Bible Commentaries
1 Corinthiens 6

versets 1-20

Le chap. 5 nous avait entretenus de la discipline n�cessaire pour que la saintet� de la maison de Dieu puisse �tre maintenue. Les Corinthiens devaient �ter �le m�chant du milieu� d�eux-m�mes. Au chap. 6, l�ap�tre aborde un autre mal, habituel parmi les Corinthiens et qui, h�las! ne se rencontre que trop souvent aujourd�hui. Un fr�re faisait tort � un autre et, pour r�gler leur diff�rend, ils allaient devant un tribunal humain. L�ap�tre les reprend avec tout le s�rieux possible. Il leur parle de choses qu�ils savaient, mais qu�ils avaient oubli�es, non pas de celles qu�ils ignoraient encore; mais ils poss�daient assez de v�rit�s pour pouvoir se diriger, d�une mani�re qui honore le Seigneur J�sus, dans le monde. �Ne savez-vous pas que les saints jugeront le monde?� Comment vous feriez-vous juger par ce dernier que vous jugerez vous-m�mes? Et s�il est jug� par vous d�un si grand jugement, �tes-vous indignes de juger des affaires de cette vie? Il ne s�agit pas l� de la vengeance exerc�e par le Seigneur, quand il sortira du ciel avec ses arm�es, mais d�un tribunal, d�un jugement judiciaire. Le Seigneur, comme cela nous est montr� en beaucoup de passages, viendra s�asseoir sur le tr�ne de sa gloire pour juger les nations, et nous serons associ�s avec lui dans ce jugement.

Et de plus, �ne savez-vous pas que nous jugerons les anges?� On entend souvent appliquer cette parole aux anges �qui n�ont pas gard� leur origine�, et qui sont r�serv�s dans des cha�nes �ternelles, �sous l�obscurit�, pour le jugement du grand jour�; � ou encore � Satan et � ses anges qui seront jet�s dans le feu �ternel pr�par� pour eux (Matt. 25:41). Mais il s�agit ici du fait que le tr�ne judiciaire et gouvernemental est confi� aux saints, et que ce tr�ne est au-dessus des anges. S�il y a quelque acte de gouvernement envers les anges, Dieu nous y emploiera. Ils sont envoy�s comme serviteurs en faveur de ceux qui vont h�riter du salut. Il n�est pas question de leur donner une position de supr�matie, mais, au contraire, ils sont soumis � la supr�matie de ceux que le Seigneur a associ�s � son gouvernement.

�Ne savez-vous pas que nous jugerons les anges? et nous ne jugerions pas les affaires de cette vie? Si donc vous avez des proc�s pour les affaires de cette vie, �tablissez ceux-l� pour juges qui sont peu estim�s dans l�assembl�e�. Le mot peu estim�s ne signifie pas qu�il nous faille choisir pour cela des fr�res qui soient dans un faible �tat spirituel. Ceux qui sont peu estim�s sont ceux qui n�ont pas dans l�assembl�e la place sp�ciale qu�occupaient, par exemple, �Jacques, et C�phas, et Jean, qui �taient consid�r�s comme �tant des colonnes� (Gal. 2:9). Ces chr�tiens peu estim�s, n�ayant pas un don sp�cial, �taient n�anmoins des hommes sages, car l�ap�tre dit: �Ainsi il n�y a pas d�homme sage parmi vous, pas m�me un seul, qui soit capable de d�cider entre ses fr�res?� Il fallait que de tels hommes aient beaucoup de prudence, d�honn�tet�, de bon sens, mais ils n��taient pas des hommes en vue. Remarquez combien cela atteignait la conscience des Corinthiens. Leur grande pr�tention �tait la sagesse selon l�homme; ils ne pouvaient assez exalter ceux qu�ils estimaient avoir, sous ce rapport, une position sup�rieure � d�autres, et quand arrivaient les difficult�s les plus ordinaires de la vie, il n�y avait pas m�me un seul de tous leurs sages pour juger entre deux fr�res qui se disputaient! Oh! si nous avions davantage le sentiment de ces choses, quand nous voyons � comme cela peut arriver, car la chair est partout la m�me dans les assembl�es des saints � surgir une difficult� entre les fr�res! Si nous comprenions que ces fonctions n�incombent pas aux fr�res estim�s pour leurs dons, et que ce n�est pas � eux � r�gler ces diff�rends!

Ici, l�ap�tre exhorte les deux parties. Il dit � celui � qui l�on fait tort: �Pourquoi ne vous laissez-vous pas plut�t faire tort?� � celui qui fait tort: �Vous faites des injustices et vous faites tort, et cela � vos fr�res!� Les deux sont jug�s, l�un parce qu�il n�a pas support� l�injustice, l�autre parce qu�il l�a faite; cependant, au sujet du dernier, il ajoute: �Ne savez-vous pas que les injustes n�h�riteront point du royaume de Dieu? Ne vous y trompez pas: ni fornicateurs ... ni voleurs, ni avares, ni ivrognes, ni outrageux ... n�h�riteront du royaume de Dieu�. Comme cela est s�rieux, bien-aim�s! Ces cas d�injustice, d�outrages, d�ivrognerie, sont-ils donc inconnus dans les assembl�es des chr�tiens? L�ap�tre les assimile au fornicateur, dont il avait parl� au chapitre pr�c�dent. Ils n�h�riteront pas plus du royaume de Dieu que lui. Tous tombent sous le jugement de l�assembl�e et sont consid�r�s comme des m�chants.

De telles paroles ont de quoi nous effrayer, et cela est juste. Ne pas h�riter du royaume de Dieu, c�est �tre exclu de sa pr�sence; c�est ne pas entrer dans le ciel, c�est �tre laiss� sur la terre pour le jugement. Il ne faut pas oublier, et nous en avons ici un exemple, que jamais la parole de Dieu n�att�nue la responsabilit� chr�tienne. Mais il y a une ressource, la gr�ce, et nous le savons tous, sans quoi nous ne pourrions subsister. Les chr�tiens non affranchis se servent de ces paroles pour se prouver � eux-m�mes qu�une fois sauv�s ils peuvent �tre perdus de nouveau. Ce n�est en aucune mani�re ce que la Parole nous dit; mais, quand elle nous place en pr�sence de notre responsabilit�, nous apprenons que, si nos actes ne nous laissent aucun espoir d��chapper au jugement, nous avons dans le c�ur de Dieu les ressources de la gr�ce. Notre conscience est atteinte, l�humiliation est produite; comme Pierre, nous pleurons am�rement, et nous disons � Dieu: Ton jugement est juste! Alors Dieu nous r�pond comme � David: �J�ai fait passer l�iniquit� de ton p�ch�. Il se pla�t alors � nous montrer que l� o� l�injustice de l�homme a tout perdu, o� le p�ch� a abond�, la gr�ce de Dieu a surabond�.

Apr�s avoir termin� ce sujet, l�ap�tre aborde au v. 12 la seconde partie de ce chapitre. Il traite en deux versets de la libert� chr�tienne. �Toutes choses me sont permises, mais toutes choses ne sont pas avantageuses�. C�est de l� que d�coule notre devoir comme chr�tiens. S�il n�est pas avantageux pour mes fr�res que j�use de ma libert�, je ne dois pas en user. Jamais le Seigneur n�a fait une chose qui n�ait pas �t� avantageuse pour d�autres. �Les viandes pour l�estomac, et l�estomac pour les viandes; mais Dieu mettra � n�ant et celui-ci et celles-l�. Je n�aurai dans le ciel, ni viandes, ni organe qui les dig�re. Il y a, dans ce monde, des choses dont j�ai pleine libert� d�user, mais qui ne durent pas. Partant de l�, l�ap�tre montre qu�il y a d�autres choses qui durent: �Or le corps n�est pas pour la fornication, mais pour le Seigneur, et le Seigneur pour le corps�. Le corps dure. La conscience de toutes les nations pa�ennes ne leur disait rien au sujet de la fornication, mais, lors de leur conversion, un immense changement avait eu lieu: leur corps avait �t� rachet�, aussi bien que leur �me et leur esprit. Aussi leur dit-il: �Ne savez-vous pas que vos corps sont des membres de Christ?� (v. 15). Quel honneur donn� au corps du chr�tien! Il fait d�sormais partie de Christ. Et l�ap�tre ajoute: �Mais Dieu a ressuscit� le Seigneur, et il nous ressuscitera par sa puissance�. Il ne restera rien de nos corps mortels et corruptibles dans ce monde. Par une puissance de vie qui les fera sortir incorruptibles du s�pulcre, nous aurons des corps glorieux, mais ce seront nos corps. Du moment que, par la foi et le don du Saint Esprit, je fais partie de Christ, mon corps est un de ses membres. Nous ne pouvons assez penser � cela. Nous faisons tout entiers partie de Lui, comme nouvelles cr�atures, les choses vieilles �tant pass�es, et il met un honneur sur notre corps, parce qu�il l�a rachet�, comme tout le reste, au prix de son sang sur la croix. Au commencement du christianisme, de faux docteurs enseignaient aux chr�tiens � ne pas �pargner le corps et � ne pas lui rendre un certain honneur (Col. 2:23), tandis que le Seigneur lui donne, au contraire, une grande valeur, puisqu�il le ressuscitera incorruptible.

L�ap�tre ajoute (v. 18): �Fuyez la fornication: quelque p�ch� que l�homme commette, il est hors du corps, mais le fornicateur p�che contre son propre corps�. Contre son propre corps! Introduirai-je la souillure dans le corps de Christ, dont le mien est un membre? Comme cela devrait frapper nos esprits, nos c�urs, nos consciences! Est-il possible que, uni si intimement � Christ, je puisse traiter l�g�rement la souillure? Cette exhortation est d�une importance capitale pour les jeunes gens qui commencent dans le chemin de la foi, et sont expos�s plus que d�autres aux convoitises de la jeunesse. Qu�ils m�ditent ce chapitre, afin de se mettre en garde de compromettre la puret� du corps de Christ, sans parler de la mani�re dont ils s�exposent, par leur conduite, au jugement de Dieu et � la discipline de l�assembl�e.

L�ap�tre ajoute: �Ne savez-vous pas� � mentionnant toujours les choses qu�ils devaient conna�tre � �que votre corps est le temple du Saint Esprit qui est en vous, et que vous avez de Dieu?� Ainsi, non seulement notre corps est un membre de Christ, mais il est un temple du Saint Esprit. L�Esprit, don que nous avons re�u directement de Dieu, peut, en vertu de la r�demption, habiter dans ce temple. Le Seigneur J�sus, lui-m�me, a appel� son corps un temple, et, ayant �t� affranchis du p�ch� par Lui, nous avons le droit de consid�rer nos corps de la m�me mani�re que Lui consid�rait le sien. Naturellement, en lui-m�me, il �tait l��tre saint, ce que nous ne sommes nullement, mais il nous a si compl�tement purifi�s par son �uvre, que le Saint Esprit peut venir habiter dans nos corps. Contristerai-je donc cet h�te divin par ma conduite, en marchant comme le monde, moi qui en ai �t� retir� par le sang de Christ, et vivrai-je comme ceux dont le corps est le domicile de Satan? Puis-je tol�rer quelque impuret� que ce soit, l� o� l�Esprit de Dieu habite? De plus: �Vous n��tes pas � vous-m�mes; car vous avez �t� achet�s � prix�. Je ne m�appartiens plus je ne puis plus faire ma volont� dans ce monde; le Seigneur m�a achet� (et � quel prix!) afin que je lui appartienne � Lui seul, et que je le serve. Et l�ap�tre conclut: �Glorifiez donc Dieu dans votre corps�.

Ainsi se termine ce chapitre si important, comme du reste tous ces chapitres qui contiennent une telle quantit� d�exhortations pratiques pour notre vie journali�re. Dieu veut que nous marchions dans une vraie s�paration pratique du mal, jusqu�au moment b�ni o� nous n�aurons plus � veiller sur nous-m�mes, ou a serrer nos v�tements autour de nos reins, avec la ceinture de la saintet� et de la justice, mais o� nous pourrons, comme on l�a dit, les laisser flotter librement dans un milieu d�une puret� absolue, autour de Celui qui nous a acquis pour Lui, � toujours!