Dans ces versets, Paul avait expos� le rapport de la loi avec le p�ch� : la loi n�est pas la cause du p�ch�, son auteur responsable; mais elle le r�v�le � l�homme; elle r�veille le p�ch� latent en lui, elle l�excite et le multiplie.

Maintenant, il indique la cause de cette action funeste de la loi; il dit pourquoi elle est incapable d�arracher l�homme au p�ch�, de le rendre meilleur. C�est que le p�ch� a �tabli son empire dans la chair de l�homme; et que d�s lors le p�cheur a beau donner son assentiment � la loi selon son meilleur moi, son �?homme int�rieur?�, son �?entendement;?� il a beau vouloir accomplir la loi; il ne le peut, sa chair, dont il est le captif et dont les aspirations sont oppos�es � la loi, ne lui permet pas de faire ce qu�il veut.

Dans cette dramatique description de la lutte impuissante de l�homme contre le p�ch� qui habite dans sa chair, Paul emploie le pr�sent.

La question qui se pose, et qui a de tout temps divis� les interpr�tes, est de savoir s�il retrace des exp�riences qu�il a faites comme Juif, avant sa conversion, ou des exp�riences qu�il fait encore au moment o� il �crit, en d�autres termes s�il d�crit l��tat de l�homme irr�g�n�r� ou celui du chr�tien d�j� n� � la vie nouvelle.

La question a une importance pratique : elle peut influer sur toute la mani�re de concevoir la vie chr�tienne Nous nous bornons � signaler ici le probl�me, nous indiquerons la solution qui nous para�t la plus acceptable, quand nous aurons �tudi� dans le d�tail la description de l�ap�tre (comparez verset 25 note).

Cette description se d�roule comme une spirale dans laquelle la pens�e, tournant sur elle-m�me et revenant par trois fois aux m�mes exp�riences, descend toujours plus profond dans l�ab�me de la mis�re du p�cheur.

Fr�d�ric Godet distingue dans ce morceau �?trois cycles qui se terminent chacun par une esp�ce de refrain; c�est une v�ritable complainte, l��l�gie la plus douloureuse qui soit sortie d�un c�ur d�homme?�

Ces trois cycles sont : Romains 7:14-17; Romains 7:18-20; Romains 7:21-23.

En s�parant autrement les mots du texte grec, qui, dans les anciens manuscrits, sont �crits sans intervalles, on peut lire : Car je sais, il est vrai, que la loi est spirituelle�

La le�on : car nous savons, est admise par la majorit� des critiques.

Paul rappelle un fait que ses lecteurs savent aussi bien que lui : la loi est spirituelle, c�est-�-dire conforme � l�Esprit Saint qui l�a inspir�e; elle refl�te la saintet� d�un Dieu qui ne juge pas seulement les �uvres ext�rieures, mais les pens�es et les sentiments les plus secrets du c�ur.

Le terme de spirituel exprime la nature plut�t que l�origine de la loi, car il fait antith�se avec la d�claration qui suit : mais moi je suis charnel.

L�adjectif que nous traduisons par charnel (dans Codex Sinaiticus B, A, C, D) n�implique pas un jugement moral d�favorable : �?port� vers la chair;?� il d�signe simplement la substance de l��tre : �?fait de chair?�. En disant qu�il est charnel, Paul ne nie pas qu�il y ait en lui un �l�ment sup�rieur (versets 18, 22, 25); mais la chair domine tellement en lui qu�il lui semble �tre tout entier �?de chair?� (Voir, sur la notion de la chair, Romains 1:3 note).

Comme le p�ch�, qui, depuis la chute d�Adam, est entr� dans l�humanit�, (Romains 5:12 suivants) s�est implant� particuli�rement dans la chair de l�homme pour la corrompre, il r�sulte du fait que l�homme est charnel qu�il est vendu et asservi au p�ch� (grec vendu sous le p�ch�), c�est-�-dire qu�il est sous sa domination, en son pouvoir, comme l�esclave est tout entier au pouvoir de son ma�tre et doit faire la volont� de son ma�tre qu�il le veuille ou non (versets 15, 18, 20, 23).

Et cependant le p�cheur ne perd jamais le sentiment de sa responsabilit�; d�s qu�il rentre en lui-m�me, ce sentiment se r�veille.

Fait qui confirme (en effet) cet esclavage, (verset 14) car il serait inexplicable autrement.

Grec : ce que j�accomplis, je ne sais pas; car ce que je veux, ce n�est pas cela que je pratique; mais ce que je hais, c�est cela que je fais.

Il ne faut sans doute pas presser le sens de cette d�claration : je ne sais pas ce que je fais.

Dans la suite, l�ap�tre distingue fort bien entre sa volont�, qui est conforme � la loi, et l�accomplissement, qui d�pend de la chair et du p�ch� habitant en elle. Il veut dire que, par cette dualit� du vouloir et du faire, il est pour lui-m�me une �nigme, car il fait l�exact contraire de ce qu�il veut.

Agissant sous l�impulsion d�un instinct aveugle et sans se rendre clairement compte de ses motifs, il ne reconna�t pas pour sien l�acte qu�il a accompli : il a fait ce qu�il avait en horreur. Le p�ch� l�a �loign� de Dieu, seule lumi�re, et l�a entra�n� dans des t�n�bres o� il lui est impossible de gouverner sa vie d�une mani�re intelligente et libre.

Il peut, sans doute, �clair� par la loi r�v�l�e, vouloir ce qui est conforme � la volont� de Dieu et � la vraie nature de l�homme, et ha�r ce qu�il a reconnu comme oppos� � ses supr�mes int�r�ts; mais ce vouloir, s�il va m�me jusqu�� une r�solution s�rieuse, manque de la force n�cessaire pour se traduire en action continue et assur�e, en pratique habituelle; cette haine ne va pas jusqu�� l�abandon complet du p�ch�, parce que la convoitise, combattue, mais non vaincue, est trop puissante en lui.

Or, plus ce vouloir du bien et cette haine du mal deviennent forts, sans que l�impuissance d�accomplir l�un et de fuir l�autre diminue, plus l�homme sent grandir en lui cette lutte d�chirante qui lui cr�e une situation intol�rable. Le but de la loi �tait de provoquer ce conflit; c�est ainsi qu�elle devient un �?p�dagogue pour nous conduire � Christ?� (Galates 3:24).

Du fait, constat� au verset 15, qu�il n�accomplit pas ce qu�il veut, Paul conclut que, dans le fond de son �tre, il est d�accord avec la loi et l�approuve.

Grec : Or si ce que je ne veux pas, c�est cela que je fais, je conviens avec la loi (ou plus litt�ralement encore : �?je parle avec la loi?�) qu�elle est bonne.

Les d�clarations des versets 15, 16, 22 sont surtout invoqu�es par ceux qui estiment que l�ap�tre ne d�crit pas les exp�riences d�un homme qui n�aurait ressenti encore aucune action de l�Esprit. Cette action est n�cessaire pour r�veiller et �clairer � ce point la conscience, pour produire dans l��me cet assentiment � la loi et, par contre coup, la douleur d�une vraie repentance.

�?Et, maintenant ce n�est plus moi qui accomplis cela?�.

Dans notre contexte, maintenant ne peut avoir qu�un sens logique; nous le rendons par alors.

Cette distinction entre le moi et le p�ch� ne signifie point que ce dernier ne vienne pas de l�homme, ni que l�homme puisse jamais en d�cliner la responsabilit�. Ce qui le prouve c�est la douleur et l�humiliation que l�ap�tre exprime ou laisse apercevoir dans tout ce passage.

Il y a bien en lui deux agents qui se combattent; mais pourquoi le meilleur, le vrai moi, c�de-t-il au pire, au p�ch� ? C�est qu�il veut faiblement, qu�il se borne � �?consentir � la loi?�, � l�approuver en principe.

L�impuissance de l�homme pour le bien est donc une impuissance de la volont�, et c�est pourquoi il sent lui-m�me qu�il en est coupable. Mais quelque profonde que puisse �tre sa d�gradation, la cr�ature originelle de Dieu en lui peut toujours �tre distingu�e du p�ch�; la loi op�re cette distinction, cette s�paration des deux puissances et fait na�tre la guerre entre elles.

On peut donc admettre, en une certaine mesure, que ce moi qui se distingue du p�ch� son h�te et qui consent � la loi de Dieu, se trouve d�j� chez l�homme naturel �clair� par la loi r�v�l�e et non pas seulement chez le chr�tien r�g�n�r� en Christ (comparez versets 22, 23, notes).

L�homme cesserait d��tre homme, il deviendrait un �tre tout chair, fatalement asservi � son organisme mat�riel, si sa conscience pouvait perdre enti�rement la capacit� de rendre t�moignage � la saintet� de la loi de Dieu.

M�me le pa�en qui ignore le vrai Dieu �prouve, par le simple jeu de sa conscience, ce sentiment d�approbation pour le bien, auquel la sainte loi r�v�l�e imprime une force nouvelle (comparez Romains 2:15).

Grec : Car vouloir g�t aupr�s de moi (est � ma port�e), mais accomplir le bien, non.

Tel est le texte de Codex Sinaiticus, B, A, C.

Les autres documents portent : �?accomplir le bien je ne trouve pas?�.

L� est la raison de l�impuissance dont se plaint l�ap�tre. Avec ce verset commence la seconde strophe de sa complainte (verset 14, note); elle s��tend jusqu�� la fin du verset 20, o� sont r�p�t�s les mots : c�est le p�ch� qui habite en moi.

L�affirmation que l�ap�tre vient d��mettre verset 17, il la confirme (en effet), en m�me temps qu�il la corrige et la pr�cise dans les premiers mots du verset 18 �?Je sais qu�en moi, c�est-�-dire en ma chair, n�habite pas le bien?�.

Il restreint � sa chair ce domaine o� n�habite pas le bien. Sa chair, c�est encore lui-m�me, en un sens; car la chair comprend tout l�homme naturel (Romains 1:3, note; Jean 3:6); mais c�est son �tre, pour autant qu�il est domin� par sa partie inf�rieure, mat�rielle.

Cette domination de la chair a pour cons�quence l�activit� des passions sensuelles (verset 5) et la poursuite effr�n�e des satisfactions de l�orgueil et de l��go�sme.

La volont� en est affaiblie : elle ne parvient pas � accomplir le bien que l�homme approuve et se sent tenu de faire. Si le p�cheur, que l�ap�tre nous d�peint ici, distingue ainsi son moi de sa chair, (comparez versets 17, 22-24) c�est un premier pas vers l�affranchissement que procure la r�g�n�ration.

Ce verset confirme (car) que le vouloir du p�cheur est impuissant, (verset 18) en r�p�tant la constatation douloureuse d�j� �nonc�e au verset 15.

La seule diff�rence entre les deux versets, c�est qu�ici le verbe faire est appliqu� au bien et le verbe pratiquer au mal, tandis qu�au verset 15, c�est l�inverse.

La situation para�t donc plus grave � Paul : il constate que, non seulement il ne fait pas le bien, mais qu�il pratique habituellement le mal, qu�il s�applique assid�ment � l�accomplir.

Grec : Or, si ce que je ne veux pas, moi (ce moi manque dans B, C, D, etc.), c�est cela que je fais

M�me conclusion qu�au versets 16 et 17 (comparez notes).

Ces r�p�titions peignent admirablement les alternatives oppos�es de tentation et de r�sistance, et produisent l�impression de la d�sesp�rante persistance de cette lutte qui est sans issue, tant qu�une puissance sup�rieure ne r�tablit pas la paix dans le c�ur.

Dans la suite de la description, les expressions deviennent de plus en plus �nergiques et rendent les contrastes plus tranch�s.

Pour la troisi�me fois, (comparez versets 14, 18) la m�me exp�rience de lutte impuissante est d�crite.

La description est pr�sent�e cette fois sous forme de conclusion : (grec) je trouve donc la loi � moi voulant faire le bien, qu�aupr�s de moi le mal g�t, il est � ma port�e (m�me verbe qu�au verset 18), il se pr�sente le premier � moi, il m�est naturel, ais� � faire, de sorte que c�est lui que j�accomplis.

La puissance dominante du mal en l�homme est ici appel�e une loi, (comparez versets 23, 25) par opposition � la loi de Dieu, et l�ap�tre explique imm�diatement en quoi consiste cette loi : le mal est attach� � moi quand je veux faire le bien. Plus l�homme apporte d�attention et de s�rieux � observer son �tat moral, plus il se convainc que le p�ch� ne se manifeste pas seulement par des actes isol�s, par des accidents sans cons�quence et qui n�auraient pas de relations entre eux, mais qu�il constitue une puissance toujours agissante, que ses manifestations sont comme les effets d�une loi fatale, � laquelle il ne peut se soustraire et en vertu de laquelle toutes ses intentions louables, toutes ses saintes r�solutions demeurent vaines, parce que le mal est l�, � ses c�t�s, et paralyse sa volont� de faire le bien.

L�ap�tre emploie le mot loi dans un sens analogue quand il parle de �?la loi de la foi?�, (Romains 3:27; Romains 3:31) �?la loi de l�Esprit de vie?�, (Romains 8:2) �?la loi de Christ?� (1 Corinthiens 9:21).

L�homme a fait un grand progr�s vers sa d�livrance en Christ, quand, de la connaissance de ses p�ch�s isol�s, il s�est �lev�s � celle du p�ch�, et l�a reconnu comme une loi universelle et tyrannique. Mais cette connaissance seule le conduirait au d�sespoir, s�il ne pouvait compter sur la gr�ce de Dieu pour le d�livrer de l�empire du p�ch�.

Le sens que nous avons donn� � ce verset est celui qui para�t le plus conforme � la marche de la pens�e dans l�ensemble de notre passage. Mais le texte grec est obscur et d�une traduction incertaine.

Plusieurs interpr�tes, anciens et r�cents s�arr�tant au fait que le terme la loi a toujours d�sign� dans ce qui pr�c�de la loi mosa�que ou la loi morale, ont essay� de lui conserver ce sens dans notre verset. Ils ont traduit : je trouve donc que la loi est, pour moi qui veux l�accomplir, le bien, parce que le mal est � ma port�e.

Parce que le mal est � sa port�e, Paul trouve, prend conscience, que la loi, � laquelle il donne son assentiment et qu�il se sent tenu de pratiquer, est le souverain bien, qu�elle est une puissance destin�e non � le perdre, mais � le sauver.

Ce serait la conclusion de tout ce d�veloppement qui aurait pour but de prouver encore que la loi n�a rien de commun avec le p�ch�, mais qu�elle est �?sainte, juste et bonne?� (verset 12).

Mais il nous semble que l�ap�tre en a fini avec cette d�monstration dans versets 7-13, et que l�explication que nous venons d�exposer introduit une id�e qu�il est difficile d�accorder avec notre contexte.

Ce verset et le suivant expliquent (car) l�affirmation qui pr�c�de : quand je veux faire le bien, le mal est attach� � moi.

Le verset verset 22 d�veloppe la premi�re proposition : � moi qui veux faire le bien, en disant : je prends plaisir � la loi de Dieu selon l�homme int�rieur.

L�homme int�rieur (comparez �ph�siens 3:16) ne doit pas �tre confondu avec �?le nouvel homme?�, (�ph�siens 4:24; Colossiens 3:10) car bient�t l�ap�tre substitue � ce terme celui �?d�entendement?�, (versets 23, 25) qui, oppos� � �?la chair?� ou aux �?membres?�, d�signe la partie spirituelle de l�homme, son �tre moral, cr�� � l�image de Dieu, la conscience morale, la facult� que l�homme poss�de de distinguer le bien du mal, le vrai du faux.

Cet �tre moral dans l�homme est indestructible bien que, par le p�ch�, il ait �t� affaibli et r�duit sous la servitude de la chair, il est toujours susceptible d��tre renouvel� par l�Esprit de Dieu. Dans l��tat de lutte que l�ap�tre d�crit, il y a d�j� une aspiration intime � retrouver l�enti�re harmonie avec la volont� de Dieu; l�homme sent que c�est l� sa destination, la condition absolue de son repos et de son bonheur. C�est ce que Paul nomme : prendre plaisir � (grec se r�jouir avec) la loi de Dieu. Mais aussit�t d�plore l�impuissance de ce sentiment (versets 23, 24).

Il ne faut pas entendre par l�homme int�rieur l�homme r�g�n�r�, comme le font Luther, Calvin et d�autres. Calvin invoque � tort �ph�siens 4:17; �ph�siens 4:18 pour prouver que l�homme naturel est d�pourvu �?d�entendement;?� il ressort seulement de ce passage que son entendement est fauss�, obscurci, rendu vain, et qu�il a besoin d��tre renouvel� (�ph�siens 4:23).

�?L�entendement?� ou l�homme int�rieur, se trouve en tous les hommes c�est en lui qu�op�re la gr�ce; mais il n�est pas, comme l�homme nouveau, l��uvre de la gr�ce.

L�homme int�rieur est incapable de se manifester au dehors, d�agir, de faire le bien auquel il prend plaisir, parce que les membres du corps, qui sont les instruments indispensables de son activit�, ob�issent � une autre loi, qui lutte contre la loi de son entendement et qui le rend captif de la loi du p�ch�.

La loi du p�ch� (comparez verset 21, note, et verset 25) est dans les membres du corps, de l�organisme humain, par lesquels l�homme agit sur le monde, (Romains 7:5; Romains 6:13, notes) elle les r�git, tandis que la loi de l�entendement, qui est d�accord avec la loi de Dieu, devrait dominer l��tre tout entier, et, par cons�quent, gouverner aussi les membres du corps.

Mais tant que l�homme reste priv� d�un secours sup�rieur, il retombe sans cesse sous l�empire de la loi du p�ch�.

Pour repr�senter plus vivement la lutte entre les deux puissances oppos�es, Paul se sert de termes militaires : l�autre loi lutte (grec se met en campagne) contre la loi de mon entendement et me rend (grec) prisonnier de guerre sous la loi du p�ch�.

L�entendement n�est pas synonyme d�� intelligence �; nous avons d�j� fait remarquer (verset 22, note) que l�ap�tre l�identifie avec �?l�homme int�rieur;?� c�est la raison pratique, le sens moral; sa loi se manifeste dans l�imp�ratif de la conscience morale.

L�expression le corps de cette mort (traduction plus exacte que : �?ce corps de mort?�) n�est pas une image pour d�signer la masse des p�ch�s, la mis�re physique et morale dont l�homme p�cheur est afflig�.

Elle doit �tre prise au propre : notre corps mat�riel est appel� le corps de cette mort, parce que le p�ch� a �tabli en lui son si�ge principal et a fait de lui l�instrument de son activit�; c�est le r�gne du p�ch� dans le corps que Paul appelle : cette mort (Romains 6:6-12; Romains 7:18; Romains 7:23).

Pour �tre d�livr� (grec arrach�) des mains de cet ennemi, il faut que l�homme, par le renouvellement de tout son �tre spirituel, soit soustrait � la domination de la chair, qui le voue � la mort.

L�Esprit de vie, en le cr�ant de nouveau, en p�n�trant par degr�s tout son �tre, devient aussi en lui le principe d�un corps nouveau, le �?corps spirituel?�, (1 Corinthiens 15:44) semblable au corps glorifi� de Christ (Philippiens 3:21).

Ce �?corps spirituel?�, couronnement de la vie nouvelle que Dieu nous donne en Christ, pourra s�appeler : �?le corps de cette vie?�, comme le premier �tait nomm� le corps de cette mort.

� ce cri douloureux, � cette question pleine d�angoisse : qui me d�livrera du corps de cette mort ? il faut une r�ponse, pour que l�homme ne soit pas r�duit au d�sespoir. La loi a atteint son but, elle a achev� son terrible minist�re. C�est l��vangile qui arrachera l�homme � la mort �ternelle.

� la pens�e de cette d�livrance, l�ap�tre ne peut retenir l�expression de sa reconnaissance; il jette un regard sur le Lib�rateur, J�sus-Christ, et b�nit Dieu de ce qu�en lui il a trouv� la r�ponse � la question poignante que lui posait la constatation de son impuissance naturelle.

Cette r�ponse, il va la d�velopper au chapitre suivant.

Auparavant il r�sume son enseignement sur la condition de l�homme qui tente vainement d�accomplir la loi (verset 25b).

Au lieu de gr�ces � Dieu, qui est la le�on de B, Orig�ne, adopt�e par la plupart des critiques, Sin, A, la Peschito portent : je rends gr�ces � Dieu. D et quelques Majusc. portent : la gr�ce de Dieu, ce qui serait la r�ponse � la question qui me d�livrera ?

La derni�re proposition du verset : Ainsi donc, moim�me je suis� ne saurait �tre la conclusion de l�action de gr�ces que l�ap�tre vient de rendre � Dieu, c�est le sommaire de tout ce qui pr�c�de (versets 14-24) et la conclusion finale. De semblables r�sum�s, sous forme d�antith�se, se trouvent Romains 5:21; Romains 6:23.

Le p�ch� cr�e entre l�entendement, �?l�homme int�rieur?�, (verset 22, note) et la chair un antagonisme tel qu�aucune puissance ne peut r�concilier les deux ennemis.

Moi-m�me, dit l�ap�tre, moi, tel que je suis sans Christ (d�autres expliquent : moi, un seul et m�me homme), je suis esclave par l�entendement de la loi de Dieu, par la chair de la loi du p�ch� (verset 21, note).

Quand il dit : je suis esclave de la loi de Dieu par l�entendement, il faut entendre par cet esclavage un simple vouloir, (versets 15, 19-22) qui n�est qu�un assentiment au droit de Dieu, � sa loi, (verset 16) et non une soumission r�elle manifest�e dans une vie tout enti�re consacr�e au service du Seigneur. Le chapitre suivant d�crira une telle vie qui d�coule d�une tout autre source.

Ce sommaire, au ton purement didactique. qui suit l�effusion du commencement du verset, para�t �trange. Plusieurs le consid�rent comme une glose, comme la note marginale d�un lecteur qui se serait gliss�e dans le texte. D�autres attribuent cette qualit� de note marginale � l�action de gr�ces, verset 25a; d�autres enfin pensent que le r�sum� verset 25b se trouvait primitivement avant verset 24.

Ces diverses hypoth�ses n�ont aucun appui dans les manuscrits, ni dans les autres t�moins du texte. On a essay� aussi de rattacher le verset 25b au commencement du chapitre 8, soit en consid�rant les deux propositions (verset 25 et Romains 8:1) comme des affirmations, mais on ne voit pas alors comment la seconde pourrait �tre une conclusion directe de la premi�re; soit en envisageant les deux propositions comme des questions, avec r�ponses n�gatives sous-entendues : est-ce que moi-m�me je suis esclave ? est-ce qu�il y a aucune condamnation ?

Mais il faudrait donner � la particule grecque qui se lit au verset 25b et Romains 8:1 le sens interrogatif qu�elle n�a jamais dans les �crite de Paul.

Nous pouvons reprendre ici les questions que nous avons pos�es au commencement de l��tude de ce chapitre et dont nous avons laiss� la solution en suspens (versets 7, 14, notes).

Nous ne voyons pas de motifs p�remptoires pour rejeter l�interpr�tation traditionnelle qui voit dans ce morceau la description des exp�riences de l�homme individuel dans sa lutte contre le p�ch�, celles de Paul en particulier, et pour admettre que l�ap�tre r�sume dans versets 7-13 l�histoire morale de l�humanit� � partir de la tentation d�Adam et d��ve dans le jardin d��den.

S�il y a dans versets 8-11 de vagues allusions au r�cit de la chute, (Gen�se 3) d�autres traits de l�expos� ne conviennent nullement � ce fait, ainsi la citation textuelle du dixi�me commandement du d�calogue, (verset 7) qui montre que l�ap�tre ne pensait pas � la d�fense que Dieu fit dans le paradis � nos premiers parents; ainsi encore les d�clarations : �?sans la loi le p�ch� est mort?�, (verset 8) �?quand le commandement est venu, le p�ch� a pris (ou : repris) vie?�, (verset 9) ne sauraient s�appliquer que fort improprement � Adam, car avant la chute il �tait tel qu�il sortit des mains du Cr�ateur (Gen�se 1:31) et n�avait pas encore en lui le p�ch� � l��tat latent qui n�attend que �?l�occasion?�, la provocation du commandement pour �?reprendre vie?� (versets 8, 9).

Enfin, l�on ne voit pas pourquoi l�ap�tre raconterait l�histoire de l�humanit� en employant la premi�re personne du singulier, tournure d�autant plus malheureuse que rien d�s lors n�indiquerait qu�il change de sujet au verset 14 et suivants, o�, de l�avis de tous les interpr�tes, il en vient � d�crire les exp�riences de l�homme individuel.

Reste l�autre question : s�agit-il de l�homme naturel et irr�g�n�r�, ou de celui qui a pass� par la conversion et chez qui l��uvre de la r�g�n�ration et de la sanctification en J�sus-Christ est commenc�e ?

En d�autres termes, Paul, pour autant qu�il parle ici de lui-m�me, raconte-t-il ses exp�riences de pharisien ou de chr�tien ? La question se pose surtout pour versets 14-25, car l�on est g�n�ralement d�accord pour admettre que les versets versets 7-13 d�crivent les exp�riences de l�homme sous la loi.

Ceux qui pensent que, dans versets 14-25, nous avons �galement les exp�riences de Saul pharisien, se fondent sur les raisons suivantes qui semblent tr�s fortes : l�ap�tre a parl� jusque-l� de ses exp�riences de pharisien et il n�avertit pas le lecteur qu�il passe � ses exp�riences de chr�tien; le sujet est manifestement le m�me dans versets 7-13 et versets 14-25.

Dans ces versets, il n�est pas question de l�Esprit, mais seulement de �?l�entendement?�, c�est-�-dire de la conscience morale, de la raison pratique, facult� naturelle qui constitue chez tous �?l�homme int�rieur?�.

Au chapitre 8, il parlera de l�Esprit, et, comme dans Galates 5:16-25, il d�crira dans de tout autres termes la lutte de la chair et de l�Esprit chez le chr�tien. L�opposition de ces deux descriptions ne se comprendrait plus, si dans notre chapitre d�j� il �tait question du chr�tien. De m�me, si l�on consid�re les d�clarations absolues de Romains 6 sur notre affranchissement du p�ch� dans la communion du Christ mort et ressuscit�, (Romains 6:6-7; Romains 6:12; Romains 6:14; Romains 6:18) on ne saurait admettre que l�ap�tre dise en parlant de son exp�rience de chr�tien : (verset 14) �?moi je suis charnel, vendu au p�ch�?�, c�est-�-dire son esclave.

Ceux qui soutiennent qu�il s�agit du chr�tien et de sa lutte contre le p�ch� qui subsiste en lui, avancent, � l�appui de leur opinion, les raisons suivantes qui m�ritent �galement d��tre pes�es :

  1. Tout ce que l�ap�tre laisse entrevoir ailleurs des sentiments qu�il nourrissait comme pharisien exclut l�id�e d�une lutte douloureuse, dans laquelle son �me aurait �t� d�chir�e par des aspirations contraires; il se montre plut�t anim� de l�orgueilleuse propre justice qui �tait le trait caract�ristique du pharisien (Luc 18 : 11/ et suivants). Il s�estimait alors �?sans reproche � l��gard de la justice de la loi?� (Philippiens 3:6, comparez Actes 22:3); il servait Dieu avec une conscience pure comme ses anc�tres l�avaient fait, (2 Timoth�e 1:3) s�il pers�cuta l��glise, dans les temps qui pr�c�d�rent sa conversion, il n�en avait aucun remords, car il agissait �?par ignorance, �tant �tranger � la foi chr�tienne?� (1 Timoth�e 1:13). Cette assurance, si peu justifi�e qu�elle f�t, n�en �tait pas moins l�oppos� de la situation morale d�crite dans versets 14-25.
  2. L�homme dont la lutte est d�peinte (versets 14-25) �?reconna�t que la loi est bonne?�, (verset 16) il a �?la volont� de faire le bien?�, (verset 18) il �?prend plaisir � la loi de Dieu?�, (verset 22) il est �?par l�entendement esclave de la loi de Dieu?� (verset 25).Peut-on, sans exag�ration, pr�ter de telles vertus � l�homme naturel ? Augustin, apr�s sa controverse avec P�lage, Luther, Calvin et tous nos r�formateurs, qui avaient �t� amen�s par leurs exp�riences � sonder dans toute sa profondeur la d�ch�ance de l�homme p�cheur, sa corruption et sa faiblesse, se sont refus�s � admettre que l�homme encore �tranger � l�action de la gr�ce soit engag� dans la lutte d�crite par Paul.
    Ce combat duquel l�ap�tre parie n�est jamais en l�homme jusqu�� ce qu�il soit sanctifi� par l�Esprit de Dieu� L�homme charnel s�adonne � p�ch� du consentement de tout son c�ur, et comme si tout ce qui est en lui avait fait un complot de courir apr�s, et la division commence lors seulement, quand il vient � �tre appel� du Seigneur et sanctifi� par l�Esprit� Calvin
  3. Si l�on objecte que l�ap�tre ne saurait dire du chr�tien qu�il est �?charnel et vendu au p�ch�?�, puisqu�il l�a d�clar� au chapitre pr�c�dent �?affranchi du p�ch� et esclave de la justice?�, on oublie qu�il ne pr�tend pas, dans cette formule, d�crire toute la vie du chr�tien. Il peut appeler le chr�tien �?charnel?�, parce qu�il a une nature de chair, que la conversion et la r�g�n�ration commenc�e ne suppriment pas, et avec laquelle il doit lutter aussi longtemps qu�il demeure ici-bas. Et en tant qu�il est �?de chair?�, qu�il reste dans cette chair o� le p�ch� a �lu domicile, il est �?vendu au p�ch�?�.
  4. Dans tout le passage (Ro 14-25), Paul emploie le pr�sent, tandis qu�il s�est servi du pass� dans versets 7-13. Ce changement de temps n�indique-t-il pas qu�apr�s avoir parl� d�exp�riences qui appartenaient enti�rement � une p�riode �coul�e de sa vie, il en vient � des luttes qui sont encore, en partie du moins, et � de certains moments, des exp�riences actuelles ?

On ne saurait expliquer autrement la substitution du pr�sent au pass�. L�emploi de ce pr�sent et le ton path�tique avec lequel l�ap�tre s��crie : �?malheureux homme que je suis !?� seraient d�pourvus de v�rit� s�ils s�appliquaient � des sentiments que Paul n�a jamais �prouv�s lui-m�me ou qu�il n��prouve plus depuis longtemps.

Il est difficile de se prononcer entre les deux interpr�tations, l�une et l�autre ont leur part de v�rit�. Le tort de ceux qui les d�fendent d�une mani�re exclusive est de tirer de leurs arguments une conclusion trop absolue.

La conversion ne marque jamais, dans aucune vie humaine, une limite tellement tranch�e que l�on puisse d�terminer avec une pr�cision rigoureuse si une exp�rience morale est possible seulement en de�� ou au-del� de cette ligne. M�me une conversion soudaine et radicale comme celle de Saul de Tarse sur le chemin de Damas, a �t� pr�par�e par des luttes intimes dont Saul lui-m�me n�a pas eu clairement conscience au moment o� elles commenc�rent de troubler son �me.

Si ce sont ces luttes que l�ap�tre d�crit dans versets 14-25, il les d�crit telles qu�elles apparaissent maintenant � sa conscience �clair�e par l��vangile, et s�il en parle au pr�sent, c�est que ces luttes, qui pr�par�rent sa conversion, se sont prolong�es apr�s qu�il eut embrass� par la foi son lib�rateur; elles se renouvelleraient encore au moment o� il �crivait cette page �mouvante, s�il abandonnait la communion de son Sauveur, et si, cessant d��tre sous l�action de son Esprit il se retrouvait dans sa mis�re naturelle d��tre �?charnel?�, �?vendu au p�ch�?�.

Si l�on tient � fixer une date � laquelle a commenc� cette exp�rience morale, on pourra dire que Saul s�est vu engag� dans cette lutte vers la fin, plus agit�e, de sa carri�re de pharisien, lorsqu�apr�s avoir reconnu toute la spiritualit� de la loi, il essaya d�accomplir avec ses propres forces la justice sup�rieure qu�il avait entrevue. Il perdit bient�t l�orgueilleuse assurance qu�il avait eue jusque-l�.

Mais ce r�veil de la conscience ne fut pas produit par la loi seule et par les r�flexions que Saul fit sur elle. C��tait d�j� un premier effet de l�action qu�exer�ait sur lui l�Esprit du Christ qui commen�ait d�enfoncer dans sa conscience cet �?aiguillon contre lequel il lui aurait �t� dur de regimber?� (Actes 9:5).

Tout p�cheur, de m�me, trouvera dans les paroles de l�ap�tre une peinture frappante des combats dans lesquels il s�est vu engag� quand ses yeux se sont ouverts sur les saintes exigences de la loi de Dieu et qu�il a constat� son impuissance radicale � les remplir.

Cette crise de la repentance qui a pr�c�d� sa naissance � une vie nouvelle et qui a �t� la premi�re phase de cette transformation salutaire, elle lui appara�t d�crite par l�ap�tre en termes saisissante de v�rit�.

Voil� bien les sentiments entre lesquels mon c�ur �tait alors partag� dira-t-il, voil� la lutte sans issue dans laquelle je me consumais en vains efforts.

Mais, comme l�ap�tre, il pourra, sans m�conna�tre la grande d�livrance dont il a �t� l�objet, en parler encore au pr�sent : voil� la triste condition o� je retombe toutes les fois qu�il m�arrive de perdre le sentiment actuel de la gr�ce, de m��loigner de la communion du Sauveur, soit par des incons�quences et des retours de propre justice (comme Pierre, Galates 2:11 et suivants, et les Galates, Galates 3:3), soit en essayant de travailler � ma sanctification par des moyens de ma propre imagination, soit enfin par des infid�lit�s, sur lesquelles je n�invoque pas imm�diatement l�efficace du sang de la croix. Je me retrouve alors seul en face de la loi, et la lutte recommence aussi terrible que la premi�re fois.

Bien plus, il est dans la vie de tout chr�tien, si avanc� soit-il, des temps o�, progressant dans la connaissance de la sainte loi de Dieu, il fait des d�couvertes nouvelles de sa profonde corruption; la loi reprend alors pour lui son minist�re de condamnation et de mort; la lutte recommence, et ce n�est qu�au travers de nouvelles exp�riences de son impuissance et de sa mis�re naturelles qu�il parvient � la d�livrance, � la pl�nitude de la gr�ce en J�susChrist.

Ainsi, bien que ce ne soit pas la condition normale de l�homme r�g�n�r� qui soit d�crite dans versets 14-25, cette description conserve, pour lui aussi, � certains �gards, sa douloureuse actualit�.

Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur Romans 7". "Bible annotée". https://beta.studylight.org/commentaries/fre/ann/romans-7.html.
 
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