Bible Commentaries
Philippiens 4

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versets 1-23

Ch. 4 v. 1-3 � Fermet� et travail par la gr�ce, dans la marche ici-bas

Ch. 4 v. 1 � Demeurer ferme dans le Seigneur, en ayant les yeux sur Lui

Cons�quences difficiles de la fermet�, m�me parmi les saints

[4:1] Ainsi, les Philippiens devaient donc demeurer fermes dans le Seigneur. C�est une chose difficile lorsque la mesure spirituelle de la vie chr�tienne a universellement baiss�; c�est une chose p�nible aussi; car en demeurant fid�le, on s�isole beaucoup et les c�urs des autres sont g�n�s. Mais l�Esprit nous a donn� tr�s clairement l�exemple, le principe, le caract�re de cette marche et la force n�cessaire pour la suivre. Si on a les yeux sur Christ, tout est facile : sa communion donne de la clart� et de la certitude, et vaut tout le reste, tout ce que, peut-�tre, nous perdons.

Douceur de Paul sur ce sujet, en contraste avec celui des faux docteurs

Cependant l�ap�tre parle avec douceur de ces personnes; elles n��taient pas pour son c�ur comme les faux docteurs juda�sants, qui corrompaient les sources de la vie et barraient le chemin qui conduit l��me � la communion de Dieu en amour. Les premiers avaient perdu la vie de communion ou n�en avaient jamais eu que l�apparence. Paul les pleurait [(3:18-19)].

Ch. 4 v. 2-3 � Pens�e de Paul pour tous ceux qui travaillent pour Christ

Je pense que l�ap�tre avait envoy� sa lettre aux Philippiens par �paphrodite [(2:28)], qui aussi, il est probable, avait �crit cette lettre sous sa dict�e; Paul ayant dict� toutes ses �p�tres, sauf celle aux Galates, qu�il a �crite de sa propre main, ainsi qu�il nous le dit lui-m�me [(Gal. 6:11)]. [4:3] Quand donc l�ap�tre dit : mon � vrai [ou fid�le] compagnon de travail � (chap. 4:3), il parle, je le pense, d��paphrodite, et s�adresse � lui. [4:2] Mais il pense aussi � deux s�urs qui n��taient pas d�accord pour r�sister � l�Ennemi. Il voulait de toute mani�re qu�il y ait unit� de c�ur et d�esprit; [4:3] il prie �paphrodite (si c�est bien de lui qu�il est question ici), comme ouvrier du Seigneur, d�aider ces femmes fid�les qui avaient travaill� de concert avec Paul pour propager l��vangile. Peut-�tre �vodie et Syntyche �taient-elles de ce nombre. L�encha�nement des pens�es le fait supposer. L�activit� de ces deux femmes, ayant d�pass� la mesure de leur vie spirituelle, se trahissait en des mouvements de volont� propre qui les mettaient en d�saccord l�une avec l�autre. Cependant elles ne sont pas oubli�es � c�t� de Cl�ment et d�autres coouvriers de l�ap�tre lui-m�me, dont les noms sont dans le livre de vie; car l�amour du Seigneur se souvient de tout ce que fait sa gr�ce, et cette gr�ce a une place pour chacun de ceux qui lui appartiennent.

Ch. 4 v. 4-9 � Marche pratique ici-bas, selon notre vocation c�leste

Ch. 4 v. 4 � Christ, source immuable de joie pour le fid�le, m�me dans les difficult�s

[4:4] L�ap�tre revient maintenant aux exhortations pratiques, adress�es aux fid�les pour leur vie ordinaire, afin qu�ils marchassent selon leur vocation c�leste. � R�jouissez-vous� dans le Seigneur �, leur dit-il (vers. 4). [3:18] S�il pleure m�me sur un grand nombre qui se disent chr�tiens, [4:4] il se r�jouit n�anmoins toujours dans le Seigneur : en Lui se trouve ce que rien ne peut changer. L��tat du c�ur de Paul en pr�sence des sujets de tristesse n�est pas un �tat d�indiff�rence qui emp�che de pleurer, mais il y a pour lui une source de joie qui ne fait qu�augmenter dans la d�tresse, � cause de son immutabilit�, et qui devient toujours plus pure dans le c�ur, en devenant toujours plus sa seule joie; et elle est en soi la seule source de joie infiniment pure. Quand elle est notre seule source, la cons�quence en est que nous aimons les autres. Si nous les aimons � part de lui, nous perdons quelque chose de lui. Lorsque le c�ur est sevr� de toute autre source de joie par les exercices qu�il traverse, la joie en Christ demeure dans toute sa puret�, et l�int�r�t que nous portons aux chr�tiens participe � cette puret� d�affection. Rien non plus ne trouble cette joie, parce que Christ ne change pas : plus il est connu, mieux nous savons jouir de ce qui ne fait que grandir par sa connaissance. Mais l�ap�tre exhorte les chr�tiens � se r�jouir : c�est leur t�moignage � la valeur de Christ, c�est leur vraie portion. Quatre ans de prison encha�n� � un soldat ne l�avaient pas emp�ch� de se r�jouir, ni de pouvoir en exhorter d�autres dans des circonstances plus faciles que les siennes.

Ch. 4 v. 5-6 � Douceur et tranquillit� en jouissant de Christ seul

[4:5] Or la m�me chose rend les chr�tiens mod�r�s et doux; les passions, quand on jouit de Christ, ne s�excitant pas dans la recherche d�autres choses. [4:6] D�ailleurs, Christ est pr�s. Encore un peu de temps, et tout ce pour quoi l�homme s�agite c�dera la place � Celui dont la pr�sence tient la volont� en bride (ou plut�t la met de c�t�) et remplit le c�ur; en attendant qu�Il vienne, on ne s�inqui�te pas des choses d�ici-bas. Quand il viendra, nous serons occup�s d�autre chose que de ce pauvre monde.

Ch. 4 v. 6-7 � Confiance en exposant tous nos soucis � Dieu, et paix qui en d�coule

[4:5] Non seulement la volont� et les passions doivent �tre brid�es et se taire, [4:6] mais les soucis pareillement. Nous sommes en relation avec Dieu. Il est notre refuge en tout. Or les �v�nements n�inqui�tent pas Dieu. Il conna�t la fin de toutes choses depuis le commencement; il sait tout, et le sait d�avance. Les �v�nements n��branlent ni son tr�ne, ni son c�ur; ils accomplissent toujours ses desseins. Mais Dieu est amour pour nous; nous sommes par la gr�ce les objets de ses tendres soins; il nous entend et incline son oreille pour nous �couter. En toutes choses donc, au lieu de nous inqui�ter et de peser les choses dans nos propres c�urs, nous devons pr�senter nos requ�tes � Dieu avec pri�re, avec supplication, avec un c�ur qui se met � nu; car nous sommes des �tres humains, mais connaissant le c�ur de Dieu, qui nous aime parfaitement : de sorte qu�en demandant m�me, nous pouvons d�j� rendre gr�ces, parce que nous sommes s�rs de la r�ponse de sa gr�ce, quelle qu�elle soit; ce sont nos propres requ�tes aussi que nous devons lui pr�senter. Et ce n�est point l� un froid commandement de d�couvrir quelle est sa volont� et puis de venir : nous devons aller porter nos requ�tes. [4:7] C�est pourquoi, il n�est pas dit : Vous aurez ce que vous demandez, mais : La paix de Dieu gardera vos c�urs. C�est avoir confiance; et sa paix, la paix de Dieu lui-m�me, gardera nos c�urs. L�ap�tre ne dit pas que nos c�urs garderont la paix de Dieu, mais lorsque nous avons jet� notre fardeau sur Celui dont rien ne peut troubler la paix, sa paix garde nos c�urs. Notre trouble est devant lui, et la paix constante du Dieu d�amour, qui se charge de tout et sait tout d�avance, tranquillise notre c�ur d�charg� et nous communique la paix qui est en lui. Et cette paix, en effet, surpasse toute intelligence (ou du moins par elle il garde nos c�urs), comme lui-m�me il surpasse toutes les circonstances qui peuvent nous inqui�ter, et le pauvre c�ur de l�homme qui s�en inqui�te. Oh ! quelle gr�ce que nos soucis m�mes fassent que nous soyons remplis de cette merveilleuse paix, si nous savons les apporter au Dieu qui est fid�le. [4:6] Qu�il nous soit donn� de savoir bien maintenir ces entretiens avec Dieu et leur r�alit�, afin qu�il y ait beaucoup de communication entre nos �mes et lui, et que nous connaissions ses voies � l��gard des croyants.

Ch. 4 v. 8-9 � Communion avec Dieu dans la marche, dans tout ce qui est bon

[4:8] Au reste, le chr�tien, quoique marchant au milieu du mal et des �preuves, ainsi que nous l�avons vu, doit s�occuper de tout ce qui est bon; il doit vivre dans cette atmosph�re, de sorte que son c�ur soit p�n�tr� de son influence et qu�il soit habituellement l� o� Dieu peut se trouver. Cet avertissement est de la plus haute importance. On peut s�occuper du mal pour le condamner, et l�on peut avoir raison, mais ce n�est pas l� avoir communion avec Dieu dans ce qui est bon. Mais quand on est occup� par sa gr�ce de ce qui est bon, de ce qui vient de lui, [4:9] le Dieu de paix lui-m�me est l� pr�sent. [4:7] Dans les d�tresses nous aurons ainsi la paix de Dieu; [4:9] dans notre vie ordinaire, le Dieu de paix, si cette vie est celle dont Paul �tait l�exemple pratique [(3:17)]; quant � leur marche, en le suivant, dans ce qu�ils avaient appris, entendu de lui, et vu de lui, les Philippiens trouveraient ainsi Dieu avec eux.

Ch. 4 v. 10-20 � Exp�rience de ce qu�est Dieu en toutes circonstances

Ch. 4 v. 10-18 � Joie dans la lib�ralit� des fid�les, comme fruit pour Dieu, et non pour Paul

[4:10] Cependant, quoique telle f�t son exp�rience, Paul se r�jouissait beaucoup de ce que les soins affectueux des chr�tiens de Philippes pour lui avaient refleuri. [4:11] Il pouvait bien, quant � lui, se r�fugier aupr�s du Seigneur; [4:10] mais il lui �tait doux dans le Seigneur d�avoir ce t�moignage d�affection de la part des Philippiens. Il para�t que l�ap�tre avait �t� dans le besoin, mais ce besoin m�me �tait devenu pour lui l�occasion d�une confiance plus compl�te en Dieu. On peut le supposer par ses paroles; mais, ajoute-t-il avec une grande d�licatesse, il ne voulait pas, en disant que les soins des Philippiens pour lui avaient refleuri maintenant enfin, faire supposer qu�ils l�avaient oubli�. Ces soins �taient dans leurs c�urs, seulement, l�occasion d�exprimer leur amour avait manqu�. [4:11] Aussi Paul ne parlait-il pas eu �gard � ses besoins; il avait appris � et c��tait le r�sultat b�ni de ses exp�riences que nous trouvons ici � � se contenter de tout et ainsi � ne d�pendre de personne : [4:12] il savait �tre abaiss�, il savait �tre dans l�abondance; de toute mani�re il �tait instruit � �tre rassasi� et � avoir faim, � �tre dans l�abondance et dans la p�nurie; [4:13] il pouvait tout par Celui qui le fortifiait. Douce et pr�cieuse exp�rience ! non seulement parce qu�elle rend capable de faire face � toutes les circonstances � ce qui est d�un grand prix � mais parce que le Seigneur est connu comme l�ami constant, fid�le et puissant, du c�ur. La pens�e que l�ap�tre veut exprimer n�est pas : � je puis toutes choses �, mais � je puis toutes choses en celui qui me fortifie �. Il parle d�une force continuelle d�coulant d�une relation avec Christ et de rapports avec lui entretenus dans le c�ur. Il ne dit pas non plus seulement : � on peut toutes choses � � cela est vrai; mais Paul l�avait appris en pratique; il savait de quoi il pouvait �tre assur� et � quoi s�en tenir � sur quel terrain il �tait maintenant. Christ lui avait �t� toujours fid�le, l�avait fait passer par tant de difficult�s et de moments prosp�res, que Paul avait appris � se confier en lui, et non dans les circonstances. Or, Lui restait le m�me. [4:14] Toutefois, les Philippiens avaient bien fait (vers. 14); aussi ce qu�ils avaient fait n��tait pas oubli� par Paul. [4:15] D�s le commencement, Dieu leur avait fait cette gr�ce, et ils avaient suppl�� aux besoins de son serviteur, [4:16] m�me quand il n��tait pas avec eux. Il s�en souvenait avec affection; [4:17] non qu�il recherch�t un don, mais il recherchait du fruit � leur propre profit. [4:18] � Or j�ai amplement de tout �, dit-il, son c�ur revenant � la simple expression de son amour; � je suis dans l�abondance; je suis combl�, ayant re�u d��paphrodite ce qui m�a �t� envoy� de votre part�, un parfum de bonne odeur, un sacrifice acceptable, agr�able � Dieu � (vers. 18).

Ch. 4 v. 19-20 � Connaissance de Dieu par l�exp�rience, et repos en Lui

[4:19] Le c�ur de l�ap�tre se reposait en Dieu; son assurance � l��gard des Philippiens l�exprime. Mon Dieu, dit-il, suppl�era � tous vos besoins, richement : il ne souhaite pas que Dieu le fasse : il avait appris ce qu��tait ce Dieu, par sa propre exp�rience. Mon Dieu, dit-il, Celui que j�ai appris � conna�tre dans toutes les circonstances par lesquelles j�ai pass�, vous comblera de tous les biens. Et ici Paul revient au caract�re de Dieu tel qu�il l�avait connu. Dieu agirait ainsi � l��gard des Philippiens selon ses richesses en gloire par le Christ J�sus. C��tait dans la gloire que Paul avait appris � le conna�tre au commencement : tel il l�avait connu tout le long de son chemin vari�, plein d��preuves d�ici-bas, et de joie d�en haut. [4:20] Aussi c�est en unissant les Philippiens � lui-m�me dans cette confiance que l�ap�tre termine l��p�tre : � Or � notre Dieu et P�re (car tel �tait Dieu, pour les Philippiens aussi) soit la gloire aux si�cles des si�cles ! � (vers. 20). Il applique aux Philippiens ses propres exp�riences de ce que Dieu �tait pour lui, et de la fid�lit� de Christ; c�est ce qui satisfaisait son amour et lui donnait du repos � leur �gard. C�est l� une consolation quand on pense � l�Assembl�e de Dieu.

Conclusion de l��p�tre

Ch. 4 v. 21-22 � Salutations pour les Philippiens

[4:21] Paul envoie aux Philippiens les salutations des fr�res qui sont avec lui [4:22] et celles des saints en g�n�ral, et en particulier de ceux de la maison de C�sar : car l� m�me Dieu avait trouv� des �mes dociles par la gr�ce � la voix de son amour.

[4:22] Il termine l��p�tre par la salutation qui servait de garantie dans toutes ses �p�tres, qu�elles �taient bien de lui.

Exp�rience normale du chr�tien dans sa marche

Confiance en Dieu m�me dans la ruine

L��tat des assembl�es de nos jours, l��tat des enfants de Dieu dispers�s de nouveau, souvent comme des brebis sans berger, est bien autrement un �tat de ruine que ne l��tait celui des assembl�es � l��poque o� l�ap�tre �crivait : mais cela ne rend que plus pr�cieuse l�exp�rience de l�ap�tre, dont Dieu a bien voulu nous donner le tableau dans cette �p�tre; exp�rience d�un c�ur qui se confiait en Dieu seul et appliquait cette exp�rience � l��tat des �mes priv�es des ressources naturelles qui se rattachaient au corps organis� de Christ tel que Dieu l�avait form� sur la terre. L�ensemble de l��p�tre pr�sente l�exp�rience chr�tienne normale, c�est-�-dire la sup�riorit� que donne la marche selon l�Esprit sur tout ce que nous avons � traverser. Il est remarquable que le p�ch� ne s�y trouve pas mentionn�, ni la chair non plus, si ce n�est pour dire que l�ap�tre n�avait pas confiance en elle [(3:3)].

Sup�riorit� de la marche par l�Esprit, sans m�me mention du p�ch�

Il avait lui-m�me alors une �charde pour la chair [(2 Cor. 12:7)]; mais l�exp�rience normale du chr�tien consiste � marcher selon l�Esprit au-dessus et � l�abri de tout ce qui peut mettre la chair en activit�.

Sujets des diff�rents chapitres de l��p�tre

Le lecteur remarquera que le chapitre 3 place la gloire devant le chr�tien et pr�sente l��nergie de la vie chr�tienne; au chapitre 2 nous trouvons l�an�antissement et l�abaissement de Christ [(v. 7-8)], dont les r�sultats se voient dans un esprit de gr�ce chez le chr�tien, et dans les �gards pour les autres, tandis que le dernier chapitre nous donne une sup�riorit� sur toutes les circonstances, laquelle est pleine de b�n�dictions.

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