Bible Commentaries
Nombres 6

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versets 1-27

Le nazar�at, d�vouement sp�cial � Dieu

Le Nazar�en (chap. 6) nous pr�sente un autre caract�re qui se rattache � la marche par l�Esprit ici-bas : le d�vouement sp�cial � Dieu. [6:2] Les Nazar�ens se s�paraient sp�cialement pour �tre � l��ternel. Christ en est l�exemple parfait. L��glise devrait marcher sur ses traces. Les cas d�un appel sp�cial � se d�vouer au Seigneur rentrent dans cette cat�gorie.

Ch. 6 v. 1-8 � Caract�ristiques de la s�paration pour Dieu

Ch. 6 v. 3-4 � Ne pas boire de vin

S�paration des joies justes de la nature et de la soci�t�

Trois choses caract�risaient cette s�paration pour Dieu. [6:3-4] Le Nazar�en ne devait pas boire de vin; [6:5] il devait laisser cro�tre ses cheveux; [6:6-7] il ne devait pas se souiller pour les morts. [6:3] Le vin d�signait la joie attach�e aux plaisirs de la soci�t�, et r�jouissant le c�ur qui s�y livre : � Le vin qui r�jouit Dieu et les hommes � [(Jug. 9:13)]. Du moment o� Christ entra dans son minist�re public, il fut s�par� de tout ce en quoi la nature avait sa juste part. Invit� avec ses disciples � la noce de Cana [(Jean 2:2)], il dit � sa m�re : � Qu�y a-t-il entre moi et toi, femme ? � [(Jean 2:4)]. Mais, de fait, m�me ses disciples le connaissaient � selon la chair � [(2 Cor. 5:16)]. Ses rapports avec eux, quand il s�agissait de leur capacit� d�y avoir communion avec lui, avaient pour base la pr�sentation actuelle du royaume, venu en chair.

Christ s�par� de tout rapport selon la chair

Cependant, m�me quant � ces rapports selon la chair, il a d� prendre son caract�re de s�paration et de nazar�at; et quelque vraie que f�t son affection pour ses disciples, m�me dans cette sph�re humaine, il a d� aussi �tre s�par� de cette joie, lui qui, voyant la r�alit� � travers leur faiblesse, avait toutes ses d�lices dans les � excellents de la terre � [(Ps. 16:3)], dans ces petits du troupeau qui s�attendaient � lui [(Zac. 11:11)]. Cette s�paration s�exprimait ainsi : � Je ne boirai plus de ce fruit de la vigne, jusqu�� ce jour o� je le boirai nouveau avec vous dans le royaume de mon P�re � [(Matt. 26:29)]. Il se s�parait, en effet, de ces entretiens que, tout mis�rables qu�ils fussent, son amour avait d�sir� d�avoir avec eux. Il avait dit : � J�ai fort d�sir� de manger cette p�que avec vous � [(Luc 22:15)]. Ces affections naturelles �taient d�j� reni�es, parce que la cons�cration de Dieu �tait sur sa t�te. � Qu�y a-t-il entre moi et toi ? � avait-il dit � sa m�re [(Jean 2:4)]. Ce n�est pas qu�il n�e�t pour elle la plus tendre affection; mais maintenant il �tait s�par� de tout pour �tre � Dieu1.

1 La diff�rence entre ces deux phases du caract�re de Nazar�en, manifest� par Christ dans sa vie et dans sa mort, n�est pas si grande qu�il pourrait le sembler. Il fut toujours s�par� aussi bien des joies humaines, que de tout mal : homme de douleurs et sachant ce que c�est que la langueur [(�s. 53:3)]; traversant, plein d�un saint amour, un monde de p�cheurs; cet amour refoul� au dedans de Lui, et lui �tant mis ainsi � l��troit [(Luc 12:50)]; � l�expiation en ouvrit les �cluses ! Il est maintenant, de fait, ext�rieurement, s�par� des p�cheurs [(H�b. 7:26)]. Le refus qu�il fait d�s le chapitre 2 de l��vangile de Jean, de reconna�tre les droits de sa m�re, trouve sa place naturelle dans cet �vangile, parce que Jean nous le pr�sente, d�s le commencement, comme s�par� dans sa propre personne, et les Juifs comme un peuple rejet�.

Ch. 6 v. 5 � Laisser pousser sa chevelure

Cons�cration � Dieu en abandonnant la dignit� et les droits de l�homme

En second lieu, le Nazar�en laissait cro�tre ses cheveux : c��tait se n�gliger, en s�abandonnant � la volont� de Dieu, faire abn�gation de sa dignit� et de ses droits comme homme; car la longue chevelure marquait, d�une part, dans un homme, la n�gligence de sa propre personne [(1 Cor. 11:14)], et de l�autre l�assujettissement, le pouvoir sur la t�te1. C��tait la cons�cration � Dieu par l�abandon de la joie, de la dignit� et des droits naturels de l�homme, (l�homme �tant consid�r� comme centre des affections qui lui sont propres) pour �tre enti�rement � Dieu.

1 1 Cor. 11:10.

Abandon par Christ de sa position et ses droits comme homme, pour le service de Dieu

L�homme a une position comme le repr�sentant et la gloire de Dieu, et, dans cette position, il est entour� d�une multitude d�affections, de joies et de droits qui ont en lui leur centre. Il peut abandonner cette position pour le service sp�cial de Dieu, vu que le p�ch� est entr� dans toutes ces choses, qui, loin d��tre mauvaises en elles-m�mes, sont au contraire bonnes � leur place. C�est ce que Christ a fait. Devenu Nazar�en, il n�a pas pris sa position comme homme, ses droits comme Fils de l�homme; mais, pour la gloire de Dieu, il s�est compl�tement assujetti, soumis � tout ce que r�clamait la gloire. Il s�est identifi� avec le r�sidu pieux du peuple p�cheur qu�il avait aim�, et il est devenu �tranger aux enfants de sa m�re [(Ps. 69:8)]. Il ne faisait rien qui ne lui f�t prescrit [(Jean 5:19)]; il vivait de chaque parole qui sortait de la bouche de Dieu [(Matt. 4:4)]; il se s�parait de tous les liens de la vie humaine pour se d�vouer � la gloire, au service de Dieu et � l�ob�issance envers Lui. Si, dans l�amour des siens, il a trouv� quelque consolation qui ne pouvait �tre que bien petite et bien pauvre, il a d� y renoncer aussi, et � cet �gard comme � tout autre, il est devenu dans sa mort le Nazar�en par excellence, tout seul dans sa s�paration pour Dieu. L��glise aurait d� le suivre; mais, h�las ! elle a bu des boissons fortes; elle a mang� et bu avec les ivrognes; elle s�est mise � battre les domestiques de la maison [(Matt. 24:49)] !

Renoncement et d�vouement int�rieurs pour le Seigneur

Le croyant peut �tre appel� � se renier lui-m�me, en renon�ant, pour le service pr�cieux de son Sauveur, � des choses qui ne sont pas mauvaises en soi. Mais cet acte s�accomplit int�rieurement : � Ses nazar�ens �taient plus purs que la neige �, dit J�r�mie [(Lam. 4:7)]. Le d�vouement est int�rieur. Consid�rons ici ce � quoi l�on s�expose quand on manque � cette s�paration.

Ch. 6 v. 9-12 � Manquement � la s�paration

Perte de la puissance divine, comme Samson

Si nous nous sommes d�vou�s au Seigneur d�une mani�re qui lui soit agr�able, la jouissance accompagne ce d�vouement dans la mesure du t�moignage qui Lui est rendu. Dieu est avec son serviteur selon son appel; mais c�est un secret entre son serviteur et lui, bien que d�autres en voient les effets ext�rieurs. [6:12] Avons-nous manqu� � cette s�paration, tout est � recommencer. L�influence divine et la puissance dans l��uvre sont perdues. On peut ne rien avoir perdu � d�autres �gards; on se l�vera comme Samson pour secouer ses liens; mais on a perdu sa force, sans le savoir [(Jug. 16:20)]. Dieu n�est plus avec nous. Le cas de Samson est un cas extr�me, mais solennel; car il se peut que notre force nous ait plac�s en pr�sence du mal, et alors, si Dieu est avec nous, sa gloire magnifique se manifeste; mais s�il n�y est pas, l�ennemi a la triste occasion de se glorifier au sujet de celui qui fut longtemps connu comme un champion de Dieu, et en apparence au sujet de Dieu lui-m�me [(Jug. 16:23-24)]. Dans cette seconde alternative, le secret int�rieur, la vraie force de la s�paration pour Dieu, sont perdus.

N�cessit� de veiller pour conserver la saintet� int�rieure

Prenons garde, dans les choses ordinaires, au premier pas qui nous s�parerait de la saintet� int�rieure. Si la gr�ce nous a appel�s � une s�paration pour un service extraordinaire quelconque, pr�servons-nous de tout manque d�ob�issance � la parole de la croix, par laquelle nous sommes crucifi�s au monde [(Gal. 6:14)], au p�ch� [(Gal. 5:24; Rom. 6:11)], et � la loi [(Gal. 2:19)]1.

1 Ce sont les trois choses auxquelles la croix est appliqu�e dans l��p�tre aux Galates.

Nouvelle cons�cration par le sacrifice, et perte du temps d�j� pass�

[6:12] Ordinairement, le Nazar�en infid�le revient par le sacrifice de Christ � sa s�paration; il est de nouveau consacr� � Dieu. [6:9] Mais tout ce qui nous met en contact avec le p�ch� produit son effet sur notre nazar�at. Nous perdons la puissance attach�e � la communion avec Dieu et � la pr�sence sp�ciale de l�Esprit avec nous, quelle que soit la mesure dans laquelle cette puissance nous ait �t� accord�e. [6:12] H�las ! le temps qui a pr�c�d� est perdu; il nous faut recommencer. C�est encore une grande gr�ce, que tout privil�ge de servir Dieu ne nous soit pas �t�; mais il y a quelquefois des effets de notre infid�lit� qui subsistent, lorsque la puissance nous est rendue. Un Samson aveugle a d� se tuer en tuant ses ennemis [(Jug. 16:30)]. Il nous appartient, dans tous les cas, de reconna�tre imm�diatement notre souillure, d�aller � Christ, et de ne point pr�tendre �tre des Nazar�ens ext�rieurement, lorsque nous ne le sommes pas aux yeux de Dieu. Rien de plus p�rilleux que le service de Dieu, quand la conscience n�est pas pure. Toutefois, souvenons-nous toujours que nous sommes sous la gr�ce.

Ch. 6 v. 13-21 � Accomplissement et fin du nazar�at

Libert� et non plus s�paration, � la fin des temps

Fin de la s�paration quand le mal sera �t�, et jouissance de la nature divine

[6:13] Cette s�paration et ce renoncement ne sont pas pour toujours. Christ lui-m�me ne sera pas toujours un Nazar�en. Il jouira d�une pl�nitude de joie avec Dieu et les siens. Il dira : � Mangez, amis; buvez abondamment, bien-aim�s ! � [(Cant. 5:1)]. C�est par la puissance du Saint Esprit seule que nous sommes s�par�s de ce qui est mauvais, et souvent m�me de ce qui est naturel, pour �tre des vases de service et de jouissance, un t�moignage � Dieu au milieu du mal. Le temps viendra o�, le mal �tant �t�, nous pourrons nous abandonner � notre nature; le temps o� la puissance du Saint Esprit, en se d�ployant, ne produira que joie, et o� tout ce dont nous serons entour�s sera en communion avec nous. Alors, Christ prendra une place qu�il lui �tait impossible de prendre autrefois, quoiqu�il f�t l�homme parfaitement sociable, parfaitement accessible aux p�cheurs parce qu�il en �tait parfaitement s�par�, parfaitement mis � part pour Dieu int�rieurement, parce qu�il avait renonc� � lui-m�me1 pour ne vivre que des paroles de Dieu [(Matt. 4:4)].

1 Non pas, cela va sans dire, qu�il y e�t aucune mauvaise nature en Lui � renier, comme c�est le cas pour nous; mais il se reniait lui-m�me dans sa volont� et sa nature, dans lesquelles il n�y avait point de mal, comme, par exemple, lorsqu�il dit : � Femme, qu�y a-t-il entre moi et toi ? � [(Jean 2:4)]. Sur la croix, lorsque tout fut fini, il reconnut tr�s particuli�rement sa m�re [(Jean 19:26-27)]. Le miel, pas plus que le levain, ne pouvait entrer dans le sacrifice [(L�v. 2:11)].

Libert� dans cette vie, travers�e avec l�aide du Saint Esprit

Telle est la vie de Dieu ici-bas. Ce qu�il a cr�� ne saurait �tre mauvais. Qu�il nous garde de le penser ! Une semblable assertion est � coup s�r un signe des derniers temps [(2 Tim. 3:1-2)]. Christ pouvait penser � sa m�re avec tendresse, lorsque l��uvre de son �me sur la croix �tait achev�e [(Jean 19:26-27)]. Mais le Saint Esprit intervient comme une puissance �trang�re � cette vie, et prend l�homme pour la lui faire traverser selon cette puissance, de sorte que plus l�homme y est �tranger lui-m�me, plus il est en �tat de montrer, et montre en effet, de la sympathie pour ceux qui la traversent selon Dieu. Toute autre chose n�est que principe monacal. Si nous sommes vraiment libres au dedans, nous pouvons sympathiser avec ce qui est au dehors; si nous ne sommes pas libres, nous nous ferons moines, dans la vaine esp�rance d�obtenir cette libert�.

Communion finale, cons�quence et aboutissement du sacrifice de Christ

[6:13] Enfin, lorsque le v�u du nazar�at �tait accompli, [6:14-15] tous les sacrifices �taient offerts, [6:18] et les cheveux de la t�te du Nazar�en �taient br�l�s dans le feu qui consumait le sacrifice de prosp�rit�s, type de la pleine communion, r�sultat du sacrifice de Christ. Lorsque, au temps fix� par Dieu, le sacrifice de Christ aura obtenu, dans ses effets, son efficace pleine et enti�re, la puissance qui produit l��nergie de la s�paration s�absorbera dans la communion, qui sera l�heureuse cons�quence de ce sacrifice. Nous sommes heureux de savoir que la puissance du Saint Esprit, employ�e actuellement en grande partie � mettre un frein aux convoitises de la chair, sera alors tout enti�re une puissance de joie en Dieu, et de communion avec tout ce dont nous serons entour�s.

Joie du peuple de Dieu dans Sa communion, � la fin

Parlons maintenant des voies de Dieu, quand le nazar�at est termin�. [6:20] Alors le r�sultat de l��uvre de Christ sera produit; toute l�efficace vari�e de son sacrifice sera reconnue; son peuple entrera dans la communion de sa joie; le vin sera bu dans l�all�gresse. J�sus lui-m�me attend ce moment-l� [(Matt. 26:29)]. Je crois que cela s�applique particuli�rement � son peuple ici-bas, au r�sidu juif dans les derniers jours. Sa participation au Saint Esprit sera joie et d�lices. Quelque chose de pareil nous attend, mais d�une mani�re encore bien meilleure. Seulement nous anticipons jusqu�� un certain point cette joie, car le Saint Esprit produit ces deux choses : la joie de la communion, et la s�paration solitaire pour le service de Dieu. C�est un peu ce que l�ap�tre veut dire dans ces paroles aux Corinthiens : � La mort agit en nous, et la vie en vous � [(2 Cor. 4:12)]. Toutefois, l�on peut toujours dire de tous les chr�tiens : � Je voudrais bien que vous r�gnassiez, afin que nous aussi, nous r�gnassions avec vous ! � [(1 Cor. 4:8)].

Ch. 6 v. 22-27 � B�n�diction de l��ternel sur le peuple

Ayant plac� le peuple autour de Lui [(chap. 2)], l�ayant compt� nom par nom [(chap. 1)], ayant arrang� le service [(chap. 3-4)], purifi� le camp (chose distincte de la purification des individus souill�s, sujet qui appartient au L�vitique) [(chap. 5)], ayant enfin montr� la vraie position du serviteur d�vou� (position qu�Isra�l aurait pu prendre, et qu�a prise Christ, vrai serviteur mis � part pour Dieu) [(chap. 6)], [6:27] Dieu met, en terminant, sa b�n�diction et son nom sur le peuple. [6:24] La b�n�diction le place sous la garde, [6:25] sous la gr�ce [6:26] et dans la paix de l��ternel; [6:24] et, en effet, l��ternel les b�nissait d�abord d�une mani�re g�n�rale; [6:25] puis, en faisant luire sa face sur eux, il les faisait jouir de sa gr�ce; [6:26] enfin, en levant sa face sur eux, il leur assurait la paix.

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