Bible Commentaries
Actes 13

Commentaire biblique avancéCommentaire biblique avancé

versets 1-52

Ch. 13 v. 1-3 � Commencement de l��uvre nouvelle de Paul

Diff�rence d�avec l�envoi des ap�tres : envoi par le Saint Esprit, depuis une assembl�e des Gentils

Nous arrivons maintenant au commencement de l�histoire directe d�une �uvre, nouvelle sous des rapports importants, de l��uvre qui se rattache � la mission de Paul et qui a son point de d�part dans l�intervention imm�diate du Saint Esprit. Maintenant, ce n�est plus Christ sur la terre envoyant par son autorit� personnelle les douze, dou�s plus tard de la puissance du Saint Esprit, venu d�en haut, pour annoncer l��l�vation du Sauveur au ciel et son retour, et pour rassembler sous le drapeau de la foi ceux qui croiraient en lui [(Matt. 28:18-20)]. Paul a vu Christ en gloire, et il s�est joint, par cons�quent, � l��glise d�j� rassembl�e; mais ici nous ne trouvons pas un Christ personnellement pr�sent pour envoyer celui qu�il a appel�, comme t�moin de la pr�sence du Messie sur la terre, ou du rejet de Celui que ce t�moin aurait connu ainsi. [13:2] Le Saint Esprit lui-m�me envoie Paul; [13:1] il l�envoie non de J�rusalem, mais d�une ville grecque, o� Il avait par sa libre et souveraine puissance, converti et rassembl� des Gentils. Des Juifs aussi, sans doute, se trouvaient au milieu d�eux, mais les croyants juifs et gentils formaient une Assembl�e dont l�existence a �t� signal�e premi�rement par le fait que l��vangile avait �t� annonc� aux Grecs [(11:20-21)].

Action ind�pendante de l�Esprit pour envoyer en mission, hors du juda�sme

[13:1] Dans le chapitre qui nous occupe, on se retrouve dans l�Assembl�e d�Antioche, [13:2] et au milieu de l�action ind�pendante de l�Esprit de Dieu1. [13:1] Certains proph�tes se trouvaient l�, entre autres Saul; [13:2] ils je�naient et vaquaient au service du Seigneur. L�Esprit Saint leur dit de mettre � part pour Lui Barnabas et Saul, pour l��uvre � laquelle Il les avait appel�s. Voil� la source du minist�re de ces deux ap�tres : assur�ment ce minist�re rendait t�moignage � Celui en qui ils avaient cru et que Saul au moins avait vu; et ainsi d�sign�s, ils agissent sous l�autorit� du Seigneur J�sus; mais la source positive de leur mission, apparente � tous, est le Saint Esprit. C�est le Saint Esprit qui les a appel�s � l��uvre; ils sont envoy�s par le Saint Esprit (vers. 4), principe de toute importance quant aux voies du Seigneur sur la terre. Nous sortons de J�rusalem, du Juda�sme, de ce qui �tait du ressort des ap�tres nomm�s par le Seigneur pendant son s�jour ici-bas. Christ, ainsi que l�exprime Saul, devenu Paul, n�est plus connu selon la chair [(2 Cor. 5:16)]. Ils ont � lutter contre l�esprit juda�que, et � m�nager cet esprit, en tant qu�il est sinc�re; mais les sources de leur �uvre ne sont plus en rapport avec le syst�me que cette �uvre ne conna�t plus comme point de d�part. Un Christ glorieux dans le ciel, qui reconna�t les disciples comme membres de son propre corps, comme faisant partie de Lui-m�me en haut � une mission de la part de l�Esprit sur la terre, mission qui ne conna�t que l��nergie de l�Esprit (rendant t�moignage, bien entendu, � Christ) comme source d�action et d�autorit� � telle est l��uvre qui commence maintenant et qui est confi�e � Barnabas et � Saul. Barnabas, il est vrai, sert de liaison entre les deux syst�mes : il avait fait partie de l�ancien ordre de choses �tabli � J�rusalem, mais il �tait lui-m�me un Hell�niste de Chypre [(4:36-37)]; c��tait lui qui avait pr�sent� Saul aux ap�tres apr�s la conversion de celui-ci sur le chemin de Damas [(9:27)]. Il avait le c�ur plus large, plus accessible aux t�moignages divins de la gr�ce, que les ap�tres m�mes, et que les autres Juifs nourris dans un �troit Juda�sme, car Dieu pourvoit � tout dans sa gr�ce. Il y a toujours des Barnabas, comme des Nicod�me et des Joseph et m�me des Gamaliel, quand il en faut. L�action de Dieu, sous ce rapport, est remarquable dans toute l�histoire qui nous occupe. Si seulement, en faisant sa volont� par l�Esprit, nous savions nous confier plus enti�rement � celui qui dispose de tout !

1 L�action de l�Esprit est toujours ind�pendante; mais je veux parler ici de son action en dehors de l�autorit� des Ap�tres. Cette autorit� n�est pas la source de ce qui se fait, et ce qui se fait ne s�y rapporte pas.

D�tachement de tout lien avec l�ancien syst�me, en Barnabas

Cependant le lien form� entre l�ancienne �uvre et la nouvelle, par la participation de Barnabas � cette derni�re, se rompt bient�t. Barnabas tenait un peu au vieux drap, aux vieilles outres [(Matt. 9:16-17)], quelque b�ni qu�il f�t lui-m�me, lui qui est personnellement l�objet d�un si beau t�moignage de la part du Saint Esprit [(11:24)], et chez qui l�on voit en effet un caract�re d�licieux. Plus tard il a voulu reprendre avec lui son parent Marc (Col. 4:10), qui s�en �tait retourn� � J�rusalem presque d�s le commencement de l��vang�lisation qui s�accomplissait au milieu des pays gentils par le moyen de Saul et Barnabas [(13:13)], et Saul continue son �uvre avec des instruments que Dieu a form�s sous la main de l�ap�tre [(15:37-40)], avec un Silas qui avait voulu rester � Antioche (le service particulier qu�on lui avait confi� � J�rusalem �tant achev� [(15:27)]), quand il aurait pu naturellement retourner dans cette ville avec Judas [(15:32-33)].

Ch. 13 v. 4-52 � D�but de l��uvre de Paul, envers les Juifs et les Gentils

Ch. 13 v. 4-12 � Relations de l�ap�tre avec les Juifs dans son service, vues � Chypre

Ch. 13 v. 4-5 � �vangile pr�ch� selon les conseils de Dieu, d�abord aux Juifs

Ainsi donc, pour en revenir au point du r�cit auquel nous �tions parvenus, [13:4] Barnabas et Saul, envoy�s par l�Esprit, [13:5] ayant Jean (Marc) pour leur �tre en aide par ses services, [13:4] se rendent � S�leucie, puis en Chypre; [13:5] et �tant � Salamine, ville de Chypre, ils pr�chent la parole de Dieu dans les synagogues des Juifs. Quelle que f�t donc l��nergie de l�Esprit, il agit en rapport avec les conseils et les promesses de Dieu et cela avec une patience parfaite. Jusqu�� la fin de sa vie, quelle qu�ait �t� l�opposition des Juifs et toute hargneuse et acharn�e qu�elle ait pu �tre, l�ap�tre a continu� de suivre la marche que les voies et les conseils de Dieu en J�sus avaient ordonn�e : il s�adresse aux Juifs premi�rement, puis aux Gentils. Lorsque par la foi on se trouvait � au dedans � dans l�Assembl�e de Dieu o� la v�rit� et la gr�ce �taient pleinement r�v�l�es, il n�y avait aucune diff�rence entre Juif et Gentil. Dieu est un dans son caract�re; Il est pleinement r�v�l� et le voile est d�chir�; le p�ch� est un dans son caract�re, et il est oppos� � Dieu. Le fond de la v�rit� ne change pas, et l�unit� de l��glise se lie � la hauteur de la gr�ce en Dieu lui-m�me, et descend jusqu�� l�ensemble profond du p�ch�, au sujet duquel cette gr�ce s�est manifest�e. Mais quant aux voies de Dieu sur la terre, les Juifs avaient la premi�re place, et l�Esprit qui est au-dessus de tout, peut se pr�ter en pleine libert� � toutes les voies souveraines de Dieu, comme Christ qui s�est fait serviteur en gr�ce, s�est soumis � toutes, et maintenant, haut �lev�, les r�unit toutes en lui-m�me comme chef et centre. C�est � cette gloire que le Saint Esprit rend t�moignage pour l�accomplir ici-bas en tant que cet accomplissement se fait par la gr�ce; et qu�il s�adapte ainsi en gr�ce aux Juifs : cela ne l�emp�che pas de porter un jugement clair et positif sur l��tat de ce peuple quand l�occasion le rend n�cessaire.

Ch. 13 v. 6-12 � Opposition et jugement du proph�te juif qui s�oppose � l��vangile

D�j� ici, au commencement du minist�re de Paul, ces deux choses se pr�sentent ensemble, savoir, la consid�ration de l�ap�tre pour les Juifs selon les voies de Dieu, et le jugement que l�ap�tre prononce sur eux quand ils s�opposent au t�moignage qu�il adresse aux gentils. [13:5] Nous avons d�j� fait remarquer que Saul commence par les Juifs; [13:6] ayant travers� Chypre, il arrive � Paphos, le si�ge du gouvernement; [13:7] et ici le proconsul, homme prudent et r�fl�chi, demande � entendre l��vangile. [13:6] Obs�d� d�j� par un faux proph�te, qui exploitait les besoins de son �me ignorante, [13:7] mais avide en m�me temps de quelque chose qui p�t combler le vide moral qu�il �prouvait dans le n�ant des c�r�monies pa�ennes et dans la d�go�tante immoralit� de la plupart d�entre elles, Serge Paul fait venir Barnabas et Saul. [13:8] �lymas s�oppose � leur t�moignage : c��tait naturel, car l�enchanteur devait perdre son influence sur le gouverneur, si celui-ci recevait la v�rit� que pr�chait Saul. [13:6] Or �lymas �tait Juif. [13:9] Saul, qui est dor�navant appel� Paul1, rempli de l�Esprit, prononce de la part de Dieu, sur �lymas, [13:11] une sentence qui le prive de la vue pour un temps, sentence ex�cut�e � l�instant m�me par la puissante main de Dieu. [13:12] Le proconsul, frapp� de la puissance qui accompagnait la parole de Paul, se soumet � l��vangile de Dieu.

1 Je ne sais si le changement de nom qui est signal� � cette occasion, et dont la port�e a excit� la curiosit� des �tymologistes, n�est pas r�ellement une alt�ration par laquelle la forme juive du nom de l�ap�tre �tait perdue, pour rev�tir une apparence romaine ou Gentile.

�lymas, image des Juifs du temps de Paul

Je ne doute pas que dans ce mis�rable Bar-J�sus, nous ne trouvions le tableau des Juifs de ce moment-l�, frapp�s de c�cit� pour un temps [(13:11)], parce que, jaloux de l�influence de l��vangile et pour mettre le comble � leurs p�ch�s, ils s�opposaient � ce que cet �vangile f�t pr�ch� aux Gentils. Leur �tat est jug�, leur vraie histoire racont�e dans la mission de Paul. [13:8] Oppos�s � la gr�ce et cherchant � d�truire son effet sur les Gentils, [13:11] ils ont �t� frapp�s d�aveuglement, mais d�un aveuglement qui ne doit �tre que temporaire.

Ch. 13 v. 13-52 � Action de Paul en Asie, allant vers les Gentils

Ch. 13 v. 13-46 � T�moignage de Paul aux Juifs d�Asie, mais s�adressant � tous

[13:13] �tant partis de l�, Paul et ceux qui �taient avec lui se rendent dans l�Asie mineure (vers. 13 et suivants); et maintenant Paul prend d�finitivement sa place aux yeux de l�historien de l�Esprit. Tous ceux qui l�accompagnent ne sont que � ceux qui �taient avec Paul �. Quand ils sont arriv�s � Perge, Jean (Marc), les quitte pour s�en retourner � J�rusalem. Son d�part �tait une manifestation, sous une forme bien plus douce et plus mod�r�e que d�autres, de l�influence juda�que, mais un fait qui montrait que l� o� cette influence s�exer�ait, si elle ne produisait pas l�opposition, au moins elle �tait la vigueur n�cessaire pour l��uvre de Dieu telle qu�elle se d�ployait maintenant au milieu des Gentils. Barnabas cependant poursuit sa route et continue encore de travailler � l��uvre avec Paul. [13:14] Celui-ci arriv� � Antioche en Pisidie, s�adresse de nouveau, premi�rement aux Juifs (vers. 14). Il se rend le jour du sabbat dans la synagogue, [13:15] et sur l�invitation des chefs, [13:23] annonce J�sus [13:27] rejet� des Juifs � J�rusalem [13:28] et crucifi�, [13:30] mais ressuscit� par la puissance de Dieu, [13:39] par lequel ils pouvaient �tre justifi�s de tout ce dont la loi de Mo�se ne pouvait les justifier. Ici le discours de Paul se rapproche beaucoup du t�moignage de Pierre et tr�s particuli�rement du commencement de l��p�tre aux H�breux, quant au caract�re du t�moignage. Ainsi le verset 33 est pareil au t�moignage de Pierre que nous trouvons au chap. 3 des Actes. Paul place au verset 31 les douze distinctement dans la position de t�moins aupr�s d�Isra�l, comme �tant ceux qui avaient personnellement accompagn� le Seigneur, et qui l�avaient vu apr�s sa r�surrection : � ils sont �, dit-il, � ses t�moins aupr�s du peuple �. Mais le t�moignage de l�ap�tre (qui rentre dans l�ordre de la pr�dication de Pierre quant � l�accomplissement des promesses par la venue de J�sus, et quant � la d�claration que les gr�ces assur�es de David se trouvent �tablies dans sa r�surrection), s�en �loigne, toutefois, en un point important. Paul ne touche pas le sujet que Dieu a fait J�sus Seigneur et Christ [(Act. 2:36)] : [13:38] il annonce que la r�mission des p�ch�s est proclam�e au nom de J�sus, [13:40] en engageant ses auditeurs � ne pas n�gliger ce grand salut. [13:43] Plusieurs s�attachent � Paul1 et � Barnabas, � la suite de cette pr�dication; et ceux-ci les exhortent � demeurer dans la gr�ce qui leur a �t� annonc�e (vers. 42, 43). [13:44] La masse de la population afflue � la pr�dication, le sabbat suivant, [13:42] les Gentils ayant demand� que cet �vangile de gr�ce leur f�t annonc� de nouveau. Leurs �mes avaient trouv� plus de v�rit� dans la doctrine du seul vrai Dieu reconnu des Juifs, que dans le culte insens� des pa�ens : celui-ci n�offrait plus � l�intelligence r�veill�e, mais non satisfaite, un aliment qui la content�t. L�intelligence morale, ainsi r�veill�e, disait trop pour laisser l�imagination s�amuser � des c�r�monies n�ayant de charme que pour l�ignorance qui se laissait s�duire par le faste des f�tes auxquelles elle s��tait habitu�e et par lesquelles l��l�ment religieux de la chair �tait flatt�. Cependant quoique la v�rit� froidement reconnue d�un seul vrai Dieu, d�barrass�t l�esprit de ce qui le choquait dans la mythologie insens�e et immorale du paganisme, cette v�rit� ne nourrissait nullement l��me, comme le faisait le t�moignage puissant d�un Dieu actif en gr�ce. Or, tel �tait le t�moignage rendu maintenant par le Saint Esprit par la bouche des messagers qu�il avait envoy�s, t�moignage qui, tout en �tant fid�le aux promesses faites aux Juifs, s�adressait cependant comme � une parole de salut � � tous ceux qui craignaient Dieu (vers. 26). [13:45] Mais les Juifs, jaloux de l�effet de l��vangile qui r�pondait ainsi aux besoins des c�urs, ce que leur syst�me ne faisait pas, s�opposent � Paul et blasph�ment contre la doctrine de Christ (vers. 45). [13:46] Paul donc et Barnabas se tournent avec hardiesse vers les Gentils.

1 Ici Paul a la premi�re place; dans le chapitre pr�c�dent [(chap. 11)] c��tait Barnabas.

Ch. 13 v. 46-47 � Christ annonc� aux nations, selon le conseil de Dieu

C��tait un moment d�cisif et important. [13:47] Ces deux messagers de l�Esprit citent un t�moignage proph�tique de l�Ancien Testament au sujet des desseins de Dieu en gr�ce envers les Gentils, portant que Christ devait �tre la lumi�re des Gentils � desseins qu�eux-m�mes accomplissaient par la puissance de l�Esprit et selon l�intelligence qu�il leur en donnait. Le passage auquel Paul et Barnabas font allusion se trouve en �sa�e 49 [(v. 6)], o� l�opposition d�Isra�l, qui rendait le t�moignage de Christ inutile � leur �gard, donne occasion � Dieu d�annoncer que l��uvre du rassemblement du R�sidu d�Isra�l n��tait que peu de chose, et que Christ serait donn� pour lumi�re aux nations et pour �tre le salut de Dieu jusqu�au bout de la terre.

Ch. 13 v. 47 � Lumi�re de la parole proph�tique, par l�Esprit

Il est utile de noter cette derni�re circonstance : l��nergie pour agir, communiqu�e par l�intelligence spirituelle, et la mani�re dont les d�clarations proph�tiques deviennent lumi�re et autorit� pour cette action, quand l�Esprit de Dieu en donne le vrai sens pratique, c�est-�-dire l�application. Peut-�tre que d�autres n�en comprendront pas le sens, mais l�homme spirituel a, dans la Parole qu�il a comprise, une pleine garantie pour sa conscience. Il laisse � Dieu le reste.

Ch. 13 v. 48-52 � Opposition des Juifs, mais action de Dieu pour sauver

[13:48] Les Gentils se r�jouissent du t�moignage, et l��lection croit (vers. 48). [13:49] La Parole se propage dans tout le pays. [13:50] Les Juifs se montrent maintenant dans leur vrai caract�re d�ennemis du Seigneur et de la v�rit�, [13:51] et Paul et Barnabas secouent la poussi�re de leurs pieds contre eux. [13:52] Les disciples, quelles que fussent les difficult�s au milieu desquelles ils se trouvaient plac�s, �taient remplis de foi et du Saint Esprit : c�est ce que les difficult�s n�emp�chent pas. [13:50] La position prise ici par les Juifs, et dans laquelle on les retrouve partout, fait comprendre quelle source d�affliction et de peine ils ont d� �tre pour l�ap�tre.

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