Bible Commentaries
Juges 13

versets 1-25

Les Philistins, l�ennemi habitant dans le pays

Samson, comme figure, nous pr�sente le principe du Nazar�at, la s�paration enti�re pour Dieu, source de force dans les combats contre nos ennemis, envisag�s comme des ennemis qui cherchent � prendre le dessus au milieu du peuple de Dieu, dans leur territoire m�me et dans leur propre coeur.

Les Philistins n��taient pas des fl�aux, des ch�timents envoy�s du dehors; ils habitaient dans le territoire m�me d�Isra�l, au pays de la promesse. [3:5-7] Auparavant, sans doute, d�autres nations laiss�es dans l�int�rieur de Canaan par l�infid�lit� du peuple, lui avaient �t� en pi�ge, l�entra�nant � des mariages avec des idol�tres et au culte des faux dieux, et l��ternel les avait livr�s entre les mains de leurs ennemis. Mais actuellement ceux qui avaient �t� laiss�s dans les pays conquis, pr�tendent dominer sur Isra�l.

La s�paration pour Dieu

Le nazar�at, s�paration pour Dieu, est la seule force du fid�le contre les ennemis int�rieurs

Ici donc, ce qui peut rendre la victoire et la paix aux h�ritiers de la promesse, c�est la force que donne la s�paration de tout ce qui tient � l�homme naturel, et la cons�cration compl�te � Dieu, dans la mesure o� elle est r�alis�e. Ce Nazar�at est la puissance spirituelle, ou plut�t ce qui la caract�rise lorsque les ennemis sont au dedans du pays. Car Samson a jug� Isra�l pendant la domination des Philistins (15:20). Dans la suite, Samuel, Sa�l et surtout David, ont enti�rement chang� l��tat de choses.

Quand les Canan�ens, quand la puissance de l�ennemi domine dans le pays, il n�y a que le Nazar�at qui puisse donner la sup�riorit� � celui qui est fid�le. C�est un secret inconnu des mondains. Christ en �tait le parfait exemple. Le mal dominait dans le peuple. La marche de Christ �tait une marche � part, s�par�e du mal. Il �tait du peuple, mais, comme L�vi (Deut. 33:9), il n�en �tait pas. Il �tait Nazar�en. Or, il y a une distinction � faire � cet �gard.

Christ est toujours enti�rement s�par� des p�cheurs

Moralement, Christ �tait aussi s�par� des p�cheurs pendant sa vie sur la terre, qu�il l�est maintenant. Mais ext�rieurement il �tait au milieu d�eux; et, comme t�moin et expression de la gr�ce, il �tait spirituellement aussi au milieu d�eux. Depuis sa r�surrection, il est compl�tement s�par� des p�cheurs. Le monde ne le voit et ne le verra plus, sinon en jugement.

Le croyant doit �tre s�par� du monde, comme son Sauveur

C�est dans cette derni�re position, et comme ayant rev�tu ce caract�re de s�paration enti�re du monde, que l��glise, que les chr�tiens, sont en rapport avec Lui. Un tel souverain Sacrificateur nous convenait [(H�b. 7:26)]. L��glise garde sa force, les vrais chr�tiens gardent leur force, en tant qu�ils se tiennent dans cet �tat de s�paration compl�te dont le monde ne se rend pas compte et auquel il lui est impossible de participer. La joie, la sociabilit� humaines n�y entrent pas; la joie divine, la puissance du Saint Esprit s�y trouvent. La vie de notre adorable Sauveur �tait une vie s�rieuse, toujours s�rieuse et en g�n�ral � l��troit, non pas au dedans de lui, car son coeur �tait une source jaillissante d�amour, mais � cause du mal qui le serrait de tous c�t�s. Je parle de sa vie et de son coeur � Lui. Pour ce qui concerne les autres, sa mort levait les �cluses, pour que cet amour d�bord�t en plein sur les pauvres p�cheurs.

Il n�y a pas de joie au milieu d�un monde o� le mal domine

Cependant, quel que f�t le recueillement continuel du Sauveur, il pouvait dire � l��gard de ses disciples : � Je dis ces choses dans le monde, afin qu�ils aient ma joie accomplie en eux-m�mes � [(Jean 17:13)]. C��tait le meilleur des souhaits, c��tait la joie divine au lieu de la joie humaine. [Matt. 26:29] Le temps viendra o� ces deux joies seront r�unies, lorsqu�il boira du fruit de la vigne, nouveau avec les siens, dans le royaume de son P�re; et tous seront son peuple. Mais, pour le moment, cela ne se peut pas; le mal domine dans le monde; il dominait en Isra�l, o� la justice aurait d� �tre; il domine dans la chr�tient�, o� la saintet� et la gr�ce devraient �tre manifest�es dans toute leur beaut�.

La force divine ne vient qu�avec la s�paration pour Dieu

Cette mise � part pour Dieu est, dans ce cas, le seul moyen de jouir de la force de Dieu; c�est la position essentielle de l��glise. Si elle y a manqu�, elle a cess� de manifester le caract�re essentiel de son Chef, en rapport avec Celui qui est � s�par� des p�cheurs et �lev� plus haut que les cieux � [(H�b. 7:26)]. Elle n�est qu�un faux t�moin, une preuve au milieu des Philistins que Dagon est plus fort que Dieu; elle n�est qu�un prisonnier aveugle [(16:21, 23)].

Dieu juge le monde qui fait sortir le fid�le de sa s�paration

Toutefois, il est remarquable que toujours, lorsque le monde, par ses s�ductions, s�empare de ceux que Dieu en a s�par�s pour �tre � lui, cela provoque le jugement de Dieu sur le monde et l�entra�ne � sa ruine. (Telle Sara dans la maison du Pharaon [(Gen. 12:17)], tel dans ce cas-ci, Samson aveugle et prisonnier aux mains des Philistins [(16:30)]; telle de nouveau Sara dans la maison d�Abim�lec, quoique Dieu, par �gard pour l�int�grit� du coeur de ce dernier, n�e�t fait que le reprendre [(Gen. 20:3, 6)]).

Le nazar�en, image de Christ, de l��glise, et du croyant

Le Nazar�en repr�sente donc Christ, tel qu�il �tait ici-bas de fait et par n�cessit�, et aussi tel qu�il est maintenant compl�tement et de plein droit, assis dans le ciel � la droite de Dieu, cach� en Dieu, o� notre vie est cach�e avec lui [(Col. 3:3)]. Le Nazar�en repr�sente l��glise, ou un chr�tien pris individuellement, en tant que l�un et l�autre sont s�par�s du monde et consacr�s � Dieu, et qu�ils gardent le secret de cette s�paration.

L��glise est en relation avec Christ dans une position de s�paration

C�est la position de l��glise, la seule qui soit reconnue de Dieu; l��glise �tant unie � Christ s�par� des p�cheurs et �lev� plus haut que les cieux [(H�b. 7:26)], ne peut �tre � lui d�une autre mani�re. Elle peut �tre infid�le � cette relation, mais c�est dans cette relation qu�elle a �t� plac�e avec Christ. Elle ne peut �tre reconnue dans une autre.

Samson est l�image du nazar�en et des cons�quences de la n�gligence de cette position

Samson nous repr�sente aussi la tendance de l��glise et du chr�tien � sortir de cette position, tendance qui ne produit pas toujours ses mauvais fruits au m�me degr�, mais qui entra�ne la n�gligence pratique et int�rieure du Nazar�at, et am�ne bient�t la perte de toute force, lorsque l��glise se livre au monde. Dieu peut encore se servir d�elle, se glorifier par les d�g�ts qu�elle fait sur le territoire de l�ennemi (qui devrait �tre � elle), et m�me la garantir du p�ch� auquel conduit la pente glissante o� elle se trouve. Mais la disposition qui l�a amen�e l� tend � l�entra�ner plus bas encore.