Bible Commentaries
Hébreux 6

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versets 1-20

Objet du chapitre : Croissance dans l��tat chr�tien, et gloire r�v�l�e de Christ

L�Esprit veut former les chr�tiens � l��tat d�hommes faits

Or l�Esprit ne veut pas s�arr�ter � ces rudiments en enseignant les chr�tiens, [6:1] mais veut continuer jusqu�� la pleine r�v�lation de la gloire du Christ qui appartient � l�homme fait, ou si l�on veut, le forme pour qu�il soit tel.

Les H�breux sont plac�s sur un terrain plus �lev� que le juda�sme

On voit facilement que l��crivain inspir� cherche � faire sentir aux H�breux qu�il les pla�ait sur un terrain plus �lev�, plus excellent, en les mettant en relation avec un Christ invisible et c�leste, tandis que le juda�sme les retenait en arri�re dans la position d�enfants. Cette pens�e, du reste, caract�rise l��p�tre enti�re.

Rudiments et doctrine de l�enfance, et r�v�lation de Christ dans le syst�me chr�tien

Cependant nous trouvons deux choses ici : [6:1-2] d�un c�t� les rudiments et le caract�re de la doctrine qui appartenait � l�enfance, au commencement de la parole du Christ, en contraste avec la puissance et la saveur c�leste qui accompagnaient la r�v�lation chr�tienne; d�un autre c�t�, quelle �tait la r�v�lation du Christ Lui-m�me en rapport avec le syst�me spirituel et chr�tien.

Distinction entre syst�me chr�tien et position glorieuse de Christ

Mais l��p�tre fait une distinction entre le syst�me chr�tien et la doctrine de la personne de Christ, m�me quand il est envisag� comme homme (*), quoique la position actuelle de Christ donne son caract�re au syst�me chr�tien. La distinction est faite, non pas parce que l��tat des �mes ne d�pend pas de la mesure de la r�v�lation de Christ et de la position qu�il a prise, mais parce que la doctrine de sa personne et de sa gloire va bien plus loin que l��tat actuel de nos relations avec Dieu.

(*) Toutefois la relation de Christ comme Fils ici-bas ne peut �tre s�par�e de sa relation comme Fils �ternel; car celle-ci pr�te son caract�re � la premi�re tandis qu�il �tait sur la terre dans ce qui est appel� le temps. Le passage dans le texte a trait aux versets 5 et 8 du chapitre 5 compar�s aux versets 6 et 10 du m�me chapitre. Comparez aussi le commencement de Jean 17.

Ch. 6 v. 1-12 � Comparaison des syst�mes juif et chr�tien, et �tat de ceux qui y sont

Ch. 6 v. 1-5 � Contraste entre l��tat d�enfance et l��tat d�homme fait

�tat pass� et r�sultat de la glorification de Christ r�v�l�

Privil�ges chr�tiens par la position glorieuse de Christ, et �tat d�homme fait

Les choses dont il est parl� dans les versets 1 et 2 de notre chapitre avaient eu leur place lorsque le Messie �tait encore � venir. Tout alors �tait � l��tat d�enfance. Les choses dont il est parl� aux versets 4 et 5 sont les privil�ges dont les chr�tiens jouissaient en vertu de l��uvre et de la glorification du Messie. Mais elles ne sont pas en elles-m�mes � l��tat d�hommes faits � mentionn� au verset 1 et qui se rapporte davantage � la connaissance de la personne de Christ Lui-m�me; les privil�ges chr�tiens dont il est parl� �taient l�effet de la position glorieuse de sa personne dans le ciel.

Obscurit� dans l��tat d�enfance, et responsabilit� apr�s l�exaltation de Christ

Il est important de faire attention � ceci pour comprendre ces passages. Dans l�enfance dont il est parl� dans les versets 1 et 2, l�obscurit� de la r�v�lation du Messie, annonc�e tout au plus par des promesses et des proph�ties, laissait les adorateurs sous le joug des c�r�monies et des figures, quoique en possession de quelques v�rit�s fondamentales. [6:4-5] Son exaltation donnait lieu � la puissance du Saint Esprit ici-bas, de laquelle d�pendait la responsabilit� des �mes qui l�avaient go�t�e.

Pr�senter la personne et la gloire de J�sus d�livre du syst�me juif et pr�serve de l��tat charnel

La doctrine de la personne et de la gloire de J�sus fait le sujet des r�v�lations de l��p�tre, et �tait le moyen de d�livrer les Juifs de tout le syst�me qui avait �t� un si pesant fardeau sur leurs c�urs, le moyen de les emp�cher d�abandonner l��tat d�peint aux versets 4 et 5, pour rentrer dans la faiblesse, et de retourner, Christ �tant venu, � l��tat charnel des versets 1 et 2.

Avancer dans les choses nouvelles plut�t que reposer les anciennes

Avancer jusqu�� ce qu�est Christ r�v�l� par la Parole, plut�t que rester aux anciennes doctrines

[6:1-2] L��p�tre donc ne vient pas poser de nouveau les doctrines vraies, mais �l�mentaires, qui appartenaient au temps auquel Christ n��tait pas r�v�l�; mais elle veut avancer jusqu�� la pleine r�v�lation de sa gloire et de la position qu�Il occupe, selon les conseils de Dieu r�v�l�s dans la Parole.

Introduction du christianisme, chose nouvelle, par l�Esprit, li� � la gloire de J�sus

Le Saint Esprit ne voulait pas revenir � ces choses anciennes, parce que les nouvelles, savoir le christianisme caract�ris� par la puissance du Saint Esprit, avaient �t� introduites en rapport avec la gloire c�leste du Messie.

Ch. 6 v. 6 � Gravit� du mal de celui qui abandonne la doctrine chr�tienne

�tat mis�rable de celui qui a laiss� les choses anciennes, puis abandonn� les nouvelles

[6:6] Or si quelqu�un qui avait �t� plac� sous l�influence de cette puissance, et qui l�avait connue, venait � l�abandonner, il ne pouvait �tre renouvel� encore � la repentance. Les anciennes choses du juda�sme devaient �tre et avaient �t� laiss�es en arri�re par ce en quoi il �tait entr�. Les chr�tiens ne pouvaient se servir de ces choses pour agir sur les �mes; et, quant aux choses nouvelles, cet homme les avait abandonn�es; tous les moyens de Dieu avaient �t� employ�s en vue de lui et n�avaient rien produit.

R�p�tition de la mise � mort de J�sus par celui qui abandonne d�lib�r�ment la v�rit�

[6:6] Celui qui abandonnait ainsi la doctrine chr�tienne crucifiait le Fils de Dieu pour lui-m�me, c�est-�-dire de sa propre volont�. Associ� au peuple qui s��tait rendu coupable de la mort du Fils de Dieu, il avait reconnu le p�ch� commis par son peuple et avait tenu J�sus pour le Messie. Or maintenant il r�p�tait, le sachant et le voulant, le crime commis contre Christ.

Puissance divine de l�Esprit Saint et annonce de la gr�ce, anticipant la d�livrance

Manifestation de la puissance divine anticipant la destruction de l�ennemi

[6:1-2] Le jugement, la r�surrection des morts, la repentance des �uvres mortes avaient �t� enseign�s : sous cet ordre de choses, la nation avait crucifi� son Messie; [6:4] mais maintenant la puissance divine �tait arriv�e; elle t�moignait de la glorification du Messie crucifi�, du Fils de Dieu dans le ciel; [6:5] et par des miracles elle d�truisait, du moins en d�tail, le pouvoir de l�Ennemi qui r�gnait encore sur la terre; ces miracles �taient une anticipation partielle de la pleine et glorieuse d�livrance qui aurait lieu dans le monde � venir, o� le Messie, le Fils de Dieu, triomphant, d�truirait enti�rement tout ce pouvoir. C�est pourquoi ils sont appel�s � les miracles du si�cle � venir �.

Ch. 6 v. 4-5 � Manifestation de la puissance du Saint Esprit et annonce de la gr�ce divine

[6:4] La puissance du Saint Esprit, [6:5] les miracles accomplis au sein du christianisme �taient des t�moignages que le pouvoir qui accomplirait cette d�livrance, quoique encore cach� dans le ciel, existait cependant dans la personne glorieuse du Fils de Dieu. Ce pouvoir n�accomplissait pas encore la d�livrance de ce monde opprim� par Satan, [6:4] parce qu�en attendant, une autre �uvre s�accomplissait : la lumi�re de Dieu luisait; [6:5] la bonne parole de la gr�ce �tait annonc�e; [6:4] on pouvait go�ter le don c�leste, meilleur encore que la d�livrance du monde, et la puissance sensible du Saint Esprit se faisait conna�tre, en attendant que le Messie rev�nt en gloire pour lier Satan et accomplir ainsi la d�livrance du monde, assujetti � l�empire de ce dernier.

Influence de la gr�ce annonc�e par la parole et de la puissance de l�Esprit

En g�n�ral, la puissance du Saint Esprit, en vertu de la glorification c�leste du Messie, s�exer�ait sur la terre comme manifestation pr�sente et anticipation de la grande d�livrance � venir. La r�v�lation de la gr�ce, la bonne parole de Dieu �tait annonc�e, et le chr�tien vivait dans la sph�re o� ces choses se d�ployaient, et subissait l�influence qui s�y exer�ait. Cette influence se faisait sentir m�me � une �me qui avait �t� introduite au milieu des chr�tiens, et qui la subissait lors m�me que la vie spirituelle manquait chez elle.

Pas de moyen suppl�mentaire pour ceux qui ont rejet� la nouvelle r�v�lation

[6:4] Or, si apr�s avoir subi l�influence de la pr�sence du Saint Esprit, [6:5] go�t� la r�v�lation de la bont� de Dieu et ressenti les preuves de sa puissance, [6:6] l�on abandonnait Christ, il ne restait plus aucun moyen de renouveler l��me pour l�amener � la repentance. Les tr�sors c�lestes �taient d�j� d�pens�s, on les avait m�pris�s comme ne valant rien; on avait rejet� la pleine r�v�lation de la gr�ce et de la puissance apr�s l�avoir connue. Quel moyen employer maintenant ? Il �tait impossible de retourner au juda�sme et � la parole du commencement du Christ contenue dans le juda�sme, depuis que la v�rit� avait �t� r�v�l�e; et d�autre part la nouvelle lumi�re avait �t� connue et rejet�e. Dans un pareil cas, il n�y avait que la chair, et point de nouvelle vie; les ronces et les �pines croissaient comme par le pass� : il n�y avait aucun changement r�el.

Comparaison entre les deux syst�mes et les privil�ges qui s�y rattachent

La possession de la vie et les fruits ne sont pas suppos�s dans ce qui est expos�

Une fois qu�on a compris que le passage qui nous occupe est une comparaison entre la puissance du syst�me spirituel et le juda�sme, et qu�il s�agit de l�abandon du premier apr�s qu�il a �t� connu, la difficult� du passage dispara�t. La possession de la vie n�est pas suppos�e, et la question de savoir si l�on poss�de cette vie n�est pas abord�e : le passage parle du Saint Esprit comme d�une puissance pr�sente dans le christianisme, non pas de la vie. [6:5] � Go�ter la bonne Parole �, c�est avoir compris combien cette parole est pr�cieuse, et non pas avoir �t� vivifi� par son moyen1. [6:9] C�est pourquoi, en parlant aux chr�tiens juifs, l�auteur de l��p�tre s�attend, en ce qui les concerne, � des choses meilleures et qui tiennent au salut, de sorte que tout ce qui a �t� �num�r� pouvait �tre l� sans le salut; il ne pouvait non plus y avoir aucun fruit, car le fruit suppose la vie.

1 De m�me dans Matthieu 13 [(v. 20-21)], quelques-uns re�oivent la parole avec joie; mais il n�y avait pas de racine.

Ch. 6 v. 9-12 � Les chr�tiens h�breux avaient la vie et portaient du fruit

[6:9] L�auteur n�applique cependant pas ses paroles aux chr�tiens h�breux; car, quel que f�t leur �tat, ils avaient port� des fruits, preuves de la vie; or jamais le simple pouvoir n�est en soi la vie; [6:10-12] et l�ap�tre continue ses raisonnements en leur donnant des encouragements et des motifs pour pers�v�rer.

Comparaison entre les �tats des professants, et exhortation pour les fid�les

On remarquera donc que ce passage est une comparaison entre ce que l�on poss�dait avant la glorification de Christ et apr�s cette glorification; entre l��tat et les privil�ges des professants � ces deux �poques, sans question de conversion personnelle. [6:4-6] Si, devant la puissance du Saint Esprit et la pleine r�v�lation de la gr�ce, abandonnant l�assembl�e, on se d�tachait de Christ et revenait en arri�re, il n�y avait pas moyen d��tre renouvel� encore � la repentance. [6:1-2] L�auteur ne voulait donc pas poser de nouveau le fondement des choses anciennes au sujet du Christ, choses d�j� vieillies, mais avancer pour le profit de ceux qui demeuraient fermes dans la foi.

Privil�ges chr�tiens et gloire du monde mill�naire futur

On remarquera aussi que l��p�tre, en parlant des privil�ges chr�tiens, ne perd pas de vue l��tat terrestre � venir, la gloire et les privil�ges du monde mill�naire. [6:5] Les miracles sont � les miracles du si�cle � venir �, ils appartiennent � ce temps-l�. La d�livrance et la destruction de la puissance de Satan seront alors compl�tes; ces miracles sont des d�livrances, et comme des �chantillons de cette puissance. Nous avons vu (chap. 2:5) ce point mis en �vidence d�s le commencement de la doctrine de l��p�tre, et au chapitre 4, le repos de Dieu laiss� un peu vague dans son caract�re, pour embrasser � la fois la partie c�leste et la partie terrestre du r�gne mill�naire de notre Seigneur. Ici, la puissance actuelle du Saint Esprit caract�rise les voies de Dieu, le christianisme; mais les miracles font pressentir le si�cle � venir, o� le monde entier sera b�ni.

Ch. 6 v. 13-20 � B�n�dictions li�es � J�sus dans le ciel, garant des promesses

Parole et serment divin pour l�accomplissement des promesses, en lien avec le ciel

Dans ses encouragements, l��p�tre rappelle d�j� ici les principes sur lesquels le p�re des fid�les et du peuple juif avait march�, et comment Dieu l�avait affermi dans sa foi. [6:15] Abraham avait d� s�appuyer sur des promesses, sans poss�der ce qui �tait promis : c��tait le m�me �tat dans lequel, quant au repos et � la gloire, les chr�tiens h�breux se trouvaient alors; [6:17] mais, en m�me temps, Dieu, pour donner une pleine assurance au c�ur, avait confirm� sa parole par un serment, [6:18] afin que ceux qui se fondaient sur cette esp�rance de gloire promise, eussent une ferme consolation. [6:19] Or, cette assurance avait re�u une confirmation plus grande encore : elle entrait jusqu�au-dedans du voile, elle trouvait son Garant dans le sanctuaire m�me, [6:20] o� un pr�curseur �tait entr�. Elle donnait ainsi � la foi, non seulement une parole et un serment � mais un garant personnel de l�accomplissement de ces promesses, et le sanctuaire de Dieu pour refuge du c�ur; elle donnait, pour ceux qui avaient de l�intelligence, un caract�re c�leste � l�espoir qu�ils ch�rissaient; elle donnait enfin, par le caract�re de Celui qui �tait entr� dans le ciel, la certitude de l�accomplissement de toutes les promesses de l�Ancien Testament, en rapport avec un M�diateur c�leste, qui, par sa position, assurait cet accomplissement; elle �tablissait la b�n�diction terrestre sur le ferme fondement du ciel lui-m�me, et donnait en m�me temps � cette b�n�diction un caract�re plus �lev� et plus excellent, en la rattachant au ciel et en l�en faisant d�couler.

Double caract�re de b�n�diction, rattach� � J�sus, le Messie

Ainsi le double caract�re de la b�n�diction que ce livre a en vue est pr�sent� � nos pens�es, en relation avec la personne du Messie; et l�ensemble rattach� � J�sus par la foi.

Ch. 6 v. 20 � Sacrificature c�leste de J�sus et royaut� � venir, d�livrant du juda�sme

[6:20] J�sus est entr� dans le ciel comme pr�curseur. Il y est; nous appartenons � ce ciel; J�sus s�y trouve comme Souverain Sacrificateur. Par cons�quent, dans le temps actuel, sa sacrificature a un caract�re c�leste; toutefois il est personnellement sacrificateur selon l�ordre de Melchis�dec. Sa sacrificature met donc de c�t� tout l�ordre Aaronique, quoiqu�elle soit exerc�e maintenant selon l�analogie de celle d�Aaron; mais, par sa nature, elle dirige nos pens�es vers l�existence � venir d�une royaut� qui n�est pas encore manifest�e. Or, le fait m�me que cette royaut� � venir se rattachait � la personne de Celui qui �tait assis � la droite de la Majest� dans les cieux, selon le Psaume 110, attachait le regard du chr�tien h�breu, tent� � revenir en arri�re, sur Celui qui �tait en haut, lui faisait comprendre la sacrificature que le Seigneur exerce dans le temps pr�sent, le d�livrait du juda�sme et l�affermissait dans le caract�re c�leste du christianisme qu�il avait embrass�.

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