Bible Commentaries
Jean 4

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versets 1-54

Ch. 4 v. 1-42 � Manifestation de la gr�ce divine en Christ, � Sichar

Ch. 4 v. 1-7 � Rencontre de J�sus avec la Samaritaine de Sichar

Ch. 4 v. 1-6 � D�tails pr�liminaires de cette rencontre

Manifestation de la gr�ce en dehors des strictes limites juives

[4:1] Maintenant J�sus, chass� par la jalousie des Juifs, commence son minist�re en dehors d�eux, tout en reconnaissant la position r�elle du peuple dans les voies de Dieu. [4:3] Il va en Galil�e; [4:4] mais son chemin le faisait passer par la Samarie, o� vivait une race mixte d��trangers et d�Isra�lites. Cette race avait abandonn� l�idol�trie des �trangers; mais tout en suivant la loi de Mo�se, et se r�clamant du nom de Jacob [(4:12)], elle avait �tabli un culte � elle � Garizim [(4:20)]. [4:6] J�sus n�entre pas dans la ville; �tant fatigu�, il s�assied sur le bord d�un puits � car il devait suivre ce chemin; mais cette n�cessit� devient l�occasion de la manifestation de cette gr�ce divine dont la pl�nitude �tait dans sa personne, et qui, d�bordant, d�passait les �troites limites du juda�sme.

J�sus repouss� par les Juifs, vient en Samarie, t�moignage de la ruine d�Isra�l

Avant d�aborder la mati�re de ce chapitre, entrons dans quelques d�tails pr�liminaires. [4:2] J�sus ne baptisait pas lui-m�me, car il savait toute l��tendue des conseils de Dieu en gr�ce, le vrai but de sa venue. Il ne pouvait lier les �mes, par le bapt�me, � un Christ vivant. Les disciples avaient de bonnes raisons pour agir ainsi; ils devaient recevoir J�sus vivant sur la terre comme le vrai Messie : c��tait la foi de leur part. [4:3] Repouss� par les Juifs, le Seigneur ne conteste pas; il les laisse, � [4:5] et arriv� � Sichar, il se trouve en pr�sence des souvenirs touchants, qui rappelaient de la mani�re la plus sensible les pens�es de Dieu � l��gard d�Isra�l, mais en Samarie, � triste t�moignage de la ruine d�Isra�l. [4:6] Le puits de Jacob �tait entre les mains de gens se disant d�Isra�l, mais qui ne l��taient pas pour la plupart, et qui adoraient ils ne savaient quoi [(4:22)], tout en pr�tendant �tre de la souche d�Isra�l [(4:12)]. [4:1] Ceux qui �taient dans la v�rit�, les Juifs, avaient chass� le Messie par leur jalousie : [4:3] celui-ci, homme m�pris� du peuple, s�en �tait all� du milieu d�eux.

Ch. 4 v. 6-7 � Dieu dirige la rencontre de Son Fils homme avec une p�cheresse dans le besoin

[4:6] On le voit ici, partageant les infirmit�s de l�humanit� et, fatigu� de son voyage, ne trouvant que le bord d�un puits pour s�y reposer � midi. Il s�en contente, ne cherchant que la volont� de son Dieu qui l�avait conduit l�. [4:8] Les disciples �taient loin, [4:7] et Dieu amenait � ce m�me puits, et � cette heure inaccoutum�e, une femme, seule (ce n��tait pas en effet l�heure � laquelle les femmes sortent pour tirer de l�eau) : mais dans les voies de Dieu, une pauvre p�cheresse et le Juge des vivants et des morts se trouvaient ainsi ensemble.

Ch. 4 v. 8-30 � R�v�lation de J�sus � la Samaritaine, en gr�ce

Ch. 4 v. 8-18 � J�sus offre la gr�ce � cette femme dans le besoin, qui ne peut la comprendre

Ch. 4 v. 8-15 � Gr�ce d�bordant du c�ur de J�sus, envers cette femme dans le besoin

[4:6] Le Seigneur fatigu� et alt�r� n�a pas m�me les moyens pour �tancher sa soif. [4:8] Il est d�pendant (comme homme) de cette pauvre femme, pour avoir un peu d�eau afin de se d�salt�rer; il lui demande � boire. [4:9] La femme voyant que c��tait un Juif, s�en �tonne; et alors commence la sc�ne divine dans laquelle le c�ur du Sauveur, rejet� des hommes et comme opprim� par l�incr�dulit� de son peuple, s�ouvre pour laisser d�border cette pl�nitude de la gr�ce, qui trouve occasion de s�exercer au milieu des n�cessit�s et non de la justice des hommes. Or cette gr�ce ne se bornait pas aux droits d�Isra�l; elle ne se pr�tait pas non plus � la jalousie nationale de ce peuple. [4:10] Il s�agissait du don de Dieu, de Dieu lui-m�me, qui �tait l� en gr�ce, et de Dieu descendu assez bas pour que, n� au milieu de son peuple, il d�pend�t (quant � sa position humaine) d�une femme samaritaine pour une goutte d�eau afin de se d�salt�rer. � Si tu connaissais le don de Dieu, et [non pas qui je suis, mais] qui est celui qui te dit : Donne-moi � boire �; c�est-�-dire : Si tu savais que Dieu donne librement, et quelle est la gloire de celui qui est l� devant toi, et jusqu�� quel point il s�est abaiss�, son amour se serait r�v�l� � ton c�ur, et l�aurait rempli de confiance parfaite � l��gard m�me de la satisfaction des besoins qu�une telle gr�ce aurait r�veill�s dans ton �me. � Tu lui eusses demand� �, dit le Sauveur divin, � et il t�e�t donn� � de cette eau vive [4:14] qui jaillit en vie divine et �ternelle. Voil� le fruit c�leste de la mission de Christ l� o� il est re�u : il se r�v�le lui-m�me1. Son c�ur expose (c��tait se r�v�ler lui-m�me) cette gr�ce c�leste et vivifiante refoul�e au-dedans de lui par l�incr�dulit� des Juifs (rejetant le t�moin des promesses), et se d�charge dans le c�ur d�un �tre qui �tait l�objet de cette gr�ce, se consolant, dans la peine dont il �tait oppress�, en pr�sentant le vrai soulagement de la gr�ce � la mis�re qui le demandait. C�est l� le vrai soulagement de l�amour, qui est afflig� quand il ne peut pas s�exercer. Les barri�res qui emp�chent la gr�ce de couler sont lev�es par la mis�re que cette gr�ce arrose. Cette mis�re est le moyen de manifester ce que Dieu est en gr�ce; et le Dieu de gr�ce �tait l�. [4:15] H�las ! le c�ur de l�homme, dess�ch�, �go�ste et pr�occup� de ses propres mis�res (fruit du p�ch�), n�y comprend rien. [4:19] La femme voit quelque chose d�extraordinaire en J�sus; elle est curieuse de savoir ce que signifiaient ces communications, et en m�me temps frapp�e de sa mani�re; elle ajoute une certaine foi aux paroles du Seigneur. [4:15] Ses d�sirs se bornent � �tre soulag�e de la peine d�une triste vie, o� son c�ur ardent ne trouvait aucune r�ponse � la mis�re qu�il s��tait acquise comme sa portion par le p�ch�.

1 Remarquez ici que ce n�est pas comme pour Isra�l dans le d�sert o� l�eau coulait du rocher frapp�. [4:14] Ici, la promesse est celle d�une fontaine d�eau jaillissant en vie �ternelle, et cela pour nous.

Caract�re de la femme samaritaine, isol�e, mais rencontrant Dieu en gr�ce

Quelques mots sur le caract�re de cette femme. Je crois que le Seigneur veut montrer que, malgr� l�incr�dulit� dominante, il existait, au moment o� il parlait, des besoins dans les c�urs, que les champs �taient pr�ts pour la moisson. Si la mis�rable propre justice des Juifs le rejetait, le fleuve de la gr�ce trouverait son cours ailleurs, l� o� Dieu avait pr�par� des c�urs pour le saluer avec joie et actions de gr�ce, parce qu�il r�pondait � leur mis�re et � leurs besoins; ce n��tait pas au milieu des justes qu�il coulerait. Le canal de la gr�ce �tait creus� par des besoins et des mis�res que la gr�ce m�me faisait sentir. La vie de la femme samaritaine �tait mis�rable, mais au moins elle en avait honte. [4:7] Sa position l�avait isol�e de la foule qui l�oubliait dans le train de la vie sociale. Et il n�y a pas de douleur int�rieure plus vive que celle d�un c�ur isol�; mais Christ et la gr�ce viennent la trouver. Son isolement cesse aussit�t. Il �tait plus isol� qu�elle-m�me. Elle venait seule au puits; elle n��tait pas avec les autres femmes. Seule, elle se rencontrait avec le Seigneur par la direction merveilleuse de Dieu qui l�amenait l�, et qui avait �loign� les disciples pour lui faire place. Les disciples ne comprenaient rien � cette gr�ce : ils baptisaient bien au nom du Messie auquel ils croyaient [(4:2)], et c��tait tr�s bien : mais Dieu �tait l� en gr�ce � celui qui devait juger les vivants et les morts [(1 Pier. 4:5)] � et avec Lui une p�cheresse dans ses p�ch�s. (Quelle rencontre !) [4:8] Dieu, qui s��tait abaiss� de mani�re � d�pendre de cette femme pour avoir de quoi se d�salt�rer !

Incapacit� de l�homme, m�me ardent et dans le besoin, � comprendre la gr�ce

[4:8] Elle avait une nature ardente; elle avait cherch� le bonheur, elle n�avait trouv� que la mis�re; elle vivait dans le p�ch� et �tait fatigu�e de la vie : elle �tait vraiment au plus bas de la mis�re. L�ardeur de sa nature ne s��tait pas arr�t�e devant le p�ch�; h�las ! elle �tait all�e jusqu�au bout. La volont� engag�e dans le mal se nourrit de convoitises et s�use sans fruit. [4:20] Cependant l��me de cette femme n��tait pas sans �prouver des besoins : elle pensait � J�rusalem, elle pensait � Garizim; [4:25] elle attendait un Messie qui leur dirait tout. Est-ce que cela changeait sa vie ? Nullement. Sa vie �tait affreuse. [4:14] Quand le Seigneur parle des choses spirituelles en termes propres � r�veiller le c�ur, dirigeant l�attention de la Samaritaine sur des choses c�lestes, de mani�re � ce qu�il soit impossible de s�y m�prendre, [4:15] elle n�y comprend rien : l�homme naturel ne comprend pas les choses de l�Esprit; elles se discernent spirituellement (1 Cor. 2:14). L��veil donn� � ses pens�es par les paroles du Seigneur, tout en attirant l�attention de la femme, ne la conduit pas au-del� de sa cruche, symbole de sa peine journali�re, [4:12] quoiqu�elle v�t en J�sus la pr�tention d��tre plus grand que Jacob. Qu�y avait-il � faire ? � Dieu travaillait en gr�ce, il travaillait dans cette pauvre femme; et quelle qu�en e�t �t� l�occasion pour elle, c��tait Lui qui l�avait amen�e l�; [4:15] mais elle �tait incapable de comprendre les choses spirituelles, quoique exprim�es de la mani�re la plus simple; [4:14] car le Seigneur parle de l�eau jaillissant en vie �ternelle au-dedans de nous. Mais comme le c�ur de l�homme se tourne et se retourne dans ses propres circonstances et dans ses peines, l�horizon de ses besoins religieux se trouve limit� en pratique par les traditions qui ont form� sa vie du c�t� religieux, laissant toujours un vide que rien ne peut remplir. Que faire donc ? Comment peut agir cette gr�ce, lorsque le c�ur ne comprend pas la gr�ce spirituelle que le Seigneur apporte ? La r�ponse se trouve dans la seconde partie de ce merveilleux enseignement. [4:16] Le Seigneur s�en prend � la conscience; un seul mot adress� par Lui qui sonde le c�ur, p�n�tre jusqu�au fond du c�ur de la pauvre Samaritaine. [4:18] Elle est devant un homme qui lui dit tout ce qu�elle a fait [(4:29)]; car sa conscience �tant r�veill�e par la parole et se trouvant plac�e en pr�sence de Dieu, toute sa vie est devant elle.

Ch. 4 v. 19-24 � Rencontre avec Dieu en gr�ce d�une �me touch�e dans sa conscience

Et qui est Celui qui sonde ainsi le c�ur ? [4:19] La Samaritaine sent que sa parole est la parole de Dieu : � Tu es un proph�te �. L�intelligence des choses c�lestes d�coule de la conscience et non de l�intelligence. L��me et Dieu, quel que soit l�instrument employ�, se trouvent, si l�on ose le dire, ensemble. Elle a tout � apprendre, sans doute, mais elle est en pr�sence de Celui qui enseigne tout. Quel pas de fait pour elle ! Quelle changement ! Quelle position nouvelle ! [4:15] Cette �me qui ne voyait pas plus loin que sa cruche et qui sentait sa fatigue plut�t que son p�ch�, est l�, seule avec le Juge des vivants et des morts, avec Dieu lui-m�me. Et de quelle mani�re ? Elle ne le sait pas. Elle sentait seulement que c��tait Lui, au moins dans la puissance de la Parole venue de sa part; et Lui, du moins, ne la m�prisait pas comme les autres. Si elle �tait seule, elle �tait seule avec Lui. [4:14] Il lui avait parl� de vie, [4:10] du don de Dieu; il lui avait dit qu�elle n�avait qu�� demander pour recevoir. Elle n�y avait rien compris, il est vrai; mais ce n��tait pas la condamnation, c��tait la gr�ce � [4:8] la gr�ce qui s�abaissait jusqu�� elle pour lui demander de l�eau, la gr�ce qui connaissait son p�ch� et ne s�en rebutait pas. [4:9] Cette gr�ce �tait au-dessus des pr�ventions des Juifs � l��gard d�une pauvre Samaritaine, comme aussi elle �tait au-dessus du m�pris des justes selon l�homme � [4:18] la gr�ce qui ne cachait pas � la femme son p�ch� et lui faisait sentir que Dieu le connaissait. Cependant Celui qui le connaissait �tait l� sans terrifier le c�ur d�une pauvre p�cheresse : son p�ch� �tait devant Dieu, mais ce n��tait pas en jugement. Merveilleuse rencontre d�une �me avec Dieu, comme la gr�ce de Dieu l�op�re par Christ ! Ce n�est pas que la femme raisonn�t sur toutes ces choses; mais elle �tait sous l�effet de leur v�rit�, sans s�en rendre compte; car la parole de Dieu avait atteint sa conscience : et elle �tait en la pr�sence de Celui qui avait accompli cette �uvre, et qui �tait d�bonnaire, doux, content de recevoir un peu d�eau de ses mains. Sa souillure � elle, ne le souillait point. Elle pouvait de fait se confier en Lui, sans se dire pourquoi; et c�est ainsi que Dieu agit : la gr�ce inspire la confiance, ram�ne l��me � Dieu dans la paix, avant qu�elle en ait quelque connaissance intelligente, ou qu�elle puisse s�en rendre compte. [4:20] Dans ce sens pleine de confiance, la femme commence (c��tait la cons�quence naturelle de ses nouvelles relations avec le Sauveur) par les questions dont son propre c�ur �tait plein, fournissant ainsi au Seigneur l�occasion d�exposer pleinement les voies de Dieu en gr�ce. Dieu avait ainsi conduit les choses, car la question de la femme �tait loin encore du sentiment auquel la gr�ce devait amener plus tard cette �me pour elle-m�me. [4:21] Le Seigneur r�pond � la femme selon son �tat : [4:22] le salut venait des Juifs, ils �taient le peuple de Dieu; la v�rit� �tait avec eux, et non avec les Samaritains, adorateurs ils ne savaient pas de quoi. [4:23] Mais Dieu mettait tout cela de c�t�; ce ne serait ni � J�rusalem, ni � Garizim, qu�on adorerait le P�re qui se manifestait maintenant dans le Fils. [4:24] Dieu est esprit, et il fallait l�adorer en esprit et en v�rit�. [4:23] Ensuite, le P�re cherchait de tels adorateurs; c�est-�-dire que le culte que les �mes rendraient, devait r�pondre � la nature de Dieu, � la gr�ce du P�re qui les avait cherch�es1. C�est ainsi que les vrais adorateurs adoreront le P�re en esprit et en v�rit�. [4:21] J�rusalem et Samarie disparaissent enti�rement, n�ont plus aucune place devant une telle r�v�lation du P�re en gr�ce. Dieu ne se cachait plus; il �tait parfaitement r�v�l� dans la lumi�re; et la gr�ce parfaite du P�re agissait pour se faire conna�tre par cette gr�ce m�me qui amenait les �mes � Lui.

1 On trouve dans les �crits de Jean que, lorsqu�il est question de la responsabilit�, Dieu est le mot employ�; quand c�est la gr�ce envers nous, le P�re et le Fils. Enfin, quand c�est la bont� (caract�re de Dieu en Christ) envers le monde, c�est le mot Dieu qui est employ�.

Ch. 4 v. 25-30, 39-42 � R�ception de J�sus comme Messie, et effet moral produit

Or la femme n��tait pas encore amen�e � Christ; mais, ainsi que nous l�avons vu dans le cas des disciples et de Jean le baptiseur, une r�v�lation glorieuse de J�sus atteint l��me o� elle se trouve, agit sur elle, la met en mouvement, moralement, et met la personne de J�sus en rapport avec les besoins qui se trouvent d�j� en elle. � La femme lui dit : Je sais que le Messie qui est appel� le Christ, vient; quand celui-l� sera venu, il nous fera conna�tre toutes choses � (vers. 25). Quelque petite que f�t l�intelligence de la femme ou quelque incapable que f�t celle-ci de comprendre ce que J�sus lui avait dit, l�amour du Seigneur la prend l� o� elle peut recevoir la b�n�diction et la vie, [4:26] et il lui r�pond : � Je le suis, moi qui te parle �. L��uvre est faite, et le Seigneur re�u : une Samaritaine p�cheresse re�oit le Messie d�Isra�l, que les sacrificateurs et les pharisiens avaient repouss� du sein du peuple. [4:28] L�effet moral produit sur la femme par ce qui s�est pass�, est �vident : elle oublie sa cruche, sa fatigue, ses circonstances; elle est toute remplie de ce nouvel objet, du Christ qui s�est r�v�l� � son �me; [4:29] elle en est tellement remplie que, sans r�flexion, elle devient un pr�dicateur et annonce le Seigneur avec effusion et une parfaite simplicit� : � Venez, voyez un homme qui m�a dit tout ce que j�ai fait �. (vers. 29). Elle ne pense pas dans ce moment � ce que c��tait qu�elle avait fait : c�est J�sus qui le lui avait dit. La pens�e de J�sus �te l�amertume du p�ch�; le sentiment de sa bont� enl�ve la fraude du c�ur qui cherche � cacher son p�ch�. En un mot, le c�ur de la femme est tout rempli de Christ lui-m�me, [4:39] et beaucoup de gens croient en Lui, sur sa d�claration : � Il m�a dit tout ce que j�ai fait � � [4:41] d�autres, en plus grand nombre, lorsqu�ils ont entendu J�sus lui-m�me, car sa propre parole leur apportait une conviction plus forte, en ce qu�elle se rattachait plus imm�diatement � sa personne.

Ch. 4 v. 31-38 � Joie dans le travail pour Dieu et dans le fruit produit

[4:27] Les disciples arrivent, et s��tonnent, on le comprend, de ce qu�il parle avec une femme, lui leur Ma�tre, le Messie ! Ils avaient des perceptions sur la dignit� de celui-ci et sur l�honneur qui lui �tait d�; mais la gr�ce de Dieu manifest� en chair �tait encore loin de leurs pens�es. [4:34] L��uvre de cette gr�ce �tait la viande de J�sus. � Ma viande est de faire la volont� de celui qui m�a envoy�, et d�accomplir son �uvre � (vers. 34). Il s�occupait � cela et, dans l�humilit� parfaite de l�ob�issance, trouvait sa vie et son aliment � accomplir la volont� de son P�re et � achever son �uvre. La mis�re de la pauvre femme avait une voix qui rassasiait d�une joie profonde son c�ur, bris� comme il l��tait dans ce monde, parce qu�il �tait amour. [4:35] Si les Juifs rejetaient le Seigneur, les champs �taient n�anmoins d�j� blancs pour la moisson, o� la gr�ce cherchait ses fruits pour le grenier �ternel. [4:36] Aussi � celui qui travaillerait, son salaire ne manquerait pas, non plus que la joie d�avoir de tels fruits de vie �ternelle. [4:38] Toutefois, les ap�tres du Seigneur eux-m�mes n��taient que moissonneurs o� d�autres avaient sem�. La pauvre femme en �tait la preuve. Christ pr�sent� et r�v�l� r�pondait � des besoins que le t�moignage des proph�tes avait fait na�tre; ainsi (tout en montrant une gr�ce qui r�v�lait l�amour du P�re, du Dieu Sauveur, et sortant, par cons�quent, du giron du syst�me juif), il reconnaissait en plein le service fid�le de ses ouvriers dans le temps pass�, les proph�tes qui, par l�esprit de Christ, depuis le commencement du monde, avaient parl� du Lib�rateur, des souffrances du Christ, et des gloires qui devaient les suivre [(1 Pier. 1:11)]. [4:36] Les semeurs et les moissonneurs se r�jouiraient ensemble du fruit de leurs travaux.

Tableau de toute la gr�ce de Dieu en J�sus, envers de pauvres p�cheurs

La gr�ce �tablit des relations nouvelles entre Dieu et l�homme, et Le r�v�le

Mais dans tout ceci, quel tableau du but de la gr�ce et de sa puissante et vivante pl�nitude dans la personne de Christ; [4:10] quel tableau du don gratuit de Dieu, [4:15] et de l�incapacit� de l�esprit de l�homme � saisir cette gr�ce, pr�occup�, aveugl� qu�il est, par les choses qui sont devant ses yeux, et ne voyant rien qui d�passe la vie mat�rielle, tout en souffrant la cons�quence de son p�ch� ! En m�me temps, on voit que c�est par le moyen de l�humiliation, de l�abaissement profond du Messie, de J�sus, que Dieu lui-m�me se manifeste dans cette gr�ce. C�est l� ce qui rompt les barri�res et donne libre cours au torrent de la gr�ce d�en haut. [4:18] On voit ensuite que la conscience est la porte de la connaissance dans les choses de Dieu : on est mis vraiment en relation avec Dieu, quand il sonde le c�ur. Il en est toujours ainsi : et alors seulement on est dans la v�rit�. De plus, Dieu se manifeste ainsi lui-m�me; et la gr�ce et l�amour du P�re se r�v�lent. [4:23] Il cherche des adorateurs, et il en cherche selon cette double r�v�lation de lui-m�me. Quelque grande que soit sa patience envers ceux qui ne voient pas plus loin que le premier pas des promesses de Dieu (comme la femme n�a vu en celui qui lui a parl� que le Messie promis [(4:25)]), si J�sus est re�u, il y a un complet changement; l��uvre de la conversion est accomplie, la foi est dans le c�ur. En m�me temps, quel tableau divin de la gr�ce de notre J�sus, abaiss�, il est vrai, mais �tant en cela m�me la manifestation de Dieu en amour, le Fils du P�re, qui conna�t le P�re, et qui accomplit son �uvre ! Quelle sc�ne glorieuse et sans limites s�ouvre � l��me admise � voir le Sauveur et � le conna�tre ainsi !

Gr�ce en Christ pour la conversion du p�cheur et sa position d�adorateur

Toute la port�e de la gr�ce nous est ici ouverte, dans son �uvre et dans son �tendue divine, en ce qui regarde son application � l�individu et l�intelligence personnelle qu�on peut en avoir. Ce qui nous est pr�sent� dans cette sc�ne, n�est pas pr�cis�ment le pardon, ni la r�demption, ni l��glise; c�est la gr�ce coulant dans la personne de Christ, et la conversion du p�cheur, pour que celui-ci puisse jouir de cette gr�ce en Lui, et soit capable de conna�tre Dieu et d�adorer le P�re de gr�ce. Mais, combien nous avons enti�rement rompu avec les �troites limites du juda�sme !

Ch. 4 v. 43-54 � Travail de J�sus ici-bas parmi Son peuple

J�sus travaille selon Dieu, parmi le peuple d�Isra�l, l� o� reste de la foi

Cependant, dans son minist�re personnel, le Seigneur, toujours fid�le, s�effa�ant pour glorifier son P�re en lui ob�issant, se rend l� o� Dieu avait pr�par� la sph�re de son travail. [1:43] Il quitte les Juifs, [1:44] car aucun proph�te n�est honor� dans son propre pays; [1:45] et il se rend en Galil�e parmi les m�pris�s de son peuple, les pauvres du troupeau, l� o� l�ob�issance, la gr�ce et les conseils de Dieu le pla�aient �galement. Dans ce sens, il n�abandonnait pas son peuple, quelque pervers que f�t celui-ci, [4:46] et il op�re l� un miracle qui exprime l�effet de sa gr�ce en rapport avec le r�sidu croyant d�Isra�l, quelque faible que f�t la foi de ce r�sidu. Le Seigneur revient ainsi au lieu o� il avait chang� l�eau de purification en ce vin de la joie qui r�jouit le c�ur de Dieu et de l�homme (Comp. Ps. 104:15; Juges 9:13). Par ce premier miracle qu�il avait op�r� � Cana, il avait montr�, en figure, cette puissance qui d�livrerait le peuple, et indiqu� qu��tant re�u par celui-ci, il �tablirait la pl�nitude de la joie en Isra�l, cr�ant par cette puissance le bon vin des noces d�Isra�l avec son Dieu. Mais Isra�l n�en voulait rien : le Messie n��tait pas re�u; il se retire donc, comme nous venons de le dire, en Galil�e, au milieu des pauvres du troupeau, apr�s avoir montr�, en passant � Samarie, cette gr�ce du P�re, qui d�passait toutes les promesses et les relations juives, gr�ce manifest�e dans la personne du Fils et dans son humiliation, et qui am�nerait les �mes converties � adorer le P�re en esprit et en v�rit�, en dehors de tout syst�me juda�que, vrai ou faux [(4:23)]. [4:54] En Galil�e, il op�re un second miracle au sein d�Isra�l o� il travaille encore selon la volont� de son P�re, [4:50] du moins l� o� il y avait de la foi, non pas cependant dans son pouvoir de ressusciter les morts, mais dans son pouvoir de gu�rir et de sauver la vie de ce qui �tait pr�t � p�rir. Il accomplissait le d�sir de cette foi et rendait la vie � celui qui s�en allait mourir. C�est ce que, de fait, il op�rait en Isra�l pendant qu�il �tait ici-bas.

�uvre de Christ selon ses positions, et suite de l��vangile

Les deux positions dans lesquelles le Christ se trouverait, �tant constat�es, savoir : l� [4:46] ce qu�en tant que rejet� il allait faire, selon les intentions de Dieu le P�re, et 2� [4:54] ce qu�il faisait au moment m�me pour Isra�l, selon la foi qui se trouvait parmi eux; � nous verrons expos�s, dans les chapitres qui suivent, les droits et la gloire qui se rattachaient � sa personne, aussi bien que le rejet de sa parole et de son �uvre [(chap. 8)]; puis le salut assur� du r�sidu et de toutes les brebis du Seigneur, o� qu�elles fussent [(chap. 10)]. Ensuite, le Seigneur �tant reconnu de Dieu, en tant que manifest� ici-bas, Fils de Dieu, Fils de David et Fils de l�homme [(chap. 12)], il est parl� de ce qu�il ferait lorsqu�il serait loin, et du don du Saint Esprit [(chap. 16)], ainsi que de la position dans laquelle il pla�ait les disciples devant le P�re et aupr�s de lui-m�me [(chap. 17)]. Puis, apr�s avoir racont� les circonstances solennelles qui se sont pass�es en Geths�man� et celles du don de sa propre vie [(chap. 18)]; apr�s le r�cit enfin de sa mort, comme donnant sa vie pour nous [(chap. 19)], le chapitre qui termine le livre nous entretient bri�vement du r�sultat de tout ceci dans les voies de Dieu jusqu�� son retour [(chap. 21)]. Nous pouvons passer rapidement sur les chapitres 5 � 9, non comme �tant de peu d�importance, loin de l�; mais comme contenant quelques grands principes qui peuvent �tre signal�s, chacun � leur place, sans exiger beaucoup d�explications.

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