Bible Commentaries
Esther 1

versets 1-22

Chapitres 1 � 10

Position des Juifs dans les livres de N�h�mie et d�Esther

N�h�mie montre la fin de l�histoire d�Isra�l jusqu�au Messie

Le livre de N�h�mie nous a fait voir Juda r�install� dans son pays, mais priv� de la pr�sence de Dieu, sauf en b�n�diction g�n�rale, et non reconnu de Dieu comme son peuple; en sorte que, quel que soit le laps de temps, cet �tat nous conduit moralement jusqu�au moment o� le Messie a d� �tre pr�sent� pour mettre le sceau � la proph�tie, pour qu�il y e�t fin � la transgression et pour introduire la justice des si�cles [(Dan. 9:24)]. Ce livre nous a donc donn� le dernier mot de l�histoire d�Isra�l, et cela en bont� et en patience de la part de Dieu, jusqu�� la venue de Christ.

Esther montre la fid�lit� de Dieu en providence envers les Juifs hors du pays

Le livre d�Esther nous montre la position d�Isra�l, ou, plus exactement, la position des Juifs hors de leur pays, et envisag�s comme plac�s sous la main de Dieu et comme objets de ses soins. L�existence de ces soins, dont le livre d�Esther nous fournit les preuves, lorsque les Juifs �taient en dehors de toute position reconnue de Dieu, et qu�ils avaient pour leur part perdu tout titre quelconque � Sa protection, est un fait infiniment touchant et important dans les voies de Dieu. Si, lorsque son peuple est dans un tel �tat, Dieu ne peut se r�v�ler � lui � ce qui est de toute �vidence � Il ne manque pas n�anmoins de penser � lui. Dieu nous r�v�le ici, non une intervention ouverte de sa part en faveur de son peuple, ce qui ne pouvait plus avoir lieu, mais les soins providentiels qui ont assur� son existence et sa conservation au milieu de ses ennemis. Ceux qui �taient menac�s �taient de la captivit� de Juda (2:5, 6), et n��taient pas rentr�s dans la terre de Canaan. S�il faut voir en cela un manque de foi et d��nergie, d�affection pour la maison et la cit� de Dieu, il faut y voir une preuve d�autant plus grande de l�absolue et souveraine bont�, de l�absolue et souveraine fid�lit� de ce Dieu lui-m�me.

Intervention de Dieu pour les siens malgr� toutes les circonstances

Soins providentiels de Dieu pour Isra�l malgr� son �tat et l�absence de relation avec Lui comme peuple

Nous voyons donc, dans cette histoire, les soins secrets et providentiels que Dieu prend des Juifs, lorsque, tout en maintenant leur position de Juifs, ils sont enti�rement d�chus de toute relation ext�rieure avec Lui, priv�s de tous les droits du peuple de Dieu, et d�pouill�s des promesses, � l�accomplissement desquelles (telles que Dieu, dans sa mis�ricorde, les leur offrait alors � J�rusalem), ils ne prenaient pas d�int�r�t. M�me dans cet �tat, Dieu les garde et prend soin d�eux � d�un peuple b�ni et aim� malgr� toutes ses infid�lit�s, car les dons et l�appel de Dieu sont sans repentance [(Rom. 11:29)]. Cela, quand on le p�se bien, donne � ce livre un caract�re tr�s touchant et instructif : il est l�expression de la souveraine protection et des soins fid�les dont Dieu entoure les siens, quelles que soient les circonstances, et nous montre la place que ce peuple occupe dans ses pens�es.

Dieu agit providentiellement pour faire accomplir Ses desseins, mais ne se montre pas

On a souvent remarqu� que le nom de Dieu ne se trouve pas dans le livre d�Esther. C�est ce qui le caract�rise. Dieu ne se montre pas. Mais derri�re la puissance et les �garements de ce tr�ne auquel est �chu le gouvernement du monde, Dieu tient les r�nes par Sa Providence; il veille � l�accomplissement de ses desseins et � tout ce qui est n�cessaire pour que cet accomplissement ait lieu; et il a �gard � son peuple, quel qu�en soit l��tat et quelle que soit la puissance de ses ennemis. Heureux peuple ! (comp., pour Isra�l, J�r. 31:20).

Triste position d�Isra�l, mais foi dans la protection divine sur Isra�l

Il est � remarquer qu�on rencontre la foi dans la protection de Dieu [(4:14)], et que cette derni�re est reconnue alors m�me que les voies de Dieu, � l��gard de ses promesses, sont ignor�es. Nous parlons du gouvernement de Dieu et non pas du salut. Le salut n�est pas ce dont il s�agit ici. Le Gentil domine et fait ce qu�il veut, prenant � sa fantaisie, pour femme, une des filles de Benjamin [(2:17)]. Triste position, en effet, du peuple de Dieu ! position contraire � toute loi divine, � toute fid�lit� en d�autres circonstances, mais ne donnant pas m�me lieu ici � une r�clamation. Ici, Isra�l est perdu quant � son propre �tat. Mais Dieu agit en Souverain, et se sert de cette triste preuve de leur position, pour les garder de la destruction dont ils �taient menac�s.

Intervention de Dieu pour les Juifs de mani�re cach�e

Dieu garde les Juifs hors de toute relation, mais sans se montrer

N�h�mie nous r�v�le la derni�re relation de Dieu avec le peuple, avant la venue du Messie; relation de long support, dans laquelle Dieu ne reconna�t pas le peuple comme sien; relation provisoire et imparfaite. Le livre d�Esther nous apprend que Dieu garde souverainement les Juifs dispers�s, veillant sur eux, m�me en dehors de toute relation; et que, sans r�voquer en rien le jugement qui les a atteints, Dieu les prot�ge sans se montrer, et, par cons�quent, par des moyens cach�s.

Derni�re intervention de Dieu avant la venue du Messie

C�est ce que, historiquement, il restait � faire conna�tre avant l�intervention publique de Dieu � la fin dans la personne du Messie, que la proph�tie seule pouvait r�v�ler.

Intervention divine vue dans les circonstances de l�histoire d�Esther

Cette intervention est, ce me semble, indiqu�e dans les circonstances de cette histoire; vaguement, il est vrai, mais d�une mani�re assez claire pour celui qui a suivi les voies de Dieu r�v�l�es dans la Parole. Nous voyons l��pouse Gentile, mise de c�t� � cause de sa d�sob�issance [(1:19)] et pour avoir manqu� � montrer sa beaut� au monde [(1:11-12)]; elle est remplac�e par une �pouse juive qui poss�de l�affection du roi [(2:17)]. Nous voyons la puissance audacieuse de Haman le Gentil, oppresseur des Juifs, d�truite [(7:10)], et le Juif, protecteur d�Esther, Mardoch�e, auparavant m�pris� et honni, �lev� � la gloire et aux honneurs, � la place du Gentil [(8:2)]. Tout ceci, il faut s�en souvenir, se rapporte � la terre.

Moyens providentiels de Dieu pour accomplir Sa volont� malgr� tout

Enfin il y a, dans les d�tails de ce livre, un point tr�s int�ressant, savoir, les moyens providentiels que Dieu emploie; l�opportunit� du moment auquel toutes choses arrivent � jusqu�� l�insomnie du roi [(6:1)]; montrant, de la mani�re la plus int�ressante, comment la main cach�e de Dieu pr�pare et dirige tout, et de quelle mani�re ceux qui cherchent Sa volont� peuvent, quoi qu�il en soit, compter sur Lui en tout temps, m�me quand la d�livrance para�t impossible, et malgr� toutes les machinations de l�ennemi et leur succ�s apparent.

Domination des Gentils et voies de Dieu

Faits caract�ristiques de la domination gentile, et Mardoch�e, type de Christ

La fin du livre pr�sente, historiquement, les grands faits caract�ristiques de la domination des Gentils; mais on ne peut gu�re manquer d�y voir typiquement, dans la situation de Mardoch�e, le Seigneur lui-m�me, comme Chef des Juifs, dans la relation la plus �troite avec le tr�ne qui a domination sur tout.

Pr�servation d�Isra�l quand tout semble contraire

Les circonstances m�mes au milieu desquelles ce livre nous introduit sont appropri�es � ce but. Quand une relation reconnue existe, les voies de Dieu sont selon la conduite de ceux qui se trouvent dans cette relation; mais ici nous ne trouvons aucune relation pareille. La sc�ne est remplie, justement remplie, de circonstances pa�ennes et de m�urs pa�ennes. Isra�l est comme perdu au milieu des pa�ens. Sa conduite n�appara�t pas, mais bien sa pr�servation, quand pour l��il de l�homme le paganisme est tout et que les ennemis d�Isra�l sont en apparence tout-puissants. Tout cela est � sa place : tout autre tableau n�e�t pas �t� la v�rit�, n�e�t pas donn� la vraie repr�sentation de l��tat des choses, ni mis en �vidence dans leur vrai caract�re les voies de Dieu.

Fin des livres historiques

On comprendra facilement que ce livre termine la suite profond�ment int�ressante des livres historiques, que, par la bont� de notre Dieu, nous venons de parcourir, en exposant, autant que nous l�avons pu, leurs traits principaux. Que l�Esprit, qui nous a fait jouir de ce que Dieu a daign� nous y r�v�ler, continue de nous instruire en m�ditant ceux qu�il nous reste � examiner !