Bible Commentaries
Jean 20

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versets 1-31

Nous avons ici, dans le r�sum� de quelques faits capitaux d�entre ceux qui sont arriv�s apr�s la r�surrection de J�sus, un tableau de toutes les cons�quences de ce grand �v�nement, envisag�es dans leur rapport direct avec la gr�ce qui produit ces cons�quences, et avec les affections qui devaient se trouver chez les fid�les, mis de nouveau en relation avec le Seigneur; � et en m�me temps, un tableau de toutes les voies de Dieu jusqu�� la r�v�lation de Christ au r�sidu, avant le mill�nium. Au chap. 21, le mill�nium nous est d�peint. Marie de Magdala, de laquelle le Seigneur avait chass� sept d�mons, para�t la premi�re sur la sc�ne. Touchante expression des voies de Dieu! Cette femme nous pr�sente, je n�en doute pas, le r�sidu juif de ce temps-l�, personnellement attach� � J�sus, mais ignorant la puissance de sa r�surrection. Marie est seule dans son affection: la force m�me de cette affection l�isole. Elle n�est pas la seule qui f�t sauv�e, mais elle vient seule, mal chercher si vous voulez, mais chercher J�sus, avant que le t�moignage de sa gloire luise dans un monde de t�n�bres. Elle vient, parce qu�elle l�aimait. Elle est au s�pulcre avant les autres femmes, tandis qu�il faisait encore nuit. C�est un c�ur attach� � J�sus � nous en avons d�j� vu un exemple dans les femmes croyantes � qui est occup� de lui, lorsque le t�moignage public de l�homme manque encore enti�rement. Et c�est � un tel c�ur, ainsi occup� de lui, que J�sus se manifeste premi�rement lorsqu�il est ressuscit�. Cependant ce c�ur savait o� il trouverait un �cho: Marie ne trouvant pas le corps de J�sus, s�en va vers Pierre et vers l�autre disciple que J�sus aimait. Ceux-ci accourent, et trouvent les preuves d�une r�surrection accomplie, et accomplie, en ce qui regardait J�sus lui-m�me, avec tout le calme qui convenait � la puissance de Dieu, quelle que f�t la frayeur que cela e�t pu jeter dans l�esprit de l�homme. Il n�y avait pas eu de h�te � cette occasion: tout �tait en ordre dans le s�pulcre, et J�sus n�y �tait pas.

Les deux disciples cependant ne sont pas mus du m�me attachement que celui qui remplissait le c�ur de la femme qui avait �t� l�objet d�une d�livrance si puissante1 de la part du Sauveur. Ils voient; � et sur ces preuves visibles, ils croient (vers. 8). Ce n��tait pas l�intelligence spirituelle des pens�es de Dieu par le moyen de sa Parole: ils voyaient � et ils crurent. Il n�y a rien dans ce fait qui rassemble les disciples. J�sus �tait loin du s�pulcre, il �tait ressuscit�; les deux disciples �taient satisfaits sur ce point, et ils s�en retourn�rent chez eux.

1 �Sept d�mons�. Ceci repr�sente la compl�te possession de cette pauvre femme par ces �tres impurs, auxquels elle avait �t� en proie. C�est l�expression du v�ritable �tat du peuple juif.

Or Marie, conduite par son affection plut�t que par l�intelligence, ne se contentait pas de reconna�tre froidement que J�sus �tait bien ressuscit�1. Elle le croyait encore mort, parce qu�elle ne le poss�dait pas. Sa mort, le fait qu�elle ne le retrouvait pas, ajoutait � l�intensit� de son affection, parce que c��tait lui-m�me qui en �tait l�objet. Toutes les marques de cette affection se produisent ici de la mani�re la plus touchante. Marie suppose que le jardinier doit savoir, sans qu�elle le lui dise, de qui il s�agissait (vers. 15), car elle ne pensait qu�� un seul (comme si je m�enquerrais d�un membre bien-aim� d�une famille, en disant: Comment est-il?). Pench�e sur le s�pulcre, elle tourne la t�te quand il s�approche; mais alors, le Bon Berger ressuscit� d�entre les morts appelle sa brebis par son nom; et la voix connue et aim�e � puissante selon la gr�ce qui l�appelait ainsi � le r�v�le � l�instant � celle qui l�entendait. Elle se tourne vers Lui et r�pond: �Rabboni (ce qui veut dire, ma�tre)!� (vers. 16). Mais bien que Christ se r�v�le ainsi au r�sidu bien-aim� qu�il avait d�livr�, la position de ce r�sidu est enti�rement chang�e, ainsi que les relations de Christ avec lui. J�sus n�allait pas maintenant demeurer corporellement au milieu des siens sur la terre; il ne revenait pas pour r�tablir le royaume en Isra�l: �Ne me touche pas�, dit-il � Marie. Mais par la r�demption il avait effectu� une chose bien autrement importante; il avait plac� ses disciples dans la m�me position que lui-m�me vis-�-vis de son P�re et de son Dieu; et il les appelle � ce qu�il n�avait jamais fait et ne pouvait pas faire auparavant � ses fr�res. Jusqu�� sa mort, le grain de froment restait seul. Fils de Dieu pur et parfait, J�sus ne pouvait �tre dans la m�me relation avec Dieu que le p�cheur; mais par la r�demption, dans la position de gloire qu�il allait reprendre comme homme, il pouvait s�associer ses rachet�s purifi�s, r�g�n�r�s, adopt�s en lui. Il leur fait annoncer la nouvelle position qu�ils devaient avoir en commun avec lui. Il dit � Marie: �Ne me touche pas,... mais va vers mes fr�res, et dis-leur: Je monte vers mon P�re et votre P�re, et vers mon Dieu et votre Dieu� (vers. 17). La volont� du P�re, accomplie par le moyen de l��uvre glorieuse du Fils, qui, comme homme, a pris place en dehors du p�ch� aupr�s de son Dieu et P�re, et l��uvre du Fils, source de vie �ternelle pour eux, ont plac� les disciples dans la m�me position que le Fils devant le P�re.

1 Il m�est impossible en donnant de grands principes, pour aider ceux qui cherchent � comprendre la Parole, de d�velopper tout ce qu�il y a de profond�ment touchant et int�ressant dans ce chap. 20, que j�ai souvent m�dit�, et, par la gr�ce, avec un int�r�t toujours croissant. Cette r�v�lation du Seigneur � Marie, qui ne pouvait se passer de son Sauveur, est d�un int�r�t touchant, dont chaque d�tail rehausse la beaut�. Mais il y a un point de vue sur lequel je ne puis qu�attirer l�attention du lecteur. La Parole pr�sente ici quatre �tats d��me dont l�ensemble est tr�s instructif, et qui se r�alisent tous dans l��tat d�un croyant.

1� Pierre et Jean qui voient et croient, croient r�ellement; mais ils ne voient pas en Christ le seul centre de toutes les pens�es de Dieu pour l�accomplissement de sa propre gloire, � l��gard du monde et des �mes. J�sus n�est pas non plus le centre des affections de Pierre et de Jean eux-m�mes bien qu�ils croient. Ayant trouv� que J�sus est ressuscit�, ils peuvent rester tranquilles sans le poss�der; � tandis que Marie, qui ne le savait pas, Marie qui �tait d�une ignorance coupable m�me, ne pouvait toutefois �tre heureuse et satisfaite sans J�sus; il faut qu�elle le poss�de, Lui. Pierre et Jean s�en retournent chez eux: � l� se trouve le centre de leurs int�r�ts; ils croient bien, mais le moi, leur chez eux, leur suffisent.

2� Thomas croit et reconna�t avec une foi orthodoxe et r�elle, � des preuves irr�cusables, que J�sus est son Seigneur et son Dieu; il croit r�ellement pour lui-m�me. Il n�a pas les communications de l�efficace de l��uvre du Seigneur, et des relations dans lesquelles J�sus place les siens, l��glise, avec son P�re. Il a la paix peut-�tre, mais toute la r�v�lation de la position de l��glise lui manque. Que d��mes, d��mes sauv�es m�me, se trouvent dans ces deux �tats de Pierre et de Jean, ou de Thomas!

3� Marie de Magdala est on ne peut plus ignorante; elle ne sait pas que J�sus est ressuscit�; elle a si peu la vraie notion qu�il est Seigneur et Dieu, qu�elle pense que quelqu�un aura pu enlever son corps; mais Christ est tout pour elle, le besoin de son �me, le seul d�sir de son c�ur; sans Lui, elle n�a ni un chez elle, ni Seigneur, ni quoi que ce soit! Or � ce besoin, Christ r�pond. Ce sont ces besoins qui signalent l��uvre du Saint Esprit. Le Seigneur appelle sa brebis par son nom, se montre � elle la toute premi�re, lui fait comprendre que sa pr�sence ne devait pas �tre alors un retour selon les esp�rances juda�ques, accompli dans son corps sur la terre, mais qu�il devait, lui, monter vers son P�re, que ses disciples �taient maintenant ses fr�res, et qu�ils �taient plac�s dans la m�me position que lui-m�me vis-�-vis de son Dieu et de son P�re, � que lui, homme, Homme ressuscit�, montait aupr�s de son Dieu et P�re. Toute la gloire de la nouvelle position individuelle lui est ouverte.

4� C�est cette r�v�lation qui rassemble les disciples; alors J�sus leur apporte la paix qu�il a faite, et ils ont la joie compl�te d�un Sauveur pr�sent qui leur apporte cette paix. Il fait de cette paix, poss�d�e par eux en vertu de son �uvre et de sa victoire, leur point de d�part, et les envoie, comme le P�re l�avait envoy�, leur communiquant le Saint Esprit comme souffle et puissance de vie, pour qu�ils soient capables de communiquer cette paix � d�autres. Il fait part � ses disciples maintenant, ainsi qu�il l�avait fait � Marie, de l�efficace de son �uvre, des relations avec le P�re qui en r�sultaient; et toutes ces communications sont la r�ponse � l�attachement de Marie � Christ, ou le fruit qu�il produisait. Si, par la gr�ce, l�affection se trouve l�, certainement une r�ponse sera accord�e de la part de Dieu au besoin qu�il a produit dans le c�ur. Ce que le Seigneur r�v�le ici est la v�rit� qui d�coule de l��uvre de Christ. Nul autre �tat que ce que Christ pr�sente ici, n�est en accord avec ce qu�il a fait, et avec l�amour du P�re; et Christ ne peut, par son �uvre, nous placer dans aucun autre.

Or le t�moignage rendu � cette v�rit� rassemble les disciples; ceux-ci, non garantis maintenant par les soins et par la puissance de J�sus, le Messie, J�hovah sur la terre, se r�unissent, les portes �tant ferm�es. Mais s�ils n�avaient plus la garantie de la pr�sence du Messie, ils ont J�sus au milieu d�eux, qui leur apporte ce qu�avant sa mort ils ne pouvaient avoir: la paix. Mais il ne leur apporte pas cette b�n�diction seulement comme leur propre part: leur ayant donn� les preuves de sa r�surrection, et cela dans son corps, qu�il �tait le m�me J�sus, il les place dans cette paix parfaite comme point de d�part de leur mission. Le P�re, source �ternelle et infinie d�amour, avait envoy� le Fils, qui demeurait dans cet amour, en �tait le t�moin, ainsi que de la paix que Lui, le P�re, r�pandait autour de lui, l� o� le p�ch� n�existait pas. J�sus, rejet� dans sa mission, avait, en faveur d�un monde o� le p�ch� existe, fait la paix pour celui qui recevait le t�moignage de la gr�ce qui l�avait faite. Il envoie maintenant ses disciples du sein de cette paix dans laquelle il les avait introduits par la r�mission des p�ch�s (paix qu�il avait procur�e par sa mort), pour en porter le t�moignage dans ce monde.

Il leur dit de nouveau: �Paix vous soit!� (vers. 21), et les envoie rev�tus et remplis de cette paix, leurs pieds chauss�s par elle, comme son P�re l�avait envoy�, au milieu du monde; il leur donne le Saint Esprit dans ce but, afin que, selon sa puissance, ils portassent la r�mission des p�ch�s � un monde qui croupissait sous le joug que ses p�ch�s lui imposaient. Je ne doute pas, historiquement parlant, que ce que le Seigneur a fait ici, en communiquant l�Esprit � ses disciples, se distingue d�avec le don de l�Esprit dont il est question en Actes 2, en tant que l�Esprit que les disciples re�oivent ici est un souffle de vie int�rieure; comme Dieu a souffl� dans les narines d�Adam un souffle de vie. Ce n�est pas le Saint Esprit envoy� ici-bas des cieux. Ainsi Christ, qui est un Esprit vivifiant, communique aux disciples la vie spirituelle, selon la puissance1 de la r�surrection.

1 Comparez Rom. 4:8, et Col. 2:3. La r�surrection �tait la puissance de vie qui les faisait sortir du domaine du p�ch�, lequel avait son terme dans la mort, et avait �t� condamn� par la mort de J�sus. C�est une question, non de culpabilit�, mais de condition. Notre culpabilit�, Dieu soit b�ni, �tait aussi enlev�e. Mais ici, nous mourons avec Christ, et la r�surrection nous pr�sente (les Romains, cit�s plus haut d�veloppent le c�t� de la mort; l��p�tre aux Colossiens y ajoute la r�surrection. Dans les Romains, c�est la mort au p�ch�; dans les Colossiens, la mort au monde) nous pr�sente, dis-je, vivants devant Dieu d�une vie dans laquelle J�sus, et nous par lui, comparaissons en sa pr�sence, selon la perfection de la justice divine. Mais cela supposait aussi son �uvre.

Quant � sa place dans le tableau g�n�ral pr�sent� en figure dans ce passage, ce don par le souffle du Seigneur, repr�sente l�Esprit conf�r� aux saints r�unis par le t�moignage de la r�surrection de Christ et de son ascension aupr�s du P�re, comme toute cette sc�ne repr�sente l��glise dans ses privil�ges actuels; ainsi, nous trouvons ici le r�sidu affectionn� � J�sus; les croyants individuellement reconnus enfants de Dieu et dans la m�me position que J�sus devant Lui; ensuite l��glise, fond�e sur ce t�moignage, r�unie avec J�sus au milieu d�elle, jouissant de la paix; et ses membres, individuellement, constitu�s comme poss�dant cette paix que J�sus a faite, t�moin envers le monde de la r�mission des p�ch�s, l�administration de cette r�mission leur �tant confi�e. Thomas repr�sente les Juifs aux, derniers jours, qui croiront quand ils verront. Heureux ceux qui ont cru sans voir! (vers. 29) Mais la foi de Thomas n�a pas le caract�re qui se lie avec la position d�enfant et sert de vase � l�Esprit d�adoption. Il reconna�t (c�est ce que fera le r�sidu) J�sus pour son Seigneur et son Dieu. Il n��tait pas avec les disciples, lors de leur premier rassemblement.

Le Seigneur, par ses actes, consacre ici le premier jour de la semaine pour sa r�union avec les siens spirituellement ici-bas.

L��vang�liste est loin d��puiser tout ce qu�il y avait � dire touchant ce que J�sus avait fait. Le but de ce qu�il a racont� est en rapport avec la vie �ternelle en Christ: 1� J�sus est le Christ, le Fils de Dieu; et 2� en croyant on a la vie par son nom. C�est � cela que cet �vangile est consacr�.

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