Bible Commentaries
Genèse 12

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versets 1-20

Principe de l�appel et de l��lection

Manifestation de ce nouveau principe en Abram

Ici donc, nous changeons enti�rement de syst�me et d�ordre de pens�es. Un principe, qui �tait, sans doute, en exercice d�s le commencement, mais qui ne s��tait point encore manifest� comme base d�un ordre de choses sur la terre, est proclam� et se dessine dans l�histoire de la terre.

[12:1] Abram est appel�, �lu, [12:2] et devient le d�positaire personnel des promesses.

D�ch�ance religieuse de l�homme s�assujettissant aux d�mons, et appel de Dieu pour s�parer Son peuple par la foi

Ici, afin que le grand principe de l�appel et de l��lection soit gard� dans sa puret�, comme acte de Dieu, l�occasion qui y donne lieu, ou le fait auquel nous avons fait allusion [(Jos. 24:2)], n�est pas mentionn�. [12:1] Dieu, apr�s le jugement, intervient en gr�ce souveraine pour se choisir une famille qui lui appartienne par l�appel de la gr�ce : principe de la plus haute importance. Cependant il est bon de remarquer ce que l�histoire de la Bible nous dit ailleurs, c�est qu�� cette �poque, l�idol�trie avait pris pied dans la famille de Sem m�me : � Vos p�res, dit Josu� (24:2), T�rakh, p�re d�Abraham et p�re de Nakhor, ont habit� anciennement au del� du fleuve, et ils ont servi d�autres dieux �. Or, ces dieux, c��taient des d�mons (l Cor. 10:20)1. Ceci nous fait voir que, depuis l��poque o� Dieu �tait intervenu en jugement2 et en puissance, les d�mons avaient usurp� cette place dans l�esprit de l�homme, en apparaissant � ses yeux comme les sources de l�autorit� qui se manifestait et des b�n�dictions encore accord�es, et comme auteurs des ch�timents inflig�s. Ces d�mons se pr�tant aux convoitises du coeur corrompu de l�homme, l�homme, qui leur attribuait le pouvoir de r�pondre � ses d�sirs ou de d�tourner les choses qu�il craignait, fut conduit � leur faire l�hommage de son adoration, de sa reconnaissance et de sa frayeur. Ce ne fut plus seulement l�homme corrompu et en r�bellion contre Dieu, ce fut la religion m�me qui le corrompait, l�homme se faisant une religion de sa corruption m�me. Les d�mons avaient occup� la place de Dieu dans son esprit, et usant de l�ascendant qu�ils avaient pris sur sa conscience, ils l�endurcirent et la fauss�rent, de sorte qu�il devint religieusement mauvais, ce qui est la pire d�gradation. Quel �tat ! quelle folie ! Jusques � quand, Seigneur ? Mais, si la race humaine s�enfonce ainsi dans les t�n�bres, en prenant les d�mons pour ses dieux; si, dans l�impuissance de se maintenir seule, elle remplace la r�bellion contre Dieu, par l�assujettissement � ce qui est plus �lev� qu�elle dans la r�bellion, et se met sous sa triste d�pendance, Dieu se l�ve et nous transporte au-dessus de tout ce mal : par son appel, il nous introduit dans ses propres pens�es, plus pr�cieuses que le r�tablissement de ce qui est tomb�. Il se s�pare un peuple et lui donne des esp�rances en harmonie avec la majest� et l�amour de Celui qui l�appelle; il le place dans une proximit� de Lui o� la b�n�diction du monde, par son gouvernement, ne l�aurait jamais plac�; il est son Dieu; il s�entretient avec lui d�une mani�re qui est en rapport avec cette intimit�, et nous entendons parler, pour la premi�re fois, de la foi (15:6), bas�e sur ces entretiens et ces t�moignages directs de Dieu; quoiqu�elle puisse avoir op�r� r�ellement depuis le commencement.

1 Ce passage est une citation de Deut. 32:17.

2 Savoir dans le d�luge. Il ne para�t pas que l�idol�trie se soit introduite auparavant.

Ch. 12 v. 1-3 � L�appel de Dieu introduit un nouvel ordre de choses sur la terre

Depuis le douzi�me chapitre donc, se d�veloppe un tout nouvel ordre d��v�nements, relatifs � l�appel de Dieu, � ses alliances, � ses promesses, � ses conseils, � la manifestation de son peuple, comme peuple particulier sur la terre.

Histoire des relations de Dieu avec l�homme

Avant le d�luge, c��tait l�homme tel qu�il est dans sa chute, devant Dieu; et, quoiqu�il y e�t un t�moignage depuis le commencement, il n�y avait pas eu d�intervention dispensationnelle de Dieu dans ses propres voies, [6:11] mais l�homme, laiss� � lui-m�me ensuite de ce t�moignage, se livra � une telle violence et � une telle corruption, [6:17] que Dieu envoya le d�luge en jugement sur le monde. [11:9] Apr�s le d�luge, Dieu �tant intervenu en jugement, nous avons le gouvernement du monde et ce qui en advient; mais les nations une fois form�es, s��tant soumises � la puissance du d�mon, l�appel de Dieu, ses �lus et ensuite son peuple, semence du d�positaire des promesses, se pr�sentent � notre vue. [12:1] C�est pourquoi nous voyons ces �lus appel�s � se s�parer enti�rement de tout ce qui les rattachait � leur position naturelle sur la terre, et, en m�me temps, � appartenir � Dieu, sur le principe de la promesse et de la confiance en la parole que Dieu avait prononc�e : � Va-t�en de ton pays et de ta parent�, et de la maison de ton p�re, dans le pays que je te montrerai �. C��tait l� un �v�nement bien solennel; c��tait en principe le jugement du monde, quoique ce f�t selon la gr�ce envers ceux qui �taient appel�s � en sortir.

Dieu d�sire un peuple tir� du monde, peuple dont Abram est le chef

[11:9] Afin de bien comprendre ceci, il faut nous souvenir que le monde avait �t� constitu� par le jugement de Dieu sur l�entreprise de la tour de Babel. Des nations et des pays avaient �t� form�s, comme il en est encore de nos jours. C��tait l� le monde. Satan le dominait compl�tement. [12:1] Or ce monde m�me, form� providentiellement par Dieu, Abraham �tait appel� � le quitter. Dieu voulait avoir en dehors du monde une famille, un peuple qui ne f�t pas du monde, quoiqu�il en f�t tir�. Un autre fait ajoute encore � l�importance d�Abraham : il y avait eu des saints isol�s, connus ou inconnus, mais depuis Adam, il n�y avait pas eu de chef de race. Adam tomb� �tait le p�re d�une race d�chue. [12:2-3] Abram fut appel� pour �tre la racine de l�arbre de la promesse, la racine du peuple de Dieu, naturel ou spirituel, � le p�re de la circoncision, et le p�re de tous ceux qui croient.

Part double de la foi ici-bas

Ch. 12 v. 4-6 � Marche par la foi : r�ponse d�Abram � l�appel de Dieu

R�pondre � l�appel divin n�cessite d��tre tout � Dieu

[11:31] Au commencement, Abraham tenait encore � sa famille, ou, du moins, il n�a pas rompu avec elle; et bien qu�il quitte sa patrie sur l�appel de Dieu, il reste aussi loin qu�auparavant de la terre de la promesse; car, lorsqu�il est ainsi appel�, l�homme doit �tre enti�rement � Dieu sur un nouveau principe. � [12:4] Enfin, il part, comme Dieu le lui avait dit.

Appel et promesses de Dieu pour la foi

[12:1] Nous voyons donc Abram, appel� par la manifestation de la gloire de Dieu (comp. Act. 7 [v. 2]), pour le voyage de la foi. [12:2] Il re�oit les promesses, soit d�une post�rit� nombreuse, [12:3] soit de la b�n�diction de toutes les familles de la terre en lui1.

1 Cette derni�re promesse dans l�histoire d�Abraham n�est r�p�t�e qu�au chap. 22 [(v. 18)], et l� � sa semence seule; la promesse de la terre et d�une nombreuse post�rit� est souvent adress�e � lui et � sa semence. C�est � cette promesse faite � Abraham au chap. 12 et confirm�e � la semence au chap. 22, que l�Ap�tre fait allusion dans l��p�tre aux Galates [(Gal. 3:16)]. La post�rit� terrestre, au contraire, devait �tre nombreuse.

Vie et marche par la foi � Comparaison avec H�b. 11

[12:5] Il part; il arrive. Il n�y a pas beaucoup d�exp�riences; quoiqu�il y ait une connaissance de Dieu plus profonde dans une marche qui est toute de foi; la puissance de Dieu s�y d�ploie, et l�homme marche avec Dieu. Dans l�histoire de Jacob, au contraire, on remarque un grand nombre d�exp�riences. Arriv� en Canaan, Abram n�y poss�de rien; car sa vie doit toujours �tre une vie de foi, et en comparant ce chapitre avec H�b. 11, nous voyons ce qui r�sulte pour les croyants, du fait d��tre laiss�s sur la terre comme �trangers et voyageurs, sans �tre mis en possession de ce qui leur est promis [(H�b. 11:13)]. [H�b. 11:9] Par l�ob�issance de la foi, Abram entre dans la terre promise, et il n�a pas m�me o� y poser son pied; [H�b. 11:10] mais de ce fait (car Dieu, quoiqu�il puisse mettre � l��preuve, ne peut laisser la foi sans r�ponse), le patriarche a devant lui la cit� qui a des fondements [H�b. 11:16] et une meilleure patrie. Lorsqu�il ne poss�de rien encore, l��nergie de la foi, par la gr�ce, le place dans une position qui le met forc�ment en rapport avec des choses meilleures et plus �lev�es, car Dieu l�avait appel� d�un appel personnel pour la b�n�diction. De m�me, en pratique, nous sommes entr�s dans l��glise et dans les choses c�lestes ici-bas; mais nous avons la marche de la foi, non pas la possession, et la source c�leste de tout est devant nous. � Ur, Abram ne pouvait pas voir la patrie c�leste : �tranger dans le pays de la promesse, cette patrie est l�objet naturel de son �me, selon la gr�ce. Tel est notre propre cas; seulement Abram s��l�ve au-dessus de son appel, et nous entrons par l�Esprit dans les choses auxquelles nous sommes appel�s.

Ch. 12 v. 7-8 � Adoration et communion par la foi

Ch. 12 v. 7 � Seconde r�v�lation de Dieu � Abram, amenant culte et communion par la foi

[12:7] Mais le Seigneur se r�v�le une seconde fois � Abraham dans le pays, dans le lieu auquel il avait �t� appel�. [12:1] La premi�re fois, le Dieu de gloire lui �tait apparu pour le faire sortir du pays qu�il habitait [(Act. 7:2-3)] et le faire marcher dans le sentier de la promesse. |12:7] La seconde fois, l��ternel se r�v�le � lui pour l�admettre dans sa communion, s�entretient avec lui, lui d�veloppe comment la promesse sera accomplie, et alors Abram lui rend culte. Le fid�le, p�lerin et �tranger n�a, sur la terre, que sa tente et son autel.

L�adoration suit la s�paration d�avec le monde

Nous avons ici la seconde partie de la vie de la foi. [12:1] La r�v�lation de Dieu, quand nous sommes loin de Lui, nous fait sortir dans le chemin de la foi et dirige notre marche vers le ciel; [12:7] quand nous jouissons de notre part c�leste, Dieu se r�v�le � nous pour la communion, le culte et une pleine manifestation de ses voies. Le Canan�en est dans le pays, l�h�ritier de la promesse ne poss�de rien de tout ce qui lui est promis. Nous avons � faire avec des m�chancet�s spirituelles dans les lieux c�lestes [(�ph. 6:12)]; mais l��ternel se r�v�le, montre l�h�ritier et l�h�ritage pour l��poque o� le Canan�en sera loin : ainsi Abram adore par la foi, comme ci-devant il marchait par la foi. C�est l� la compl�te et double portion de la foi.

Ch. 12 v. 9-20 � Le manque de foi entra�ne dans le monde

La recherche de l�appui du monde interrompt la communion avec Dieu

Le reste de ce chapitre est l�historique de son manque de foi. [12:10] Press� par les circonstances, Abram ne consulte pas Dieu; il se trouve en pr�sence du monde o� il cherche asile et secours, [12:13] et renie sa vraie relation avec sa femme, pr�cis�ment comme cela a eu lieu relativement � l��glise; [12:16] il est ch�ri du monde [12:17] que Dieu juge enfin, [12:20] et d�o� il le renvoie. [12:9] Depuis le moment o� Abram s�est mis en chemin pour l��gypte [13:3-4] jusqu�� son retour au point de d�part, il n�a point eu d�autel �lev� � l��ternel. Quand il quitte l��gypte et reprend sa position d��tranger en Canaan, il a son autel comme pr�c�demment; mais il faut d�abord qu�il revienne au m�me lieu o� il avait b�ti son autel au commencement et qu�il le retrouve l�. Quel avertissement pour les chr�tiens, quant aux relations de l��glise avec Christ ! Quoique le monde puisse parfois venir en aide � l��glise, ces relations avec Christ ne peuvent �tre maintenues d�s que nous recherchons cette aide.

Signification du type de la femme

Rappelons ici une remarque faite ailleurs, que, dans les types, la femme repr�sente la position o� se trouvent ceux qui nous y sont pr�sent�s en figure � l�homme, la conduite, soit fid�le, soit infid�le, de ceux qui sont dans cette position.

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bibliography-text="Commentaire sur Genesis 12". "Commentaire biblique avancé". https://beta.studylight.org/commentaries/fre/cba/genesis-12.html.