Bible Commentaries
1 Chroniques 4

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versets 1-43

Encore Juda, Jahbets. La tribu de Sim�on.

Les versets 1 � 23 reprennent pour la seconde fois la g�n�alogie de Juda. Deux noms ont un relief particulier dans les chap. 2 � 4. D�abord celui de David, car la royaut� de Juda est, comme nous l�avons vu, le sujet principal des Chroniques; en second lieu celui de Caleb, fils de Jephunn�, qui repr�sente l��nergie et la pers�v�rance de la foi; Hur, qui joue un r�le pr�pond�rant dans l�histoire d�Isra�l (Ex. 17:12; 24:14), est lui-m�me fils de Caleb (2:19, 50; 4:1, 4). Jahbets (4:9, 10) est de la m�me race (4:9, 10; 2:55).

La m�re de Jahbets l�avait enfant� avec douleur et l�avait nomm� Jahbets: �Douleur�. Elle avait �prouv� pour elle-m�me et reconnaissait les suites du p�ch�, la mal�diction qui en �tait la cons�quence pour l�homme, la juste sentence de Dieu prononc�e sur la femme s�duite par le serpent, car Dieu avait dit: �Je rendrai tr�s grandes tes souffrances et ta grossesse; en travail tu enfanteras des enfants� (Gen. 3:16). La m�re de Jahbets acceptait cette sentence par la foi. Elle cherchait si peu � s�y soustraire qu�elle la transmit � son fils en lui faisant porter le nom �Douleur�. Du c�t� de l�homme, tout espoir de bonheur �tait perdu, par la chute, et la douleur �tait fatalement sa part.

Jahbets commen�a par cette conviction; c�est pourquoi il fut �plus honor� que ses fr�res�. Alors il �invoqua le Dieu d�Isra�l�, sachant qu�il ne pouvait d�pendre que de l��ternel pour �tre d�livr� de la mal�diction du p�ch�. Il savait, d�autre part, que cette d�livrance pouvait �tre si absolue que lui, Jahbets, f�t sans douleur!

Jahbets fait quatre requ�tes � Dieu; si Dieu les lui accorde, elles seront la preuve de sa compl�te d�livrance.

La premi�re requ�te est celle-ci: �Si tu me b�nissais abondamment..�. Dieu avait maudit l�homme et le sol dont il avait �t� tir� (Gen. 3:17). Lui seul pouvait annuler cette sentence et la remplacer par la b�n�diction, premi�re preuve de la fin de la douleur. Lui seul pouvait changer les circonstances de telle sorte que le p�cheur, banni de Sa pr�sence, p�t �tre amen� � Lui pour jouir de Sa gr�ce et de ses promesses inconditionnelles. �Je te b�nirai�, avait dit l��ternel � Abraham. La foi de Jahbets remonte aux conseils de gr�ce et aux promesses de Dieu quand tout est ruin�. Son histoire, relat�e dans ce livre seul, n�est-elle pas bien d�accord avec le caract�re g�n�ral des Chroniques? �Dieu fit arriver ce qu�il avait demand�. De m�me, pour nous, Dieu a aboli, par le sacrifice de Christ, toutes les cons�quences du p�ch�, en sorte que nous pouvons �tre b�nis, en Lui, de toute b�n�diction spirituelle dans les lieux c�lestes.

La seconde requ�te est celle-ci: �Si tu �tendais mes limites�. Ces g�n�alogies mettent en relief, � diverses reprises, les individus dont Dieu �tend les limites dans la terre de la promesse, lorsque l�ensemble du peuple avait failli quand il s�agissait de conqu�rir enti�rement son h�ritage. Ja�r nous en a d�j� offert la preuve au chap. 2. Les noms de Caleb, d�Acsa, d�Othniel, sont autant d�exemples de cette �nergie individuelle de la foi, qui retrouve des limites �tendues quand elle compte sur Dieu. Il en est de m�me pour nous: nos limites spirituelles s��tendent dans le domaine c�leste, pendant que nous sommes ici-bas. Pour les acqu�rir, il nous faut reconna�tre notre ruine irr�m�diable, l�incapacit� dont nous avons fait preuve pour �tendre nous-m�mes nos limites, et montrer l�humble d�pendance qui s�appuie sur la gr�ce de Dieu seul pour les poss�der.

Jahbets dit en troisi�me lieu: �Si ta main �tait avec moi�. Il ne compte pas sur son �nergie naturelle pour accro�tre ses limites, mais sur la puissance de Dieu. Cela frappe d�autant plus qu�il �tait d�une race renomm�e pour son �nergie.

Il dit enfin, en quatri�me lieu: �Si tu me mettais � l�abri du mal�. Le mal qui a amen� la douleur dans ce monde n�a pas disparu; il est toujours pr�sent. Jahbets le sait bien, car il ne demande pas qu�il soit �t�, mais d�sire �tre mis � l�abri de ce mal dont il constate l�existence. Ici encore, il reconna�t que ce n�est pas sa volont�, mais la puissance de Dieu seule qui est capable de le garder.

Une confiance absolue dans la gr�ce et la puissance de Dieu est le seul moyen d�obtenir ces choses. Jahbets les obtint. Comment la douleur pouvait-elle subsister dans le c�ur de cet homme de Dieu quand toutes ses demandes �taient exauc�es? Sans doute, la douleur pas plus que le mal qui l�a engendr�e, n�avait disparu du monde, mais le c�ur de Jahbets, rempli des choses excellentes qui lui �taient accord�es, n�avait plus de place pour elle.

On trouve encore chez le peuple de Dieu d�autres devoirs et d�autres activit�s que d��tendre ses limites comme Jahbets. Joab est �p�re des artisans� (v. 14). Dieu nous a confi� certaines fonctions, humbles mais tr�s utiles � leur place, auxquelles nous faisons bien d��tre attentifs sans ambitionner des choses plus �lev�es. Nous sommes ainsi gard�s dans l�humilit�. Parmi les fils de Shela on trouve des �ouvriers en byssus�, des potiers, des jardiniers (v. 23). Ce n��taient pas des occupations relev�es, mais elles acqu�raient de l�importance par le fait que ces hommes �habitaient aupr�s du roi pour ses travaux�. Quoique tr�s humbles, ils �taient ses coop�rateurs dans les limites que son �uvre leur assignait; � cause de cela le roi les tenait � sa port�e; ils avaient le grand privil�ge, inutilement ambitionn� par plus d�un noble ou d�un prince, d�habiter aupr�s de lui1.

1 Les mots: �Ce sont des choses anciennes� contredisent l�opinion assez singuli�re que le roi �tait Nebucadnetsar.

Il en est de m�me pour nous. Remplissons chacun notre t�che; n�ambitionnons pas de hautes positions parmi le peuple de Dieu, mais contentons-nous des humbles; nous en acquitter avec soin est ce que le Seigneur nous demande; soyons fid�les en peu de choses, pourvu que nous coop�rions � ses travaux. Sans parler d�une r�compense future, nous en retirerons l�inappr�ciable avantage actuel �d�habiter aupr�s du roi� et de contempler sa face.

Aux v. 24 � 43 nous avons les g�n�alogies des fils de Sim�on. Par suite du p�ch� de Sim�on et de L�vi, ces deux fr�res �taient �divis�s en Jacob et dispers�s en Isra�l� (Gen. 49:7). Ils diff�raient cependant en ceci que Dieu se servit en gr�ce de la dispersion de L�vi pour lui donner des fonctions sacerdotales r�pondant � sa position, tandis qu�il n�en fut pas ainsi de Sim�on qui continua � garder la marque du jugement de Dieu: �Ses fr�res n�eurent pas beaucoup de fils et toutes leurs familles ne se multipli�rent pas comme les fils de Juda� (v. 27). Sim�on �tait petit en nombre, partiellement enclav� dans le territoire de Juda, ouvert aux attaques de l�ennemi du c�t� du midi, sans fronti�res d�finies. Mais nous retrouvons ici la v�rit� d�j� �nonc�e que, lorsque la foi collective a fait faillite, la foi d�un petit nombre, aussi bien que jadis la foi individuelle d�un Caleb, les porte � ��tendre leurs limites�. Plusieurs �mentionn�s par nom, furent princes dans leurs familles; et leurs maisons de p�res se r�pandirent beaucoup� (v. 38). �Ils trouv�rent un p�turage gras et bon� l� o� �taient auparavant les fils de Cham (v. 40); ils all�rent m�me jusqu�� �la montagne de S�hir� occup�e par �dom (verset 42). Ce n��tait ni du nombre, ni de la puissance que d�pendait l��tendue de leur possession. Ils portaient, comme Jahbets, les cons�quences de la mal�diction prononc�e sur eux, mais leur extr�me pauvret� qu�ils ne pouvaient nier, les d�cida � conqu�rir ce que Dieu mettait � leur port�e.

Remarquez qu�ils obtinrent leurs b�n�dictions sous les deux r�gnes de gr�ce en Juda: celui de David (v. 31); et celui d��z�chias (v. 41), alors que d�j� l��tat du peuple attirait sur lui le jugement prochain par le roi de Babylone. Combien tous ces d�tails nous ram�nent toujours � la grande pens�e de ce livre pr�cieux! Tout ce qui est selon la nature aboutit � une faillite compl�te et n�a aucune valeur pour Dieu; la gr�ce est la seule chose sur laquelle nous puissions compter en nous appuyant s�rement sur les conseils et l��lection de gr�ce qui sont �tablis � jamais.

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bibliography-text="Commentaire sur 1 Chronicles 4". "Commentaire biblique intermédiaire". https://beta.studylight.org/commentaries/fre/cbi/1-chronicles-4.html.