Bible Commentaries
Zacharie 1

Bible annotéeBible annotée

versets 1-21

7.1 � 6.8 �Les visions

Les huit visions qui suivent ne sont pas reli�es entre elles d�une mani�re visible; chacune forme un tableau distinct. Elles n�en constituent pas moins un ensemble, d�abord parce qu�elles ont toutes �t� accord�es au proph�te dans le cours d�une seule nuit, et surtout parce qu�elles se rapportent toutes � la restauration actuelle du peuple d�Isra�l et � son avenir comme porteur du r�gne de Dieu au sein de l�humanit�. On a essay� de les ramener � sept en r�unissant en une seule les deux du chapitre 5, mais ce proc�d� est arbitraire. La 8e cl�t le cycle en ramenant sous les yeux du proph�te les chevaux qu�il avait contempl�s dans la 2e.

Le tout est couronn� par un acte symbolique (6.9-15) qui se rattache sp�cialement � la 4e et � la 5e vision et qui ferme la perspective proph�tique ouverte par la s�rie enti�re.

1 � 7 Premi�re vision :

Le cavalier au milieu des myrtes.

Du onzi�me mois; c��tait le mois de f�vrier. L�ann�e commen�ait � l�anniversaire de la sortie d��gypte, � l��poque de la P�que. On compta plus tard � partir de l�automne (20 septembre), parce que c��tait l��poque o� l�histoire d�Isra�l avait recommenc� avec le retour de l�exil.

Au vingt-quatri�me jour. Cette date du vingt-quatri�me jour revient plusieurs fois � cette �poque (Agg�e 2:10; Agg�e 2:18; Agg�e 2:20), peut-�tre parce que c��tait en ce jour-l� que le peuple avait repris le travail de la construction du temple. C��tait donc une date b�nie dans son histoire, et Dieu, en se manifestant en ce jour, voulait sans doute montrer que ces communications �taient une r�compense de la fid�lit� du peuple dans l�accomplissement de ce devoir.

La parole de l��ternel. Le terme h�breu a un sens plus �tendu que celui de notre mot parole : il s�applique � toute r�v�lation divine, m�me sous forme de vision.

J�eus une vision. La parole 4.4 prouve que le proph�te re�ut ces visions, non pas en songe, mais dans un �tat de veille, o� il fut ravi en extase proph�tique. Comparez le ravissement d�esprit de saint Pierre � Joppe (Actes 10:10) et la sc�ne de la transfiguration (Luc 9:32-36).

Un homme mont� sur un cheval roux. Sur ce personnage, voir plus loin.

Entre des myrtes� dans un lieu profond. Le mot que nous traduisons par lieu profond est rendu quelquefois par le terme de lieu ombrag�; le sens adopt� par nous ressort d�Exode 15:10. Il faut se repr�senter une vall�e profonde, aux pentes ombrag�es de myrtes. Il est inutile de chercher quelque part cette vall�e; dans la vision, il n�y a de r�el que le tableau lui-m�me, et si l�h�breu dit le lieu profond, c�est uniquement pour d�signer la vall�e que le proph�te a devant les yeux de son esprit en ce moment m�me. Ce bosquet de myrtes est certainement le symbole du peuple �lu, aujourd�hui pauvre et humble, mais pourtant agr�able aux yeux de l��ternel. S�il n�est pas comparable, comme les grandes empires du temps, � un magnifique bois de c�dres que l�on aper�oit de loin sur les hauteurs du Liban, dans son abaissement il jouit cependant d�un avantage que n�ont pas les peuples les plus puissants de la terre : il poss�de en son sein l�ange de l��ternel.

Des chevaux roux, bruns et blancs. Le second de ces termes est d�une signification douteuse. Il est appliqu�, �sa�e 16:8, � une esp�ce de cep produisant des raisins rouges, et para�t d�signer ici une nuance plus fonc�e que le roux, en opposition au blanc qui est la nuance la plus claire. En tout cas, le sens de tachet� que l�on donne parfois � ce terme doit �tre �cart�.

On a essay� d�appliquer ces couleurs aux diff�rents c�t�s, le roux � l�orient et � l�occident, le brun au nord, le blanc au sud; mais cette application ne repose sur aucune raison suffisante. Il en est autrement au chapitre 6 (voir � ce passage). Les trois couleurs indiqu�es servent sans doute uniquement � distinguer les trois groupes de cavaliers, et, ceux-ci (d�apr�s l�analogie du passage 6.5-8), figurent la connaissance que prend l��ternel de la situation des peuples au nord, � l�est et au sud, c�est-�-dire dans tout le cercle des contr�es environnant la Terre Sainte (voir verset 10). Il n�y a aucun rapport entre ces cavaliers et ceux d�Apocalypse 6:1-8; les couleurs sont diff�rentes et les cavaliers de Zacharie ne se pr�parent nullement, comme ceux de l�Apocalypse, � intervenir activement dans les destin�es du monde.

Et je dis� � qui s�adresse cette question ? Il semble, au premier coup d��il, tout naturel de supposer qu�elle est adress�e au cavalier que Zacharie vient de voir appara�tre sur le cheval roux, comme chef des trois troupes de cavaliers qui le suivent. Cependant on peut admettre aussi que Zacharie voit d�j�, pr�sent � c�t� de lui, l�ange qui va lui r�pondre et qui lui servira d�interpr�te dans tout le cours de ses visions pour lui expliquer les tableaux qu�il contemple. Cet ange est appel� litt�ralement l�ange parlant en moi, non qu�il soit question d�une voix int�rieure communiquant sans paroles les pens�es � l��me; mais le proph�te entend les paroles de l�ange comme on peut entendre dans une vision, par une audition int�rieure. Il n�en est pas moins vrai que cet ange interpr�te, comme on l�a appel�, remplit � l��gard du proph�te, relativement � la vision, un office analogue � celui que remplit pour nous le Saint-Esprit par rapport � la personne du Sauveur et, aux enseignements de l��criture; comparez Jean 16:14 et 1 Corinthiens 2:12.

Je te ferai voir. La r�ponse suivante (verset 10) de l�homme qui se tient dans les myrtes est sans doute le r�sultat d�une demande qui lui est adress�e au nom de Zacharie par l�ange interpr�te. C�est l� ce qui permet � celui-ci de dire : je te ferai voir.

L�homme qui se tenait entre les myrtes r�pondit� Il r�pondit directement � l�ange interpr�te et indirectement � la question du proph�te. Mais qui est cet homme ? Comme il est dit, au verset 11, que l�ange de l��ternel se tenait entre les myrtes, on pourrait admettre que cet homme n�est autre que l�ange de l��ternel lui-m�me. Au verset 11 il interroge les autres cavaliers et leur fait rendre compte de leur course d�inspection, comme un chef interroge ses subordonn�s; c�est ainsi que, �z�chiel 9:2, l�ange de l��ternel conduit la troupe des anges envoy�s pour massacrer la population de J�rusalem et que, Josu� 5:13-15, il est d�sign� comme le chef des arm�es de l��ternel. Une seule chose s�oppose � ce sens, c�est que le cavalier mont� sur le cheval roux arrive lui-m�me � la t�te des trois troupes de cavaliers (derri�re lui, verset 8). C�est, ce qui fait plut�t penser que cet homme n�est que le chef de la troupe des cavaliers, et que l�ange de l��ternel est mentionn� tout � coup au verset 11, sans que sa pr�sence e�t �t� indiqu�e d�avance. Il en avait �t� de m�me au verset 9 pour la personne de l�ange interpr�te. Mais, d�s qu�il est entr� en sc�ne, c�est lui qui joue le r�le principal (versets 11 et 12).

Ceux que l��ternel a envoy�s� On peut �tablir un rapprochement entre ces cavaliers qui parcourent la terre sur l�ordre de l��ternel, et les courriers r�guliers que les rois de Perse institu�rent dans toute l��tendue de leur empire. Les images, dans les visions divines, sont toujours emprunt�es aux choses connues.

Ils r�pondirent � l�ange de l��ternel. Le rapport des messagers est adress� � l�ange de l��ternel, qui est maintenant le centre de la sc�ne. Ce rapport renferme en m�me temps la r�ponse � la question de Zacharie : Qui sont ceux-ci ? On voit, en effet, par son contenu, qu�ils ont �t� envoy�s pour rendre compte de l��tat du monde � ce moment. Ils sont donc le symbole du regard divin qui se prom�ne sur la terre.

En repos et tranquille. Au commencement du r�gne de Darius, pour la premi�re fois depuis la chute de l�empire babylonien et l��dit de Cyrus, la terre (du moins dans la partie formant le pourtour de la Terre Sainte) �tait en pleine paix, fait bien rare dans l�antiquit�, surtout dans ces pays de l�Orient.

Pri�re d�intercession de l�ange de l��ternel. C�est � cette pri�re et � la r�ponse de l��ternel que tendait, d�s le commencement, toute la vision. L�ange de l��ternel vient de para�tre, comme le repr�sentant de la majest� divine, comme celui dont d�pendent les anges et leurs chefs. Il se pr�sente maintenant � Zacharie comme le repr�sentant du peuple �lu aupr�s de son Dieu. C�est comme tel qu�il s�adresse ici � l��ternel comme un �tre distinct de lui et qui s�identifie avec Isra�l. Sur l�ange de l��ternel, voir �sa�e 63:9, note.

Sans merci pour J�rusalem. Cette ville, ainsi que les villes de Juda, n��tait encore, en quelque sorte, que ruines.

Voil� soixante-dix ans. Il y avait, � proprement parler, quatre-vingt-six ans que la captivit� de Babylone avait commenc�; voir J�r�mie 25:11-12. Mais Zacharie compte les soixante-dix ans depuis le moment o� J�rusalem avait �t� compl�tement d�truite, ainsi que toutes les villes de Juda, c�est-�-dire depuis l�an 588.

Et l��ternel adressa� � la suite de cette intercession, l��ternel lui-m�me adresse (par l�interm�diaire de l�ange interpr�te) au proph�te un message d�encouragement que celui-ci doit transmettre au peuple. Ce message est renferm� dans les paroles suivantes, versets 14 � 17.

D�une grande jalousie. Cette jalousie est l�ardeur de l�amour, qui ne veut pas d�truire la personne qui en est l�objet mais la purifier de telle sorte que celle-ci r�ponde pleinement � l�amour qui lui est t�moign�.

J�rusalem et Sion : J�rusalem, la capitale, centre de la vie politique; Sion, la colline sacr�e o� l��ternel a fix� sa demeure.

Aid� au mal. Les nations, dont Dieu se servait comme d�une verge pour ch�tier Isra�l, ont outrepass� la limite fix�e et frapp� avec une excessive duret�. La violente indignation (violemment irrit�) que l��ternel �prouve contre les ennemis de son peuple pour cette conduite, d�passe de beaucoup la col�re qu�il avait �prouv�e contre son peuple lui-m�me (peu irrit�). C�est pourquoi leur bien-�tre actuel fera place aux plus s�v�res ch�timents.

Je me suis retourn�. Plus J�rusalem a souffert, plus l��ternel va travailler � la relever; avant tout, le temple sera reconstruit; puis, la ville elle-m�me.

Le cordeau sera �tendu� pour mesurer les places et aligner les rues de la nouvelle ville.

Promesse se rapportant � toutes les villes de Juda qui doivent rena�tre, aussi bien qu�� la capitale et au temple.

Le sens g�n�ral de cette vision nous para�t �tre la r�installation d�Isra�l dans la Terre Sainte qui lui a �t� donn�e pour patrie, apr�s le long exil qu�il vient de subir. Semblable aux myrtes qui croissent dans ce vallon, Isra�l habite de nouveau cette terre b�nie et l�ange de l��ternel y habite avec lui et veille de l� sur toute la terre pour diriger les destin�es des nations en faveur du peuple que Dieu a choisi.

Dans le texte h�breu, le chapire 2 commence avec le verset 18.

18 � 21 Deuxi�me vision :

Les quatre cornes et les quatre forgerons.

Quatre cornes. Cette nouvelle vision se rattache �troitement � la parole du verset 15 : Je suis violemment irrit� contre les nations. La corne est le symbole habituel de la force. Il faut probablement se repr�senter ces quatre cornes comme apparaissant dans l�espace, car il n�est point parl� d�animaux qui les portent, et il est inutile de chercher le nom des empires qui correspondent � chacune d�elles, car rien n�indique une succession, mais elles apparaissent et disparaissent ensemble; et l�Assyrie, qui devrait certainement �tre il une d�elles, puisque c�est elle qui a d�truit le royaume des dix tribus, �tait d�j� tomb�e depuis longtemps � l��poque de Zacharie. La chute de Babylone avait �galement eu lieu. Le nombre quatre repr�sente donc, comme � l�ordinaire, les quatre c�t�s de l�horizon, c�est-�-dire le monde entier avec ses puissances hostiles au peuple de Dieu.

Juda, Isra�l et J�rusalem. On a pens� que le premier de ces trois noms d�signait l�ensemble du peuple, le second la population des campagnes, et le troisi�me, celle de la capitale; ou bien, que Juda d�signait le royaume du sud, Isra�l celui du nord, et J�rusalem, la capitale commune. D�apr�s le groupement des mots dans l�h�breu, il semble plut�t que Juda ait sa place � part et d�signe l�ensemble du peuple, et par Isra�l et J�rusalem, qui sont plus �troitement li�s, le proph�te d�signe de nouveau le peuple par son nom d�honneur (Isra�l), puis sa capitale comme renfermant le sanctuaire.

Quatre forgerons. Ce sont les repr�sentants des forces que Dieu a suscit�es ou suscitera pour abattre les puissances ennemies de son peuple. Il y avait deux choses dans la vision pr�c�dente : la punition des nations qui avaient aid� au mal, et la glorieuse restauration du peuple de Dieu. L�accomplissement de la premi�re de ces promesses est repr�sent� dans la seconde vision; l�accomplissement de la seconde, dans la troisi�me.

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