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Bible Commentaries
1 Corinthiens 1

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versets 1-31

Chapitres 1 et 2:1-5

Chers amis,

Mon intention n�est pas de faire une exposition m�thodique de cette �p�tre, ni d�entrer dans tous ses d�tails. J�ai plut�t � c�ur de vous pr�senter certains principes contenus dans ces chapitres, principes d�une grande actualit�, qui font appel � nos c�urs et � nos consciences, pour que nous y conformions notre marche collective.

� qui cette �p�tre est-elle adress�e? telle est notre premi�re question. Si elle ne l�avait �t� qu�� l�assembl�e locale de Corinthe, on pourrait invoquer ce fait pour �luder les r�gles et les commandements qu�elle nous donne, ou pour ne pas s�y conformer strictement. Or nous voyons que cette �p�tre est envoy�e non seulement aux chr�tiens de Corinthe, mais � �tous ceux qui en tout lieu invoquent le nom de notre Seigneur J�sus Christ, et leur Seigneur et le n�tre�. Il n�y a l� aucune limitation de lieu, de personne, ni de temps. Tous les chr�tiens qui reconnaissent l�autorit� de J�sus Christ y sont compris. Nous pouvons donc dire que cette �p�tre est, d�une mani�re tr�s sp�ciale, adress�e � chacun de nous et � nous tous. Vous n�en trouverez aucune autre dont l�adresse soit aussi g�n�rale. Eh bien! n�y a-t-il pas lieu de s��tonner que les prescriptions de cette �p�tre soient plus viol�es que toutes les autres dans la chr�tient� professante; et, notons-le bien, c�est ici que les commandements les plus positifs de tout le Nouveau Testament sont donn�s � l��glise. Mais n�oublions pas non plus que, si ces commandements ne sont pas �cout�s par ceux qui m�connaissent leur valeur obligatoire, tous les chr�tiens, qui d�sirent servir fid�lement le Seigneur, doivent les imprimer sur leurs c�urs et les mettre en pratique.

Signalons tout d�abord les pi�ges dans lesquels �taient tomb�s les saints de Corinthe. Sous une forme ou sous une autre, on ne les rencontre que trop souvent parmi nous. Et cependant, plus instruits que les Corinthiens, qui ne poss�daient pas encore toute la pens�e de Dieu dans la Parole �crite, nous sommes plus coupables qu�eux de nous y laisser prendre. En faisant le tableau de ce qui manquait � l�assembl�e de Corinthe, nous nous peignons donc nous-m�mes sous beaucoup de rapports. Cependant, une chose les distinguait favorablement de nous, et leur donnait un caract�re qui fait d�faut aux chr�tiens d�aujourd�hui: les Corinthiens �ne manquaient d�aucun don�, non seulement de dons miraculeux, aujourd�hui perdus, mais ils avaient �t� enrichis �en toute parole et toute connaissance�. Cela ne pourrait gu�re se dire de nous. Si l�on rencontre aujourd�hui, ici et l�, des chr�tiens � qui Dieu a confi�, pour le temps actuel, des v�rit�s importantes, le nombre de ceux qui ignorent ces v�rit�s, et m�me les v�rit�s �l�mentaires du salut, d�passe le leur de beaucoup.

Mais si nous consid�rons l�usage que les Corinthiens faisaient de dons si multiples, nous d�couvrons, h�las! qu�ils s�en servaient pour satisfaire leur orgueil spirituel, en s�exaltant eux-m�mes. Combien de fois l�ap�tre leur r�p�te: �Vous �tes enfl�s d�orgueil!� Leur jetterons-nous la pierre? Non, certes. Nous, chr�tiens d�aujourd�hui, nous sommes plus inexcusables qu�eux; d�s que nous avons re�u du Seigneur quelque don de gr�ce, nous n�avons rien de plus press� que de nous en faire valoir, quand notre extr�me pauvret�, compar�e � la �richesse� des Corinthiens, devrait nous maintenir dans une humiliation profonde.

Les Corinthiens �taient coupables d�une deuxi�me faute tr�s grave. Il y avait parmi eux des dissensions et des divisions. R�unis autour du nom de Christ, c�est-�-dire comme repr�sentant l�unit� de son corps, ils �taient s�par�s par des opinions divergentes (v. 10-12). Nous y reviendrons; mais, je le demande, ne les voyons-nous pas parmi les chr�tiens d�aujourd�hui? Chacun se vante d�une opinion � laquelle il se rattache: or, les opinions, m�mes justes et orthodoxes, comme dans le cas des Corinthiens, ne peuvent produire que la division, quand on les met en avant au d�triment d�autres v�rit�s. Le Christ est-il divis�? De fait, un chr�tien �clair� ne doit pas avoir d�opinion propre. Je n�exag�re pas en parlant ainsi; car quelle valeur peuvent avoir nos opinions personnelles, si �nous avons la pens�e de Christ�? (2:16). Jamais �la pens�e de Christ� ne me rattachera � une secte, tandis que le maintien de mes opinions y m�ne invariablement. Jamais non plus la parole de Dieu, comme toute cette �p�tre nous le prouve, ne m�y conduira, tandis que mes opinions sur la Parole me mettent, si Dieu ne me garde, continuellement en danger de les faire pr�valoir. Dieu n�autorise pas ses enfants � avoir des opinions diff�rentes. Qu�elles existent parmi les chr�tiens, cela est incontestable, car cela correspond � la nature humaine p�cheresse, mais non pas � la nouvelle nature et � l�Esprit de Dieu. L��p�tre aux Philippiens (3:15, 16) admet leur existence, mais ne les attribue pas � ceux qui, par l�Esprit, ont saisi la perfection de leur position en Christ. Sans doute, l�ap�tre s�adresse aussi � ceux qui, �en quelque chose�, ont �un autre sentiment�; seulement, il n�approuve ni n�excuse ces pens�es divergentes, et ne les contredit pas non plus, mais s�attend � Dieu pour qu�Il r�v�le � ceux qui diff�rent, les choses auxquelles ils ne sont pas encore parvenus. Il n�entre pas en discussion avec eux sur leurs divergences de pens�es; il compte sur le Seigneur pour les faire dispara�tre, mais, dans les choses auxquelles ils sont parvenus, il exhorte les chr�tiens � marcher ensemble dans le m�me sentier.

Il n�en �tait pas ainsi des Corinthiens qui maintenaient leurs opinions les uns vis-�-vis des autres. Remarquez qu�elles �taient fond�es sur des v�rit�s pr�sent�es, soit par des ap�tres, soit par des hommes de Dieu dignes de toute confiance, comme Apollos; mais dans leur esprit sectaire, les Corinthiens ne voyaient pas qu�ils �pousaient une mani�re de voir, au d�triment d�une autre, et qu�ainsi, tout en insistant sur des v�rit�s, ils alt�raient la v�rit�. La v�rit� est une: Christ qui est la v�rit� ne peut �tre divis�. Les dons sont divers, mais proviennent d�un seul Esprit; les op�rations sont diverses, mais proviennent du m�me Dieu qui op�re tout en tous. Il ne peut y avoir de division dans le corps. Si leurs opinions divisaient les Corinthiens, cela provenait, d�une part, du manque de support envers leurs fr�res qui accompagne toujours un esprit charnel; d�autre part, de la valeur qu�ils s�attribuaient � eux-m�mes, n�ayant pas r�alis� que la croix de Christ �tait la fin du moi et de son importance.

Les divisions �taient donc un des graves manquements des Corinthiens; mais on trouvait encore d�autres choses chez eux. Toute sorte de maux s��taient introduits dans leur sein. Il y avait au milieu d�eux un cas d�impuret� tel, que son pareil n�existait pas m�me parmi les pa�ens; il y avait encore des gens qui s�enivraient, des fr�res qui se disputaient, se citaient devant les tribunaux, se faisaient des proc�s, toutes choses des plus bl�mables. On trouvait aussi parmi eux de fausses doctrines, des gens enseignant qu�il n�y avait �pas de r�surrection de morts� � et tout cela se produisait au milieu d�une activit� spirituelle tout � fait extraordinaire.

N�est-il pas remarquable qu�en pr�sence de tant de choses humiliantes, les Corinthiens fussent tr�s empress�s � s�instruire sur certains points de d�tail? Ils oubliaient l�humilit�, l�union entre les fr�res, la puret�, la temp�rance, et posaient � l�ap�tre des questions, comme, par exemple, s�il �tait pr�f�rable de se marier, ou de ne pas se marier, si l�on pouvait r�pudier sa femme incr�dule, manger des choses sacrifi�es aux idoles, etc. L�ap�tre r�pond � toutes leurs questions, mais sans manquer jamais d�en appeler � leur conscience, et en aucune mani�re pour satisfaire leur curiosit� ou leur intelligence.

Ayant expos� en quelques mots l��tat des Corinthiens, nous pourrons maintenant nous rendre mieux compte du but de cette �p�tre. L�Esprit se sert du d�sordre qui les avait envahis, pour nous instruire sur l�ordre qui convient � la maison de Dieu, aussi pourrions-nous donner pour titre � l��crit qui nous occupe: L�ordre dans l�Assembl�e. S�il y a donc, parmi les chr�tiens r�unis au nom du Seigneur, des traces de d�sordre � et il y en a toujours � �tudions ces chapitres avec soin, sous le regard de Dieu; comprenons-en l�enseignement, afin de voir l�ordre se r�tablir. C�est ce que d�sirait l�ap�tre.

Le but de cette �p�tre nous conduit � un court expos� de sa division.

Dans les deux premiers chapitres, l�ap�tre montre ce qui est � la base de tout t�moignage, de tout ordre chr�tien dans la maison de Dieu. Il commence par nous parler de ce qu�est un chr�tien. Les Corinthiens ne le savaient qu�imparfaitement. Lorsque nous posons cette question � nos fr�res en Christ, nous recevons souvent pour r�ponse: Un chr�tien est un homme qui, ayant re�u le pardon de ses p�ch�s par la foi au sang de Christ, est un enfant de Dieu. Or cette d�finition restreinte, vous ne la trouvez pas dans ces deux premiers chapitres. L�ap�tre montre, sans doute, qu�un chr�tien a obtenu le salut par la foi (v. 18, 21), mais, en contraste avec l��tat charnel qui r�gnait � Corinthe, il �tablit qu�un chr�tien est un homme compl�tement condamn� quant � toute sa vie pr�c�dente, ayant trouv� la fin de son existence comme homme dans la chair, le jugement de lui-m�me, dans la personne de Christ � la croix, jugement complet, puisque J�sus a �t� fait p�ch� � notre place. Un chr�tien, dans toute l�acception de ce terme, est un homme qui a r�alis� cette v�rit�. C�est aussi pourquoi l�ap�tre leur dit � car, tout en les consid�rant comme sauv�s, il les appelle de petits enfants en Christ: � �Je n�ai pas jug� bon de savoir quoi que ce soit parmi vous, sinon J�sus Christ, et J�sus Christ crucifi�, c�est-�-dire: en vous pr�sentant sa personne, je vous ai d�clar� que vous-m�mes �tes plac�s par sa croix sous le jugement d�finitif de Dieu.

Quelle sera donc notre marche, si nous r�alisons ce caract�re essentiel du chr�tien, de nous consid�rer comme absolument condamn�s en notre qualit� d�hommes dans la chair, toute notre conduite ant�rieure, toutes nos pens�es, ayant trouv� leur jugement � la croix de Christ? Condamn�s et jug�s, nous ne chercherons pas � nous donner de l�importance � nos propres yeux, ni aux yeux des autres. Soyons attentifs � ce premier pas qui devrait toujours accompagner la conversion et le pardon des p�ch�s. La croix de Christ est l�endroit o� j�ai trouv� la fin de l�homme p�cheur, et aussi la fin de l�homme naturel et la fin du monde, comme nous l�enseigne l��p�tre aux Galates. C�est pourquoi l�ap�tre n�avait voulu savoir autre chose parmi eux que J�sus Christ crucifi�.

� la fin du premier chapitre (v. 30, 31), nous trouvons un second caract�re du chr�tien, et je connais peu de passages qui le d�finissent d�une mani�re plus frappante: Vous �tes de Dieu �dans le Christ J�sus, qui nous a �t� fait sagesse de la part de Dieu, et justice, et saintet�, et r�demption, afin que, comme il est �crit, celui qui se glorifie, se glorifie dans le Seigneur�. Comme p�cheur, j��tais en Adam; du moment que j�ai cru au Seigneur J�sus, j�ai trouv� ma condamnation, celle du premier homme, � la croix. Mais maintenant, je suis une nouvelle cr�ation dans le Christ J�sus. C�est ma position, et l��p�tre aux Romains la d�veloppe merveilleusement; je suis de Dieu dans le Christ J�sus. Tout ce que je poss�de comme chr�tien, je le poss�de de la part de Dieu, en Christ et par Christ. C�est Lui qui m�a fait tout ce que je suis. Je suis de Dieu; je tire mon origine de Lui. Si j�ai quelque sagesse, quelque justice, quelque saintet�, c�est en Christ; si j�arrive � la r�demption, comme terme de la course, c�est en Lui. Il n�y a l� aucune place quelconque pour le vieil homme; tout est du nouvel homme; je ne puis attribuer ce que je suis qu�� Christ.

Au chap. 2, nous trouvons un troisi�me caract�re du chr�tien. Il poss�de l�Esprit de Dieu, la puissance de la vie nouvelle, qui le rend capable de comprendre les choses divines. Elles nous sont r�v�l�es dans la parole de Dieu, de sorte que l�homme nouveau est caract�ris� par une puissance spirituelle qui le soumet � cette Parole.

Reprenons maintenant la division de cette �p�tre. Nous venons de voir que les deux premiers chapitres nous parlent de la croix de Christ, comme base de toute notre position chr�tienne. Les chap. 3 � 9 traitent de l�ordre qui convient � la maison de Dieu; les chap. 11 � 14, de l�ordre qui convient au corps de Christ. Entre ces deux s�ries de chapitres se place le chap. 10, sorte de parenth�se, introduite entre la maison de Dieu et le corps de Christ. C�est la chr�tient�, ou la profession chr�tienne sans la vie. Ce chap. 10 est tr�s important; car ce qui �tait une exception du temps de l�ap�tre ne l�est plus aujourd�hui. La chr�tient� actuelle poss�de la c�ne, le bapt�me, marche ext�rieurement dans le chemin chr�tien, sans avoir la vie divine. Or cette profession sans vie aboutit au jugement. Le chap. 15 traite la question vitale de la r�surrection. L��p�tre est donc encadr�e entre ces deux grandes v�rit�s: la croix, au chap. 1, et la r�surrection, au chap. 15.

Nous avons vu que l��tat moral des Corinthiens n��tait absolument pas proportionn� aux dons multiples qu�ils poss�daient. Il est important de nous en souvenir, car nous sommes souvent dispos�s � penser, en voyant Dieu agir par son Esprit au milieu des siens, que leur �tat d��me est n�cessairement � la hauteur de ses dons. L�exemple des Corinthiens nous fournit la preuve du contraire. Le monde m�me pouvait s��tonner de leurs dons, et cependant rien dans leur conduite morale ne correspondait � ces b�n�dictions. Leurs tendances, h�rit�es du paganisme grec, les poussaient vers l�admiration de l�homme dans la chair et vers la sagesse humaine. Dans ce monde-l�, la sagesse des philosophes attirait des disciples et faisait �cole; les orateurs, les litt�rateurs avaient une immense influence; on les suivait, on les �coutait; les Corinthiens avaient gard� ces habitudes humaines et charnelles, et les avaient transport�es dans leur christianisme. Ces �coles de doctrine produisaient des dissensions parmi eux; l�un s�attachait � tel homme instruit, l�autre � tel homme �loquent; un autre encore � tel homme plus puissant et plus �nergique. Ils disaient: Moi, je suis de Paul; moi, d�Apollos; moi, de C�phas; d�apr�s leurs pr�f�rences naturelles. Selon la chair, Paul �tait un homme vers� dans la science de son temps, �lev� aux pieds de Gamaliel, connu par son �ducation litt�raire, familier avec les po�tes d�alors; tr�s habile comme docteur. Aussi tel d�entre eux se pr�valait de ce que Paul �tait par nature, pour dire: Moi, je suis de Paul. � Apollos �tait un Juif d�Alexandrie, ville renomm�e pour les lettres; les paroles �loquentes coulaient de ses l�vres et captivaient son auditoire; aussi tel d�entre eux estimait l��loquence d�Apollos plus savoureuse que la culture de Paul. � Pierre �tait un homme du commun, mais dou� d�une �nergie remarquable; il avait fait beaucoup de miracles notoires; ayant re�u directement du Seigneur des r�v�lations capitales, il �tait plac� � la t�te des douze... � Moi, je suis de C�phas, disait un troisi�me. � Moi, je suis de Christ, disait un dernier: Je m�en tiens aux enseignements sortis de sa bouche quand il �tait ici-bas; je me conforme � la simplicit� et � la puret� de sa morale divine, par exemple, dans son sermon sur la montagne; c�est lui que je choisis pour docteur. � Mais Paul demande: �Le Christ est-il divis�?� Y a-t-il diff�rents esprits, ou un seul Esprit, qui animent ces diverses personnes?

Cette parole de Paul aux Corinthiens s�adresse aussi � nous qui invoquons le nom du Seigneur. Reconna�t-on certains de ces traits au milieu de nous? De tels sentiments n�ont-ils pas quelque place dans nos c�urs? Nous devons, h�las! r�pondre par l�affirmative. L�ap�tre d�voile, comme nous l�avons dit, la cause de ce mal qui, au lieu d�unir les enfants de Dieu, les d�sunit. Il dit: Fr�res, vous n�avez pas r�alis� ce qu�est, au fond, la croix de Christ. Il fait bon march� de toutes leurs pr�tentions. Je suis venu, dit-il, �vang�liser, non point avec sagesse de parole, afin que la croix du Christ ne soit pas rendue vaine.

�Avec sagesse de parole!� Plus je r�fl�chis sur l��tat actuel de la chr�tient� dont nous faisons partie, plus je suis frapp� de voir une tendance g�n�rale � s�adresser � l�intelligence de l�homme. On pense r�ussir � convaincre le monde, en lui pr�sentant l��vidence des v�rit�s chr�tiennes (je ne parle pas ici de fausses doctrines), souvent avec beaucoup d��loquence, et en fournissant des preuves de ces v�rit�s qui s�imposent � l�intelligence des grands auditoires attir�s par les qualit�s �minentes des orateurs. D�habitude, ceux qui les ont �cout�s sont convaincus par eux et reconnaissent combien ce qu�ils ont entendu est remarquable. L�orateur a expliqu� l�origine du p�ch� dans le monde, a prouv� l�existence de Dieu, d�velopp� la doctrine de la vie �ternelle, etc.; mais l�effet produit par ces v�rit�s sur le c�ur et la conscience de l�auditoire est nul. En s�adressant aux hommes avec sagesse de parole � non pas, avons-nous dit, avec de fausses doctrines, si fr�quentes, h�las! de nos jours � en se servant de la sagesse de l�homme pour prouver aux �mes la v�rit� des choses r�v�l�es, la croix de Christ est rendue vaine. L�ap�tre ajoute: �La parole de la croix est folie pour ceux qui p�rissent�, mais pour nous, comme moyen de salut, �elle est la puissance de Dieu� (v. 18). Ainsi, laissant de c�t� toute sagesse de parole, Paul pr�che simplement la parole de la croix. Une telle pr�dication a pour effet que les hommes intelligents s�en d�tournent, car elle est folie pour eux; mais, pour nous, elle est la puissance de Dieu. Elle n�est comprise que de ceux qu�elle atteint dans leur conscience. Arriv� � ce point, l�ap�tre s��crie: �O� est le sage? o� est le scribe? o� est le disputeur de ce si�cle?� Dieu lui-m�me, en pr�sentant la croix de Christ, n�a-t-il pas fait, de la sagesse du monde, une folie? Ce passage est une allusion � �sa�e 33:17, 18. �Tes yeux verront le roi dans sa beaut�; ils contempleront le pays lointain. Ton c�ur m�ditera la crainte: O� est l�enregistreur [scribe]? o� est le peseur? o� est celui qui compte les tours?� Du moment, dit le proph�te, que tu verras le roi dans sa beaut�, tous les moyens que tu avais employ�s pour d�tourner l�ennemi de J�rusalem, n�auront plus aucune valeur pour toi. Le roi �tant manifest� dans sa gloire, l�ennemi est vaincu, et tu n�as plus � chercher des armes pour lui r�sister. Ce passage qu��sa�e applique dans son sens imm�diat � Isra�l, Paul l�adresse � nous, chr�tiens. Sans doute, ce passage d��sa�e nous parle de la gloire future du royaume. Isra�l la verra, quand le Seigneur de gloire sera manifest�; nous aussi, car nous verrons sa face, et son nom sera sur nos fronts (Apoc. 22:4). Bien plus encore; il est dit de nous, au chap. 2 de l��p�tre aux H�breux, que nous voyons actuellement J�sus couronn� de gloire et d�honneur, apr�s la passion de sa mort (v. 9); mais notre passage suppose que d�j� nous l�avons contempl�, ��lev� de la terre�, dans une place o� il a endur� le m�pris du monde, o� ce dernier n�a vu en lui que la folie de Dieu et la faiblesse de Dieu, mais o� nous avons vu sa sagesse et sa puissance. Oui, c�est sur la croix que le Fils de l�homme est glorifi�, et que Dieu est glorifi� en lui, comme le Seigneur le dit lui-m�me en Jean 13:31. C�est l�, qu�avant le d�ploiement de sa gloire future, nous avons contempl� le roi dans sa beaut�. Dans cet endroit m�me, la croix, j�ai connu la gloire de Christ, une puissance salutaire, victorieuse de Satan, du p�ch�, de moi-m�me et du monde; et, quand je l�ai contempl� l�, je dis: Est-ce qu�un homme quelconque ose venir, devant la croix, faire montre de sa sagesse ou de sa connaissance? La philosophie la plus sublime de l�homme, peut-elle, un seul instant, se faire valoir en pr�sence de la beaut� de la croix du Christ? Toute cette sagesse a pour toujours disparu; je ne la verrai plus, comme dit notre proph�te (�sa�e 33:19).

Retenons bien que l�ap�tre nous pr�sente ici particuli�rement un c�t� de la croix, quoiqu�elle ait un premier c�t� qui, m�me dans ce passage, ne peut �tre s�par� de l�autre. C�est ainsi qu�il est dit ici: �Il a plu � Dieu, par la folie de la pr�dication, de sauver ceux qui croient� (v. 21). Tout p�cheur commence par trouver � la croix le fondement de son salut, le pardon de ses p�ch�s, et le chap. 15:3, marque ce c�t�-l� d�une mani�re tr�s puissante: �Christ est mort pour nos p�ch�s, selon les �critures�. Rom. 5:8 dit: �Lorsque nous �tions encore p�cheurs, Christ est mort pour nous�. Tite 2:14, dit encore: �Notre grand Dieu et Sauveur J�sus Christ... s�est donn� lui-m�me pour nous, afin qu�il nous rachet�t de toute iniquit�. Sans le pardon de nos p�ch�s, nous ne pouvons avoir part au salut, et nous ne devons pas oublier que, dans les �p�tres comme dans les �vangiles, cette simple v�rit� est toujours la premi�re que la Parole nous pr�sente comme fondement du christianisme. Citer les innombrables passages qui nous parlent de la r�demption, serait citer la Parole tout enti�re. Mais, comme nous l�avons dit et le trouvons ici, ce n�est pas le seul c�t� qui nous soit donn� de la croix. Elle est la condamnation la plus absolue de l�homme, et je dirai: non pas de l�homme p�cheur seulement, mais de l�homme naturel en g�n�ral. Elle est le point final de son histoire, qu�il n�est pas possible de recommencer. La premi�re partie de l��p�tre aux Romains traite du pardon des p�ch�s, la seconde montre la condamnation du vieil homme. Christ a mis fin, dans la mort, � son histoire, et nous avons le droit de le tenir pour mort. L��p�tre aux Galates va, pour ainsi dire, plus loin. Elle condamne l�homme sans lui donner aucune place, aucun droit, aucune autorit� quelconque. Elle dit: �Je suis crucifi� avec Christ�. Elle ajoute: �Le monde m�est crucifi�, et moi au monde�.

Cette v�rit� capitale, les Corinthiens ne l�avaient pas saisie. Ils �taient des chr�tiens rachet�s, sauv�s, mais des chr�tiens charnels. Ils n�avaient pas r�alis� ce c�t� de la croix de Christ; ils n�avaient pas compris que toute la sagesse du monde, tous les dons de l�homme naturel n�avaient aucune valeur quelconque dans les choses de Dieu. Celui qui a r�alis� cela est affranchi, ne s�enfle pas, n�a plus confiance en lui-m�me. C�en est fait du moi; on ne se fie plus � sa puissance et � son intelligence; car la puissance du monde, la sagesse de l�homme, ne sont que faiblesse et folie. On a mis sa confiance dans la faiblesse et la folie de Dieu: l� est la vraie puissance et la vraie sagesse. J�ai vu ces deux choses � la croix; j�y ai appris que cette faiblesse de Dieu � Dieu lui-m�me, crucifi� dans la personne d�un homme, Christ � �tait la puissance de Dieu pour le salut. C�est l� que j�ai trouv� le d�but de mon existence devant Dieu, que j�ai appris � conna�tre les pens�es de Dieu, qui ne sont que sagesse, justice, saintet� et r�demption en Christ � pour moi.

Remarquez ici trois sujets: L�ap�tre a pr�sent� en premier lieu la croix, la faiblesse et la folie de Dieu, qui se trouve �tre Sa sagesse et Sa puissance � salut.

Il pr�sente, en second lieu, les objets que Dieu avait en vue dans cette �uvre. A-t-il pris des sages, des intelligents, des nobles? Ah, comme cela rabaissait les pr�tentions des Corinthiens! Il dit: �Consid�rez votre appel, fr�res � qu�il n�y a pas beaucoup de sages selon la chair, pas beaucoup de puissants, pas beaucoup de nobles... Mais Dieu a choisi les choses folles du monde pour couvrir de honte les hommes sages; et Dieu a choisi les choses faibles du monde pour couvrir de honte les choses fortes; et Dieu a choisi les choses viles du monde, et celles qui sont m�pris�es, et celles qui ne sont pas, pour annuler celles qui sont; en sorte que nulle chair ne se glorifie devant Dieu�. Toutes les choses auxquelles pr�tendaient les Corinthiens n�avaient pas de valeur pour Dieu; et ils n�auraient pas �t� ses enfants, s�ils avaient �t� � ses yeux ce qu�ils ambitionnaient d��tre dans ce monde. Ils tendaient � occuper une place honorable parmi les intelligents de ce si�cle, et ainsi � se glorifier d�eux-m�mes, tandis que, dans l��uvre accomplie pour eux, Dieu ne leur donnait aucun r�le et revendiquait toute la gloire pour �le Seigneur�. De degr� en degr�, il les fait descendre, dans leur estime, jusqu�au rang des �choses qui ne sont pas�!

En troisi�me lieu (2:1-5), l�ap�tre se donne lui-m�me � eux comme exemple. Il avait r�alis� son propre n�ant d�s le d�but de sa carri�re, car il dit dans sa seconde �p�tre aux Corinthiens: �C�est le Dieu qui a dit que du sein des t�n�bres la lumi�re resplend�t, qui a relui dans nos c�urs pour faire luire la connaissance de la gloire de Dieu dans la face de Christ� (2 Cor. 4:6). Son �me de Juif z�l�, orthodoxe et intelligent, �tait plong�e, comme le monde entier lors de la cr�ation, dans les t�n�bres les plus compl�tes; Dieu avait dit: Que la lumi�re soit � et la lumi�re fut; en sorte que de choses qui ne sont pas, il avait fait des choses qui paraissent. J�appartenais, semble dire l�ap�tre, aux choses qui n��taient pas; Dieu les a prises pour en faire sortir une cr�ation nouvelle. Et, dans notre passage, il ajoute: �Quand je suis all� aupr�s de vous... je ne suis pas all� avec excellence de parole ou de sagesse�. Ces choses n��taient pas en lui, quand il leur avait apport� l��vangile, il n�avait pas jug� bon de savoir quoi que ce soit parmi eux, sinon J�sus Christ, et J�sus Christ crucifi�. La croix �tait avant tout le caract�re du Christ qu�il pr�chait, et ce caract�re mettait fin � toutes leurs pr�tentions. Quand ils avaient port� les yeux sur l�ap�tre, avaient-ils dit: Comme ce Paul est intelligent? Parmi vous, j��tais �dans la faiblesse, et dans la crainte, et dans un grand tremblement�. Vous n�avez certes rien trouv� dans ma personne, ni dans mes paroles, qui puisse vous faire penser que j�avais une confiance quelconque en la chair et dans la puissance de l�homme.

Apr�s leur avoir pr�sent� la croix, comme la condamnation de tout ce qui est dans l�homme, Paul leur montre (1:30, 31), qu�il y a pour le croyant une autre place que celle de l�homme naturel: Vous �tes de Dieu �dans le Christ J�sus�. Quelle v�rit�!

Ces pauvres Corinthiens (et combien souvent nous aussi) mettaient plus d�importance � la glorification de l�homme, qu�au fait que nous sommes de Dieu, que notre origine, comme chr�tiens, que notre naissance, sont de Dieu, et qu�en nous sauvant Dieu a pris des choses qui n��taient pas, pour en faire des choses qui demeurent �ternellement. Il n�y a donc plus, dans le plan du salut, une place quelconque pour l�homme. C�est ce qui faisait dire � l�ap�tre: �Je connais un homme en Christ�. Il n�y avait plus pour lui d�autre place que celle-l�. Celui qui a compris sa position en Christ n�a plus aucun sujet de se glorifier, et Paul ne d�sirait pas autre chose que d��tre trouv� en Lui (Phil. 3:9).

Vous rencontrerez, tout au long de cette �p�tre, la condamnation de l�orgueil de la chair, qui a toujours une bonne opinion d�elle-m�me (3:21; 4:6, 7, 18; 5:2-6; 8:l, 2; 13:4). Au milieu de tant de traits qui caract�risaient chez les Corinthiens l�homme charnel, il y en avait un de sp�cial: la haute estime qu�ils avaient d�eux-m�mes et de leurs dons, parce qu�ils n�avaient pas r�alis� que l�homme, comme tel, n�a aucune place devant Dieu.

Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur 1 Corinthians 1". "Commentaire biblique intermédiaire". https://beta.studylight.org/commentaries/fre/cbi/1-corinthians-1.html.
 
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